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Alger, cette brillante conquête de la Restauration, réclame nos derniers regards. La nouvelle des événements de Paris parvint le 11 août dans cette colonie française, par une corvette décorée du drapeau tricolore. M. de Bourmont l'apprit avec autant de surprise que d'affliction. Il avait reçu du prince de Polignac, lors de son départ de Paris, l'assurance formelle qu'aucune mesure extraordinaire ne serait prise en son absence. Un conseil fut tenu immédiatement. L'avis personnel du maréchal était de laisser à Alger les forces nécessaires, et de voler en France au secours de la cause royale. Mais la majorité des officiers se prononça contre cette résolution. Déjà la marine avait arboré le drapeau de 1789. Le maréchal céda. La Révolution avait excité la défiance dans l'armée et relâché les liens de la discipline. L'arrivée du général Clausel, envoyé par le nouveau gouvernement pour commander la colonie, mit un terme à ces désordres. Le comte de Bourmont s'éloigna en exprimant le regret que les événements politiques eussent laissé sans récompense un grand nombre de militaires, dont il avait signalé dans ses rapports le courage et le devoûment. Il partit, « n'emportant d'une conquête de cent millions, dit un annaliste, qu'un

seul trésor, le cœur embaumé de son malheureux fils. » L'ordonnance portant érection d'une colonne rostrale destinée à perpétuer le souvenir de cette mémorable campagne, demeura sans résultat. Il en fut de même de la souscription ouverte en France pour les soldats blessés, les veuves et les orphelins des victimes qui y avaient succombé.

FIN.

Documents justificatifs.

1

Pièce A.

Circulaire de Son Exc. le Ministre de l'intérieur (M. le comte de la Bourdonnaye) à MM. les Préfets des départements.

Paris, le 12 août 1829.

"

« Monsieur le Préfet,

Appelé par le choix du roi à diriger le département de l'intérieur, je sens tout le prix d'une si auguste con

fiance, sans me dissimuler ce qu'elle m'impose de devoirs.

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