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Piarre-des-Corps une fille du sr Meusnier, maître charpentier et de Anne (illisible), ses père et mère, née le 29 février 1668.

(Sans signatures.)

Le premier d'apvril 1674 a esté bény le mariage de Louis Jouanneau, fils de deffunt Louis Jouanneau et de Anne Collas demeurant à Marchenoir, aagé de vingt-trois ans et de Judic Balloine, fille de Pierre Balloine et de Marie Viridoux ; et ont assisté du côté dudict Espoux Pierre Larcher ouvrier En soye et Michel Martineau tisseur et du côté de la dite Espouse aagée de trente-deux ans, François Limaye et Jean Milot. Les Espoux émancypés par justice: Les dits Martineau et Milot ont déclaré ne savoir signer comme aussi lesdits Espoux.

(Suivent quelques signatures illisibles.)

Il est à remarquer que le nombre des actes diminue peu à peu à mesure que nous approchons de la date fatale 1685. J'ai compté 57 baptêmes pour l'année 1634 et 61 pour l'année 1635; ce qui suppose une moyenne de 2,500 protestants environ. Pour la dernière année 1684, je ne trouve plus que 31 baptêmes, 10 mariages et 22 enterrements. J'ajoute, d'après divers indices, qu'il y eut toujours au moins deux pasteurs à la fois en résidence à Tours, de 1631 à 1685.

Pendant les dernières années, l'enfant était ordinairement baptisé au domicile de ses parents et le jour même de sa naissance :

Le quatorze juillet 1684, a esté baptisé, de jour, en la maison du sr Matthieu Renodet, en vertu d'ordonnance de Mr le Lieutenant général de Touraine, en datte de ce jour, Jean Renodet, fils du sr Mathieu Renodet, et de Charlotte Madouin, sa femme, présenté au Saint Baptême par le sr Matthieu Delacourt et dame Charlotte Gendron, femme du sr Jean Nardon. L'enfant est né ce mesme jour.

Signé : M. DELACOURT.

CHARLOTTE GENDRON.

Le 13o juillet 1684 est décédé Daniel Guillauteau maître passementier à Tours aagé d'environ trente-six ans et a esté enterré le mesme jour et ont assisté à son enterrement les srs Isaac Delacourt et le sr Moreau.

DELACOURT.

Signé : M. Delacourt.

ISAAC MOREAU.

Voici enfin le dernier baptême à la dernière page du dernier registre: Le 14 janvier 1685 a esté baptisé par Mr Desecqueville, la fille du sr Pierre Amiot, ouvrier en soye, à Tours, et de Marie Moreau, sa femme, et a esté présenté par le sr Isaac Fleur, marchand à Tours et damoiselle Charlotte Jaslaire, fille de desfunct Jaslaire qui fut nommée Madeleine et déclarée née le 11e du présent.

Signé : PIERRE AMIOT.

CHARLOTTE JAslaire.

1. FLEUR.

Déjà en 1683 avait paru un « arrest du conseil d'Estat du Roy obtenu à l'encontre de l'enlèvement fait en la province de Touraine d'une jeune damoiselle de grande qualité par ceux de la R. P. R. »

Le texte imprimé de cet arrêt dont je vous donne le titre se trouve à la bibliothèque de la ville.

Eufin le 8 janvier 1685 paraissait « l'arrest du conseil d'Estat portant suppression du collége ou académie de la R. P. R. de la ville de Saumur avec deffense à tous ministres, professeurs et à toutes autres personnes d'enseigner en la dite ville de Saumur aucunes sciences ou langues soit publiquement ou en allant dans les maisons particulières avec peine de désobéissance de 3 mille livres d'amende.

(Se trouve à la bibliothèque de Tours.)

Le 15 janvier paraissait « l'arrest du conseil d'Estat portant interdiction pour toujours de l'exercice public de la R. P. R. dans la ville de Saumur et le temple démoli jusques en ses fondements. »

Il en était de même à Tours:

Le 9 mai était promulguée une ordonnance de « Louis Bechanqueil, comme départi par Sa Majesté, relative aux baptêmes des enfants de ceux de la R. P. R.

Le 16 une sentence était «rendue par MMrs du baillage et siége présidial de Tours contre les ministres de la R. P. R. de la dite ville de Tours et contre Marie Mirault fille et pour la démolition du temple de la Butte. »

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Il ne nous reste plus qu'à mentionner « l'ordonnance de Louis Bechanoueil, comme départi par Sa Majesté enjoignant aux nouveaux convertis d'assister à la messe (6 mars 1688.) »

A dater de ce jour, le protestantisme disparut entièrement de la Touraine. Il ne devait y reparaître que de nos jours. L'Eglise actuelle, composée de catholiques convertis et de personnes étrangères à la Touraine, est de formation récente.

Veuillez agréer, etc.

EDMOND STAPFER,

pasteur à Tours.

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Dans la nuit déjà néfaste du 24 août 1870, la vieille église des Dominicains de Strasbourg, plus connue sous le nom de Temple-Neuf, fut victime du bombardement que faisait subir à la ville assiégée l'armée allemande. Huit heures suffirent pour achever l'œuvre de destruction : le puissant édifice, qui mesurait près de 50 mètres dans sa longueur sur 31 mètres de largeur, ne présentait plus qu'un amas informe de ruines et de décombres. Elle avait péri tout entière l'église qui, après la réunion de Strasbourg à la France, avait été cédée aux protestants en remplacement de la cathédrale et qui était justement considérée comme la métropole du protestantisme strasbourgeois; l'église dans laquelle avaient prêché les Tauler, les Hédion, les Blessig et les Hærter, et que tant de pieux souvenirs consacraient à la vénération des fidèles; l'église dont le chœur, après avoir abrité la première communauté française réunie en 1538 à la voix de Calvin, avait reçu en dépôt les volumineuses bibliothèques de la ville et du séminaire, devenues elles aussi la proie des flammes.

Dès le mois d'avril 1871, le consistoire du Temple-Neuf s'occupa des plans de reconstruction. Il ouvrit un concours public qui donna les résultats les plus satisfaisants. Trente-cinq artistes répondirent à l'appel qui leur était adressé. Le projet couronné était l'œuvre de deux élèves de M. Questel, architecte du palais de Versailles. L'édifice devait naturellement avoir un caractère monumental, en rapport avec sa destination. On adopta avec raison le style noble et sévère des basiliques du Ve siècle, le seul qui pût supporter, sans trop de désavantage, le voisinage écrasant de la cathédrale, et l'on choisit comme pierre de taille ce beau grès vosgien que dorent de teintes si suaves les rayons du soleil couchant. Le devis primitif qui s'élevait à 800,000 francs, devait être couvert par l'indemnité de guerre votée par le gouvernement allemand. Mais, au cours des travaux, on ne tarda pas à s'apercevoir que cette somme serait absolument insuffisante. Déjà, lors des fouilles, la nature du sol composé de décombres superposées fit reconnaître la nécessité de porter les fondations à 4 mètres plus bas que ne l'avaient fait prévoir les évaluations primitives. D'autres modifications importantes durent être faites successivement tant dans l'intérêt de l'acoustique que dans celui de la disposition monumentale de la tour et des façades extérieures. Les travaux dirigés par l'habile et consciencieux architecte, M. Sa

(1) La Société de l'Histoire du Protestantisme français ne peut être insensible à un appel venu de Strasbourg, et qu'elle recommande chaleureusement à tous ses amis. (Réd.)

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lomon de Strasbourg, en approchant de leur terme permettent d'évaluer l'étendue du découvert qu'ils présenteront. Indépendamment de l'indemnité de 800,000 francs et des 60,000 francs d'intérêt qu'ils porteront, une somme de 40,000 fr. pourra être affectée à l'achèvement de l'édifice par la caisse patrimoniale du Temple-Neuf, malgré les lourdes charges dont elle est grevée. Néanmoins les devis définitifs laissent entrevoir un déficit d'environ 200,000 francs.

Aujourd'hui, le consistoire du Temple-Neuf adresse un confiant et chaleureux appel à toutes les Eglises protestantes, leur demandant de lui aider à achever un édifice qui, de fait, sera le premier temple protestant élevé à Strasbourg depuis la Réformation. Strasbourg et l'Alsace y répondront, comme elles savent le faire; mais il nous a semblé que, parmi les Eglises protestantes, celles de France ne devaient pas rester en arrière. Nous serons heureux, n'est-il pas vrai? de saisir cette occasion pour donner à nos anciens compatriotes et à nos coreligionnaires un témoignage de chrétienne sympathie et de durable attachement. Il nous sera doux de leur montrer que le lien spirituel qui nous unit à eux subsiste toujours. Nous nous trouvons d'ailleurs en face d'un devoir strict de reconnaissance, alors que nous nous rappelons avec quelle générosité infatigable l'Alsace, l'Alsace protestante surtout, a répondu à tous les appels partis de France qui ont été faits à sa libéralité.

Dans l'espoir que vous me permettrez de compter sur votre appui et d'inscrire votre nom sur la liste des personnes disposées à user de leur influence pour patronner cette collecte en faveur de l'achèvement du Temple-Neuf de Strasbourg, je vous prie, Monsieur et cher coreligionnaire, de vouloir bien agréer l'expression de mon respectueux dé

vouement.

F. LICHTENBERGER.

P. S. Nous n'avons pas épuisé la liste des collectes de la fête de la Réformation en faveur de notre œuvre historique. S'il y a des oublis persistants qui nous affligent, il est des offrandes qui nous touchent profondément. Telle est celle qui nous est adressée par le conseil presbytéral de l'Eglise française de Saint-Nicolas de Strasbourg « en souvenir des liens affectueux qui unissaient, il y a trois siècles déjà, l'Eglise réformée de France à l'Eglise française de Strasbourg, et comme un gage de sentiments fraternels que les événements n'ont pu détruire. » Cette lettre, signée de M. le pasteur Beck et de M. Rod. Reuss, sera conservée dans nos archives. Nommons aussi les Eglises de Bédarieux, La Cadière, Luzac, Moncoutant, Montpellier-Mauguio, Niort, Reims, Rouen, Toulaud, Uzès, qui ont droit à toute notre reconnaissance.

Paris. Typ. de Ch. Meyrueis, 13, rue Cujas. - 1876.

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE

DU

PROTESTANTISME FRANÇAIS

ÉTUDES HISTORIQUES

LES GRANDS JOURS DE LANGUEDOC

(1666-1667)

Les Grands Jours de Languedoc ne sont guère que la continuation des Grands Jours d'Auvergne, tenus à ClermontFerrand en 1665, et dont on a le récit très-agréablement tracé par Fléchier. Le roi, satisfait du résultat de la session d'Auvergne, décida qu'il y en aurait une autre pour le Languedoc. La nouvelle cour siégeant au Puy-en-Velay, en octobre et novembre 1666, fut transférée à Nîmes avec prorogation pour les mois de décembre 1666 et janvier 1667, obtint une prorogation nouvelle pour le mois de février 1667, et se sépara après cinq mois d'une session laborieuse qui avait dépassé en durée celle des Grands Jours d'Auvergne.

Les commissaires qui avaient formé la première cour avaient été pris dans le parlement de Paris; ceux qui formèrent la deuxième furent choisis dans le parlement de Toulouse. Les seconds comme les premiers furent assistés d'un délégué spécial, nommé Baudouin, qui avait le titre de a seXXV. 10

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