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posent p moindre que p'; car si p surpassoit p', le fluide s'uniroit intimement au disque qu'il touche, et formeroit ainsi un nouveau disque dont la surface en contact avec le fluide, seroit le fluide lui-même. Mais comme on peut, par la formule précédente, déterminer la résistance qu'un pareil disque opposeroit à sa séparation, on sera sûr que est moindre que p', si la résistance qu'un disque oppose est plus petite que la résistance ainsi calculée.

SERVICE DES PONTS ET CHAUSSÉES.

Route du Simplon par le Valais.

Les travaux de cette route ont été commencés le 12 octobre 1800, (an 9); M. Lescot, ingénieur en chef, avoit alors sous ses ordres MM. Cordier, Polonceau, Coic et Baduel, tous quatre élèves de l'Ecole Polytechnique, et M. Pleinchamp. La rigueur de la saison, les précipices que les montagnes offroient à chaque pas, n'ont pu arrêter le zèle de ces courageux ingénieurs; pleins de force et de jeunesse, ils ont bravé tous les dangers. M. Lescot seul fut victime de son dévouement: excédé de fatigue, il mourut à Brigg, dans le mois de décembre 1801. Il a été remplacé par M. Houdouard, actuellement membre du Corps Législatif.

La route entière fut à peine tracée, qu'il fut décidé qu'une partie seroit exécutée aux frais et sous la direction du gouvernement d'Italie; alors MM. Coic et Baduel furent employés à d'autres travaux dans les Alpes, et la confection de la route depuis Gliss jusqu'à Algaby demeura confiée aux soins de MM. Cordier, Polonceau et Pleinchamp elle comprend 36000 mètres.

Les ingénieurs italiens ont continué la route d'Algaby à Domo-d'Ossola; cette partie est de 35000 mètres : en sorte que la longueur totale de la route, est de 71000 mètres, et son point culminant est de 200556 au-dessus du niveau de la mer.

Lorsque je traversai le Simplon, pour me rendre à Gênes comme examinateur d'admission à l'Ecole Polytechnique, M. Cordier, qui a bien voulu m'accompagner sur la nouvelle route, m'en remit un profil coté; on le trouvera dans la planche qui est jointe à ce numéro. Lorsqu'on fera l'histoire des grands travaux qui s'exécutent actuellement, on verra par la Correspondance de l'Ecole Polytechnique, qu'il y a peu de ces travaux dont les projets ou la confection n'aient été confiés à des ingénieurs sortis de cette Ecole.

H.

CHIMIE.

Extrait d'un Mémoire sur la théorie de la fabrication de l'acide sulfurique, lu à l'Institut le 20 janvier, par M. Desormes, ancien éleve, et M. Clément. Par M. HACHETTE.

On sait que lorsqu'on brûle du soufre dans l'air atmosphérique, on obtient de l'acide sulfureux; en ajoutant au soufre une certaine quantité de nitrate de potasse, l'acide sulfureux se change en acide sulfurique. On avoit fait plusieurs hypothèses pour expliquer ce changement : les auteurs du Mémoire commencent par les réfuter; on supposoit que le nitre avoit pour objet d'élever la température; mais on observe que le mélange du nitre avec une pâte d'eau et d'argile, qui abaisse la température et retarde la combustion, ne change pas l'effet de ce sel; d'autres avoient cru que l'oxigène dégagé du nitrate de potasse suffisoit pour convertir l'acide sulfureux en acide sulfurique; on démontre par un calcul arithmétique fondé sur les doses d'oxigène qui entrent dans le nitre et l'acide sulfurique, que cette opinion n'est pas soutenable.

Quelle est donc la véritable explication de la conversion de l'acide sulfureux en acide sulfurique dans la fabrication en grand?

MM. Clément et Desormes ont résolu cette question, en prouvant que l'acide nitrique est l'instrument de l'oxigénation complète du soufre; que, d'abord, le gaz nitreux prend l'oxigène de l'air atmosphérique pour l'offrir à l'acide sulfureux dans un état qui lui convienne.

Lorsqu'on brûle le mélange ordinaire de soufre, de nitrate de potasse et d'argile humectée, on remarque qu'il s'exhale de l'incendie un mélange de gaz acide nitreux et acide sulfureux avec de l'eau en vapeur et de l'azote provenant de l'air atmosphérique; les deux gaz sulfureux et nitreux ne peuvent exister en contact, sans décomposition du second et conversion du premier en acide sulfurique; déjà loin du foyer, ce mélange de gaz et de vapeurs trouve une température plus basse qui détermine la condensation d'une partie de la vapeur; la pluie qui se forme entraîne avec elle l'acide sulfurique produit, et offre un vide aux différentes substances qui restent; celles-ci s'y précipitent en tourbillonnantet présentent mille points de contact qui favorisent le jeu des affinités.

§. II. CONSEIL DE PERFECTIONNEMENT. La septième session du Conseil de Perfectionnement a été ouverte le 6 novembre, et a été terminée le 24 décembre 1806. LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL.

Gouverneur de l'École, Président,

M. LACUÉE....

Examinateurs pour l'admission dans les services publics,
Membres désignés par la loi.

MM. Bossut, Legendre, Vauquelin, Malus..

Membres de l'Institut, pris, selon la loi, dans la classe des sciences mathématiques et physiques.

MM. Lagrange, Laplace, Berthollet.

....

Désignés par S. E. le Ministre de la Guerre.

MM. Lamogère, officier supérieur d'artillerie; Allent, officier supérieur du génie; Jacotin, colonel ingénieur géographe..

Désignés par S. E. le Ministre de la Marine.
MM. Suguy (1), inspecteur-général d'artillerie de la marine;
Sané, inspecteur-général du génie maritime....

Désignés par S. E. le Ministre de l'Intérieur.

MM. Lefèvre, inspecteur-général des Ponts et chaussées;
Gillet-Laumont, membre du conseil des mines,

Directeur des études de l'Ecole Polytechnique.

M. de Vernon.

Commissaires choisis par le Conseil d'Instruction de l'École, ́parmi ses membres.

MM. Monge, Guyton, Durand, Lebrun, inspecteur des élèves....

Quartier-Maître de l'École Polytechnique, Secrétaire. M. Marielle..

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4

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...

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Conformément à l'article 37 du titre 9 de la loi du 25 frimaire an 8 (16 décembre 1799), le conseil a choisi M. Duhays, ancien

(1) Remplacé, vu son absence, par le colonel Thirion.

officier du génie, pour être présenté au gouvernement comme professeur d'art militaire, en remplacement de M. Vernon nommé commandant de l'Ecole.

COMPTE rendu au Conseil de perfectionnement de l'Ecole impériale Polytechnique, par M. GILLET-LAUMONT, inspecteur des Mines, membre de ce Conseil, lu le 18 décembre 1806.

SUR L'ÉCOLE DES MINES.

Il existe deux écoles pratiques des Mines, l'une dans le département du Mont-Blanc, l'autre dans le département de la Sarre; la première est en pleine activité; la seconde va commencer à l'être au 1. janvier 1807.

Ecole du Mont-Blanc.

Cette école est composée de la mine de Pezey, du chef-lieude l'école, à Moutiers, et de la nouvelle fonderie de Conflans. A. La mine de plomb argentifère de Pezey est située sous un glacier, vers les sources de l'Isère. Le filon est puissant, et exploité, sur plusieurs étages, dans une grande longueur.

L'école a reçu cette mine dans l'état de delabrement le plus affreux. Les travaux intérieurs étoient bouleversés, Une avalanche de boue souterraine avoit comblé la galerie d'écoulement et englouti plusieurs mineurs. A l'intérieur, les boccards, les laveries, les fonderies étoient en ruines: tout est rétabli ; des bâtimens nouveaux ont été élevés, de vastes laveries ont été construites, et cette mine occupe aujourd'hui 350 ouvriers ou chefs d'ateliers.

Le gouvernement de Savoie n'avoit jamais retiré du minéral · de Pezey plus de 32 de plomb par cent, et 2 à 2 d'argent. Depuis cinq ans que l'école y est établie, on a fait quatre fontes dans lesquelles on a retiré à-peu-près la même quantité d'argent; mais à l'égard du plomb, on a obtenu, en traitant le même mi

nerai,

re

De la 1. fonte, en l'an 11, 33 p. de plomb,
qui, avec l'argent, ont rapporté..

De la 2. fonte, en l'an 12, . . . . 47 p.
p.,

De la 3. fonte, en l'an 13,

....

.60

p.

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142.000l

206.000l

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De la 4. fonte, en l'an 14 (1806), 66 p., L'amélioration que l'on a obtenue sur le produit du plomb (le double de ce que l'on retiroit precedemment), en même-temps que l'économie de près de moitié sur les combustibles, provient prin

cipalement de l'usage d'une espèce de fourneau à manche, de la hauteur d'un décimètre, dit écossais, que l'on a substitué aux fourneaux à manches élevés ordinaires; enfin l'usage du fourneau à reverbère, que l'on a employé pendant cette dernière campagne.

B. Le chef-lieu proprement dit de l'école est placé à Moutiers, petite ville située au milieu des montagnes, à trois myriamètres au-dessous de Pezey. C'est là que sont les salles d'étude, les laboratoires, et que les professeurs donnent leurs leçons théoriques: les leçons pratiques ont lieu tant à Pezey qu'à Conflans, sur les usines et les montagnes environnantes. Le professeur de géologie et de minéralogie a fait, cette année, une course étendue dans les Alpes et dans le Piémont, muni de baromètres et de divers instrumens, qui, en faisant connoître aux élèves une partie de la structure de ces montagnes célèbres, les ont accoutumés à en estimer la hauteur, si difficile à apprécier pour des yeux non exercés.

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C. La nouvelle fonderie de Conflans, établie dans une ancienne saline, est située à trois myriamètres au-dessus de Moutiers. Elle est beaucoup mieux pour les combustibles que celle de Pezey; elle est destinée à devenir une vaste fonderie centrale, où on apportera une partie des minerais lavés de Pezey, et des filons nombreux qui existent dans les environs souvent sous des glaciers inabordables une grande partie de l'année, et dont les produits isolés ne seroient pas capables d'entretenir des fonderies particulières. On espère y favoriser la fonte par les mélanges de divers minerais déjà reconnus si utiles relativement au fer, et peu pratiqués en France pour le plomb et le cuivre.

On vient d'y établir des digues pour s'opposer aux dévastations de l'Isère qui dans l'hiver est presque à sec, mais qui devient un torrent impétueux lors de la fonte des neiges. On va établir cette année les soufflets à piston, dont l'avantage est aujourd'hui constaté; et l'on espère pouvoir commencer à y fondre l'année prochaine.

L'administration de l'école du Mont-Blanc est composée d'un directeur et de trois professeurs; savoir :

I de géologie et minéralogie;

1 d'exploitation;

I de minéralurgie, et accidentellement de docimasie.

Les travaux pratiques, dirigés par l'ingénieur en chef Schreiber, sont conduits et suivis par de jeunes ingénieurs, ou des élèves qui sont reconnus avoir acquis des connoissances suffisantes.

Les élèves sont divisés en deux classes. Ceux de première sont ceux qui ont acquis des points de mérite, auxquels on a donné le nom de mediums, dans les six parties de sciences exigées,

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