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«BULLETIN DE L'INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS »

paraît le 25 de chaque mois, sauf en août
et en septembre

Chaque numéro contient 24 pages. Il renferme, o tr les informations officielles de l'Institut catholique, des analyses de Cours publics et la chronique des Facultés libres, des Étudiants, des Anciens Elèves.

(Il sera rendu compte des ouvrages composés par les Professeurs et anciens élèves de l'Institut catholique.)

Depuis le mois de février 1912, le Bulletin publie, en supplément de 16 pages par chaque numéro, l'analyse du Cours supérieur de religion pour les jeunes femmes et les jeunes filles.

LES PRIX D'ABONNEMENT SONT AINSI FIXÉS

Pour le Bulletin seul: Paris et Départements, 5 franes. - Etranger, 6 francs.

Pour le Supplément seul: Paris et Départements, 5 francs. Etranger, 6 francs.

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Pour le Bulletin avec le Supplément: Paris et Départements, 8 francs. Etranger, 9 francs.

On peut acheter au numéro :

Le Bulletin seul: 0 fr. 60.

Le Supplément seul: 0 fr. 60.

Le Bulletin avec le Supplément: 1 franc.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. PRUNEL, vice-recteur, et tout ce qui concerne l'administration à M. LEMAITRE, secrétaire général de l'Institut catholique, 74, rue de Vaugirard.

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR LIBRE

INSTITUT CATHOLIQUE

DE PARIS

ASSEMBLÉES SOLENNELLES

ANNÉE SCOLAIRE 1913-1914

MESSE DU SAINT-ESPRIT, 4 NOVEMBRE 1914

Le mercredi 4 novembre, à 8 h. 1/2, a été célébrée dans l'église Saint-Joseph de l'Institut catholique la messe du SaintEsprit pour la rentrée des cours; M. l'abbé Prunel, vice-recteur, officiait, S. Em. le cardinal Amette, archevêque de Paris, assistait au trône pontifical. Ms le Recteur, MM. les Professeurs, MM. les Supérieurs et Directeurs des séminaires universitaires assistaient à la cérémonie, ainsi que les étudiants, un grand nom bre de membres de leurs familles, d'amis et' de bienfaiteurs de l'Euvre.

Avant la messe, Mgr le Recteur a donné lecture de la liste des élèves et anciens élèves tués à l'ennemi pour lesquels le Saint Sacrifice allait être offert.

Après l'Evangile, Mr le Recteur est monté en chaire et a prononcé le discours suivant :

EMINENCE,
MESSIEURS,

CHERS AMIS,

<< Notre jeunesse a péri dans le combat ; l'année a perdu son printemps. » Ce cri de l'orateur antique a traversé les âges et nous émeut encore aujourd'hui. Jusqu'où done devrait retentir l'appel de notre douleur? Qu'étaient les pertes d'Athènes dans la guerre de Samos, ou dans la pre

mière année de la guerre du Péloponèse, en comparaison de l'effroyable hécatombe de jeunes hommes, qui, depuis trois mois, a couvert de sang le sol français ? De quel point du territoire ne montent pas vers le ciel les gémissements des mères, luctus et fletus Rachel plorantis filios suos et nolentis consolari super eis quia non sunt 1) ? Où sont-ils ceux qui occupaient ces places l'an dernier ? Ceux en qui souriait notre espérance, sur qui nous comptions pour régénérer la France, pour la rendre à ses traditions et à son Dieu ? Que sont devenus ces jeunes prêtres que leurs évêques avaient formés avec tant de soin pour les œuvres de l'Eglise ? Ministres de paix, ils ont tué et plusieurs ont été tués ! Et tous ces jeunes gens qui se destinaient à parcourir dans la vie civile d'utiles carrières, ils ont partagé le sort de ceux de leurs camarades qui avaient choisi pour eux le métier des armes. Tous se battent et chaque jour risquent leur vie; beaucoup déjà l'ont donnée! Celui-là est tombé raide, frappé d'une balle au front, ou en plein cœur. Cet autre a agonisé lentement sur un lit d'hôpital. Celui-ci a attendu la mort couché sur la terre froide, les yeux levés vers de brillantes étoiles, ou de sombres nuages. Ah! que se disaient-ils? A qui et à quoi pensaient-ils, alors que leur vie s'écoulait avec leur sang? Ils pensaient à la France leur mère, à leurs parents, à leurs amis, à leurs maitres, aux leçons qu'ils avaient reçues, à leurs croyances, gage de leur suprême espoir. Et, dans un acte de confiance en la divine miséricorde, leur àme s'est envolée vers le ciel, car vous l'écriviez ces jours-ci, Monseigneur si le soldat chrétien qui, dans une guerre juste, offre sa vie pour la patrie n'a pas, comme celui qui meurt pour la foi, la certitude absolue de voir s'ouvrir immédiatement devant lui les portes du paradis, du moins, pourvu que le repentir de ses fautes habite le fond de son cœur – delicta juventutis meæ et ignorantias meas ne memineris, Domine (2 a-t-il, par la vertu de son obéissance et l'intensité de son sacrifice, les plus grandesassurances du salut éternel (3). A plus forte raison ceux qui, comme les nôtres, ont témoigné par des actes positifs de leurs religieuses dispositions: ils sont heureux, ou bientôt ils le seront. Notre foi s'en réjouit et cependant notre cœur est brisé ; ils étaient nos enfants, ils étaient vos

(1) JEREM, XXX1, 15.

(2) Ps. XXIV, 7.

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(3) Nul n'entre au ciel, c'est-à-dire ne jouit de la béatitude éternelle, s'il ne meurt en état de grâce; mais, en dehors des moyens ordinaires que Dieu a ménagés pour rétablir en cet état l'âme pécheresse, sa toute-puissance et sa miséricorde s'en sont réservés d'extraordinaires dont nous aimons à penser qu'Il use souvent, au moment de la mort, à l'égard des ames de bonne volonté et, dans le sens le plus général, repentantes de leurs fautes (il ne s'agit pas de ce que la langue chrétienne appelle la contrition parfaite, qui suffit d'ellemême avec le désir explicite ou implicite du Sacrement). La mort sur le champ de bataille ne saurait effacer tous les péchés et conférer ipso facto la grâce et le salut; mais, en raison des circonstances qui la précèdent et l'accompagnent le devoir accompli et le sacrifice accepté jusqu'à la mort inclusivement nous estimons qu'elle incline la bonté de Dieu à accorder au moment suprême, à ces âmes de bonne volonté et repentantes, la grâce qui les reconcilie avec leur Créateur et leur ouvre par conséquent, après un temps plus ou moins long. d'expiation, les portes du Paradis.

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