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Saint.....

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Chronique de la guerre 1914-1915....

Nécrologie..

Bibliographie

PARIS

SECRÉTARIAT DE L'INSTITUT CATHOLIQUE

74, RUE DE VAUGIRARD, 74

ANCIENNE LIBRAIRIE POUSSIELGUE

J. DE GIGORD, ÉDITEUR

RUE CASSETTE, 15

44

77

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« BULLETIN DE L'INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS »

paraît le 25 de chaque mois, sauf en août
et en septembre

Chaque numéro contient 24 pages. Il renferme, outre les informations officielles de l'Institut catholique, des analyses de Cours publics et la chronique des Facultés libres, des Etudiants, des Anciens Elèves.

(Il sera rendu compte des ouvrages composés par les Professeurs et anciens élèves de l'Institut catholique.)

Depuis le mois de février 1912, le Bulletin publie, en supplément de 16 pages par chaque numéro, l'analyse du Cours supérieur de religion pour les jeunes femmes et les jeunes filles.

LES PRIX D'ABONNEMENT SONT AINSI FIXÉS :

Pour le Bulletin seul: Paris et Départements, 5 francs. - Etranger, 6 francs.

Pour le Supplément seul: Paris et Départements, 5 francs. Etranger, 6 francs.

Pour le Bulletin avec le Supplément: Paris et Départements. 8 francs. Etranger, 9 francs.

On peut acheter au numéro :

Le Bulletin seul : O fr. 60.

Le Supplément seul O fr. 60.

Le Bulletin avec le Supplément: 1 franc.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. PRUNEL, vice-recteur, et tout ce qui concerne l'administration à M. F. LEMAITRE, secrétaire général de l'Institut catholique 74, rue de Vaugirard.

DE

L'INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS

Monsieur Vigouroux

Trop souvent le nécrologe de l'Institut catholique est amené à déplorer la disparition de professeurs interrompus en pleine activité, juste au moment où ils commençaient à moissonner les fruits de leurs labeurs. La tombe devant laquelle nous nous inclinons aujourd'hui ne s'est pas fermée prématurément; celui qui y est descendu avait presque atteint cette mesure suprême que le psalmiste fixe à la vie humaine. Chose plus rare encore : il a mené à bonne fin la plupart des œuvres qu'il avait entreprises.

Du seul fait que pendant douze ans il a enseigné l'Ecriture Sainte en notre Faculté de Théologie, M. Vigouroux a droit à une place dans ce Bulletin. Mais à défaut de celui-là, d'autres titres la lui assureraient : ceux qui ont fait du vénéré professeur une des grandes personnalités de l'exégèse catholique contemporaine.

Ses premiers goûts pour les études scripturaires remontent très haut. Né à Nant, en 1837, il appartenait au diocèse de Rodez. Les durs tempéraments de cette région montagneuse sont susceptibles de dépenser beaucoup d'activité sans ressentir de fatigue. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles le séminaire de la ville épiscopale a toujours été tenu pour un foyer vigoureux de travail intellectuel; on n'y consacre pas moins de six ans à une initiation qui ailleurs n'en prend que cinq, ou parfois hélas! quatre seulement. Dans le vaste programme d'études, le séminariste discerna, pour en faire l'objet de ses prédilections, celles qui se rapportaient à la Bible. C'est sous l'influence de cet attrait qu'il s'adonna aux langues orientales. Venu à Paris pour se préparer, en suivant le « Grand Cours », à entrer dans la compagnie de Saint-Sulpice, il devint tout naturellement un disciple, fervent et aimé, de M. Le Hir. A une date où le nombre était restreint de ceux qui se consacraient pour la vie à l'enseignement des Ecritures, le docte maitre fut heureux de découvrir un Elisée sur lequel jeter un jour son manteau.

En conformité avec un principe cher à plusieurs supérieurs généraux de la Société, M. Vigouroux fut d'abord nommé professeur de Philosophie. Il occupa cette chaire six années durant, dont deux à Autun et quatre à Issy. Il n'oublia pas, pendant ce temps, ses études préférées. Dès qu'il eut fait face aux travaux nécessaires à la première organisation de ses leçons, il consacra à la Sainte Bible tout le temps dont il pouvait disposer. On nous assure d'ailleurs qu'il regardait son cours de philosophie comme une excellente préparation à son futur enseignement scripturaire.

C'est en 1868 qu'il en fut chargé, avec mission de remplacer M. Le Ilir

au séminaire Saint-Sulpice. De ce chef, il devenait membre du corps professoral de ce qu'on appelait le « Grand Cours ». C'était un cours supérieur à l'usage des étudiants que le désir d'entrer dans la Compagnie de M. Olier ou un autre motif amenait à Paris ou y retenait, après l'achèvement de leur Séminaire. Cette institution subsista jusqu'à la fondation de l'Institut catholique en 1875. Depuis lors, les ecclésiastiques venus à SaintSulpice pour compléter leurs études théologiques, scripturaires ou canoniques suivirent les leçons de notre Université. Depuis lors aussi, M. Vigouroux groupa autour de sa chaire une élite de séminaristes auxquels leur goût pour la Bible et leurs aptitudes pour l'hébreu méritaient d'être dispensés des classes plus générales de M. Bacuez ou de M. Sire. Quand j'arrivai à Saint-Sulpice en octobre 1889, ce cours supérieur d'Ecriture Sainte et d'hébreu réunissait, deux fois par semaine, une vingtaine d'élèves dans la <«< salle du chauffoir ». La leçon mettait en collaboration le professeur et ses disciples. Ceux-ci traduisaient de l'hébreu le texte que l'on devait étudier; le maître les interrogeait en vue de piquer leur curiosité et de leur faire faire une partie des remarques sur lesquelles il désirait attirer leur attention. Le tout aboutissait à un commentaire littéral très simple, assez peu méthodique, il est vrai, mais rendu fort intéressant par la préoccupation qui le dominait : faire servir à l'intelligence de la parole sacrée les renseignements que fournissent l'archéologie biblique, la linguistique, l'érudition orientale.

M. Vigouroux garda ces occupations jusqu'en octobre 1890. A cette date et dans des circonstances que je n'ai pas à rappeler, les évêques protecteurs de l'Institut catholique lui demandèrent d'accepter une chaire d'Ecriture Sainte à la Faculté de Théologie. Il consentit à faire une leçon par semaine. Ce jour-là, le mercredi, les élèves du cours supérieur de SaintSulpice venaient grossir le nombre des auditeurs de l'Université. Le professeur traita successivement les sujets suivants : Influence du milieu sur les écrivains sacrés (1890-91, 1891-92, 1892-93, 1893-94); Idée de Dieu dans les livres Saints (si telle est du moins la traduction absolument exacte du titre latin inscrit au Kalendarium: De elementis Numinis in S. Libris, 1894-95); Origines bibliques (1895-96, 1896-97, 1897-98); Conquête de la Palestine; Les Juges et les premiers Rois (1898-99); Le gouvernement des Juges et l'établissement de la monarchie en Israël (1899-1900); Histoire des rois de Juda et d'Israël d'après les Ecritures et les documents cuneiformes (1900-01); Histoire du royaume de Juda et d'Israël d'après la Bible et les documents hieroglyphiques et cuneiformes (1901-02); Le Prophète Isaïe (1902-03).

Il est facile de remarquer que, sous le même titre ou sous des titres légèrement modifiés, le même sujet revient plusieurs années de suite au programme. La cause en peut être dans l'importance même de la question: l'on conçoit sans peine, par exemple, qu'une année ne suffise pas au développement des grandes périodes de l'histoire juive. Mais une autre raison entrait trop régulièrement en ligne de compte. Lorsqu'on parcourt les Rapports des travaux de la Faculté de Théologie, qu'il était alors d'usage

de lire chaque année à la séance solennelle du mois de juin, on y rencontre presque invariablement l'expression d'un regret : que M. Vigouroux ait été réduit par l'état de sa santé à ne faire guère autre chose qu'une apparition dans la chaire d'Ecriture Sainte. De fait la santé du vénéré professeur, jadis florissante, était à cette date gravement compromise; on se répétait autour de lui, selon le mot de Mgr Le Camus, qu'il n'avait plus qu'un poumon. L'influenza de 1889 faillit l'emporter; vers Noël, le Supérieur de Saint-Sulpice le recommandait à nos prières et nous faisait part des inquiétudes que son état inspirait. Il se rétablit pourtant; mais c'est grâce à des précautions constantes et à des soins dévoués qu'il a pu atteindre jusqu'à la vieillesse. A partir de 1889, il lui devint impossible de passer l'hiver sous le ciel brumeux de Paris. En février 1890, il entreprenait, en compagnie de M. Le Camus, ce pèlerinage religieux et scientifique en Orient que le futur évêque de la Rochelle a raconté en termes si pittoresques dans Notre Voyage aux Pays Bibliques (1890). A deux reprises, si je ne me trompe, il retourna en Palestine et vers les « Eglises d'Asie ». Les autres années, il séjournait à la Villa Henri-Joseph d'Hyères ou encore au Palais épiscopal de Fréjus, chez Mgr Mignot. C'est ainsi que, le plus souvent, les leçons de M. Vigouroux, à l'Institut catholique, commençaient en novembre pour se terminer vers la mi-décembre; parfois elles reprenaient après Pâques. On en regretta d'autant plus la rareté qu'elles étaient très goûtées. Le renom du professeur, la compétence avec laquelle il développait les sujets qu'il avait choisis, la conviction avec laquelle il s'efforçait de communiquer aux autres son amour des Ecritures, donnaient, à ces conférences d'allure très simple un intérêt dont tous les auditeurs ont gardé le souvenir.

Au professeur qui a le sens de sa fonction les leçons publiques ne suffisent pas pour former des élèves et des disciples. A première vue, M. Vigouroux ne paraissait pas facilement abordable; sa timidité le faisait taciturne. Comme on le savait acharné au travail, on aurait facilement craint, en allant le visiter, de lui ravir un temps qu'il pouvait employer d'une façon plus utile. Quand on l'avait une fois dominée, cette impression ne revenait jamais plus. J'ai gardé très précis le souvenir de la première visite que je fis au vénéré maitre lors de mon arrivée à Paris. J'allai d'abord frapper à sa porte au cours d'une après-midi. Ce fut peine perdue, et l'on m'avertit qu'il passait toutes ses soirées à la Bibliothèque Nationale. Je l'y vis dans la suite à plusieurs reprises. C'était un habitué; toujours à la mème place, que personne n'eût voulu lui prendre, c'est là qu'il développait sans cesse ses immenses connaissances bibliographiques. Ne pouvant le rencontrer le soir à Saint-Sulpice, j'essayai de l'y voir le matin. Il fallait exécuter à la lettre l'avis inscrit sur les portes des Directeurs et, après avoir frappé, ouvrir sans attendre la réponse. J'eus en entrant la sensation du labeur intense. Des livres partout dans les bibliothèques, sur les tables et le bureau, sur la cheminée, sur les chaises, par terre. M. Vigouroux ne levait pas la tête qu'on ne fût tout près de lui: oh! l'art d'utiliser le moindre instant de répit pour fixer par écrit une idée qui risque de s'enfuir! Si

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