mettre à la disposition de M. le sous-préfet de Lunéville chacun une somme de 300 fr., pour être distribuée aux incendiés de la commune d'Harboury. Maila Dauphine a également fait remettre à M. le che valier de Berbis, député de la Côte-d'Or, un secours de 300 fr. pour les incendiés du Châtelet. S. A. R. a de plus accordé un secours de 200 fr. aux habitans de Villargoix (Côte-d'Or), qu'un incendie : mis dans la plus fâcheuse position.

-Mer le Dauphin a cavoyé au préfet de Gap (Hautes-Alpes) la somme de 500 fr., pour des incendiés du hameau de La Chapelle.

Le Moniteur du 28 octobre contient plusieurs décisions royales relatives à la mariné. La première fixe les conditions à remplir par les premiers maîtres d'équipages de ligne pour être admis au grade d'officier. La seconde détermine l'instruction qui séra ëxigéé des of ficiers-mariniers et marins des équipages de ligne pour passer à un grade supérieur, et le mode d'après lequel ils seront examinés. Enfin, une troisième porte qu'il sera créé, sous la dénomination d'éleves-maitres, une classe de jeunes marins destinée à recruter celle des officiers de tous grades et de toute profession. Ces décisions sont contrésignées par MgTM le Dauphin, grand-amiral de France.

Le nouvel ambassadeur de Portugal à là cour de France', M. Pedro de Melló Brayer, est arrivé le 30 octobré à Paris.

La place de gouverneur des pages du Roi est supprimée.

Une dépêche télégraphique antionce que M: de Zéa, premier ministre du roi d'Espagne, vient d'être remplacé par M. le duc de l'Infantado. Ce changement étoit ardemment désiré par les royalistės espagnols.

-La cour de cassation a prononcé, le 28 octobre, sur le pourvoi interjete par les individus condamnés pour les troubles du Houlme (Seine-Inférieure). Après une délibération qui a duré près de deux heures, la cour, conformément aux conclusions de M. de Vatimesnil, avocat-général, a rejeté le pourvoi.

Le conseil général du commerce et des manufactures doit se réunir incessamment pour l'examen de la société commanditaire de l'industrie, qui sollicite l'autorisation de se former en société anonyme,

Le tribunal de commerce de Paris sera décidément installé dans la nouvelle Bourse le jour de la fête du Roi.

Les mauvais temps qui règnent depuis quelque temps ont occasionné une multitude de naufrages. On cite, entr'autres, la perte du bateau à vapeur la ville de Glascow, dont l'équipage heureusement est parvenu à se sauver. Un grand navire américain, à quatre mâts, le Baron de Ranfrew, de neuf mille cent quinze tonneaux, a été jeté sur des bancs dans la Tamise, et a été totalement brisé. Les vents et les courans ont amené sur la côte de France, entre Calais et Gravelines, une quantité considérable de bois provenant de la cargaison de ce bâtiment. Quatre-vingt-cinq hommes de l'équipage ont été

sauvés et amenés à Douvres. On parle encore de beaucoup d'autres malheurs arrivés sur les côtes des Pays-Bas et de France.

Le prince Auguste de Prusse, arrivé le 26 à Metz, a visité, le lendemain, l'Ecole d'application du génie et de l'artillerie. Il paroit devoir rester quelques jours à Metz où probablement des exercices et travaux militaires seront exécutés devant lui.

- Le petit séminaire de Limoges a failli être consumé par un incendie, dans la nuit du 20 au 21 de ce mois. Au moment où le feu a commencé, les professeurs étoient réunis en conseil chez M. le supérieur; avertis par les cris d'un voisin que le grenier de la maison étoit en flammes, ils s'empressèrent de courir vers les dortoirs d'où ils firent sortir les enfans. Grâce à la promptitude des secours, cet incendie, dont on ignore la cause, n'a point eu de suite, et le lendemain les exercices ont eu lieu comme à l'ordinaire.

- Un caporal du 14e d'infanterie légère, nommé Evrard, passoit à Auxerre le jour que la flèche de l'horloge de cette ville fat brûlée. N'écoutant que le désir d'être utile à ceux dont les maisons étoient déjà enflammées, il monte le premier à l'échelle et donne les secours les plus actifs. La flèche n'étoit pas encore tombée et cette circonstance augmentoit le danger, puisqu'on s'attendoit à la voir tomber à chaque instant, mais sans savoir de quel côté. Malgré la terrible chance qu'il couroit, Evrard continua à encourager par son exemple encore plus que par ses paroles ceux qui travailloient avec lui. Il fut blessé et transporté à l'hópital, mais sa blessure fort légère lui a permis de rejoindre son corps peu de jours après.

-Les désastres occasionnés par la crue subite du Rhône, à Lyon, ont été exagérés. On n'a plus rien à craindre pour ce qui reste du pont Morand, et, avant huit jours, les communications seront rétablies pour les piétons, au moyen d'une charpente provisoire. On espère qu'avant le printemps prochain, le pont sera entièrement rétabli.

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-Le g de ce mois, trois jeunes filles du village de Milhaguet (Aveyron), qui alloient à la messe, ont été renversées par la foudre. L'une d'elles a été frappée mortellement; les deux autres, qui n'étoient qu'asphyxiées, ont été rappelées à la vie.

-M. de Figarol, premier président de la cour royale de Pau et membre de la chambre des députés, vient de mourir.. Il a fait partie de la chambre presque constamment depuis 1815.

- Le sénat de la ville libre de Brême vient de nommer consulgénéral à Saint-Domingue M. Frédéric-Richard Thorbecke, établi au Port-au Prince.

- On a reporté à Bude la sainte couronne de l'empire, transportée à Presbourg pour le couronnement de l'impératrice d'Autriche en qualité de reine de Hongrie. Cette couronne se compose de deux parties; l'une, qui forme la couronne proprement dite, est d'une grande antiquité; l'autre, la partie supérieure, paroît être du moyen âge la doublure a été placée par la reine Marie-Thérèse.

Nous avons parlé, il y a peu de temps, de la proposition faite par une compagnie anglaise au gouvernement espagnol, de retirer les trésors engloutis dans le port de Vigo. Le traité entre le délégué de cette compagnie et l'Espagne vient d'être définitivement arrêté et signé, à condition que la moitié des sommes retirées appartiendra au gouvernement espagnol. Les travaux commenceront, dit-on, au mois d'avril prochain.

- On travaille avec activité, dans les ateliers de M. Cokerill, à Seraing, près de Liége, à la fonte d'un lion colossal, qui doit surmonter le monument élevé dans la plaine de Waterloo. Déjà tout un côté de cette énorme pièce de fonte est coulé et réuni.

La demande du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, relative au passage des navires américains par les Dardanelles et le Bosphore, paroit avoir occupé assez long-temps le divan: on assure qu'en dernier résultat elle a été rejetée. On croit que le principal motif de ce refus a été le rejet de semblables demandes faites par le Danemarck et la Suède.

- Le capitan-pacha, réuni à la flotte d'Egypte, a quitté Alexandrie. On croit qu'il débarquera une partie de ses troupes à l'ile de Candie, où une nouvelle insurrection a éclaté, et que le reste sera transporté en Morée.

- Neuf nègres impliqués dans la dernière insurrection de l'ile de Cuba ont été exécutés le 1er septembre à la Havane. On a encore découvert le plan d'une nouvelle insurrection plus formidable, et seize noirs ont avoué que leur projet étoit de tuer autant de blancs qu'ils pourroient, et de susciter une révolte générale. Cette affaire a renouvelé toutes les craintes des habitans.

Magasin des ames pieuses ou Recueil d'instructions, méditations, réflexions et exhortations courtes, simples et familières, 2o edition (1).

C'est le même ouvrage que celui annoncé à la fin du no 1059; mais l'auteur a augmenté cette 2e édition; il y a ajouté un cinquième livre sur les fêtes de la sainte Vierge et de quelques saints. Les dernières instructions sont sur la liberté des saints, sur le sacerdoce, sur les puissances humaines, sur la contribution sacerdotale, sur le mot autorité. Ce dernier sujet donne occasion de rappeler les principes qu'il a développés dans son livre de l'Origine des sociétés, et il donne encore à la fin de son volume une petite analyse de cet ouvrage qu'il regarde comme fort important. Outre ces additions, M. l'abbé Thorel a encore fait dans son Magasin quelques changemens et corrections; il offre ce livre comme pouvant édifier les fidèles et fournir aux ecclésiastiques des sujets d'exhortations, soit pour la chaire, soit pour le confessional.

(1) 1 vol. in-12, prix, 2 fr. et 3 fr. franc de port. A Paris, chez Adr. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

(Samedi 5 novembre 1825.)

OEuvres spirituelles du Père Judde, recueillies par Lenoir-Duparc; 3 édition. Retraite spirituelle (1) 5

Claude Judde, né à Rouen, le 21 décembre 1661 d'une famille de négocians, entra dans la compagnie de Jésus, et s'appliqua soit à la prédication, soit à la direction des consciences. Il exerça ce ministère, tantôt dans les provinces, tantôt à Paris, et fut estimé du Père Bourdaloue, qui souhaita, en mourant, qu'on lui confiât tous ses papiers. Mais ce désir ne put être rempli, Judde ayant été appelé, vers ce temps, à un emploi qui l'éloignoit de Paris. On le nomma directeur du deuxième noviciat, à Rouen; maison destinée pour les Jésuites qui, après avoir enseigné les humanités et étudié la théologie, devoient faire leurs derniers vœux. Il fut ensuite recteur et directeur du premier noviciat de Paris jusqu'en 1721, qu'il entra à la retraite de ce meme noviciat. De là il passa à la maison professe, rue Saint-Antoine. Le père Judde ne cessa point, dans ces divers emplois, de s'occuper du ministère extérieur et de bonnes œuvres. Nous le voyons, en 1724, recevoir l'abjuration d'un gentilhomme luthérien, Jacob Senz de Taubenheim, de Livonie; cette abjuration eut lieu à Saint-Sulpice, le 26 juin de cette année, en présence du duc de Chaulnes et de quelques autres seigneurs qui signèrent l'acte ainsi que le Père Judde. C'est cet acte qui nous a appris le nom de baptême du Jésuite, que ses précédens éditeurs ne paroissent pas avoir connu; voyez un registre manuscrit d'abjurations reçues à Saint-Sulpice, depuis 1686 jusqu'en

(1) 2 vol. in-12, prix, 4 fr. et 6 fr. franc de port. A Paris, chez Méquignon-Junior; et à la librairie ecclésiastique d'Ad. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

Tome XLV. L'Ami de la Religion et du Roi. Bb

1791, 2 vol. in-folio. On a lieu de croire que c'est Judde qui avoit instruit le gentilhomme livonien et qui avoit préparé sa conversion. Il mourut en 1735, dans la maison professe.

Des copies manuscrites de sa retraite spirituelle, s'étant répandues dans le public, donnèrent lieu de faire paroître des retraites tirées de la sienne. La Retraite spirituelle pour les personnes religieuses, ouvrage posthume, 1746, in-12, est de lui pour le fond ainsi que les Réflexions chrétiennes sur les grandes vérités de la foi et sur les principaux mystères de la passion, 1757, in-12, dont l'abbé Le Mascrier fut l'éditeur. La retraite de neuf jours qui se trouve à la suite des sermons du Père de Neuville paroît aussi empruntée à celle de Judde, et une méditation sur l'intérieur de J.-C., qu'on a insérée parmi les OEuvres spirituelles du Père Berthier, n'est autre que celle du Père Judde. En 1772, le Père Chéron, Théatin, publia des Exhortations sur les principaux devoirs de l'état religieux, 2 vol. in-12, qui sont recueillies des manuscrits du Jésuite. Enfin, en 1781 et 1782, l'abbé Lenoir-Duparc fit paroître la collection complète des OEuvres spirituelles du Père Judde, 7 vol. in-12; plusieurs communautés religieuses lui avoient communiqué des manuscrits de cet auteur, et l'abbé Simon de Doncourt, de Saint-Sulpice, seconda l'éditeur.

Nous avons tiré ces détails de la Préface de la deuxième édition; cette Préface qui est, pour le fond, de l'abbé Lenoir-Duparc, a été néanmoins retouchée par un ecclésiastique exact et instruit. Il a revu également tout le travail du premier éditeur, a supprimé quelques notes, retranché de longues tables et adopté une division différente. Il publie d'abord la Retraite spirituelle et se propose de faire paroître successivement les Traités spirituels, les Exhortations sur divers sujets de piété et la Retraite pour les personnes qui vivent en communauté; cela fera cinq volumes en tout, chacun sera