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Cet ordre, du 19 octobre 1914, a été communiqué le 10 juin 1915 à M. Cordonnier père.

La croix de guerre avec étoile argent, méritée par cette citation, a été remise le lundi 27 septembre 1915, au jeune frère de Jean Cordonnier, Bernard,qui était en même temps son filleul.

En remettant la croix au jeune Bernard, en présence des parents, le commandant d'armes lui a donné l'accolade et lui a recommandé de marcher sur les traces de ses aînés.

M. Paul CORRET, élève de notre Faculté de droit, fils de notre professeur honoraire, lieutenant au 147e d'infanterie, a été cité à l'ordre en ces termes :

<< Chef de la section de mitrailleuses: a, par son sang-froid, forcé des mitrailleuses ennemies à se replier en abandonnant une partie de leur matériel et a arrêté la progression de l'infanterie ennemie. »

[Ordre du 25 septembre.

Journal officiel, 8 octobre 1914.]

M. Carlo DE DANANCHE, licencié en droit et es lettres, aspirant au 12 régiment d'artillerie, á été cité à l'ordre de la 13e Division (croix de guerre).

M. Pierre FORESTIER, récemment nommé sous-lieutenant au 362° d'infanterie, a été cité à l'ordre de l'armée et décoré de la croix de guerre.

M. Maurice DE GAILHARD-BANCEL, sergent au 52e régiment d'infanterie : « Animé un sentiment très élevé du devoir, a toujours commandé sa section avec une rare énergie et beaucoup d'entrain. A été grièvement blessé en l'entraînant à l'attaque au combat du 28 août 1914. »

[Ordre du 13 avril 1915. Journal officiel, 2 septembre 1915.]

-

M. Gustave GAUTHEROT, professeur à la Faculté des Lettres, lieutenant de réserve au 29° régiment d'infanterie : « Le 7 juillet, a fait preuve en plusieurs circonstances du plus grand courage, du plus grand mépris du danger. Toujours avec ses hommes aux endroits les plus périlleux. A été blessé grièvement au cours d'un bombardement. »>

[Ordre du 1er août. Journal officiel, 8 septembre 1915.]

Comte François DE LA TOUR DU PIN, lieutenant au 298 régiment d'infanterie : « Le 8 septembre 1914, parvenu à 150 mètres de l'ennemi avec sa compagnie dont la moitié venait d'être mise hors de combat, s'est porté en avant avec la plus grande bravoure sous un feu des plus violents. A été frappé mortellement. »

(Nous avons annoncé sa mort dans notre Bulletin de novembre 1914.)

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[Ordre du 9 août 1915. Journal officiel, 20 septembre 1915.] André LEROLLE, dont nous avons annoncé la mort en Allemagne dans notre numéro d'avril dernier, a été cité à l'ordre de l'armée en ces terines :

« Père de huit enfants et pouvant, de par la loi, rester au dépôt, a voulu partir pour le front dès le début des opérations: a donné l'exemple d'une grande bravoure et de beaucoup de sang-froid au feu en divers combats. Blessé grièvement le 1er octobre 1914 est mort des suites de ses blessures. >>

Joseph-Pierre-Hippolyte LEROY, lieutenant au 356e d'infanterie :

« A entraîné sa section à l'assaut d'une tranchée fortement défendue. Blessé à 12 h. 45, au moment où il pénétrait dans la position conquise, s'est fait asseoir dans la tranchée, a dirigé les travaux de défense sous un bombardement intense jusqu'à 19 heures. S'est alors laissé emporter au poste de secours, après avoir reçu une deuxième blessure. >>

Le lieutenant Leroy est le fils du directeur du journal le Mortainais. Il avait été blessé le 30 mai dernier à l'assaut d'une tranchée. Soigné dans un hôpital de Lyon, il vient de recevoir la croix de guerre avec palme.

M. Paul LOYSEL, ancien élève de droit, sergent au 248° régiment d'infanterie :

« Dans les circonstances les plus difficiles, a toujours fait preuve de sang-froid et de la plus grande bravoure, notamment le 24 août, où il est allé sous le feu de l'ennemi, chercher des bandes de cartouches abandonnées par une section de mitrailleuses. Le 8 septembre, s'est proposé pour faire la reconnaissance d'une lisière de bois occupée par l'ennemi, a été blessé légèrement à la main. Après s'être fait panser a rejoint la ligne de feu et a été très gravement blessé deux jours plus tard. »

[Ordre du 6 juin. — Journal officiel, 16 juillet 1915.]

M. Joseph DE MAUMIGNY, docteur en droit, lieutenant à la 2 1o Cie du 355o régiment d'infanterie : « Au cours d'une contre-attaque ennemie, s'est porté en avant avec un peloton de la compagnie, est parvenu à reprendre les tranchées que l'ennemi venait de réoccuper, a résisté énergiquement au retour offensif des Allemands, est tombé dans un combat corps à corps. >>

[Ordre du 15 juillet.

Journal officiel, 5 septembre 1915.]

M. l'abbé Auguste PAGÈS, lieutenant au 2o zouaves : « Officier plein de zèle et de courage, est tombé glorieusement au cours d'une attaque au moment où, prenant les devants, il enlevait sa section au cri de: « En avant! mes zouaves! »

M. le chanoine PASQUET, ancien élève, aumônier du groupe de brancardiers d'une division d'infanterie : «< Depuis le début de la campagne, avec autant de zèle que de courage, n'a cessé d'apporter aux soldats blessés de la division, dans les postes de secours et dans les ambulances, le plus précieux réconfort et d'entretenir chez tous les autres le plus pur encouragement moral et patriotique.

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[Ordre du 18 juin.

- Journal officiel, 8 août 1915.]

M. l'abbé PAULET, vicaire à Saint-Honoré d'Eylau, ancien élève de lettres, aumônier d'une division de réserve, groupe des brancardiers : « Aumônier volontaire du groupe de brancardiers de la E. D. I. Est venu de son plein gré, au cours des attaques des 6 et 7 juillet, coopérer jour et nuit à l'enlèvement des morts et des blessés, sur une position battue par un feu violent d'artillerie, donnant aux chasseurs un exemple sublime de dévouement et d'abnégation.

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M. Pierre-Etienne DE ROZIÈRES, ancien élève de droit, lieutenant au 360° d'infanterie : Le 27 mai a, sous un bombardement violent, brillamment conduit sa compagnie à l'assaut d'une tranchée allemande qu'il a enlevée, faisant de nombreux prisonniers, dont plusieurs officiers. Déjà blessé, a été blessé à nouveau le 27 mai, mais a tenu à conserver le commandement de son unité. »

[Journal officiel, 2 août 1915.]

Georges-Henri SALVY, conducteur de 2o classe du service automobile de l'armée : « Conducteur d'une voiture automobile de section sanitaire. Le 16 juin, en traversant un village pour évacuer des malades, a eu sa voiture prise sous un feu violent d'artillerie. Les quatre malades qu'elle transportait, ayant été atteints par des shrapnells, a fait preuve de courage et de sang-froid en arrêtant sa voiture pour porter tous les blessés à l'abri dans la cave la plus voisine et ne s'est abrité lui-même qu'après avoir cherché un médecin pour les soigner. »

[Ordre du 2 juillet 1915.

M. Gabriel TAILLIEZ, soldat au 104° d'infanterie :

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« Blessé une première fois à Ethe le 22 août 1914, est revenu sur le front, sur sa demande, le 14 octobre; a pris part aux affaires de Perthes-les-Hurlus à partir du 15 février; est sorti des tranchées le 27 février, en tête de sa section, entraînant ses camarades dans la charge à la baïonnette et les encourageant par la parole et par l'exemple. Est tombé face à l'ennemi, glorieusement frappé d'une balle au front. »>

M. Emile-Marie B. Raoul TERRasson de SenevAS, licencié en droit, sous-lieutenant au 16 bataillon de chasseurs :

« Officier d'une bravoure chevaleresque. Tué le 30 juin en entraînant sa section à l'assaut sous un feu violent. »

[Ordre du 14 juillet. Journal officiel, 2 septembre 1915.]

M. THOMAS-FALATEUF (Joseph-Henri), maréchal des logis au 2° régiment mixte de Zouaves-tirailleurs : « Au cours d'un combat très violent, le 29 avril, a montré une ardeur et un courage merveilleux. A rempli les missions les plus périlleuses sous un feu extrêmement meurtrier. A rendu les plus grands services dans la transmission des ordres et la recherche des renseignements. »

[Ordre du 5 juin. — Journal officiel, 4 juillet 1915.]

VII. Anciens élèves décédés

M. l'abbé Isidore BOURLON, né le 21 septembre 1864, à Givry-en-Argonne (Marne). Venu à l'Institut catholique en 1896, il en sortait licencié ès lettres à la fin de 1897. D'abord professeur à Saint-Memmie, où il fut chargé de la rhétorique, puis à SaintEtienne de Châlons, lors de la Séparation, il est mort subitement dans la nuit du 5 au 6 septembre 1915 dans sa paroisse de Givry. Ses obsèques ont eu lieu le 8 septembre. << Esprit facile, intelligence ouverte, spontanée, originale, doué qu'il était d'une curiosité toujours en éveil, il était fait pour l'étude et elle fut une de ses jouissances préférées ou mieux, jusqu'en ces derniers temps, sa noble passion...

«... Il eut du maître les meilleures qualités, celles qui retiennent et captivent les jeunes esprits. Il possédait, et au delà, tout ce qu'il avait la charge d'enseigner et, en le faisant, il y mettait une rare compétence professionnelle, tant de finesse et tant de charme! il était prêtre plus encore qu'il n'était maître... » [Semaine religieuse de Châlons, 25 sept. 1915.]

...

M. Xavier CORDOEN, 23 ans, licencié en droit, atteint d'appendicite au régiment au moment de la mobilisation, est mort des suites de l'opération.

M. Jean-Baptiste RoGÉ, 29 ans, élève de lettres, décédé en 1915.

M. Henri ROUSSEL, élève de la Faculté de droit, décédé pieusement le 6 juillet 1915, à l'âge de 18 ans, d'une fièvre scarlatine contractée à l'Ecole militaire de Saint-Cyr.

«Henri Roussel avait puisé au foyer paternel, avec une religion éclairée et vivante, un amour ardent pour la France. Après d'excellentes études faites à l'Institution SaintJoseph du Havre, il entra comme élève officier à l'Ecole militaire de Saint-Cyr. C'est là que la maladie le frappa. Dieu l'appelle avant qu'il ait pu lutter, mais en pleine préparation de lutte. Accepter la souffrance et la mort, les offrir à Dieu pour la France n'est pas moins efficace que se battre pour elle... » [Bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen, 17 juillet 1915.]

Son père, M. Paul Roussel, écrivait du Havre à Mgr le Recteur : « C'est une perte très sensible que nous faisons, car Henri était un fils respectueux et très aimant qui, depuis sa naissance ne nous avait donné sous tous les rapports que la satisfaction la plus complète.

« Le pauvre enfant avait passé à Paris, avec dispense d'âge, son premier examen de baccalauréat avec la mention bien; il avait eu la même mention à sa philosophie. Il avait fait tout seul sa première année de droit en Angleterre et avait été reçu à Paris dans de très bonnes conditions, et pendant ce séjour il avait appris l'anglais qu'il parlait dans la perfection.

Mais c'était surtout un enfant travailleur, très ordonné, sérieux et d'une grande piété.

«

<< Il communiait presque tous les jours et puisait dans l'Eucharistie cette fermeté de convictions religieuses qui en aurait fait dans l'avenir un grand chrétien.

«Il avait une influence énorme sur ses camarades et était un exemple pour tous ceux qui le connaissaient.

<< Dieu nous l'a repris; nous nous sommes religieusement inclinés devant cette décision divine, consolés par l'assurance qu'il a reçu dans un monde meilleur la récompense de sa vertueuse existence et que nous avons en lui un protecteur auprès de Dieu.

« Le sacrifice de sa vie, fait obscurément sur un lit d'hôpital, sera méritoire devant Dieu, et s'ajoutera à tant de sang pur déjà versé pour le salut de la France. »

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M. Léon BOUR, professeur suppléant à la Faculté de droit, mobilisé comme sergent au 73° régiment territorial d'infanterie, nommé adjudant, vient d'être promu souslieutenant et affecté à la gendarmerie.

M. Augustin BRIOT, professeur de physiologie et de biologie, mobilisé comme officier d'administration de 2o classe à Chaumont, vient d'être promu à la re classe (rang de capitaine) et envoyé à Epinal.

M. Gustave GAUTHEROT, professeur d'histoire de la Révolution, lieutenant d'infanterie, blessé le 7 juillet, écrivait en août à Mgr le Recteur : « Etant données la proximité de l'éclatement de l'obus (1 m. 50) et la distribution des éclats, je devais avoir l'œil gauche crevé, l'oreille perdue, le cœur traversé. En réalité, tout s'est borné à des plaies assez superficielles. Le projectile destiné au cœur a été arrêté par une côte et j'ai les côtes très solides...

« Maintenant me voilà en convalescence et j'aurai un mois de congé...

Mon général de brigade m'informe lui-même que j'ai été proposé pour une citation à l'ordre du jour de l'Armée: Croix de guerre avec palme. Tant d'honneur compensera tout le reste. >>

M. François HÉBRARD, professeur de droit administratif, était en juillet au camp de la Valbonne et s'attendait à partir au front avec le grade de sous-lieutenant.

M. l'abbé JEANJEAN, chargé du cours de pédagogie et de psychologie infantile, infirmier militaire, a été, à la suite d'une extrême fatigue, évacué sur l'hôpital complémeutaire 54, à Dinard.

M. Henri LALOU, professeur de droit civil et de droit criminel, soldat au 34° territorial, a demandé à partir au front, et a été envoyé à vingt kilomètres à l'est de Nancy, où il a reçu le baptême du feu à la fin de juillet. Son régiment ayant ensuite changé de secteur, il a été détaché comme secrétaire d'une formation nouvelle. Voici son adresse: Secrétaire à l'état-major du détachement spécial. Verdun, Cantonnements.

M. André LEMAIRE, professeur d'histoire du droit, mobilisé comme sergent, a été nommé sergent-major à la 7o Cie du 48° régiment territorial d'infanterie.

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M. Pierre BOUDIER est aspirant au 72o d'infanterie, 8e compagnie, secteur 59. Il écrivait le 17 septembre à M. Lemaitre : « Tous mes loisirs se passent en promenades vers la première ligne, à 12 mètres des Boches. Ils sont manifestement à notre discrétion maintenant. A quand le grand coup et la marche en avant?

« Une chose admirable, c'est le moral de nos hommes. Tous sont faits à la guerre, depuis les classes de réserve jusqu'aux jeunes 1915, nullement effrayés de l'hiver, tant ils

sont habitués à cette vie. Que sera-ce quand la guerre finie, il faudra reprendre ses occupations? L'habitude de tuer les gens est de celles qui ne se perdent pas!

« L'ennemi est à 12 mètres, séparé de nous par un très mince réseau de fils de fer. Chacun reste tapi dans son trou, sans en bouger, si bien que ce n'est pas si terrible que cela en a l'air. On échange jour et nuit force grenades et crapouillots sans aucun résultat, sinon que, de temps en temps, un maladroit se blesse ou blesse un de ses voisins. Je comprends qu'à la longue la guerre de tranchées soit monotone.

<< Le temps heureusement reste beau et notre vie, dans de telles conditions, n'a rien de pénible.

« C'est encore mieux que de moisir dans les hôpitaux comme je l'ai fait l'année dernière. Je regretterai longtemps d'avoir perdu cette année-là. J'ai toujours été sur la branche m'attendant à partir en peu de temps; et je ne pouvais rien faire de bien sérieux dans de pareilles conditions; mais on ne m'y reprendra plus... >>

M. Charles FLORY, ancien président de l'Association des étudiants, sous-lieutenant au 60° d'infanterie, grièvement blessé au début de la guerre, n'est plus en traitement à Bordeaux. Il est maintenant à l'ambulance de Bonvouloir, à Bagnères. Son ami, M. Pierre Forestier nous écrit : « Je ne crois pas que la guérison de son pauvre bras fasse de réels progrès; il s'ajoutera à la liste des invalides de la guerre! Ce qui m'est pénible, c'est de ne pas encore le voir décoré de la Légion d'honneur... »

M. Pierre FORESTIER écrit à la date du 25 septembre : « Je suis de retour au front. J'ai été nommé sous-lieutenant; mais du 63e je suis passé au 362e régiment de Verdun. J'ai été cité à l'ordre du jour, à l'occasion de l'attaque du 21 décembre, où j'ai été blessé. J'ai donc reçu la croix de guerre, ce qui n'a pu que faire très bonne impression dans mon nouveau régiment...

«Voici donc de nouveau la vie de tranchées, la vie face à face (20 mètres), la vie de veille perpétuelle, et aussi, fatigante; je ne sais si elle doit durer encore longtemps, mais elle nous trouve toujours courageux et pleins de gaité. Nous espérons avec conviction la grande et belle victoire, que nous fêterous dignement... >>

M. Joseph D'HAENENS, séminariste belge réfugié à Paris lors de l'invasion de la Belgique et reçu, depuis un an, au séminaire de l'Institut catholique, vient d'être mobilisé et désigné pour le service de l'aumônerie. Il est au camp belge d'Auvours (Sarthe).

M. Camille MACHEFERT, élève de notre Faculté de droit, d'abord aspirant au 156° d'infanterie, est maintenant sous-lieutenant au 37° d'infanterie. Il écrivait fin septembre : « Je suis en santé parfaite, à quelque 80 mètres de messieurs les Boches, fort tranquilles à cette heure... »

M. Jean MILLESCAMPS, licencié en droit et ès lettres, est officier au 28 dragons.

M. Guillaume DE NANTOIS, 19 ans, élève de droit et de lettres, est nommé aspirant au 55° régiment d'artillerie.

M. Bruno DE SOLAGES, licencié ès lettres, 19 ans, mobilisé depuis le 15 septembre 1915, est soldat au 86e régiment d'infanterie, 25 compagnie, Saint-Germain-Lembron (Puy-deDome).

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