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Il ne paraît pas que ce fut une chose assurée que le déluge

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» ne s'est pas étendu sur tous les pays de la terre, à moins que » les lieux où le déluge a eu lieu, ne fussent plus bas que les

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Voilà tout ce que nous avons pu recueillir sur cette question; nous avons cité ailleurs le passage de Mgr. l'évêque d'Hermopolis, qui s'appuie du sentiment de Mabillon, qu'il approuve

dans son entier.

A. BONNETTY.

1 Voici le texte de ce passage qui n'est pas très-clair :

Οὐ δοκεῖ ἀληθὲς εἶναι τὸ μὴ ἐν παντὶ τῷ κόσμῷ τὸν κατακλυσμὸν γεγονέναι· εἰ μήτε ἄρα κοιλότεροι ἦσαν οἱ τόποι ἔνθα ὁ κατακλυσμὸς ἐγενέτο τῶν λоITY TÓпWY Tñs yñs. Saint Justin grec et latin. Paris, 1742; quæstiones et responsa ad orthodoxos. Il y en a qui croient que ce livre n'appartient pas à saint Justin; mais le P. Labbe a prouvé qu'il a été seulement interpollé. Toujours est-il du 5° siècle. Ailleurs (Theophilus ad Autholicum), Saint Justin répète ce que dit la Bible du Déluge, sans s'expliquer son universalité; il rapporte seulement le sentiment de Platon, qui pensait que le déluge n'avait pas été universel, et que ceux qui avaient pu gagner les montagnes, avaient été sauvés, ce qu'au reste S. Justin réprouve. Id. p. 39.

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p. 285.

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Je sais que vous avez beaucoup à vous plaindre de moi pour n'avoir pas tenu ma parole en rendant compte du salon de 1837. Je pourrais vous en donner plusieurs raisons toutes plus légitimes les unes que les autres ; je me contente, pour cette fois, de vous alléguer seulement ma paresse habituelle, qui frémit toutes les fois qu'il lui faut prendre une plume. Vous allez vous moquer de mon excuse, et alléguer ce que vous appelez mes écritures journalières. Mais ce n'est pas là ce que j'appelle écrire : écrire, selon moi, c'est descendre au-dedans de son âme, éveiller ses pensées somnolentes et tranquilles, les faire tenir sur pied, puis prendre les plus belles, je me trompe, les plus communes (car, les plus belles, le public ne mérite pas de les voir), et leur dire : « Belles âmes, prenez un corps; ce corps, >ornez-le de soie, de fleurs, de rubans et de moire, et apparaissez » au monde. Quittez votre vie spirituelle, matérialisez-vous, › incarnez-vous, et puis essayez d'éveiller les sympathies d'au> tres pensées vos sœurs, qui ne sont pas encore, mais qui vous >> attendent pour naître elles-mêmes dans l'esprit des autres; qu'en s'éveillant ces paresseuses grandes dames soient satis» faites de vous, et, vous baisant sur la joue, qu'elles vous disent : » Vous êtes belle, ô ma sœur ! vous êtes vraie, vous êtes divine; » vous gagnez mon âme, elle s'identifie à vous; comme vous je D pense, et comme vous je vois..... Or sus donc, vous dis-je,

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Mais malheur! ô bonheur ! plutôt, aucune ne se lève; femmes et sans vanité, toutes disent: «Mais pourquoi nous

TOME XVII.-N° 97. 1838.

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» forcer à sortir de ce sanctuaire où nous avons reçu le jour ? »Pourquoi nous produire à ce jour que vous appelez publicité ? » qui nous y recevra ? qui nous comprendra ? qui même voudra >> nous croire ? Oh! trop, trop sont égoïstes les hommes, trop froids, trop matériels pour sympathiser avec nous; nous qui » nées sans la terre, ne vivons pas des choses de la terre; mais » filles de la pure intelligence, comme elle nous vivons d'amour >>>et de science! Oh! plutôt restez vous-même. Ici, toutes les » personnes que vous aimez, vous les trouverez, et vous les >> trouverez aimantes; car c'est nous qui conservons aux hommes » ce qu'ils ont de plus cher, les amis, ceux qu'ils ont perdus par »la mort, et ceux, plus malheureusement encore, qu'ils ont » perdus quoique vivans. Car ici seulement réside la pensée du ⚫ souvenir; pensée à puissance divine, qui fait disparaître le >>tems et l'espace, et réalise en quelque sorte l'éternité.....................”»

Et tandis que j'écoute, séduit par ces caresses, je caresse à mon tour; et, enchanté par l'ange divin du souvenir, j'oublie l'univers. Mais je vous ai dit que mes amis y étaient tous, et vous y êtes; votre voix y retentit, me sommant d'exécuter mes promesses. Tout de bon, je me mets donc à l'ouvrage : voyons donc ce que nous aurons à dire de votre Salon.

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Quelques figures convenables, aucune œuvre originale et au-dessus du bien; une malheureuse fécondité de tableaux médiocres, mais une envie marquée de bien faire : tel est l'ensemble du Salon.

Commençons d'abord par les types ou figures du Christ.

Celui de M. Achille DevériA est un tableau décent; il vaut mieux que bien des toiles qui se trouvent dans certaines églises; mais toutes les figures dont il est composé, offrent une affectation, un maniéré, cette bonne grâce mondaine que nous appelons coquetterie, et qui n'est pas du tout évangélique. On sait, au reste, que c'est là le défaut des saints, et surtout des saintes dont

• C'est à nous qu'il faut reprocher si cet article n'a pas paru il y a deux mois, car il était prêt; mais les matériaux étaient trop abondans, et c'est ce qui a été cause d'un retard, que nous prions notre paresseux correspondant et nos abonnés de nous pardonner. (Le Directeur.)

M. Devéria a donné une si nombreuse galerie. Il paraît aussi qu'il ne sait pas que le Christ, tel qu'il l'a rendu, avec les deux bras parallèles et se touchant presque au-dessus de la tête, n'est pas le Christ de l'Eglise catholique ; c'est le Christ janséniste, étroit dans sa grâce, borné dans ses libéralités, n'étant pas mort pour tout le monde, et rétrécissant ses bras pour ne pas embrasser tous les hommes, comme le fait notre Christ avec ses bras étendus et grandement ouverts, ainsi que doit les avoir celui qui disait : « Lorsque je serai élevé de terre, j'attirerai tout »d moi. » D'ailleurs, la Vierge qui est en arrière est trop belle dame, sujette, à ce qu'il paraît, à des vapeurs et à des attaques de nerfs; et celle qui est évanouie sur le devant du tableau, si bien bouclée, parée, agrafée, n'est pas la Madeleine juive qui aimait Jésus; mais une de ces femmes qui, pour se rendre intéressantes, s'évanouissent au milieu d'un salon. Quant à ce personnage qui est à genoux au pied de la croix, ce n'est ni Nicodeme ni saint Jean. C'est sans doute un passant que M. Devéria a trouvé tout juste pour faire entrer une figure de plus dans son tableau.

Je ferai presque les mêmes reproches à la Fuite en Egypte, de son frère, M. EUGÈNE DEVERIA. C'est un assez joli groupe, mais ce n'est pas la fuite en Egypte. Le fait évangélique ne s'est pas passé ainsi. Les figures sont sans noblesse; l'habillement n'a pas cette ampleur qui prête tant à la majesté. La Vierge est une jeune fille forte, avec un air boudeur et affecté. On ne lui reconnaît pas même ce reflet céleste, que l'on voit quelquefois quand une jeune fille tient l'enfant d'une autre entre ses bras, et qui devait être bien autrement céleste quand c'était la Vierge par excellence qui tenait, sur son sein, celui qu'elle savait être son Seigneur et son Dieu. La figure de S. Joseph est la plus convenable. Mais pourquoi ce petit enfant nu que l'on a jeté sur le bord du chemin, et auprès duquel la sainte famille passe sans même y faire attention? C'est un oubli des convenances, et, comme histoire, cela est faux : le massacre des innocens n'eut dieu qu'après la fuite de Jésus.

Le Christ en croix de M. MoNvoISIN est beaucoup trop massif; comme celui de M. Devéria, il semble resserrer les bras; cette femme étendue tout de travers, n'est ni la Vierge ni la Made

leine. Je ne sais vraiment à qui la comparer. Je dois dire pourtaut que la couleur et le dessin annoncent une main exercée, et qui pourrait faire mieux si l'esprit qui la guide et le cœur qui l'anime étaient plus chrétiens.

Le Christ mort de M. VICTOR MOTTEZ est une bien médiocre composition, qui n'est biblique sous aucun rapport. La femme qui tient les bras ouverts et celle qui touche les pieds du Christ, sont vraiment grotesques. On ne dirait pas que cette peinture sort du même pinceau qui a tracé le S. Etienne dont nous parlerons bientôt.

Le Jésus-Christ porté au tombeau de M. CHABORD est lourd, d'une couleur opaque et terreuse; la Vierge n'a point de dignité; point de vraie douleur; Nicodême non plus.

Il faut en dire autant du Christ au sépulcre de M. HESSE; il' a trop voulu viser à l'effet. Sa Vierge a une pose théâtrale; la Madeleine est guindée, et elle est habillée de manière à ne pouvoir être placée dans une église. C'est un tableau d'exposition, et non de conviction ou de piété. Les peintres ne veulent pas y faire attention, l'Eglise n'est ni un théâtre, ni une académie de nu, ni une exposition.

La Tentation de Notre Seigneur de M. JULES VARNIER est un tableau qui annonce de bonnes dispositions de dessin et de couleur. Mais le Christ n'a pas assez de dignité, et le diable ressemble plutôt à ce Méphistophelès souriant à la séduction de Marguerite, qu'à l'ange déchu qui commençait à soupçonner que cet homme pourrait bien être le Messie attendu.

Dans l'Ecce homo de M. PHIL. COMAIRAS, la figure de Jésus a assez de dignité, les figures sont assez bien groupées, mais la couleur manque totalement; Pilate ressemble à un cadavre, et non à ces Romains bruns, basanés même par le soleil de la Palestine.

Je ne sais sur quel modèle ni d'après quelle tradition M. FEBRET a composé son Jésus en Egypte. C'est sans aucun doute d'après son imagination, or, on ne saurait la dire ni féconde ni brillante; biblique, il ne faut pas y songer. Représentez-vous, sous un ciel bleu, adossé à je ne sais quel édifice, un homme revêtu d'une lourde et longue robe blanche, semblable à un bédouin méditant de détrousser quelque voyageur. C'est ce qu'on.

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