Épilogue AUX JEUNES. N'écoutez pas, amis, le siècle corrupteur ! Qui, sur les flots dormants au murmure enchanteur, On dit de toutes parts l'idéal décevant, La soif du mieux, une torture . . . Croire, aimer, se donner, sont des douleurs, souvent !... Voguez dans ces douleurs, comme une voile au vent, Car la souffrance est bonne, elle est sainte, elle épure! On voit mieux en montant : aspirons aux hauteurs ! Vivez selon le rêve et soyez forts par lui : Tout le reste n'est que mensonge! C'est l'âme qui domine, et Dieu qui nous conduit. La matière splendide est flottante dans l'air : Ce qui brille s'éteint et fuit comme l'éclair; Tout ce que l'œil admire est l'éclat d'un moment; L'univers visible est fantôme; La mort va consumer l'immense firmament, Et ce qui doit survivre aux jours, c'est seulement un peu d'atôme ! Seul le progrès de l'âme a pour lui l'infini. N'attristez point l'esprit !... Vole, songeur honni, Alouette du monde ! ô chantre, sois béni ! Espère et te console en ton âme oppressée ! Le paradis sera l'idéal triomphant, Dieu vu, la matière abolie... Ton rêve est aujourd'hui comme un souffle d'enfant, Une bulle flottante et que rien ne défend ... Mais quoi!... tout l'avenir dépend de ta folie ! Va, marche, crois et rêve à la face des cieux!... Ouvre-la toute grande, et d'un bond glorieux ETZER VILAIRE (Extrait des POEMES DE LA MORT. ) Fin MORCEAUX CHOISIS DES AUTEURS HAITIENS, POÉSIE TABLE DES MATIÈRES. RAPPORT A L'OEUVRE DES ÉCRIVAINS HAÏTIENS Jules Solime Milscent. Notice . Le secret d'être heureux Isaac Louverture. Notice Le Passager Pierre Faubert.- Notice Aux Haïtiens Lamentations de la Patrie. D. Martineau.- Notice |