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lonel Lacuée (1), tué l'an dernier aux ponts sous Gunzbourg, et neveu de M. le Gouverneur de l'Ecole Impériale Polytechnique.

S. IV.

PERSONNEL DES ÉLÈVES.

M. Bertrand, cité page 127 de cette Correspondance, a été nommé général de division de l'arme du génie ; il a pour aidede-camp M. Paporet, de la promotion de 1797, capitaine du génie, membre de la légion d'honneur.

M. Joseph Goll, de la promotion de 1795, M. Prevost-Vernoy, de la promotion de 1795, ont été nommés chefs de bataillon du génie militaire.

M. Mathieu, officier très-distingué, de la promotion de 1803, a été tué au siége de Neiss, en Silésie.

M. Gaultier, de la promotion de 1799, a été nommé professeur de mathématiques et de géométrie descriptive au Conservatoire des Arts et Métiers, administré par MM. Molard et Montgolfier.

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S. V.

ACTES DU GOUVERNEMENT.

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París, le 28 avril 1807.

J. G. Lacuée, Conseiller d'Etat, Gouverneur de l'Ecole Impériale Polytechnique, à M. de Vernon, commandant en second l'Ecole Impériale Polytechnique.

J'ai l'honneur de vous adresser, Monsieur, copie d'un article de mon instruction approuvée par le Ministre ; je vous autorise à donner connaissance de cette décision aux différens instituteurs des écoles préparatoires.

« Tout aspirant à l'École Impériale Polytechnique à qui un » professeur du Lycée ou de tout autre établissement autorisé

(1) Voyez la Correspon lance, page 203.

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›› délivrera un certificat dans lequel il déclarera qu'il croit en » son ame et conscience que N...., son élève, est assez instruit » pour être admis à l'Ecole Impériale Polytechnique, obtiendra » du Conseil de Recrutement un sursis de départ jusqu'au 1°. no. »vembre; à cette époque il devra être rendu à l'Ecole Impé»riale Polytechnique, s'il y est admis; dans le cas contraire, » il sera dirigé sur l'un des corps qui se recrutent dans le de »partement. >>>

J'ai l'honneur de vous saluer avec une
considération distinguée,

Signė J. G. LACUÉE.

PRÉCIS

Sur l'Ecole Impériale Poltechnique.

Leurs Majestés le roi de Naples et le roi de Hollande ayant demandé des détails sur la création et sur l'organisation del'Ecole Polytechnique, M. le Gouverneur a fait rédiger le Précis suivant. On a pensé que les détails qu'il contient pourroient intéresser les élèves et les personnes qui ne connoissent que depuis peu de temps l'École Polytechnique. C'est ce motif qui a engagé à l'insérer dans la Correspondance.

L'École Impériale Polytechnique, connue d'abord sous le nom d'Ecole centrale des travaux publics, fut créée dans ces temps malheureux où les écoles spéciales des services publics, tout-à-fait désorganisées, avoient vu fuir de leur sein les professeurs et les élèves, les uns pour se soustraire à la persécution, les autres pour aller servir dans nos armées. A cette époque, la France attaquée par l'Europe entière, réclamoit le secours d'ingénieurs habiles, et étoit menacée de n'en plus trouver. Ce fut dans de telles circonstances que des hommes également distingués par leurs vastes connoissances et par un patriotisme éclairé, conçurent le projet de créer une école qui remplaçât celle qu'on venoit de détruire. Bientôt toute l'élite de la jeunesse se réunit à la voix de tels maîtres qui se dévouoient si généreusement à son instruction; et trois mois s'écoulèrent à peine, que déjà cette institution avoit pris un caractère assez imposant pour forcer les ennemis mêmes des sciences à respecter l'asyle où elles s'étoient réfugiées.

Nous allons rapporter sommairement les différens décrets, lois, arrêtés et dispositions relatifs à la création et à l'organisation de l'Ecole Polytechnique.

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D'abord un article du décret de la Convention, du 21 ventose an 2 (11 mars 1794), portant établissement d'une commission des travaux publics, est ainsi conçu :

"Cette commission s'occupera de l'établissement d'une école » centrale des travaux publics, et du mode d'examen et de con» cours auxquels sont assujettis ceux qui voudront être employés » à la direction de ces travaux. >>

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Un autre décret du 7 vendémiaire an III règle l'organisation de l'école centrale des travaux publics, et en fixe l'ouverture au 10 frimaire suivant (1); mais plusieurs circonstances retardèrent cette ouverture jusqu'au 21 décembre ( 1 nivose an III) de la même année. D'après une disposition de ce dernier décret, un concours fut ouvert dans vingt-deux villes principales de la France, et l'on admit trois cent quatre-vingt-onze élèves (2) qui fournirent les preuves de leur instruction et de leur intelligence, dans un examen sur l'arithmétique, les élémens d'algèbre et la géométrie.

Première organisation de l'Ecole Impériale Polytechnique.

La première organisation, sous le titre d'Ecole centrale des travaux publics, est du 26 novembre 1794 (6 frimaire an III). Elle fixe le mode d'enseignement, qui a toujours eu deux branches principales, les sciences mathématiques et les sciences physiques. Les premières comprennent, 1. l'analyse avec ses applications à la géométrie et à la mécanique; 2°. la géométrie descriptive, qui se divise en trois parties, géométrie descriptive pure, architecture et fortifications, et à laquelle se trouve joint le dessin, considéré soit comme un moyen peu rigoureux, il est vrai, mais souvent le seul possible de décrire les objets.

Les sciences physiques renferment la physique générale et la chimie. Ce qui distingue cet enseignement de tous ceux qui avoient été pratiqués jusqu'alors, c'est que les élèves travaillent dans l'intérieur même de l'Ecole; qu'ils sont distribués par salles pour le dessin de la géométrie descriptive et l'étude de l'analyse ; qu'ils ont des laboratoires pour s'exercer aux manipulations chimiques; et qu'ils exécutent de leurs propres mains les dessins, les calculs et les opérations chimiques qui ont été l'objet des leçons orales des professeurs.

Ce mode d'enseignement est le caractère distinctif de l'Ecole Polytechnique. A l'origine, la durée des études pour chaque jour étoit de neuf heures; savoir: de 8 heures du matin à 2 heures

(1) Voyez les développemens de ce décret (petite brochure).

(2) Voyez leurs noms, no. 4 de la Correspondance.

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après midi, et de 5 heures du soir à 8; et celle du cours entier devoit être de trois ans. Comme les élèves avoient été admis à-lafois avec une instruction à-peu-près égale, et qu'il falloit voir les distribuer en trois classes pour suivre chacune des trois années d'étude, on imagina de faire des cours préliminaires dans lesquels chaque professeur présenta le tableau concis de la science qu'il avoit à traiter; il en résulta un ensemble de programmes précieux et pour les élèves et pour les professeurs eux

mêmes.

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A la fin de ces cours préliminaires qui durèrent trois mois, du 21 décembre 1794 ( er. nivose an III) au 21 mars (1 germinal), les élèves furent divises en trois classes, qui suivirent alors les cours institués pour chacune d'elles; et chaque classe ou division fut partagée en brigades de vingt élèves : chaque brigade eut sa salle d'étude et son laboratoire de chimie, et elle fut présidée par un chef capable d'entretenir l'ordre et de lever les difficultés que les élèves rencontroient dans leur travail. D'après la marche habituelle que devoit suivre l'École, il falloit choisir ces chefs parmi les élèves les plus instruits; mais, à l'origine, ce mode d'élection n'étoit pas praticable; un certain nombre de jeunes gens du plus grand mérite recurent une instruction particulière dans une école préparatoire, et se mirent en état d'exercer les fonctions de chefs.

Pour former cette école préparatoire qui fut ouverte vers le milieu de novembre 1794, on choisit une maison qui étoit à la disposition du comité de Salut Public, et qui renfermoit un laboratoire de chimie dirigé par M. Guyton, un atelier pour la fabrication des lames de sabre, et plusieurs salles très-vastes. M. Monge, à qui l'École Polytechnique doit sa création, y donna des leçons de géométrie descriptive et d'analyse appliquée à la géométrie; il fut aidé dans ce travail par M. Hachette, qu'il avoit choisi pour son adjoint; M. Jacotot, actuellement proviseur au lycée de Dijon, et M. Barruel, auteur des Tableaux de physique et bibliothécaire de l'Ecole Polytechnique, y firent des cours de chimie et de physique.,

Le 21 mars 1795, époque à laquelle l'Ecole Polytechnique fut mise en activité, les vingt-cinq élèves les plus distingués de l'École préparatoire furent nommés chefs de brigade; on trouvera dans le N°. 4 de la Correspondance, page 93, la liste de ces chefs, parmi lesquels on remarque MM. Berge, Biot, Francoeur, Malus, etc. etc.

Il ne suffisoit pas d'avoir des hommes capables de transmettre l'instruction, il falloit encore préparer les portefeuilles des professeurs de géométrie descriptive. Chacune des parties de cette science, telles que la géométrie descriptive pure qui n'avoit

jamais été enseignée publiquement, la coupe des pierres, la charpente, la perspective, les ombres, l'architecture, les travaux civils et la fortification, exigeoit une collection de dessins et d'épures gravés. Une réunion des meilleurs dessinateurs de Paris, dirigée par MM. les instituteurs, s'occupa sans relâche de la confection des dessins qui devoient servir de modèles et être distribués à la suite de chaque leçon en même temps des artistes très-distingués moulèrent en plâtre des modèles de coupe des pierres et d'architecture. Tous ces établissemens provisoires mirent en état de fixer l'ouverture des cours préliminaires au 21 décembre 1794 (1. nivose an III), conformément à son organisation du 26 novembre précédent (6 frimaire an III).

D'après cette organisation, l'Ecole étoit dirigée, tant pour l'administration que pour l'instruction, , par un conseil formé par les administrateurs et les instituteurs. Le tableau ci-joint, page 333, fait connoître le nom des membres de ce conseil à son origine.

Seconde organisation de l'Ecole Impériale Polytechnique.

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Un décret du 1. septembre 1795 ( 15 fructidor an III) changea le mot d'Ecole centrale des travaux publics en celui d'Ecole Polytechnique, et détermina le mode d'admission des élèves de cette école dans les services publics.

Cette seconde organisation de l'Ecole Polytechnique diffère peu de la première; elle fixe d'une manière plus précise le mode d'examen pour le passage aux écoles d'application des services publics; elle est du 20 mars 1796 (30 ventose an IV).

Troisième organisation de l'Ecole Impériale Polytechnique.

L'Ecole Polytechnique avoit suppléé, dès sa naissance, à la foiblesse des moyens que les différentes écoles d'application présentoient pour l'entretien des corps d'ingénieurs. Cependant on avoit conservé ces mêmes écoles, sauf ou à les supprimer au cas que l'Ecole Polytechnique les rendît inutiles, ou à les organiser pour des élèves qui auroient reçu l'instruction polytechnique. Ce fut ce dernier parti que l'on adopta.

Une loi du 22 octobre 1795 ( 30 vendémiaire an IV) fixa les relations de l'Ecole Polytechnique avec les écoles d'Artillerie, du Génie, des Ponts et Chaussées, des Mines, des Constructions de vaisseaux, et des Ingénieurs géographes. La durée des études dans ces écoles étoit au moins de deux ans ; et chaque élève de l'Ecole Polytechnique ne devant plus acquérir que les connoissances générales de l'ingénieur pour se livrer ensuite plus spécialement au service public de son choix, la durée des cours de

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