Page images
PDF
EPUB

- Le Roi vient d'accorder une somme de 8000 fr. sur la liste civile aux victimes de l'inondation de la Loire à Nevers.

- LL. AA. RR. Mgr le Dauphin a donné 2000 fr., et Mer le duc d'Orléans 1000 fr., aux victimes de l'inondation de la Loire dans le département d'Indre et Loire.

S. A. R. Mme la Dauphine a aussi envoyé 2000 fr. aux habitans de Tours qui ont souffert de l'inondation.

-S. M. a dîné en famille le 5 janvier, à l'occasion de la veille de l'Epiphanie. Les convives étoient au nombre de seize. La fève est échue à Mgr le duc d'Orléans, qui a choisi pour sa reine Mme la Dauphine. Après le banquet, qui a duré jusqu'à sept heures un quart, LL. AA. RR. ont suivi le Roi dans son cabinet, et se sont retirées à huit heures.

- Il a été versé le 31 décembre, chez M. le marquis de Vaulchier, pour les incendiés de Salins, une somme de 4611 fr., envoyée par le sous-préfet de Joigny (Yonne), et par un notaire de la commune d'Epernay (Marne). Dans la journée du 3 janvier, il a été versé, pour le même objet, différentes sommes s'élevant ensemble à un total de 12,461 fr.

M. le comte Charles d'Autichamp a distribué, aux Vendéens qui ont combattu sous ses ordres, un grand nombre de médailles qu'il avoit reçues du Roi pour récompenser la fidélité de ceux qui se sont constamment montrés si dévoués à la cause de la légitimité.

Le 3 janvier, la cour des comptes a tenu sa séance solennelle du premier trimestre 1826. M. le marquis de Barbé-Marbois a prononcé un discours, où il a déclaré que toutes les comptabilités du royaume étoient au courant. La séance s'est terminée par une allocution de M. le baron Rendu, procureur-général.

M. l'ambassadeur de Russie a réuni tous les sujets russes qui se trouvent à Paris dans l'église chrétienne-grecque, et leur a fait prêl'empereur Constantin. Les agens diploter serment de fidélité matiques de la même puissance près les cours étrangères, les consulsgénéraux ont invité les Russes qui se trouvent dans ces pays à venir prêter serment de fidélité au nouvel empereur.

· Malgré la foiblesse de sa santé, l'auguste veuve de l'empereur Alexandre soutient sa douleur avec une fermeté à laquelle on ne s'attendoit pas. Elle n'a pas quitté une minute le chevet du lit d'Alexandre; et, lorsqu'il a rendu le dernier soupir, c'est elle qui, avec un courage plus qu'humain, a lavé la figure et les mains de l'époux qu'elle chérissoit; elle lui a fermé les yeux, croisé les mains sur la poitrine; puis elle s'est évanouie. Elle écrivit ensuite à l'impératrice-mère une lettre fort touchante. Nous avons déjà annoncé qu'elle avoit déclaré sa ferme résolution d'accompagner le convoi jusqu'à Saint-Pétersbourg. On craint que ce trajet, qui durera deux mois, ne lui soit fatal. Le corps s'arrêtera dans toutes les églises. Le grand-duc Michel est arrivé à Saint-Pétersbourg le 16 décembre. Les lettres de l'empercur Constantin, dont il étoit porteur,

ont déterminé une réunion des membres de la famille impériale, qu a duré fort long-temps. Rien n'a transpiré sur les résolutions prie dans cette assemblée; mais tout se faisoit encore au nom de l'empereur Constantin.

Le neuvième régiment de dragons en garnison à Tours a ét dissous le 24 décembre dernier, et organisé et constitué au même instant neuvième régiment de cuirassiers par le commandant de la première subdivision de la quatrième division militaire. Après cette opération, le régiment a défilé aux cris de vive le Roi!

Une escadre nombreuse, sous les ordres de M. le contre-amiri Duperré, est sur le point de quitter la rade de Brest pour aller remplir en Amérique une mission très-importante, sur le but de laquelle on n'a aucune donnée certaine.

- La commission nommée pour examiner les pièces de dépense produites par le sieur Tuffeau, ex-receveur municipal de Montau ban, s'est déjà réunie plusieurs fois dans l'hôtel de la préfecture. Un cours de mécanique et de géométrie appliquées aux arts a été ouvert dernièrement à Toulon par M. Barthélemy, et déjà plus de cinq cents personnes de toutes professions le suivent avec assiduité. Un cours pareil a dû commencer à Marseille dans les premier: jours de ce mois.

- Un journal, qui se publie à Grasse (Var), ayant inséré quelques vers outrageant la morale publique, M. le procureur du Roi près le tribunal de cette ville a poursuivi l'éditeur, l'imprimeur du journal et l'auteur des vers. Ce dernier seul, condamné à un mois de prison et 50 fr. d'amende, a interjeté appel sur lequel la cour royale d'Aix a rendu un jugement qui confirme la sentence des premiers juges. L'éditeur et l'imprimeur du Sylphe avoient été acquittés.

--

Le peintre David est mort, comme le général Foy, d'un anévrisme au cœur. Les amis que ce peintre avoit eus en Belgique ont réclamé l'honneur de conserver ses restes dans leur pays. Le Consti tutionnel regrette qu'on ait rappelé qu'il avoit voté la mort du Roi sans sursis et sans appel; il auroit fallu, dit-il, oublier cet évènement, et laisser les morts en paix. Hélas! ne feroit-on pas bien d'y laisser aussi les vivans? et ceux qui ont tant d'indulgence pour les régicides ne pourroient-ils pas en avoir un peu pour la religion et ses ministres ?

-Le prince d'Orange a dù quitter La Haye le 1er janvier, pour aller à Saint-Pétersbourg complimenter son beau-frère l'empereur Constantin.

Le pont en fer de Neubourg, qui s'est rompu dernièrement pendant une fête, étoit fait d'une manière toute nouvelle, et avoit au milieu une trappe qu'on levoit pour laisser passer les mats des bâtimens. Celui qui avoit construit ce pont est sous la garde de deux factionnaires, et on fait une enquête juridique au sujet de ce mal

beureux évènement.

Un agent du fameux Mac-Grégor, détenu dans ce moment à iris, a été arrêté à Bruxelles. Cet individu, nommé Huby, cheroit à faire quelques dupes, en leur offrant de grandes propriétés ins la colonie de la Nouvelle-Neustrie, dont il se prétendoit chef.

Il y a eu à Berlin, le 23 décembre, une cérémonie funèbre en émoire de l'empereur Alexandre, à laquelle le roi et la famille oyale de Prusse ont assisté, ainsi qu'un grand nombre d'officiers de sut grade, et le régiment de grenadiers qui porte le nom de l'empeeur défunt. Après l'office, un aumônier prononça un discours où il it l'éloge d'Alexandre en rappelant toutes ses brillantes qualités et a noble conduite en différentes circonstances.

-La commission établie par le roi de Bavière pour proposer des économies dans les dépenses de l'Etat, a tenu sa dernière séance le 27 décembre. Le roi a témoigné aux membres de cette commission combien il étoit satisfait de leurs efforts pour le seconder dans ses projets pour la diminution des dépenses du royaume.

-La diète de Presbourg a adressé à l'empereur d'Autriche une nouvelle représentation, où elle revient sur plusieurs points qui n'ont pas été concédés par ce prince dans sa dernière résolution, et que les Etats regardent comme conformes aux décisions prises dans les sessions précédentes, et que l'empereur a approuvées.

-La commission nommée pour juger les individus impliqués dans le procès Keller a commencé, le 23 décembre, l'interrogatoire des prévenus. La commission qui doit juger les vagabonds détenus dans les prisons de Lucerne n'est pas encore complète. ⠀↓

Le prince Gustave, fils de l'ancien roi de Suède, a été nommé, par l'empereur d'Autriche, lieutenant-colonel d'un régiment de cavalerie en garnison à Milan. Ce prince a quitté Carlsruhe pour se rendre à son poste.

De nouveaux détails sur la tempête qui a causé tant de ravages à Cadix nous apprennent qu'à Gibraltar, sur trois à quatre cents navires mouillés dans la baie, il n'y en a pas douze qui n'aient rien souffert. Ceux qui ont échoué sont au nombre de deux cent dix, sans compter ceux qui ont coulé à fond. Un brick de guerre espagnol a péri sans qu'on ait pu découvrir le lieu où il a fait naufrage.

- Les affaires des Grecs sont, à ce qu'il paroit, dans l'état le plus déplorable. Ibrahim-pacha s'avance vers Missolonghi avec une armée nombreuse, en ravageant tout sur son passage. L'épouvante est telle dans la Morée, que les habitans abandonnent leur pays pour se réfugier dans les iles Ioniennes, où l'on dit que le gouverneur anglais refuse de les recevoir, parce qu'ils sont en trop grand nombre. La tourmente est à son comble, lit-on dans une lettre de Zante, le sang coule à grands flots, des femmes et des enfans sont entassés sur des vaisseaux pour être vendus en Afrique. Ou attend avec inquiétude le résultat de cette lutte sanglante.

- L'ouragan qui a désolé l'ile de Porto-Rico a étendu sés ravages sur un grand nombre de communes. Des montagnes très-élevées ont

[ocr errors]

disparu, et tous les bâtimens qui étoient dans les ports des côtes de l'est et du nord et d'une partie de la côte ouest ont péri. La capitale de l'ile a souffert des dommages considérables. Enfin, le nombre des personnes victimes de cette affreuse tempête a été si grand, qu'on dit que, dans quelques endroits, les vivans ne suffisent pas pour e

terrer les morts.

AU RÉDACTEUR.

Monsieur, les principes de votre journal, et le caractère de ses abonnés, me font espérer que quelques réflexions sur un sujet fort grave seront accueillies par vous. Il y a déje long-temps que des hommes sages, des chrétiens sincèrement attachés à la religion, des libéraux même (car, pour l'honneur de l'espèce, je veux croire que tous ne sont pas irréligieux), des libéraux, dis-je, se récrient sur la scandaleuse inobservance du dimanche. Sans doute il fut une époque, et cette époque n'est pas encore très-éloignée de nous, ou c'eût été crier dans le désert que de former une telle plainte puisqu'il étoit alors comme dans les mœurs du pouvoir, non seulement de ne pas pratiquer la religion, mais encore de trouver mauvais que les autres la pratiquassent. Dans ce temps malheureux, les honnêtes gens gémissoient en silence et attendoient que des jours moins mauvais vinssent luir enfin sur notre patrie. Ces jours semblèrent arrivés; de hommes monarchiques furent investis de la confiance du prince; leurs premiers choix et leurs antécédens parures ne laisser aucun doute sur la marche qu'ils alloient suivre Beaucoup d'améliorations nécessaires furent projetées. L police, cette institution si utile, et qui, sagement dirige peut produire tant de bien, fut confiée à des hommes d'us caractère non suspect. A la vérité, nous ne pouvons r pondre que d'eux, et tous leurs subordonnés ne paroisse! pas animés du même esprit. Quoi qu'il en soit, à qui faut s'en prendre du mal que je veux signaler? N'existe-t-il pa en France de loi qui punisse la violation du dimanche? S n'en existoit pas, comment des hommes sages et religieus n'auroient-ils pas à cœur de faire disparoître cette lacune de nos codes?

Mais nous n'en sommes point là; une loi existe, une k revêtue de toutes les formes prescrites. Cette loi, discutée d

adoptée par les deux chambres, fut sanctionnée par le feu Roi le 18 novembre 1814, et proclamée sous cette date; elle fut insérée dans le Moniteur et dans le Bulletin des lois (1). C'est donc une loi de l'Etat; elle est rédigée dans la forme la plus précise, et spécifie d'une manière détaillée les travaux qui doivent être interrompus les dimanches et fêtes. Les magistrats et les administrateurs sont chargés de la faire observer et de la maintenir. Comment se fait-il donc que le dimanche soit partout publiquement et impunément profané? Ne voyons-nous pas en effet chaque dimanche, et dans les lieux les plus fréquentés de cette capitale, des ateliers, des magasins, des boutiques où l'on affiche le mépris de la loi; des colporteurs qui annoncent à grands cris la vente de leurs marchandises; des porte-faix occupés à emballer et à voiturer des meubles, et on semble même choisir ce jour de préférence; des centaines d'ouvriers qui travaillent publiquement à des constructions, lesquelles sont même quelquefois contigues aux églises, en même temps qu'ils font retentir l'air de clameurs et de chansons, comme pour insulter à la célébration de nos saints mystères, et proclamer tout haut l'impunité dont ils jouissent? Ces désordres que je signale, ne croyez pas qu'ils se reproduisent rarement; chaque dimanche, chaque fête, ils se renouvellent, et toujours avec impunité.

À quoi pensent donc, Monsieur, les dépositaires du pouvoir? Ne sont-ils pas responsables de ces scandales, si, ayant les moyens de les réprimer, ils s'en abstiennent? L'autorité regarderoit-elle comme un objet secondaire ce qui est de précepte divin? car il s'agit ici d'une institution aussi ancienne que respectable, d'une institution donnée autrefois par Dieu même à son peuple, et renouvelée par le christianisme; il s'agit d'une loi plus d'une fois proclamée par nos rois, d'une loi de l'Eglise et de l'Etat, d'une loi récemment encore publiée dans les formes nouvelles. Et d'où vient que cette loi est méconnue, que l'autorité sommeille, et qu'une indifférence subite paralyse le zèle de ces agens si empressés à réprimer la moindre infraction aux réglemens les plus minutieux?

(1) Cette loi se trouve rapportée en entier dans notre journal, tome III, no 62.

« PreviousContinue »