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LUC

LUM

Montmorin, et de refuser de recevoir la sienne, quoique fondée en preuves, parce que Clavière était jacobin. Il fit dans le courant de 1792 de longs rapports sur les droits féodaux, vota constamment avec le parti constitutionnel, échappa aux proscriptions de la terreur, et fut nommé en 1800 président du tribunal civil de Meaux, place qu'il occupa jusqu'à la recomposition des tribunaux en 1811, époque à laquelle il devint conseiller à la cour d'appel de Paris, dont il faisait encore partie à la fin de 1816. Il a aussi été membre du corps législatif pendant plusieurs an

nées.

cents.

succès de son voyage dans la capitale le ramena presque aussitôt à son camp. Il passa la revue de l'armée près de Strasbourg, peignit avec force les outrages qu'on lui avait fait essuyer à Paris et ceux plus graves encore qu'on se permettait envers le roi, et fit d'abord partager son indignation aux troupes; mais cette conduite, qu'il n'était pas en état de soutenir, ne tarda pas à le perdre. Dumouriez saisit avidement cette occasion de sacrifier un rival qu'il ambitionnait de supplanter, et Luckner fut suspendu de ses fonctions, puis relégué à Chalons, où il conserva le vain titre de généralissime sans aucun pouLUDOT (4.-N.), député à la convoir. Il s'occupa seulement de ras-embler les recrues que l'on faisait passervention nationale et au conseil des cinq à l'armée de Dumouriez, faillit meme d'ètre pendu le 17 septembre par ces memes recrues, et ne dut la vie qu'au courage de ses aides de camp et de quelques officiers. A la fin du même mois, il se rendit encore à Paris pour se justifier, et protesta de son dévouement à la convention nationale qui lui permit de se retirer où bon lui semblerait. Il resta en effet assez tranquille dans sa retraite, jusqu'au moment où il voulut réclamer le paiement de sa pension; mais il fut alors livré au tribunal révolutionnaire de Paris et condanné à mort comme avant trahi l'etat en livrant plusieurs places à l'ennemi. Il perit le 15 nivòse an 2, agé de soixantedouze ans. Il avait déployé dans sa jeunesse la bravoure et l'activité d'un par tisan, et il joignait à cela les intentions droites d'un homme de bien et d'un fidèle serviteur; mais il était dépourvu de tous moyens d'instruction, et manquait surtout de cette fermeté de caractère qui vaut mieux que le courage et même que les lumières dans un moment de révolution.

LUCY (Ad. J. Al.), député à la première législature, né le 6 décembre 1753.

Il était avocat à l'époque de la révolution dont il se montra le partisan, devint administrateur du département de l'Oise en 1790, fut élu l'année suivante député à la législature, et y attaqua le 23 mai 1792 le ministre Claviere pour abus de pouvoir dans la destitution du directoire des postes; la majorité réjeta son accusation. Il lui reprocha alors d'avoir admis la veille sans exainen une dénonciation contre les ministres Bertrand de Moleville et

et

Il fut admis dans le sein de la convention comme député suppléant du département de l'Aube, pour y remplacer Perrin qui venait d'ètre condamné aux galères. Il s'y fit peu remardevint ensuite membre du conquer, seil des cinq cents, s'attacha au parti directorial, fut réélu en 1798 par son département au même conseil pour deux ans, prononça plusieurs opinions sur les transactions sociales et sur le droit de patentes dont il voulut faire exempter les artistes, amenda aussi le projet de Daunou sur la calomnie, vota pour que les électeurs fussent astreints à preter serment à la république. Il fit rendre aussi quelques décrets sur la législation maritime, et le 20 décembre 1798, il combattit un projet de répression du vagabondage. Le 20 août 1799, il fut nommé secrétaire, se montra peu de temps après favorable à la révolution du 18 brumaire, fut alors nommé membre de la commission intermédiaire du conseil, et ensuite du tribunat, passa en 1802 à Saint-Domingue comme grand juge, et n'a plus reparu depuis sur la scène politique que d'une manière obscure et comme employé des droits réunis. On lui doit

une mauvaise traduction de Blackstone sur les lois criminelles.

LUMINAIS (M.-P. ), député au conseil des cinq cents et législateur.

Il fut élu député du département de la Vendée au conseil des cinq cents en septembre 1795, parut le 2 octobre 1797 à la tribune pour y faire une longuesortie contre les frères de Louis XVI, les émigrés, les royalistes, les chouans, les ven

déens, etc., et proposer qu'il fussent à jamais privés du droit de citoyen, ainsi que tous les Français qui avaient été employés par le prétendant ou par les puissances étrangères. Il fut réélu en 1799, se prononça contre le projet de Rollin sur la police des sociétés politiques comme contenant des dispositions trop peu sévères, se montra ensuite favorable à la révolution du 18 brumaire, et passa en décembre au corps législatif d'où il sortit en 1803 et où il n'a pas reparu depuis.

BOISGERMAIN

LUNEAU DE (P.-J.-F.), homme de lettres, etc., né à Issoudun en 1732.

Il entra chez les jésuites, qui le choisirent pour un de leurs professeurs, et les quitta pour se livrer entièrement aux belles lettres. Il se fit imprimeur à Paris dès le commencement de la révolution, et devint l'éditeur de ses propres ouvrages. On a de ce laborieux écrivain un Discours sur une nouvelle manière d'enseigner et d'apprendre la Géographie, un Cours d'Histoire et de Géographie universelle, un Atlas historique, des poésies fugitives, et des Cours de langues italienne, anglaise, latine, etc. Il mourut le 25 décembre 1801. Il a laissé un grand nombre de manuscrits, et notamment des Commen

taires sur Molière.

LUPE (le baron de), député aux états généraux, etc.

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fait fut reconnu faux depuis, elle eut la tète tranchée quelque temps après à l'âge de vingt-sept ans.

LUSIGNAN (le marquis de), député aux états généraux.

Il fut élu en 1789 député de la noblesse de la sénéchaussée de Condom aux états généraux, où il se montra fidèle à la cause de la monarchie, vota l'abolition de la noblesse en déclarant toujours avec le côté droit, s'opposa à qu'il ne prenait point de part à cette délibération, signa ensuite les protestations des 12 et 15 septembre 1791 contre les opérations de l'assemblée nationale, et disparut de la scène politique après la session. Un autre LUSIGNAN (le chevalier), officier d'infanterie à l'époque de la révolution figura parmi les vendéens dont il devint un des chefs subalternes, fut fait prisonnier dans une affaire entre les royalistes et les républicains, puis conduit à Nantes, livre à une commission militaire et fusillé au mois de novembre 1795.

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LUSIGNEM (le marquis de), député aux élats généraux.

Issu d'une famille illustre, il était colonel du régiment de Flandre infanterie avant la révolution, fut élu en 1789 député de la noblesse de Paris aux états généraux, passa un des premiers de son ordre à la chambre du tiers état, et neutralisa les bonnes intentions de son régiment alors en garnison à Versailles lorsque la populace de Paris s'y porta le 5 octobre 1789. En effet, loin de s'occuper de la sûreté du roi, il ne songea qu'à servir le parti monarchien dont il était membre, et avec lequel il

Issu d'une famille noble, il entra de bonne heure au service et avait obtenu la croix de Saint-Louis lorsqu'il fut éla en 1789 député de la noblesse de la sénéchaussée d'Auch aux états géné raux, où il vola constamment avec le côté droit. Il signa ensuite les protesta-fut bientôt après chassé de France. Rentions des 12 et 15 septembre 1791 contre tré dans sa patrie en 1800 après la réles opérations politiques et religieuses volution du 18 brumaire, il y vécut dans l'obscurité et mourut à Paris en de l'assemblée nationale, fut ensuite 1813. conduit à Orléans comme conspirateur, et enfin massacré à Versailles le 9 septembre 1792. Sa sœur, marquise de CHARRY et très jeune l'époque de la révolution, devint pendant le régime de la terreur maîtresse du conventionnel Osselin qui l'avait fait rayer de la liste des émigrés, et causa tout à la fois la perte de ce député et la sienne. Elle fut dénoncée, traduite au tribunal révolutionnaire de Paris et condamnée à mort comme émigrée le 5 décembre 1793. Une déclaration de grossesse lui sauva d'abord la vie; mais comme ce

LUX (Adam), député de la convention nationale de Mayence vers celle de France de 1793.

au

commencement

Ce jeune homme ardent et spirituel avait adoré de loin les jacobins ; il ne tarda pas à les avoir én horreur dès qu'il les eut vus de près. Il montra mème sa haine et son mépris pour eux avec la dernière énergie, se lia avec les girondins, osa faire l'apologie de Charlotte Corday, et afficha meme depuis plusieurs placards contre la montagne

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Il fut emprisonné par ordre du comité de salut public, puis traduit devant le tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort le 4 décembre 1793. Lorsqu'on lui lut sa sentence, il remercia ses juges en leur disant : « Je vais > donc enfin devenir libre. » Il mourut à l'âge de vingt-huit aus, en faisant des vœux pour le bonheur de la France et pour que les jacobins fussent bientôt punis. « Si j'ai mérité la mort, s'était-il

écrié en lisant son acte d'accusation, » ce n'est pas au milieu des français que » je devais la recevoir. »

LUYNES (le duc de), député aux états généraux, sénateur, commandant de la légion d'honneur.

Il fut élu en 1789 député de la noblesse de Touraine aux états généraux, où il se réunit le 25 juin à la chambre du tiers, et parla le 14 octobre en faveur de la mise en liberté de M. de Besenval proposée par le comité des recherches. Il ménagea tous les partis qui obtinrent successivement le pouvoir, traversa paisiblement la révolution, et après le 18 brumaire fut nommé membre du conseil général du département de la Seine, puis notable national, et enfin candidat du corps electoral de Paris pour le sénat conservateur où il fut appelé le 1er septembre 1803: il obtint ensuite le titre et la décoration de commandant de la légion d'honneur et mourut au bout de quelques années. Un autre LUYNES (de), général vendéen, fut pris et fusillé en janvier 1794. Il avait figuré précédemment au siège de Nantes.

LUZEAU-DE-LA-MULONNIÈRE (Louis-Maurice), gentilhomme breton, etc.

Issu d'une famille noble, il était domicilié à Sucé, département de la Loire Inférieure, lorsqu'il fut d'abord arrêté à cause de ses opinions et de sa conduite politique, puis conduit à Nantes, où on le livra bientôt à une commission militaire qui le condamna à mort comme contre révolutionnaire le 4 février 1794. -Un autre LUZEAU, son parent, noble anssi, périt également sur un échafaud révolutionnaire comme émigré le 10 janvier de la même année.

LYNCH (le comte de), maire de Bordeaux, pair de France, grand officier de la légion d'honneur, etc.

Il était conseiller au parlement de Bordeaux avant la révolution, devint président du conseil général du dépar

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tement de la Gironde après l'avènement de Bonaparte au tròne de France, et fut nommé par lui maire de Bordeaux le 24 mars 1809. Il montra d'abord dans cette place un grand dévouément à la nouvelle dynastie, et vint le 18 janvier 813 offrir à Napoléon au nom du conseil municipal quatre-vingts cavaliers armés et équipés, en lui disant Lorsque Votre Majesté n'exige qu'a regret de ses peuples des sacri»fices nécessaires, leur dévouement à » votre auguste personne et à votre dy> nastie fait taire dans le cœur de vos » fidèles sujets tous les calculs; un seul » besoin se fait sentir, celui de secon» der vos projets contre les éternels > ennemis du continent. Disposez, sire, » de tous nos moyens, et que la grande >> nation soit réellement vengée. » Non content de cette première démarche, fit vers la fin d'octobre de la même année à l'impératrice une autre adresse ainsi conçue : « Lorsque le plus entier » dévouement pour la personne sacrée » de Sa Majesté l'empereur éclate de » toutes parts, que ses ennemis oublient qu'ils ne doivent qu'à sa modération » le pouvoir de le braver encore ; lors» qu'une puissance jadis la constante » alliée de la France, ne rougit pas de » chercher déloyalement à acquérir une » de ses possessions maritimes; lorsque » cette conduite est dirigée par un

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il

prince qui, en abjurant tout senti»ment de reconnaissance et de devoir, » a provoqué l'indignation de tous les » Français, les Bordelais ne seront pas » les derniers à faire éclater les senti» mens qui les animent.... L'empereur » a tout fait pour les Français; les Fran»çais feront tout pour l'empereur..... Qui pourrait être sourd à la voix de Sa Majesté, dont le cœur entend si bien » celle des malheureux ?.... Napoléon » en se chargeant des travaux de la » gloire, a confié à Votre Majesté les » soins de la bienfaisance: c'est à nous, » Madame, à acquitter tant de bienfaits par la plus vive reconnaissance » et le plus entier dévouement. » Le 28 février 1814, au moment ou le despote touchait à sa perte, on vit encore M. Lynch dire à la garde nationale de Bordeaux en lui remettant ses drapeaux, qu'il l'engageait de nouveau à donner à Napoléon de nouvelles preuves de la fidélité qu'elle lui avait vouée depuis si long-temps. Cependant lorsque M. le duc d'Angoulême se presenta à Bordeaux

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le 12 mars suivant, M. le comte Lynch habitué à faire des adresses, en fit une à Son Altesse Royale où les protestations de fidélité, d'amour et de dévouement n'étaient pas oubliées.Après l'invasion de

Bonaparte en 1815, il resta fidèle au roi, et suivit MADAME duchesse d'Angoulème en Angleterre il rentra depuis le 8 juillet, et fut nommé pair de France le 17 août suivant.

M

MACAYE (le vicomte de), député seph-Alexandre ), duc de Tarente, ma

aux états généraux.

Il était ancien militaire et vivait retiré dans sa province, losqu'il fut élu en 1789 député de la noblesse du Labour aux états généraux, où à la suite d'un rapport sur les troubles de Nîmes, il proposa en 1790 de mander à la barre les signataires de la délibération des soi-disant catholiques. Il suivit pendant quelque temps le parti révolutionnaire qu'il servit néanmoins d'une manière secondaire, changea ensuite de conduite politique, et signa les protestations des 12 et 15 septembre 1791 contre les opérations de l'assemblée nationale. Depuis cette époque, il a cessé de paraitre dans les corps législatifs.

MAC-CURTIN, député au conseil des cinq cents.

Il fut nommé en mars 1797 par le département de la Loire Inférieure membre du conseil des cinq cents où il se fit peu remarquer, et fut néanmoins un des membres condamnés à la déportation par suite de la journée du 18 fructidor.Lorsque la liste des députés à déporter fut remise au conseil réunià l'Odéon, le secrétaire prononçait assez mal le nom de Mac-Curtin :- « Quel est celui» ci? nous ne le connoissons pas, dit» on, il n'a jamais parlé. — Bah ! s'écria » un membre de la députation, c'est » égal; il était de la réunion de Clichi: » il doit y passer comme les autres. » Il servit pendant sa proscription parmi

les chouans sous le nom de Kinlis avec le grade de major général de la Haute' Bretagne et du Bas Anjou, et fut rappelé par les consuls en 1800. Depuis il n'a plus reparu sur la scène politique.

MACDONALD (Etienne-Jacques-Jo

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réchal de France grand cordon et chancelier de la légion d'honneur, pair de France, etc., etc., né à Sancerre le 17 novembre 1765.

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Issu d'une famille illustre originaire d'Ecosse, il entra jeune encore au service de France et fut commissionné en 1784 comme lieutenant dans la légion de Maillebois, que l'on destinait à servir en Hollande le parti antistathoudérien. Passé en 1787 comme cadet dans le 87 régiment d'infanterie, il embrassa la cause de la révolution en 1789, devint général de brigade en 1793, et fut employé en cette qualité à l'armée du Nord, où il servit avec distinction. Il se signala lors de l'invasion de la Hollande, et particulièrement dans l'OstFrise où le général en chef l'avait détaché. Devenu général de division, il commanda en 1796 à Dusseldorf et à Cologne, passa ensuite à l'armée du Rhin, puis à celle d'Italie, et après la conquête de Rome en 1798 gouverna les états de l'église et dirigea le nouveau consulat romain. Obligé momentanéchrétien devant les forces supérieures de ment d'évacuer la capitale du monde Mack, général en chef des napolitains, il ne tarda pas à reprendre l'offensive et le chassa à son tour de cette ville. I contribua puissamment aux succès de Championnet dans les états de Naples, succéda à ce général dans le commandement en chef de l'arinée, et se vit

obligé en 1799 d'évacuer ces pays par

suite des victoires de Suwarow. Il fit sa retraite en bon ordre, traversa surcessivement les états romains et la Toscane, et à l'instant où on le croyait cerné, il se porta avec beaucoup d'audase sur les derrières de l'aile gauche

des alliés qu'il culbuta d'abord en partie, et y fut blessé. Il rassembla presque aussitôt ses forces auprès de Plaisance, et ce fut là qu'il perdit contre le maréchal Suwarow la sanglante bataille de la Trébia, disputée pendant trois jours avec un acharnement égal et un courage héroïque de part et d'autre. Il n'en vint pas moins à bout d'effectuer sa marche par les Appennins, et de réunir le reste de ses troupes à l'armée française. Il servit ensuite dans l'intérieur, et se trouvait commander à Versailles à l'époque du 18 brumaire. Il fut chargé en 1800 du commandement de l'armée de réserve en Suisse, chassa au commencement de 1801 les Autrichiens de poste en poste dans le pays des Grisons sur une ligne de soixante lieues de montagnes, et à la fin de mars fut nommé ministre plénipotentiaire en Danemarck, d'où il revint en 1803. Il obtiut alors le titre de grand officier de la légion d'honneur, mais resta quelque temps sans commandement, à cause de l'attachement qu'on lui soupçonnait toujours pour Moreau. Il reprit son activité en 1809 dans la campagne contre l'Autriche, se distingura le 8 mai au passage de la Piave, s'empara de Laybach le 22, et opéra sa jonction avec le vice roi.. Il pénétra ensuite en Hongrie, et contribua encore par ses sages dispositions au gain de la bataille de Raab le 14 juin. Il signala de nouveau son courage et ses talens les 5 et 6 juillet aux batailles d'Enzerdorf et de Wagram, et ce fut lui qui enleva ce dernier village au moment décisif: aussi Bonaparte en l'embrassant et le créant maréchal d'empire, lui dit-il: « C'est à vous et à l'artillerie » de ma garde que je dois une partie » de cette journée. » Il fut appelé en 1810 au commandement du corps d'armée du maréchal Augereau en Catalogne, se rendit à Barcelone, s'empara de Figuière par capitulation, revint en France, fut employé dans la guerre de Russie où il commanda le 10 corps, et marcha sur Riga avec les Prussiens. La defection du général prussien d'Yorck l'obligea de battre en retraite, ce qu'il fit selon sa coutume avec ordre et meme avec avantage; car il défit encore les Russes à Tilsitt à la fin de décembre. Echappé heureusement aux désastres de cette campague meurtrière, il entra le 29 avril 1813 de vive force dans Mersbourg après avoir détruit un corps prussien, et se signala de nouveau aux ba

tailles de Lutzen et de Bautzen. Après les affaires du Bober, des 21 et 23 août, il fut pourvu du commandement en chef de l'armée de Silésie, fit des prodiges de valeur à Wachau le 16 octobre, et à Leipsick le 18, opéra sa retraite en bon ordre jusqu'au pont de Lindenau qu'il trouva détruit, et se précipita dans la rivière avec son cheval. Il contribua puissamment au gain de la bataille de Hanau contre les Bavarois, repassa ensuite le Rhin, et se replia peu à peu sur la Belgique. Quand l'ennemi cut enfin pénétré en France en 1814, Macdonald se trouva le 17 février au combat de Nangis, où il se distingua. Les 3, 4 et 5 avril, il fit divers voyages de Fortainebleau à Paris et de Paris à Fontainebleau pour négocier en faveur de Bonaparte auprès de l'empereur Alexandre, et ensuite auprès de Napoléon pour obtenir son abdication. Après que celui-ci se fut enfin décidé à ce parti, Macdonald donna le 14 avril son adhesion en ces termes : « Maintenant que je suis » délié de ines sermens et dégagé de mes » devoirs envers l'empereur Napoléon, j'ai l'honneur de vous annoncer que » j'adhère et me réunis à la majorité » du vœu national qui rappelle au tròne » de France la dynastie des Bourbons. >> Successivement nommé membre du conseil de la guerre, chevalier de SaintLouis et pair de France, il se retira dans ses terres pendant l'invasion de Bonaparte, et ne reparut qu'à la rentrée du roi, qui le 9 juillet 1815 le créa chancelier de la légion d'honneur, et lui donna à la fin du même mois le commandement en chef de l'armée de la Loire, dont il opéra la dissolution avec beaucoup de sagesse. Depuis cette époque il a été élevé an rang de ministre d'état et de membre du conseil privé, et pourvu de plus le 10 janvier 1816 du gouvernement de la 21 division militaire. Le 3 mai suivant, il fut décoré du ruban de commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.

D

MACDONALD (Charles-EdouardFrédéric-Henri), lieutenant colonel.

Né en Ecosse et issu de la même famille que le maréchal, il prit aussi du service en France, fut détenu pendant douze ans aux iles Sainte-Marguerite, et dut sa liberté à la révolution. Il vint se fixer dans la capitale, obtintle commandement du 60° régiment d'infanterie de bataille en qualité de lieutenant colonci, et devint ensuite suspect aux

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