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Hêtre.

Chêne.

Bouleau.

Tremble.

Saule.

bois, fagots, bois. fagots. bois. fagots. bois. fagots. bois. fagots. Carbone. 49,89 51,08 50,64 50,89 50,61 51,93 50,31 51,02 51,75 54,03 Hydrogène. 6,07 6,23 6,03 6,16 6,23 6,31 6,31 6,28 6,19 6,56 Oxigène.. 43,11 41,61 42,05 41,94 42,04 40,69 42,39 41,65 41,08 37,93 Azote... 0,93 1,08 1,28 1,01 1,12 1,07 0,98 1,05 0,98 1,48

100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 Cendres %. 1,24 1,77 2,05 1,82 0,78 1,32 1,86 2,98 3,67 4,57

Avant de tirer aucune conséquence de ce tableau, remarquons que ce n'est pas au poids que l'on mesure la production des forêts, mais au volume, au stère, et qu'il faut ramener nos chiffres à cette unité; M. Chevandier nous en donne le moyen d'après ses expériences.

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La production d'un stère de bois sec exige à peu près la même quantité d'azote; le bouleau, le tremble et le saule en demandent même plus que le hêtre. Mais le chêne? dira-t-on : le chêne croît moins vite que les essences précédentes, c'est-à-dire que l'hectare produit, toutes circonstances égales, moins de stères de chêne que de tremble et de saule, et par conséquent l'excédant d'azote du bois de la première espèce, est compensé et au delà par l'excédant de production des dernières. Mais, dirat-on encore, il est possible que le chêne puise uniquement dans le sol ce que les bois blancs puisent dans l'air; à cela nous répondrons que les chênes, hêtres, bouleaux, trembles et saules appartiennent aux familles des cupulifères, bétulinées et salicinées, qui sont le démembrement de la grande famille si naturelle des amentacées, et que les exigences des plantes à l'égard des substances azotées ne varient en général qu'avec les familles auxquelles elles appartiennent ; que si donc les chènes puisent l'azote dans le sol, les autres espèces sont soumises à la même nécessité. Laissons donc l'azote de côté, et voyons ce que les quantités de principes minéraux absorbées nous apprendront. La raison capitale, l'argu

ment irrésistible des partisans de l'alternance revient toujours à ceci : le chêne disparaît de telle forêt, dans telle autre il a complétement disparu'; le chêne, toujours le chêne! cependant, pour être conséquents avec euxmêmes, ils devraient aussi citer des exemples opposés, ou bien il faudrait admettre que notre époque est bien peu favorisée, puisque dans toutes les forêts les assolements s'y font en même temps dans le même sens défavorable; substitution des bois blancs aux bois durs. Cette seule raison devrait leur faire ouvrir les yeux et leur apprendre que cette disparition tient non à l'alternance, qui certainement agirait dans le sens favorable comme dans l'autre, mais à des propriétés plus constantes, telles que la nature et la rareté des graines, le tempérament des jeunes plants; ou bien encore à des vices de culture que le mot assolement couvre d'un voile complaisant. Admettons cependant un instant le principe que nous combattons; expliquera-t-il la disparition du chêne et la venue des bois blancs? Pas le moins du monde : le chène ne demande par stère que 6 kil. 51 de principes inorganiques, les bouleaux et saules en réclament 6 kil. 90; et si à cela nous ajoutons que les bois blancs croissent plus rapidement que les autres, nous serons convaincus que le chêne est bien moins exigeant qu'eux à l'égard du sol. Que devient donc l'alternance en présence de ces chiffres?

Nous rappelons encore une fois que nous n'avons pas à nous occuper des propriétés physiques, hygroscopicité, compacité, etc., qui sont en dehors de la question, comme nous l'avons établi précédemment.

Continuons notre examen par la comparaison des exigences des plantes forestières et agricoles à l'égard du sol. Nous devons faire remarquer que le tableau suivant, que nous empruntons à M. James Jonhston, n'est pas précisément comparable au précédent, tiré du mémoire de M. Chevandier, puisqu'ils résultent, l'un d'analyses faites en Angleterre, l'autre d'expériences faites en France sur des plantes qui, par conséquent, n'ont pas crû dans les mêmes conditions; cependant les résultats généraux ne peuvent pas en être affectés sensiblement; les chiffres exprimant les différents rapports peuvent n'être pas précisément exacts, mais les rapports eux-mêmes le sont certainement.

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Les chiffres précédents vont déjà nous faire entrevoir le danger de conclure de l'agriculture à la sylviculture, en se fondant sur les lois uniformes de la végétation, sans songer aux modifications réclamées par la nature des végétaux que l'on veut produire. En effet, tandis que 100 kil. de hêtre sec demandent 1 k. 24 de principes inorganiques, la même quantité de foin sec en exige 9 kil. c'est-à-dire 7 à 8 fois plus ; cependant gardons-nous de rien conclure encore: il faut connaître non pas seulement la composition de chaque espèce, mais encore la quantité que le sol fournit de chacune d'elles.

Production annuelle d'un hectare de forêts (lêtre, chêne et bois blancs) placé dans des circonstances favorables de végétation (M. Chevandier). . . .

Production moyenne annuelle d'un hectare de terre cultivé d'après l'asso!ement de Hohenheim, réputé un des meilleurs (d'après M. Boussingault). . . .

Production d'un hectare de topinambours (M. Boussingault). . Quantité de principes inorganiques enlevés au sol par hectare et annuellement, en y appliquant un assolement de quatre ans (d'après M. James Johnston)..

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Deux faits ressortent de la comparaison des chiffres de ce tableau : 1o Les végétaux forestiers absorbent plus d'azote que les plantes agricoles; mais nous avons établi précédemment que les proportions de cet élément, né, cessaire aux différentes espèces des premiers, sont uniformes, et que dès lors il doit être mis en dehors de la question. 2o Les topinambours tirent de la terre 17 fois, la culture moyenne agricole 7 à 9 fois plus de principes inorganiques que la production forestière. Si donc l'assolement devait être appliqué en sylviculture, il y serait 7 fois et même 17 fois moins nécessaire qu'en agriculture.

2o Proportions des éléments qui entrent dans la composition des principes inorganiques. Nous regrettons de ne pouvoir citer ici le dernier Mémoire de M. Chevandier sur la composition des cendres des différentes essences; nous n'en avons pas encore connaissance; à défaut, nous recourrons à des analyses de cendres de végétaux agricoles, d'après M. Johnston.

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Il ressort de ce tableau, que: 1° les principes inorganiques varient beaucoup suivant les organes, tiges ou graines, que l'on analyse; 2o les espèces d'une même famille naturelle, le blé, l'orge, l'avoine, de la famille des graminées, contiennent dans leurs tiges à peu près les mêmes éléments et suivant des proportions sensiblement égales : la silice en est la partie dominante; 3 les tiges des espèces de familles différentes ont une composition très-différente : exemple, les haricots, de la famille des légumineuses d'une part, et les graminées d'autre part; 4o les graines ont des exigences plus variées que les tiges. La conclusion de tout ceci, c'est qu'en sylviculture, où nous ne cultivons guère que des végétaux de même famille, amentacées et conifères, et où nous n'enlevons que les tiges, laissant les les graines et feuilles au sol, nous ne privons pas celui-ci de principes aussi divers qu'on veut bien le dire; Liébig nous démontre même que les végétaux forestiers ne sont pas exclusifs dans la nature des éléments minéraux de leurs bois; en effet, des pins et sapins crus en France et dans le Nord, contenaient, d'après M. Berthier et M. T. de Saussure, dont il cite les expériences :

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En résumé, la production forestière, par son uniformité (toujours du bois) enlève moins de principes différents à la terre que la production agricole, qui exige tant de produits divers; elle peut même remplacer

les éléments minéraux qui lui sont nécessaires les uns par les autres (Liebig prétend que ces substitutions se font par équivalents d'oxigène des bases ou des sels qui se remplacent mutuellement); et il est évident que, sous ce point de vue encore, l'assolement forestier est beaucoup moins urgent que l'assolement agricole. Il ne peut être ici question de comparer la culture forestière à celle des pommiers et autres arbres fruitiers; dans ce dernier cas, on se replace dans quelques-unes des conditions de l'agriculture; on demande des fruits et non du bois."

§ 4. Théorie et pratique des assolements agricoles.

Puisque les végétaux absorbent des quantités formées de proportions diverses de principes minéraux, et que ces quantités elles-mêmes sont variables; puisqu'ils puisent leur azote, quelquefois dans l'atmosphère, et généralement dans le sol, on peut comprendre aisément la théorie des assolements; au blé, par exemple, qui pour son grain exige beaucoup de potasse et de soude, il sera bon de faire succéder l'avoine qui remplace ces éléments par de la silice et du soufre; aux graminées qui prennent tout leur azote dans la terre, on substituera avec avantage les légumineuses, trèfle, luzerne, sainfoin, qui ont la faculté de le tirer de l'air; les haricots épuiseront promptement le sol des phosphates qu'il contient, etc. Il est clair cependant que si l'agriculteur pouvait disposer d'assez de fumier pour rendre au sol à peu près ce qu'il y prend, la culture de la même espèce serait toujours et continuellement possible; c'est un fait irrécusable, mais impraticable, et l'on supplée à l'insuffisance des engrais par l'assolement.

Comment résout-on ce problème de l'assolement? de deux manières : 1 l'agriculteur intelligent divise ses terres en deux parties: l'une, destinée aux prairies naturelles ou artificielles, doit suffire à la production de l'engrais dont l'autre a besoin pour l'alimentation des plantes agricoles (nous savons maintenant que cet engrais est représenté par les substances azotées et minérales). Cette base adoptée, il détermine un certain nombre d'espèces végétales, d'exigences convenablement variées, dont la culture doit se succéder dans un certain ordre, de telle sorte qu'au bout de 4 à 5 ans, plus ou moins, il puisse revenir à la culture des mêmes espèces. Pendant cette révolution, le sol s'enrichit par les engrais qu'on y apporte annuellement, et dont certains principes inutiles aux espèces intermédiaires s'accumulent au profit de la première, dont ils sont l'aliment essentiel; il s'améliore aussi par la décomposition de sa base minérale qui se transforme peu à peu en éléments solubles; la production est continue. 2o Malheureusement l'agriculture est loin d'en être arrivée à ce point; la routine prévaut la plupart du temps, les engrais sont insuffisants, mal appropriés au sol et aux plantes, les cultures sont peu variées, et l'on ne peut rendre au sol ce qu'on lui enlève. Il faut suppléer au défaut de

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