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conde, il expose les divers genres de maux et de contrariétés que nous pouvons avoir à supporter. Il offre des exemples de patience, de piété et de courage, qui sont l'application de ses réflexions et de ses conseils!

L'ouvrage est revêtu d'une approbation de M. l'abbé Michel, grand-vicaire de Nanci, datée du 23 septembre dernier. M. l'abbé Michel fait l'éloge du plan et de l'exécution du Traité, dont la lecture, dit-il, ne peut que produire des fruits de salut, et donner ainsi la plus belle récompense au zèle de son savant auteur, déjà si' avantageusement connu par d'autres pieux ouvrages.

Nous pouvons joindre au précédent Traité un nouvel écrit de M. l'abbé Hulot, connu aussi par des productions de piété. Ce nouvel écrit est une Instruction sur les romans (1). L'auteur traite de l'origine des rómans, de leur inutilité, de leur danger par rapport à l'esprit, et de leur danger par rapport au cœur. Il oppose la sévérité de la morale chrétienne à l'entraînement d'un goût pernicieux. Cet ouvrage fait suite à l'Instruction sur la danse, à celle sur les spectacles et à celle sur les mauvaises chansons, du même auteur. On ne sauroit trop recommander ces petits livres, qui forment, avec ceux de M. l'abbé Marguet, une sorte de cours de piété, et qui sont destinés à combattre des abus et des scan-/ dales dont la religion n'a que trop à gémir.

Catéchisme du sens commun, par M. R. (2).

M. l'abbé R., supérieur des missionnaires de Nanci, est le même qui, étant vicaire de Lunéville, écrivit dans le Défenseur en faveur du livre de M. de La Mennais. On trouve deux articles de lui sur le même sujet, à la suite de la Défense du second volume de l'Essai. Depuis, M. R., s'étant consacré aux missions, a pris à tâche, dit-il, d'appuyer d'une manière plus expresse sur l'autorité du sens commun

(1) I vol. in-18, prix, 75 c. et 1 fr. franc de port, et 7 fr. 50 c. les treize exemplaires.

(2) in-12, prix, 1 fr. et 1 fr. 25 c. franc de port. A Paris, au bureau du Mémorial catholique.

Tous ces ouvrages se trouvent à Paris, à la librairie 'ecclésiastique d'Ad. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

les preuves ordinaires des vérités principales de la religion, et il croit avoir remarqué que cette manière de les présenter les mettoit à la portée de tous, et entraînoit la conviction dans les esprits. Il commença donc un petit Catéchisme pour développer cette doctrine, et montrer que la règle de l'autorité s'applique non-seulement à la religion, mais encore à toutes nos connoissances. Une lettre de M. Flaget, évêque de Bardstown, dans le Kentuckey, l'a engagé à mettre la dernière main à cet opuscule. Le prélat, écrivant le 7 mai dernier à M. de La Mennais, faisoit l'éloge de son livre, et témoignoit le désir d'en voir la doctrine développée par demandes et par réponses.

Ce Catéchisme est divisé en trois parties; la première, du sens commun comme fondement et règle de toute certitude; la seconde, de ceux qui suivent le sens commun ou non; la troisième, quelles sont les principales vérités que le sens commun nous apprend et nous oblige de croire. Le tout comprend trente-quatre chapitres, où les questions sont traitées succinctement, mais clairement et méthodiquement. L'auteur annonce qu'il a soumis son opuscule à plusieurs personnes capables, et surtout à ses supérieurs ecclésiastiques, et qu'aucun ne l'a improuvé ni pour le fond ni pour la forme.

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Ils voudront bien joindre à toutes les réclamations, changement d'adresse, réabonnement, la dernière adresse imprimée, que l'on reçoit avec chaque numéro. Cela évite des recherches, et empêche des erreurs.

Ce Journal paroît les mercredi et samedi de chaque semaine; prix pour la France 8 francs pour trois mois, 15 francs pour six mois, et 28 francs pour l'année, franc de port: POUR LES PAYS ÉTRANGERS, la Suisse exceptée, 9 francs 50 cent. pour trois mois, 18 francs pour six mois et 33 francs pour l'année. Chaque trimestre formant un volume, on ne peut souscrire que des 12 février, 12 mai, 12 août et 12 novembre, époques du commence chaque volume. Les lettres et cuvois d'argent doivent être affranchis et adressés à M. Ad. LE CLERE, au bureau de ce journal.

(Mercredi 2 novembre 1825.)

(N° 1172.)

Principes sur la distinction du contrat et du sacrement de mariage, sur le pouvoir d'établir des empêchemens dirimans et d'en dispenser; ouvrage entièrement refondu dans cette nouvelle édition, augmenté de l'Examen des mariages contractés durant la révolution et de celui des deux projets de loi, l'un sur l'ordre à observer dans la célébration du contrat et dans l'administration du sacrement, l'autre sur la tenue des registres de l'état civil, par M. Tabaraud, 1825, in-8°.

La première édition de cet ouvrage parut en 1816 et excità, dit l'auteur lui-même, une grande rumeur dans le clergé, on s'étonna de la nouveauté des principes et de la hardiesse des assertions. On se demanda comment un théologien pouvoit se plaindre qu'il y eût des obscurcissemens dans l'Eglise, et prétendre qu'on ne retrouvoit les vrais principes sur le mariage que dans le code civil; comment il ́osoit éluder les décrets du concile de Trente par des distinctions subtiles, et même accuser cette assemblée œcuménique d'avoir outrepassé ses pouvoirs; comment enfin il portoit l'oubli de toutes les convenances jusqu'à dire que l'esprit de l'Eglise est qu'on fasse le mariage devant l'officier civil, sauf à attendre, pour recevoir le sacrement, que fûtbien disposé. Nous crûmes devoir réclamer contre ces sophismes et ces conseils que l'âge et la réputation de l'auteur pouvoient rendre plus dangereux, et, très-peu de temps après la publication du livre, nous l'examinames dans trois articles de ce journal, n° 203, 205 et 209, tome VIII. Bientôt des autorités plus impoantes que la nôtre vinrent signaler la hardiesse de la nouvelle doctrine. M. l'abbé Boyer, de Saint-Sulpice (on peut le nommer aujourd'hui), publia en 1817, un Tome XLV. L'Ami de la Religion et du Roi, Aa

l'on'

Examen du pouvoir législatif de l'Eglise sur le mariage, in-8°, où il relevoit quelques-unes des erreurs des Principes et discutoit la chose à fond. Cet Examen, plein de logique, de nerf et de précision, étoit digne d'un théologien accoutumé à manier l'arme du raisonnement, et qui a étudié la doctrine de l'Eglise et les preuves de la tradition; voyez les n° 353 et 356. Peu après, M. Dubourg, évêque de Limoges, dans le diocèse duquel demeuroit l'auteur des Principes, crut

frapper de son autorité cette production téméraire; un décret du prélat, en date du 18 février 1818, condamna trois propositions extraites du livre, et avertit les pasteurs et les fidèles de repousser les nouvelles maximes qu'on venoit leur enseigner comme la pure doctrine de l'Eglise.

Cette censure, dont nous parlâmes n° 380, cût dû faire d'autant plus d'impression sur l'auteur, que le prélat, par un esprit de modération qui ne fut pas apprécié, avoit voulu taire son nom. Toutefois M. Tabaraud, car le livre étoit de lui et tout le monde le savoit, montra un vif ressentiment et adressa à son évêque une Lettre aigre et menaçante dont on peut voir une analyse no 403. Cette Lettre étoit signée de lui et sembloit annoncer que l'auteur alloit rendre plainte devant les tribunaux, mais une pareille démarche eût été trop ridicule, et l'auteur se contenta de la publication de sa Lettre en 49 pages in-8°. Il adressa aussi ses réclamations à M, le cardinal de Périgord qui lui répondit que tous les évêques de France partageoient sur son livre le sentiment de M. l'évêque de Limoges. Pie VII, auquel M. Dubourg avoit envoyé son décret, adressa au prélat un bref approbateur sous la date du q mai 1818. Comme M. Tabaraud avoit an9 noncé un mémoire et une plainte devant les tribunaux, on crut devoir prévenir cet éclat par des Observations sur le décret de M. l'évêque de Limoges et sur la Lettre de M. Tabaraud, 1818, in-8°. Dans ces Observations

attribuées à M. l'abbé Berthelot, grand-vicaire et supérieur du séminaire de Limoges, on montroit que la condamnation du livre étoit légitime et que M. l'évêque n'avoit fait qu'user d'un droit inhérent à son ministère et constamment exercé. Mais M. Tabaraud ne se tint pas encore pour battu et publia une Réponse aux Observations, 1818, 45 pages in-8°. Elle n'annonçoit pas moins d'aigreur et d'emportement que la Lettre. Nous rendîmes compte de ces écrits, no 415.

La controverse ne sé termina pas là, et l'infatigable auteur fit paroître, vers la fin de la même année, un nouvel écrit intitulé: du Droit de la puissance temporelle sur l'Eglise, ou Réfutation du décret rendu le 18 février 1818, par M. Dubourg, évéque de Limoges, in-8°. Nous crûmes ne devoir opposer que le silence à un écrit où nous étions personnellement assez maltraité, mais nous insérâmes, n° 506, une Lettre qui nous étoit adressée par M. l'abbé Boyer, et qui contenoit un examen du nouvel ouvrage. Cette Lettre en provoqua une de M. Tabaraud sous la date du 22 juin 1819, et M. Boyer y répondit encore dans notre n° 515. Le savant théologien s'étoit proposé de mettre au jour six Lettres qui devoient nous être adressées et dont il exposoit le plan dans le même endroit, mais une juste déférence pour une autorité respectable lui fit supprimer cette correspondance. M. Tabaraud avoit promis de ne plus écrire sur cette manière et avoit désiré que M. Boyer s'imposât la même réserve.

Toutefois l'auteur des Principes n'a pu garder trop long-temps le silence; voilà qu'au bout de six ans il reparoît dans l'arène armé de toutes pièces. Les raisonnemens qu'on lui a opposés, la censure de son évêque, l'adhésion qu'y ont donnée les évêques et les théologiens, le bref du pape, rien de tout cela ne l'arrête; non-seulement il persiste dans son opinion, il la soutient même avec une nouvellé ardeur; il étend son livre, il y ajoute de nouveaux argumens et des obser

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