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J. G. Lacuée, Conseiller d'Etat, Gouverneur de l'Ecole Impé riale Polytechnique, à M. le Sénateur Monge, Président de la commission nommée pour la construction de la pile galvanique. (Cette Commission est composée de MM. Monge, Guyton, Hachette, Lacroix, Hassenfratz, auxquels sont adjoints MM. Gay et Thenard.) Paris, 13 février 1808.

J'ai l'honneur d'annoncer à la commission dont vous êtes président, monsieur le sénateur, que Sa Majesté vient de faire mettre à ma disposition la somme de 20,000 fr, pour la construction de la pile galvanique.

La commission peut donc s'occuper dès aujourd'hui de l'exécution.

Elle pensera peut-être devoir nommer deux de ses membres pour donner les ordres, en suivre l'exécution, et donner les certificats de réception et de bonne confection, etc.

J'ai l'honneur de vous saluer, monsieur le sénateur, avec la considération la plus distinguée.

Signė J. G. Lacuée.

S. III. ANNONCE D'OUVRAGES.

M. Prony a publié cette année 1808 les sommaires de ses leçons à l'Ecole Polytechnique sur le mouvement des corps solides, l'équi libre et le mouvement des fluides.

Ces sommaires sont au nombre de cinquante-deux, ils forment un vol in-4°. d'environ 90 pages.

M. Andrieux a fait imprimer, comme il l'a annoncé (Voyez page 320), les sommaires de ses leçons de grammaire; ils sont au nombre de 36, et forment un volume iu-4°. On imprime maintenant les sommaires pour le cours des belles-lettres, qui fait suite au cours de grammaire.

Une seconde édition de la figure de la terre, par Clairault, vient de paraître par les soins de M. Poisson; cet ouvrage ori

ginal, mis au jour en 1743, manquait depuis plusieurs années; tous ceux, qui s'occupent d'astronomie, ou qui desirent connaître la marche des inventeurs dans la science difficile de la méanique, sauront gré à M. Poisson d'avoir donné au public une nouvelle édition plus correcte que la première.

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Le 14. calier du Journal de l'Ecole Polytecnique vient de paraître par les soins de MM. Hachette et Poisson, membres de la commission chargée par le conseil d'instruction de l'impression de son journal. Il renferme sept mémoires d'analyse, et deux autres mémoires, l'un sur les Canaux de Navigation, l'autre sur le Bélier Hydraulique. Il est terminé par les leçons vingt et vingt-une de M. Lagrange sur le calcul des fonctions, dont les vingt premières leçons forment le 13o. cahier de ce journal.

Le rapport sur l'Ecole Impériale Polytechnique, arrêté par le conseil de perfectionnement dans sa huitième session de l'an 1807, a paru imprimé (petit in-4°. de 91 pages, avec une planche ).

S. IV. PERSONNEL.

MM. Monge et Duhays sont membres du conseil d'administration de l'Ecole Impériale Polytechnique pendent l'année 1808.

S. E. le Gouverneur de l'Ecole Impériale Polyteclinique a nommé, le 21 avril 1808, M. Binet (Jacques-Philippe-Marie) répétiteur de géométrie descriptive en remplacement de M. Livet, démissionnaire.

M. Livet est entré à l'Ecole Polytechnique le premier de la promotion de 1802; a été admis à l'école des ponts-et-chaussées en 1805, en conservant le premier rang; a donné sa démission pour suivre une éducation particulière en Pologne; S. E. monsieur le Gouverneur, en aceeptant sa démission, lui a donné les témoignages d'estime du's à ses talens, et lui a exprimé les regrets de MM. les professeurs de l'Ecole Polytechnique.

S. V. ACTES DU GOUVERNEMENT.

Extrait de la loi du 10 mai 1806, portant création d'un corps ⚫nseignant :

Titre 1., article 14.

A Paris, la faculté des sciences sera formée de la réunion de deux professeurs du Collège de France; de deux du Muséuni d'Histoire Naturelle, de deux de l'Ecole Polytechnique, et de deux professeurs de mathématiques des Lycées.

Titre 4, article 113.

Ces aspirans (de l'Ecole Normale) suivront les leçons du Collège de France, de l'Ecole Polytechnique, ou du Muséum d'Histoire Naturelle, suivant qu'ils se destineront à enseigner les lettres ou les divers genres de sciences.

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591, 22, w', w", lisez : ß, y.

430, 7, à la latitude, lisez: au sinus de la latitude. ́

SUPPLÉMENT AU N°. 10.

Expériences de MM. Gay-Lussac et Thenard, faites au laboratoire de l'ECOLE Polytechnique.

Aussitôt qu'on a connu en France les expériences que M. Davy a faites sur la potasse et la soude, au moyen de la pile vol taïque, MM. Gay-Lussac et Thenard se sont empressés de les répéter; mais quoiqu'ils les aient trouvées exactes, ils n'en ont point tiré les mêmes conséquences que ce célèbre chimiste. M. Davy a conclu de ses expériences, que les alcalis étoient formés d'oxi gène et d'une substance métallique très-inflammable; tandis que MM. Gay-Lussac et Thenard en ont conclu ( dans une note lue à l'Institut le 12 janvier), qu'on n'avait pas plus de raisons pour admettre la composition des alcalis que pour les regarder comme des corps simples. En effet, on pouvoit supposer que les métaux qu'on en retire, n'étoient que des combinaisons de ces alcalis avec l'hydrogène. Cette hypothèse expliquoit même au moins aussi bien que la première, le petit nombre de faits connus alors; ou si quelques-uns étoient plus favorables à l'une on pouvoit en citer de plus favorables à l'autre. Par conséquent, ni l'une ni l'autre ne devoit être préférée, et ce n'étoit que d'après des expériences multipliées qu'on pouvait faire un choix. Mais la quantité de métal qu'on se procure par la pile, est si petite que, faute d'autres moyens de s'en procurer, on seroit resté longtems flottant entre ces deux hypothèses, quoique certain que l'une d'elles étoit vraie. Il étoit donc vivement à desirer qu'on découvrit un procédé au moyen duquel on pât en obtenir abondamment et facilement; et c'est ce procédé que MM. GayLussac et Thenard ont découvert, et qu'ils ont fait connoître à l'Institut le 7 mars dernier. S'étant mis ainsi dans le cas de résoudre la question, ils n'ont cessé de s'en occuper depuis cette époque; enfin, le 16 mai, après avoir communiqué à l'Institut, dans les mois de mars et d'avril, différens résultats plus ou moins favorables à l'une ou à l'autre de ces hypothèses, ils lui en ont présenté de nouveaux qui semblent lever tous les doutes, et prouver que les métaux qu'on retire des alcalis ne sont réellement que des combinaisons de ces alcalis avec l'hydrogène.

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Nous allons donner un extrait de leurs recherches; et d'abord nous allons rapporter le procédé qu'ils suivent, et tel qu'ils l'ont lu à l'Institut, pour préparer les métaux de la potasse et de la soude.

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On prend un canon de fusil, très-propre dans son intérieur ; on en courbe la partie moyenne et l'un des bouts, de manière à le rendre parallèle à l'autre; on couvre cette partie moyenne d'un lut infusible, et on la remplit de limaille de fer, ou mieux de tournure de fer bien pure; puis on dispose ce tube en l'inclinant sur un fourneau à réverbère; ensuite on met de l'alcali bien pur dans le bout supérieur, et on adapte une alonge bien sèche, portant un tube bien sec lui-même au bout inférieur. Les proportions de fer et d'alcali qu'on emploie sont trois parties du premier et deux parties du second; mais on peut les faire varier. L'appareil ainsi disposé, on fait rougir fortement le canon du fusil, en excitant la combustion au moyen d'un soufflet de forge ou d'un tuyau de tôle qui détermine une plus vive aspiration. Lorsque le tube est extrêmement rouge, on fond peu-à-peu l'alcali qui, par ce moyen, est mis successivement en contact avec le fer et converti presqu'entièrement en métal. Dans cette opération, il se dégage, en même tems que le métal se volatilise, beaucoup de gaz hydrogène qui quelquefois est très-nébuleux, et qui provient de l'eau que contient l'alcali; on est même averti que l'opération touche à sa fin, quand le dégagement du gaz cesse. Alors, on retire du feu le canon, qui n'a nullement souffert si les luts ont bien tenu, et qui, au contraire, est fondu si les luts se sont détachés; on le laisse refroidir, et on en coupe l'extrémité inférieure, près de l'endroit où elle sortoit du fourneau : c'est dans cette extrémité inférieure et en partie dans l'alonge qu'on trouve le métal; on l'en retire, en le détachant avec une tige de fer tranchante, et le recevant soit dans du naphte, soit dans une petite éprouvette bien sèche. Pour l'obtenir plus pur encore, le passe au travers un nouet de linge dans le naphte même, à l'aide d'une température et d'une compression convenables. Le métal ainsi préparé est pur, il ne contient ni fer, ni alcali, et peut se conserver dans l'huile indéfiniment. Il faut bien se garder d'employer du charbon ou des matières qui en contiennent, pour retirer ces métaux des alcalis; car alors ils en retiendroient une plus ou moins grande quantité, et jouiroient de propriétés très-variables.

on

C'est sur-tout le métal de la potasse que MM. Gay-Lussac et Thenard ont étudié aussi ne sera-t-il ici question que de ses propriétés.

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