Page images
PDF
EPUB

que M. le Comte DE BOULAINVILLIERS a traitées, & qui feront plufieurs vol. in 4. Mais, comme il ne s'agit actuellement que de fes MEMOIRES, cela feroit affez inutile. D'ailleurs, cet Ouvrage qui fe recommande affez de lui-même, fera beaucoup mieux juger des autres, que ce que nous en pourions dire; & après tout, fi en annonçant l'Edition entiere de ses Ouvrages, il eft nécessaire que nous en donnions une idée, il fera toujours tems de le faire alors. Les Lecteurs gagneront même à ce retardement : leur impatience fera moins longue. Il fuffira pour le prefent que nous affurions le Public, que nous n'a

vons rien négligé pour avoir des copies fideles, & exactement collationnées fur des originaux fortis des mains même de l'Auteur. S'il y a quelques fautes dans les MEMOIRES, elles ne doivent point tirer à conféquence pour les autres; ces MEMOIRES, qui par leur bonté ont engagé les Libraires affoçiés à entreprendre toute l'Edition des Oeuvres de Mr. le Comte DE BOULAIN VILLIERS, étant tombés entre leurs mains avant qu'ils euffent été affez heureux, pour trouver la fource des Manufcrits originaux de l'Auteur. Mais ces fautes, s'il s'en trouve feront rectifiées dans l'Edition complette, pour laquelle ils n'épargneront

rien,

ME

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

I. MEMOIRE,

Sur la convocation d'une Affemblée d'Etats Generaux *.

J

raifon

Amais gouvernement ne fut Compafi cher à la France que ce- entre le lui de Son Alteffe Royale. Louis XIV fègne de Il fuccède à un règne def- & la Répotique, burfal, très long Duc d'Or& par conféquent odieux. Il fe fait léans. fentir par tous les caracteres propres à gagner les cœurs : bonne intention

Tome I.

A

juf

* Préfenté au commencement de la Régence de Son Alteffe Royale.

gence du

Caracte

re des

par ra

justice, affabilité, liberalité, oubli des injures; & furtout par une incomparable generofité.

Cependant malgré tout ce qu'il a de gratieux & d'éclatant, les hommes font fideréglés que l'on peut craindre que la facilité prefente ne foit plus dange reuse, pour fes conféquences, que les rigueurs paffées, parce que les efprits s'emportent plus aifément de l'esclavage à l'infolence, qu'ils ne penfent à jouïr de la fimple liberté, de laquelle ils ignorent le prix, faute d'en avoir eu l'ufagé depuis fi long tems.

Le François, en particulier, eft d'un caractere léger, qui refléchit peu, qui François cède au premier objet : ce qui, d'u-. port au ne part, le rend aifé à conduire, mais nement. qui, de l'autre, le rend auffi capable du mal que du bien.

Gouver

Gonjonc

vorables

Les circonftances ne fauroient être surés fa- d'ailleurs plus heureuses pour l'adminifpour la tration de Son Alteffe Royale, puif Régence. que tous les Ordres de l'Etat fe trouvent également accablés, détruits & anéantis. Elle ne s'y peut faire pour les uns, & pour les autres, qu'elle ne

fe

[ocr errors]

fe les attache par de nouveaux liens. Tout le monde eft entré fous fon o béïflance par les grands motifs de l'ef perance & de la confiance. On s'y doit arréter pour deux autres motifs non moins puiffans, qui font le rèfpect & l'eftime. Les Princes ont d'ailleurs tant de moyens de fe faire aimer, que l'amour des Sujets ne leur manque ja mais que par leur faute.

du Gou

ment

Nul Gouvernement ne peut être Defaue long-tems heureux, s'il eft exercé fans verne règle & fans théorie, au hazard des émer paffé venemens. On á vu lé fuccès d'une femblable adminiftration fous le règne paffé, & nous en reffentons amerement les effets.

rament

neral

ner.

Les hommes veulent être comman Tempe dés, mais ils veulent trouver leur bien néceffaifous l'autorité qui les domine; & cet- re en gete difpofition augmente, à proportion pour bien des maux qu'ils ont foufferts. Les gouver graces particulieres, loin de calmer les difpofitions generales, ne font qu'exciter la jaloufie & l'envie de ceux qui ne les reffentent pas ; & l'on fe porte conféquemment à blâ❤

A 1

mer

[ocr errors][ocr errors]
« PreviousContinue »