DU BARREAU FRANÇAIS, OU CHOIX DES PLAIDOYERS ET MÉMOIRES TANT EN MATIÈRE CIVILE QU'EN MATIÈRE CRIMINELLE, AVEC UNE NOTICE SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DE CHAQUE orateur. PAR UNE SOCIÉTÉ DE JURISConsultes et de gens de lettres. B. WARÉE AINÉ, LIBRAIRE DE LA COUR ROYALE ET DE L'ORDRE DES AVOCATS. M DCCC XXIX. AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. Le volume que nous publions renferme les plaidoyers choisis de Le Maistre, Patru, Érard et Gillet. Le dix-septième siècle, le beau siècle de la littérature française, n'est pas celui du barreau; et si l'on ne considérait que la perfection de l'art oratoire, ce volume paraîtrait peut-être le moins intéressant de tous ceux qui doivent composer cette collection. Mais il était indispensable dans un recueil où nous avons promis de présenter les Annales du Barreau, et le tableau de l'éloquence judiciaire en France. Il tient essentiellement à l'histoire de cette éloquence, il y fait époque ; il marque le point de départ, la naissance de l'art, ses développemens, ses premiers progrès; et sous ce rapport il offre un grand intérêt. Toutefois si les quatre orateurs dont nous présentons les œuvres choisies, ont été surpassés depuis, il ne faut pas croire que leurs plaidoyers n'offrent qu'un intérêt historique et de pure curiosité. Aux époques les plus brillantes du barreau, on a pu quelquefois regretter l'imagination de Le Maistre, le style de Patru, le naturel et la finesse d'Érard. Nous ne pouvons mieux faire, au surplus, que de citer ici le jugement qu'en a porté M. d'Aguesseau dans ses instructions sur les études propres à former un magistrat : «On peut lire quelques Tom. II. |