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faire de gaing sur les impatiens de la paix qu'à l'oppression et grand dommage de vos paysibles sujetz tant d'une que d'autres relligions ils ne facent courses, exactions, etc... » 6. Au Boi, 6 mai 1685.

Lettres de Louis de Montmorency: 1. A la Reine-Mère, Belpech, 8 nov. 1579.-2. Au Roi, Pézenas, 12 juin 1580: «... Je suis infiniment marry que le subject de mes lettres ne correspont au désir de V. M. et que je ne vous puisse promectre ung bon acheminement à l'exécution de ce que je congnois estre de Votre intention au bien et la paix. Mais tant plus on pense s'en aprocher ou trouver le chemin pour s'y rendre, tant plus on s'en veoit eslongné et hors de moien d'y parvenir... » 3. Au Roi. 4. Au Roi, Pézenas, 26 juillet 1580.5. Au Roi, Agde, 3 juin 1581.6. Au Roi, Pézenas, 20 août 1585, lettres longues et remplies de détails stratégiques et diplomatiques.

» —

Lettres de Joyeuse: 1. A la Reine-Mère, Cours, 28 oct. 1579, sur les négociations en Dauphiné. 2. A la Reine-Mère, Avignon, 6 nov. 1579: «... Il n'y a jour que l'on naye nouvelles de quelque entreprise par ceulx de la relligion sur quelque ville au préjudice de la paix, et à mesure que d'ung costé nous les avons sortis de quelque place, dès l'heure nous entendons qu'ilz en ont repris autant en quelque autre lieu... 3. A la Reine-Mère, Cours, 26 nov. 1579: «... Je n'ay point bougé depuis des environs du Saint-Esprit, où j'ay bien faict chastier de ces preneurs de villaiges et de fortz pour troubler le peuple, mais, Madame, c'est une si meschante (vermine?) et pullule de telle façon qu'il fault du temps et de la force et de l'industrie pour les arracher du tout... » 4. A la Reine-Mère, Toulouse, 1589. 5. Au Roi, même date: «... Tout le langaige et les lettres du Roy de Navarre ne sont que de paix, d'observation de vos édicts, de rendre les villes et pugnir les infracteurs; ce néantmoins, Sire, l'on n'a jamais veu que pour cela ung seul lieu ayt esté rendu par son commandement... » 6. A la Reine-Mère, Toulouse, 16 avril 1580. — 7 à 18. Au Roi, 30 mai 1580, Toulouse, 14 juillet 1580, 25 août 1580, Narbonne, 15 janvier, 22 fév., 7 avril, 27 avril, 16 mai, 18 juin 1584, 20 avril 1585, 23 avril 1586, Carcassonne, 1er août 1585: «... Sire, vostre edict pour la prohibition de l'exercice de la nouvelle religion a esté publié à Thoulouse avec grand contentement de vos bons subjectz. Il y aura autant de mescontentement comme il se publiera aux siéges des seneschaux de Nysmes et Montpellier, et me doubte qu'il y sera donné de l'empeschement, et que ceulx de la dicte

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religion tanteront a ceste heure de faire tous leurs efforts quils pourront pour faire des entreprises et sur vos villes, et sur vos subjectz catholiques. J'en veoy les préparatifs et pour s'opposer et pour se deffendre. Ils n'ont pas faulte d'appuy, comme V. M. sçait assez. M. de Montmorency arriva sur matin à Béziers pour s'aller aboucher avec le Roy de Navarre à Castres, etc.......» —19. Au Roi, Carcassonne, 25 sept. 1585.

Lettres de Montpensier: Au Roi, Poitiers, 7 mars et 24 mai 1585. Les Extraits des registres des délibérations des capitouls, 1580 (XXIII), 1586-1587 (XL), 1589 (XLV-XLVII), 1590 (L-LI), 1593 (LIV), 1594 (LVI), 1595 (LVIII-LIX), 1596 (LXI), présentent un tableau frappant de l'existence factice, passionnée, fiévreuse dont vécurent pendant près de quinze ans le peuple, le clergé, la bourgeoisie dans l'un des plus ardents foyers de la Ligue. Ce ne sont que mutuelles récriminations, précautions de toutes sortes, armements civiques, délations, visites domiciliaires, prédicateurs même mis en suspicion (1), serments de résistance jusqu'au jour où Toulouse, la ville fanatique par excellence, se résigne enfin à prêter serment à Henri IV que toute la France a depuis longtemps acclamé. - Acte de prestation, de serment, de fidélité faict au Roy par Mrs. les capitoulz et bourgeois, 18 mars 1596 (LXII).

Citons encore sur cette époque troublée, les Extraits des Etats du Languedoc (XLVIII, LV, LVII et LX). — L'Union jurée par les habitants de Dijon, 1589 (XLIII). - Les Procès-Verbaux des Assemblées du Tiers-Estat du pays de Forez, à St-Galmiers, Feurs, Monbrison et St-Etienne, 1589 (XLIV, Bibl. de l'Ecole de Médecine de Montpellier), - et les documents empruntés à la Bibliothèque Nationale sur l'Insurrection de Lyon, 1593 (LIII). C'est par cinq pièces sur le soulèvement des paysans du Midi, dit des croquants,

(1) « Ce jourd'huy est entré dans la grand'chambre de Calmelz, adv. général, qui a dict avoir este adverty, comme le jour d'hier ung frere capuchin, preschant en l'eglize de la Daurade, auroict dict publicquement au grand escandalle de tous les acistans que en ceste cour de Parlement y avoict plus d'heretiques et politiques quen la court de Parlement de Bordeaulx... etc. » 5 nov. 1590.

«... Comme les capitouls estoient sur le point de partir pour aller au palais, certains nombre de religieux et aultres personnes ecclésiastiques seroient survenus en ce lieu, lesquels leur auroient faict entendre par le capp. du guet qu'ilz désiroient parler à eulx, et sans attendre la responce, seroient entrés en nombre de 20 à 25 ou plus de divers ordres. Le premier desquels estoit le frère Maurel, prédicateur en l'esglize métrop. St. Estienne, qui leur auroict remonstré la ville de Thle. avoir acquis ceste reputation par le passé d'estre l'une des plus catholiques de la chrestieneté et en cette considération avoir servy d'ex. aulx autres villes de ce roy. pour se maintenir et conserver en la Rel. C. A. et R. Et néanmoings le clergé de lad. ville estre adverti que sans attendre la resolution du St. Père sur le faict de l'excommunication on vouldroict passer à la recognoissance d'un roy, ce que led. clergé ne peult ny ne doibt permettre... etc. » 17 déc. 1593.

que se termine le précieux recueil que nous devons à l'érudition et à la persévérance de M. Jean Loutchitzki.

F. SCHICKLER,

REVUE HISTORIQUE. Tome 1er. Numéro de janvier à mars 1876,

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Nous avons sous les yeux le premier numéro de la Revue fondée par MM. G. Monod et G. Fagniez, avec le concours de savants distingués appartenant à l'Institut et à nos principales écoles. Ce volume s'ouvre par un article très-bien fait de M. Monod, sur le progrès des études historiques depuis le XVIe siècle. Clarté, précision, exactitude, tels sont les mérites distinctifs de ce morceau qui contient beaucoup de choses en peu de pages, mais où de l'excès de l'impartialité résulte parfois une sorte d'injustice à l'égard de notre pays. L'école historique française du XIXe siècle ne nous semble rien avoir à envier à la docte Allemagne pour la profondeur des recherches et l'art de la composition. Les noms de Guizot, Thiers, Mignet, Michelet, Augustin Thierry, Henri Martin, peuvent être opposés sans trop de désavantage aux Ranke, aux Gervinus, aux Mommsen et à leurs émules. La Sorbonne reçoit chaque année des thèses égales pour l'érudition et supérieures par la forme à ce qui se publie en ce genre dans les universités d'outre-Rhin. Avant la création de l'Ecole des hautes études, dont nous sommes loin de contester l'utilité, la critique savante des textes et l'emploi d'une sévère méthode étaient pratiqués, non sans succès, par une légion d'érudits, et même d'écrivains distingués, sortis de l'Ecole normale et de l'Ecole des chartes, et continuant la tradition des grands historiens pour lesquels commence déjà la postérité. Nous sommes heureux de voir la nouvelle Revue ouvrir un champ de plus à ces belles études, sans partager son désintéressement absolu à l'égard du passé, et nous faisons des vœux pour que, sous l'habile direction de M. Monod, elle réalise son programme, offrant un terrain commun à ceux qui, malgré la diversité de leurs vues, «aiment l'histoire pour elle-même, et n'en font pas une arme de combat pour la défense de leurs idées politiques et religieuses. »

Nous espérons n'être pas accusé nous-même d'esprit de parti, si nous signalons quelques lacunes dans le très-savant article de M. Monod. Après quelques mots sur le moyen âge, et ses chroniqueurs parfois si vivants, si colorés, mais étrangers à toute notion

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d'art et de critique proprement dite, l'auteur nous montre l'histoire se détachant de la chronique, et trouvant un double appui dans la Renaissance et la Réforme qui ouvrent aux esprits de nouveaux horizons. La France protestante peut revendiquer dans la rénovation des études historiques qui se produit alors, Bongars, Scaliger, Jean de Serres, Hotman, La Popelinière. A côté du grave de Thou, une mention n'était-elle pas due à d'Aubigné, dont l'Histoire Universelle offre dans ses inégalités des parties vraiment supérieures? Le moyen âge revit au XVIIe siècle, sans être toujours bien compris, comme l'antiquité grecque et latine dans l'âge précédent. Jésuites, Oratoriens, Jansénistes, Bénédictins, rivalisent d'ardeur dans ces doctes études. La science laïque ne reste point inactive. On s'étonne ici de ne voir pas même nommés des hommes tels que Bayle, Basnage, Beausobre, Lenfant, Rapin-Thoyras... proscrits de la Révocation qui ont su payer leur dette à la France sur la terre d'exil. Seul, le protestant de Beaufort a trouvé grâcé aux yeux de M. Monod, pour ses doutes de génie sur les premiers siècles de l'histoire romaine, par lesquels il a devancé Niebuhr.

Après ces regrets librement exprimés, nous pouvons louer sans réserve le nouveau recueil dont les articles très-variés, toujours marqués au coin d'une science de bon aloi, contiennent parfois de piquantes révélations. Tel est celui, dû à la plume de M. Chéruel, qui présente le duc de Saint-Simon sous un aspect inattendu dans ses relations avec le cardinal Dubois, qu'il a jugé si sévèrement dans ses Mémoires. Les confidences épistolaires démentent ici, à quelques égards, les objurgations passionnées de l'historien, qui sera toujours le peintre le plus éloquent, sinon le plus vrai, du grand siècle. Dans un autre ordre d'idées, un jeune savant strasbourgeois, M. Rod. Reuss, s'appuyant sur un ouvrage récemment publié à Berlin, et sur la comparaison de textes fort nombreux, a fait justice d'une grave accusation qui pèse sur la mémoire de Tilly, et restitué l'incendie de Magdebourg à son véritable auteur, le commandant Falkenberg, un Rostopchine suédois du XVIIe siècle. Une conversation inédite de l'empereur Napoléon Ier avec Sismondi n'est pas à dédaigner dans l'histoire des Cent-jours.

Mais nous devons surtout signaler deux morceaux d'un intérêt spécial au point de vue protestant. Granvelle et le petit empereur de Besançon, par M. Castan, est un très-curieux épisode de l'histoire municipale dans cette métropole de la Franche-Comté. La Réforme y trouva un champ tout préparé dans l'extrême discrédit où était tombé le clergé catholique, et dans les dispositions favorables du

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conseil communal en lutte avec le chapitre. Il ne manqua là qu'un apôtre. Ni le secrétaire d'Etat Lambelin, ni l'astucieux diplomate Gauthiot d'Ancier, ne pouvaient remplacer Farel, et le triomphe de l'habile Granvelle, ministre de Charlés-Quint, fut à la fois la ruine du prótestantisme naissant et des libertés locales. Un mémoire inédit de Richelieu, tiré des State papers, ne mérite pas moins l'attention. On y reconnaît sans peine le langage du grand ministre, hésitant entre la guerre contre les huguenots «qui remplira les provinces de désolation, » et la lutte en Allemagne, « qui doit brûler par les deux bouts la maison d'Autriche. » Au mois de juillet 1625, joualt-il un double jeu dans ses avances à Rohan et ses préparatifs contre la Rochelle ? On n'ose l'affirmer, tout en se souvenant du fameux mot: «On me condamne maintenant à Rome comme hérétique ; on m'y canonisera bientôt comme un saint. »

Ces rapides indications sont loin d'épuiser l'intérêt de la Revue, dont le premier numéro a si bien justifié l'attente du public. Nous aurons l'occasion de revenir plus d'une fois au nouveau recueil qui, dans son large cadre, traitera plus d'un sujet intéressant pour notre histoire protestante, et nous serons heureux de glaner, sur les pas de M. G. Monod et de ses collaborateurs, quelques épis d'une riche moisson. J. B.

CORRESPONDANCE

L'ÉGLISE RÉFORMÉE DE TOURS

Monsieur le Rédacteur,

Je viens vous signaler l'existence d'un certain nombre de documents, plus ou moins importants, relatifs à l'histoire de l'Eglise réformée de Tours. Ils sont réunis soit à la bibliothèque publique, soit à la mairie, aux archives de la ville (1). Je vais vous les indiquer dans l'ordre chronologique :

Voici d'abord une copie de l'édit de François Ier contre les luthériens (1534) et que j'ai trouvée dans les archives de la mairie. La présence de

(1) Il va sans dire que toutes les pièces provenant des archives de la mairie sont manuscrites.

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