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se concilier les sympathies de tous les protestants réformés de France. » Josnės, 8 novembre. - M. le pasteur Stapfer. L'Eglise de Josnes n'a pas plus oublié cette année que l'année dernière la Société à l'occasion de la fête de la Réformation qu'elle a célébrée le 31 octobre. Collecté de 11 fr.

Montmeyran, 13 novembre. M. le pasteur D. Benoit. « Je vous envoie 18 fr. 50 c., collectés dimanche dernier à l'issue du service. Je regrette de n'avoir que cette obole à vous offrir. Recevez-la toutefois comme l'expression d'une sympathie qui deviendra plus effective à mesure que les travaux de votre Société seront plus connus et plus appréciés de mes paroissiens. C'est Desubas qui a fait les frais de ma prédication. Je n'ai pu présenter sur sa vie et sur son martyre qu'une esquisse rapide ; mais je me propose de revenir sur ce sujet, et d'étudier avec soin cette belle et dramatique existence, en mettant en œuvrë tous les documents que je pourrai recueillir. »

Caveirao, 13 novembre. M. le pasteur Périer est heureux de nous offrir une collecte de 25 fr., malgré les ravages qu'un fléau bien connu a faits dans les contrées viticoles du Midi, et dont sa paroisse a particulièrement à souffrir.

Cette, 15 novembre. M. le pasteur Lucien Benoit accompagne de ces lignes l'envoi d'une collecte de 70 fr. : « Elle est bien au-dessous de ce que nous aurions voulu, et je ne voudrais pas que vous mesuriez à son insuffisance les profondes sympathies de mon Eglise et de son pasteur pour l'œuvre excellente de la Société dont je m'honore de faire partië. Il est peu d'Eglises où vivent davantage les souvenirs du protestantisme religieux, et quoique formée d'éléments bien divers, il est un point sur lequel tous ses éléments se réunissent avec fierté et reconnaissance envers Dieu, les communs souvenirs de l'histoire pour laquelle a tant fait et fera encore la Société du Protestantisme français. » Valence, 15 novembre. M. le pasteur Roman. Collecte de 38 fr. avec l'expression du regret qu'elle ne soit pas « mieux en rapport avec l'intérêt que mérite notre œuvre historique. »

Lusignan, 17 novembre. particulier du pasteur, 20 fr.

Auxerre, 18 novembre.

M. le pasteur Bordes. Collecte et don

M. le pasteur Antonin. Don de l'Eglise évangélique provenant de la collecte du 31 octobre: 30 fr.

Troyes, 19 novembre. M. le pasteur Berthe. « Nous avons célébré avec joie la fête de la Réformation, qui décidément commence à s'acclimater ici. L'assemblée était nombreuse et le sentiment protestant visiblement excité. La collecte a produit 20 fr. »

Clairac, 20 novembre.

M. le pasteur Sarrus. « Le consistoire a tenu, le jour de la fête de la Réformation, à témoigner de l'intérêt qu'il porte à la Société éminemment utile que vous présidez. Il considère comme un devoir sacré de soutenir cette œuvre consacrée à la mémoire de nos pères. » Envoi de 30 fr.

Nantes, 20 novembre.

Envoi de 70 fr. montant de la collecte faite au temple le 7, en faveur de la Société de l'Histoire du Protestantisme. Fontainebleau, 23 novembre. Église évangélique libre. Envoi de

20 fr. 55 c. par M. Racine Braud.

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Ganges, 26 novembre. M. le pasteur Martin. Envoi de 29 fr. « Je regrette de n'avoir pas un don plus considérable à vous offrir. Que le Dieu de nos pères inspire à nos Eglises un attachement de plus en plus grand pour une Société qui poursuit son œuvre historique avec tant de zèle, et travaille ainsi au relèvement de notre chère patrie spirituelle. Saint-Martin de Boubaux, 1er décembre. M. le pasteur Combet. Collecté de 8 fr. faite au temple de Saint-Martin de Boubaux (Lozère). Saint-Etienne, 1er décembre.-M. le pasteur Dupont. « Notre Eglise a tenu à célébrer comme à l'ordinaire la fête de la Réformation. M. le pästeur Buisson, président du consistoire de Lyon, avait bien voulu occuper la chaire ce jour-là. A l'issue du service une collecte a été faite en faveur de la Société et à produit une somme de 110 fr. Jė suis heureux de pouvoir vous envoyer ce modeste témoignage de notre sympathie. >>

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Maubeuge, 7 décembre. — M. le pasteur Lacheret. Collecte de 7 fr. 25 c. « Notre Eglise n'a pas l'honneur de remonter au XVIe siècle, mais elle n'en sent que mieux le grand bienfait de la Réforme. Elle aime à entendre parler de ses fondateurs et de ses héros. Elle lit leur histoire. Aussi c'est avec empressement qu'elle a voulu soutenir pour sa petite part une Société qui a pour but de conserver leur glorieux souvenir. » Besançon, 10 décembre. M. le pasteur Abt. « La fête de la Réformation a été célébrée ici, comme d'habitude, le premier dimanche de novembre. Nous avons entendu deux remarquables conférences de M. le pasteur Ducros, de Paris. Une collecte s'est faite ensuite dans les rangs de l'assemblée en faveur des grandes œuvres religieuses du protestantisme. La part attribuée à votre honorable Société est de 43 fr. 50 c.» Vialas, 11 décembre. M. le pasteur Marion. « Le 14 novembre a été célébré avec bonheur, espoir et confiance en l'avenir, malgré les tristesses de l'heure présente, notre grande fête de la Réformation désormais entrée dans nos habitudes religieuses. La collecte faite dans les rangs des fidèles a produit 45 fr. 95 c. dont je vous envoie le montant. » Aumessas, 17 décembre. M. le pasteur Faget. Envoi d'une collecte de 21 fr. faite en faveur de la Société de l'Histoire du Protestantisme français.

Ces extraits de notre correspondance seront continués.

Mentionnons dès aujourd'hui les collectes des Eglises de Bayonne, Lyon, Montpellier, Nancy, Nîmes, Paris, Reims, et n'oublions pas l'Asile Lambrechts qui nous transmet si fidèlement son offrande annuelle.

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CHRONIQUE

UN DERNIER DESCENDANT DE CALAS

Le Journal de Genève du 25 décembre 1875 contenait l'annonce suivante :

Il vient de s'éteindre à Veyrier, sur les bords du lac d'Annecy, le dernier descendant d'une famille dont le nom a eu un retentissement européen dans les annales judiciaires : M. Jean-Philippe-François Calas, petit-neveu du malheureux de ce nom condamné à mort par erreur par le parlement de Toulouse et réhabilité par Voltaire.

« M. Calas était venu habiter les environs d'Annecy, il y a plusieurs années; il avait acheté le château de Quintal et une propriété à Veyrier, où il vivait retiré. C'est là qu'il a rendu le dernier soupir, à l'âge de quatre-vingt-un ans. »

Une note insérée dans l'excellent ouvrage de M. Ath. Coquerel fils, p. 469, nous apprend que Jean-Philippe-François Calas, descendant de Pierre Calas, second fils du martyr, et dernier représentant de la famille, circonvenu par le clergé savoyard, était devenu catholique dans les dernières années de sa vie. On peut donc dire aussi des Calas : Habent sua fata!

Comme contraste avec l'avis qui précède et les réflexions qu'il suggère, on aime à citer les lignes suivantes de l'Evangéliste du 18 novembre 1875:

« Nous avons appris, ces derniers jours, le départ pour un monde meilleur de Madame Laporte-Cabanis, à l'àge de soixante-douze ans. Elle habitait dans son hameau de Mialet (Gard), la maison du célèbre camisard Roland, dont sa famille descendait. En souvenir du héros protestant, on conserve encore sa Bible, son psautier et sa lance; car, comme autrefois David, il savait chanter des cantiques en combattant pour son Israël. Grâces à Dieu les temps sont changés, et aujourd'hui c'est en pleine liberté religieuse que peuvent résonner au Mas-Soubeyran les cantiques et les psaumes. »

Le signataire de ces lignes, M. le pasteur Luc P..., ne se rappelle pas sans émotion l'hospitalité qu'îl reçut sous le toit où vit encore le souvenir du vaillant chef Laporte-Roland, plus fidèle que Cavalier à la cause de la liberté de conscience.

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SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE

DU

PROTESTANTISME FRANÇAIS

ÉTUDES HISTORIQUES

LE SIÉGE DE SAINT-AFFRIQUE

(1628.)

« Il existait autrefois au château d'Aubais, non loin de Sommières, aux confins des diocèses de Nîmes et de Montpellier, une belle et précieuse bibliothèque. Le marquis d'Aubais avait eu à cœur d'y réunir, outre une magnifique collection de livres imprimés, les manuscrits les plus curieux qu'il avait pu se procurer sur l'histoire du pays particulièrement. Il se plaisait à faire copier ceux dont il ne pouvait acquérir les originaux, et son orgueil était de les mettre à la disposition des savants. C'est en face de cette moisson de documents, si riche pour les annales du Midi, que l'idée vint à Léon Ménard de publier ses Pièces fugitives pour servir à l'histoire de France, en y associant, par un juste sentiment de gratitude, le nom du généreux prêteur. C'est aussi là que s'approvisionnèrent en partie, pour leurs splendides recueils historiques, les Bénédictins de l'illustre congrégation de SaintMaur. Ce trésor n'existe plus aujourd'hui. Il a été dispersé

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après la mort du marquis d'Aubais survenue en 1777. On en conserve toutefois à la bibliothèque de la ville de Nîmes quelques volumes, et c'est de l'un d'eux que j'ai tiré le morceau d'histoire dont je viens faire hommage à notre Académie. » Ainsi s'exprime le savant doyen de la Faculté des lettres de Montpellier, M. A. Germain, dans un mémoire auquel je ferai plus d'un emprunt (1). Le fragment qu'il a tiré de l'oubli, se rapporte à un des plus notables épisodes de la troisième guerre de religion sous Louis XIII. C'est une relation, singulièrement animée, du siége de Saint-Affrique, écrite par un témoin qui prodigue les détails, parce qu'il a tout vu et qu'il pourrait dire : Quorum pars magna fui! On dirait une épopée, rappelant celle du XIIIe siècle sur la croisade albigeoise. Même passion, même ardeur, à trois siècles de distance, dans ces luttes fratricides où se consumait, hélas! le meilleur des forces de la patrie. Par moments on croit entendre « une sorte d'hymne triomphal composé dans l'enivrement de la victoire, et qui, sans millésime officiel, porte en lui-même sa date contemporaine. »>

Quelle était, au printemps de 1628, la situation des protestants français réduits à de continuelles prises d'armes par les violations multipliées de l'édit de Nantes, et condamnés au rôle de factieux pour soutenir leurs droits légitimes? On était au plus fort de la troisième guerre de religion, qui devait aboutir à la chute de la Rochelle et à la paix d'Alais. La république calviniste luttait encore, malgré les prodigieux travaux destinés à l'isoler sur terre et sur mer. L'héroïsme de Guiton et d'une population décimée par les souffrances d'un

(1) Relation du siége de Saint-Affrique fait en 1628 par le prince de Condé et le duc d'Epernon. Le document, sans nom d'auteur, reproduit et commenté par M. Germain, fait partie du volume 116 de l'ancien fonds Aubais, portant le ñuméro 13840 sur le catalogue de la bibliothèque de Nimes. Il n'a pas été ignoré des Bénédictins, qui lui ont emprunté un résumé de quelques lignes dans l'Histoire générale de Languedoc. Le manuscrit d'Aubais est une reproduction fort ancienne de la relation primitive dont il existe une copie plus récente, ayant subi quelques retouches plus ou moins intéressées, et connue sous le nom de manuscrit Grand-Pilande. Voir sur tous ces points l'excellent mémoire qui me sert de guide, p. 6 et 7.

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