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CHAPITRE III.

Les corporations et le Clergé pendant la Révolution française

Les corporations étaient la garde avancée du catholicisme. Quand elles furent à terre, le clergé les suivit; bientôt les palais épiscopaux furent vendus, on confisqua l'argenterie du culte, on permit aux curés de se marier. Il y eut quelques prêtres qui concoururent à cette ruine et à cette dégradation du principe spirituel, l'évêque de la Dordogne, qui présenta sa femme à la Convention;

l'évêque de Moulins, qui officia en bonnet rouge, une pique à la main. Le 7 novembre 1793, l'évêque constitutionnel de Paris et ses grands-vicaires vinrent solennellement abjurer leurs croyances à la barre de la Convention. L'Evangile fut mis en cause, Dieu renié publiquement, et la cathédrale de Notre-Dame consacrée au culte de la Raison. C'était descendre de la folie à l'absurdité et de l'absurde à l'atroce. Si le principe spirituel, sous la direction de Hildebrandt et de ses successeurs, avait été un objet de scandale et d'abus, on voit à quels excès grotesques et infâmes s'abaissait à son tour le principe temporel, devenu maître du pouvoir et libre de se venger.

A cette époque effrayante, de terreur d'abord, de débauche ensuite, où l'on put voir clairement ce que devient une societé que l'élément religieux abandonne, succéda le Consulat, époque de pacification. Les prêtres purent timidement reparaître; et peu à peu, sous la loi forte et lumineuse de Napoléon, s'opéra la réorganisation du culte, l'un des plus grands et des plus glorieux résultats de cette ère magnifique. Il nous reste à chercher quelle devînt alors la situation nouvelle des congrégations, quels efforts elles tentèrent pour se reconstituer, et quelle législation équivoque ressortit de ces efforts mêmes et des résistances qui leur furent opposées.

LIVRE CINQUIÈME.

DES CORPORATIONS RELIGIEUSES EN FRANCE,

DEPUIS 1800.

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Le pouvoir spirituel, dont les racines sont dans les âmes, cède difficilement à la force des faits et survit aux révolutions. Les jésuites eux-mêmes, si exécrés, ne périrent pas. On a vu que la main ha

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