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valeur les immenses travaux qu'elle a déjà accomplis... Mes exhortations, le jour de la fête, ont surtout roulé sur votre œuvre, dont j'ai tâché de faire ressortir toute l'importance et la valeur. Veuillez accepter notre collecte comme un témoignage des sympathies de mon Eglise et croire en même temps que ma coopération ne vous fera jamais défaut, tant que le Seigneur voudra bien me maintenir à la tête d'une Eglise se rattachant à notre bienheureuse et glorieuse Réformation. »

Enfin M. Bastide, pasteur à Saint-Pargoire, nous écrit : « J'ai lu la Notice avec un extrème plaisir. Elle fait du bien. Elle fait aimer votre œuvre et pousse au travail. Je crois que votre but a été atteint: après avoir lu ces pages je ne pense pas qu'un seul de nos pasteurs ne fasse quelque effort pour vous soutenir. »

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L'Histoire des protestants du Dauphiné, dit M. Arnaud, n'a pas encore été écrite d'une manière complète et suivie. La Réforme et les guerres de religion en Dauphiné, de M. LONG, n'embrassent qu'une époque, et Les guerres de religion et la Société protestante dans les Hautes-Alpes de M. CHARRONNET, ne s'étendent qu'à une contrée. Le travail que nous offrons au public comprend l'histoire des protestants de tout l'ancien Dauphiné, tant de delà que de deçà les Alpes, depuis l'établissement de la Réforme dans cette province jusqu'à la Révolution, soit de 1522 à 1789, et il se divise en quatre périodes :

I. Débuts de la Réforme en Dauphiné; prédications de Farel; premiers martyrs; premières Eglises, etc.

``II. — Guerres de religion; exploits militaires de des Adrets, de Montbrun et de Lesdiguières; siéges célèbres de Livron, Serre, La Mure; etc. III. Régime de l'Edit de Nantes. A. Histoire extérieure des Eglises du Dauphiné. Nouvelles guerres de religion; places de sûreté; Chambre de l'Edit; vexations diverses souffertes par les protestants dauphinois; etc. B. Histoire intérieure. Doctrine, discipline, instruction; synodes et finances des Eglises; etc. C. Appendice. Notices particulières sur les Eglises, les annexes et les pasteurs du Dauphiné. IV. Le désert; scènes de l'émigration; cruautés de La Rapine; petits prophètes; exécutions capitales; travaux de Roger; son martyre el celui du jeune Ranc; persécutions; adoucissements; procès célèbres de La Robequain et de La Marin; biographies des pasteurs du désert; listes de réfugiés dauphinois;

Telle est la substance de nos quatre périodes. Pour en rendre l'histoire aussi neuve et aussi complète que possible, nous n'avons négligé aucune source d'informations : les dépôts publics de Valence, Grenoble, Carpentras, Lyon, Genève, etc., ont été explorés avec soin, de même que les archives particulières des bibliophiles distingués que renferme notre province. Nous avons été mis par là sur la trace d'un grand nombre de pièces manuscrites inédites et d'imprimés d'une rareté extrême, qui nous ont permis de mettre au jour bien des faits nouveaux.

La rédaction du Bulletin ne peut que recommander une publication importante dont le manuscrit, entièrement prêt, sera mis sous presse dès que les 400 souscriptions nécessaires pour couvrir les frais de publication auront été adressées à l'auteur.

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Présidence de M. Schickler. Lecture de deux lettres, l'une de M. Alfred Labouchère, remerciant le comité de l'avoir élu membre de la Société, et l'autre de Madame Lee Childe qui a été fort touchée du témoignage de respectueuse sympathie qui lui a été adressé à l'occasion de la mort de son père, M. le baron de Triqueti.

Bulletin. Au moment de partir pour un assez long voyage, le se

crétaire est heureux d'avoir en main de nombreux matériaux, auxquels se joindront une étude de M. le comte Delaborde sur Teligny, et la suite des articles de M. Gaufrès sur l'ancien collége de Nîmes.

Au sujet de ce collége et du recteur Baduel, M. Ch. Waddington fait ressortir l'influence exercée sur cette institution par le célèbre humaniste Jean Sturm, dont les idées importées à Nîmes et à Genève ont trouvé leur application dans ces deux centres d'instruction réformée.

Le secrétaire confirme ces remarques, conformes d'ailleurs aux conclusions du savant travail qu'il a reçu de M. Gaufrès, absent de la séance au moment où ces idées sont échangées.

Le président annonce que le service de la Bibliothèque est assuré aux prochaines vacances.

Correspondance.-M. Théophile Ladevèze annonce l'envoi des dernières pièces qui ont été transcrites pour nous dans les archives de Stuttgart, et qui compléteront un important dossier sur les relations des princes lorrains avec le duc de Wurtemberg avant et après le massacre de Vassy. M. le président veut bien se charger de faire régler cette affaire par un banquier de Stuttgart.

M. de Lamothe, archiviste à Nîmes, offre pour le Bulletin un document nîmois dont on a déjà reçu copie par les soins de M. Ch. Meynier. C'est un journal des exécutions de Camisards à Nimes, rédigé par un témoin catholique trop peu impartial. Il semble difficile d'insérer ce document sans un commentaire correctiť. Le secrétaire est chargé d'exprimer à M. de Lamothe les remercîments et les regrets du comité.

M. le pasteur Dardier annonce la réimpression de l'Histoire de Nîmes, par Ménard, à laquelle notre Société, qui a souscrit à la nouvelle édition de l'Histoire du Languedoc, par dom Vaissète, ne saurait demeurer étrangère.

M. E. de Barthélemy transmet au président une lettre de Calvin à M. de Diesbach qu'il suppose inédite et qui a déjà été publiée dans le recueil des Lettres françaises, d'après l'original conservé à Berne.

Elections. A l'occasion de la place laissée vacante par M. de Triqueti, M. Bonnet propose d'inscrire la candidature de M. le professeur Lichtenberger qui représente si dignement une cause chère à tous. Cette proposition, appuyée par M. le comte Delaborde, réunit l'unanimité des suffrages. L'élection est remise à la fin de l'année courante par un juste respect pour la mémoire de M. de Triqueti.

SÉANCE DU 10 NOVEMBRE.

Présidence de M. Schickler. Après la lecture du procès-verbal, M. le président prend la parole pour accomplir un double devoir. Il doit d'a

bord saluer un nouveau collègue, M. Alfred Labouchère, et rendre ensuite hommage à l'illustre président honoraire que nous avons perdu. M. Guizot nous prêta dès l'origine l'appui de son grand nom et plus tard celui de sa parole éloquente, lorsqu'il parut nécessaire de modifier à quelques égards notre œuvre historique. Il a toujours pris le plus vif intérêt à nos travaux. Une lettre écrite au nom du comité à M. Guillaume Guizot lui portera l'expression de nos vives sympathies.

Le secrétaire n'a pas attendu le jour de cette réunion pour s'acquitter d'un premier devoir. Il a écrit à Madame Conrad de Witt une lettre semi-officielle pour lui exprimer les regrets et les respectueuses sympathies des membres du comité alors dispersés, et il en a reçu une réponse dont la lecture touche vivement ses collègues.

M. G. Guizot, entrant peu après en séance, remercie le comité des témoignages sympathiques adressés à sa famille. Il espère pouvoir prendre désormais une part plus active aux travaux de la Société si bien appréciés dans un ancien article de la Revue d'Edimbourg, dont l'auteur, M. Reeves, pourra consacrer un nouveau compte rendu à la seconde série du Bulletin.

Le secrétaire s'excuse de n'avoir pu rentrer à Paris pour la séance ordinaire d'octobre. Il a été retenu plus longtemps qu'il ne pensait par des recherches suivies des plus heureux résultats dans les archives de Modène et de Venise. Il signale l'immense collection des procès du saint office conservée aux Frari, et qui contient toute l'histoire religieuse de Venise durant trois siècles. Le dossier d'Antonio Bruccioli, le premier traducteur de la Bible en italien, a été l'objet de ses études. Il n'a pas négligé les martyrs du XVIe siècle mentionnés par, Crespin, dont l'étonnante véracité se trouve confirmée par les rapports des inquisiteurs. D'importantes publications poursuivies en Italie méritent l'attention de la Société. Les procès de Pietro Carnesecchi et de Jordano Bruno, publiés par le comte Manzoni de Turin, et par M. Berti, ancien ministre de l'instruction publique, doivent trouver place dans notre Bibliothèque, ainsi que les récents ouvrages de M. Cantu.

(Suite.)

Paris. Typ. de Ch. Meyrueis, 13, rue Cujas. -- 1874.

APR 11 1922

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