un apôtre. Il cherchait à faire aux autres tout le bien qu'il pouvait, et, s'il savait profiter des bons conseils et des bons exemples, il ne manquait pas, non plus, d'en donner à l'occasion. Tous ceux qui l'ont connu en témoignent dans les lettres dont M. Auguste Prénat a fait suivre le volume.

Cette âme religieuse avait au plus haut point l'amour du foyer familial, qu'il fût à Saint-Etienne, ou à la maison de campagne de Veauche. Ses lettres montrent l'affection extraordinaire qu'il avait pour les siens: « Maman me dit comme il fait bon s'aimer: Ah! oui, mais surtout de près »>, dit-il dans une lettre à son père.

Pour sa mère il éprouvait une tendresse peu commune. Elle était la confidente de ses moindres chagrins, de ses moindres ennuis, même. Etant resté une fois huit jours sans lettre d'elle, il lui adresse de tendres reproches. C'est à elle qu'il envoie le plus grand nombre des lettres qu'il écrit durant les années qu'il passe à Paris. C'est à elle qu'il demande un réconfort, un encouragement, car cette âme sensible, très sensible, frissonne au moindre souffle, et est souvent découragée. Mais elle combat vite le découragement et en sort victorieuse, grâce, surtout, aux tendres secours de Madame Prénat.

Avec son père, il parle plutôt des questions sociales ou littéraires qui déjà le passionnaient; et cette préoccupation se traduit surtout, soit par des articles qu'il envoie à l'Avenir de Saint-Etienne, soit par des lectures qu'il fait, des conférences, des réunions publiques, les Semaines sociales, auxquelles il assiste.

Qu'aurait été l'avenir de Félix Prénat? Lui-même ne le savait pas. On voit combien la question de sa vocation le préoccupait.

Il se demandait, parfois, s'il n'avait pas la vocation religieuse, et il répondait toujours par la négative. Il pensait suivre la carrière paternelle, le barreau, où, plus librement qu'ailleurs, il aurait pu continuer à pratiquer le bien et la vertu comme il l'avait déjà fait.

Dieu l'a rappelé à lui.

Mais il est une chose certaine, c'est que par ce livre même, dû à la piété des siens, il continuera à faire du bien, Ce livre provoque une émotion profonde et saine, une de ces émotions qui vivifient, et nous pouvons dire avec M. Auguste Prénat :

« Quand ceux qui ont aimé Félix voudront le voir et l'entendre de nouveau, ils n'au«ront qu'à ouvrir ce recueil: ils y retrouveront son âme encore vivante, même ici-bas, «<couronnée de cette jeunesse qu'une mort prématurée rend immortelle.

«Ils y trouveront, si je ne me trompe, quelque chose de plus: un parfum d'innocence, « une volonté droite, un désir d'apostolat qui les aideront eux-mêmes à s'affranchir du <<mal et à s'orienter vers le bien. »

Et nous irons plus loin que M. Auguste Prénat: il n'est pas besoin d'avoir connu Félix Prénat pour que ce livre soit un beau et bon livre; tous ceux qui le liront en sortiront meilleurs, l'àme plus pure, tendant vers un idéal plus élevé, un idéal céleste.

Henri-A, BAUDRILLART.

Le Gérant: CH. BAULES.

Paris. Imp. LEVÉ, rue Cassette, 17. - - S.

« BULLETIN DE L'INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS »

parait le 25 de chaque mois, sauf en août
et en septembre

Chaque numéro contient 24 pages. Il renferme, outre les informations officielles de l'Institut catholique, des analyses de Cours publics et la chronique des Facultés libres, des Etudiants, des Anciens Elèves.

(Il sera rendu compte des ouvrages composés par les Professeurs et anciens élèves de l'Institut catholique.)

Depuis le mois de février 1912, le Bulletin publie, en supplément de 16 pages par chaque numéro, l'analyse du Cours supérieur de religion pour les jeunes femmes et les jeunes filles.

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