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munes, et répartition entre elles de la dépense au prorata du contingent de la contribution foncière assise sur chacune pour toutes les natures de propriété.

Modification en ce sens des articles 94, 95, 96, 97 et 98 du Code fo

restier.

[L'utilité de ces diverses dispositions se justifie par leur simple exposé et a été indiquée dans le rapport. Elles feraient reposer l'efficacité et l'économie de la surveillance sur le principe de l'association. Il n'y aurait plus un garde par commune, mais un nombre variable de gardes communaux, ou plutôt cantonaux, par canton, formant ensemble une brigade à la tête de laquelle serait placé un garde-chef ou brigadier. Le nombre des gardes étant proportionné aux besoins de la surveillance, et sans égard à la répartition, entre les communes, des bois ou terrains à surveiller. Cette surveillance mieux répartie, et en même temps collective, pourrait être plus efficace, plus répressive, et assurer une meilleure conservation. Enfin la dépense de leur traitement étant répartie entre les communes, en raison de la richesse territoriale de chacune, et non de la quantité de bois ou terrains soumis au régime forestier, possédée séparément; cette organisation offrirait l'avantage de faire du canton une seule et même famille, ayant un même intérêt, et où les communes les plus riches viendraient, par le bienfait de l'association, en aide à celles qui sont pauvres ou peu aisées.]

Modification à l'article 137 de l'ordonnance réglementaire. 7o RÉFORME DES TRAITEMENTS VICIEUX. Aux deux paragraphes de l'article 137 de l'ordonnance du 8 août 1827, rendue pour l'exécution du Code forestier, on ajouterait le paragraphe suivant :

« La réserve ci-dessus prescrite ne s'applique pas aux bois situés en » montagne. Dans ces bois, l'exploitation des taillis devra laisser une » réserve de 50 à 80 baliveaux par hectare; celle des quarts en réserve » sera pratiquée par coupes sombres ou de réensemencement, ou par » coupes de furetage ou jardinage, selon la nature et l'état des peuple»ments et les besoins de la reproduction naturelle. »

[Cette addition a pour objet de faire cesser le vice du traitement suivi pour l'exploitation des bois communaux dans les montagnes, par suite des dispositions de l'article 137 de l'ordonnance. Les agents forestiers de l'Etat pourraient alors y traiter ces bois comme ceux de l'Etat, par coupes sombres très-serrées ou par furetage selon les besoins des peuplements et les exigences de la localité. La nécessité de cette modification a été indiquée dans le rapport.]

Améliorations des voies de transport. 8o MESURES LÉGISLATIVes et adMINISTRATIVES devant améliorer le revenu des forêts, en diminuant ses charges actuelles.

Ces mesures devraient comprendre :

L'amélioration plus active des voies vicinales par l'influence et l'initiative des autorités départementales.

L'exemple plus large à donner par l'Etat dans les forêts, de l'amélioration des chemins principaux d'exploitation.

Diminution des droits de navigation et d'octroi. Réduction des droits de navigation imposés aux bois pour leur circulation sur les canaux.

Réduction du droit d'octroi perçu sur les bois de chauffage, au taux proportionnel du droit d'entrée payé pour les bois de service.

Surtaxe sur les bois étrangers. Élévation du tarif des droits d'entrée sur les bois étrangers.

Maintien du droit d'entrée sur les fers étrangers. Maintien des droits d'entrée actuels sur les fers et les fontes étrangers.

[Toutes les mesures comprises dans l'article 8 ont été motivées dans le rapport lu à la société, et dont ces conclusions ne sont qu'un extrait.]

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

SOMMAIRE, Revue administrative, Commission pour l'examen du projet de loi sur le défrichement à la Chambre des pairs.

à l'emploi de garde général, rectification.

Institution d'un examen pour le passage

Revue scientifique. Académie des sciences. Mémoire sur les torrents des Alpes par Prix proposés par la Société d'encouragement pour reboisement et

M. Gros. plantations.

Revue industrielle. Conditions rigoureuses faites au bois dans le nouveau tarif des droits de navigation. Mouvement du prix des fontes. - Foire de Besançon. - Tendance au monopole par les associations. Nouvelle socité métallurgique. Correspondance et faits divers. Trait de dévoùment d'un garde forestier. L'administration des forêts et celle des ponts-et-chaussées. -- Nécrologie.

Revue administrative,

La commission nommée à la Chambre des pairs pour l'examen du projet de loi sur le défrichement, et dans laquelle se trouvent MM. Roi, Lariboissière, Beugnot, Lacoste, Duchâtel, a presque terminé son travail. Si nous sommes bien informés, il paraîtrait que cette commission a fait subir de nombreuses et d'importantes modifications au projet du ministre, projet auquel l'administration forestière paraît être restée étrangère et dont elle décline, dit-on, la responsabilité. Il est une de ces modifications qui ne serait pas fort heureuse, au jugement d'un de nos correspondants, aux observations duquel nous avons cru devoir ouvrir nos colonnes. (Voir page 149.)

Il existe, comme tout le monde le sait, deux voies parfaitement distinctes pour arriver à l'emploi de garde général : le passage par l'école royale forestière, et celui par les fonctions de préposé. En annonçant, dans notre dernière chronique, qu'il était question d'une mesure par

suite de laquelle aucun brigadier ou garde général adjoint ne pouvait parvenir au grade de garde général, sans avoir subi un examen consta-tant qu'il possédait les connaissances et la capacité nécessaires pour en remplir les fonctions, il ne nous était pas venu dans la pensée qu'on pût imaginer que cette mesure fût de nature à atteindre les élèves de l'école. Personne en effet n'ignore qu'à la suite des épreuves qui terminent les cours, tous ceux de ces élèves qui les ont subies dans les conditions voulues, obtiennent, à leur sortie même, le titre et l'emploi de gardes généraux stagiaires. Aussi, pour ne pas nous être tenus assez en garde contre une interprétation que nous ne soupçonnions pas, nous avons donné lieu à des suppositions que nous nous empressons de combattre en rétablissant le véritable sens de la mesure dont nous avons parlé et qui ne pourra s'appliquer évidemment qu'aux brigadiers et gardes généraux adjoints, parmi lesquels il n'y a d'autres élèves de l'école, que ceux qui ont échoué dans les épreuves de sortie, et qui ont été placés en conséquence comme simples brigadiers dans les rangs de l'administration.

Revue scientifique.

Il est hors de doute que le déboisement des montagnes n'exerce une grande influence sur les ravages occasionnés par les torrents et les inondations subites, dont la fréquence a enfin attiré l'attention de l'adminis

tration.

Mais cette cause n'est pas la seule. Il est d'autres influences qui agissent puissamment sur la formation des torrents et des crues extraordinaires et qui les rendent si dangereuses. C'est à l'examen de ces causes, que M. Scipion Gras, ingénieur en chef des mines à Grenoble, vient de consacrer un long mémoire qu'il adresse à l'Académie des sciences, et qui sera bientôt suivi d'un second sur le même sujet. Parmi les causes des torrents, M. Gras s'attache à signaler comme la plus importante et la plus énergique, la constitution géologique et minéralogique du sol.

Nous reviendrons sur l'utile travail de M. Gras, travail qui constitue, avec les ouvrages de MM. Dugier et Surel, une série d'études fort intéressantes sur les Alpes.

pu

La société d'encouragement pour l'industrie nationale vient de blier le programme des prix qu'elle propose pour être décernés dans les années 1846-1849. La culture des arbres résineux et la plantation des terrains en pente ont particulièrement fixé son attention, et prennent une part assez remarquable dans les encouragements qu'elle offre à l'agriculture.

Nous donnerons dans notre prochain numéro un extrait de ce programme, et des conditions imposées aux concurrents. Si quelques-uns de nos abonnés, dans l'intention de concourir, avaient besoin de renseignements ultérieurs, nous nous empresserons de les leur procurer. Nous nous chargerons même volontiers de présenter leurs mémoires, s'il leur convient de nous les adresser.

Revue industrielle.

Voici, d'après le nouveau tarif des droits de navigation, présenté par M. le ministre des travaux publics, la condition faite aux divers produits qui se transportent par nos voies navigables.

Les marchandises sont partagées en quatre classes, dont les tarifs sont ainsi établis :

[blocks in formation]

Maintenant, si l'on remarque que les bois de construction, de sciage, de charronnage, les merrains, boisselerie, les arbres et arbustes, et les charbons de bois, sont placés dans la seconde classe;

Que les bois à brûler, fagots, charbonnettes, écorces et tans, sont placés dans la troisième,

Tandis que la houille, les mines et minerais sont placés dans la quatrième, on verra que le transport des bois est frappé de droits trois fois ou deux fois plus élevés que ceux qui pèsent sur la houille. Cela est-il juste? Cela est-il conséquent, au moment où l'on semble vouloir travailler au reboisement et se préparer à le favoriser?

Le prix des fontes et des fers, malgré la prévision des immenses besoins qui se préparent, paraît plutôt tendre à la baisse qu'à la hausse. Voici en effet ce que l'on écrit sur la foire de Besançon qui a eu lieu le 14 février dernier :

« Les maîtres de forges étaient nombreux à Besançon, pour la foire de la Chandeleur, qui a été close le 14 du courant. Aucune variation n'a eu lieu dans le prix des fontes fines. Les demandes ont été restreintes. Les inondations incessantes pendant l'hiver ayant paralysé le roulement des feux de forge, la consommation a été fort réduite, et les approvisionnements n'ont pu être épuisés. »>

D

Un autre journal rend compte de la même foire dans les termes sui

vants:

« La foire qui vient d'avoir lieu a pour résultat le maintien forcé des anciens prix (260 fr.).

« Ceux des fabricants de fer qui ont consenti à prendre quelques lots de fonte, n'ont acheté que sous la condition expresse qu'il n'y aurait pas de baisse, et dans l'unique but d'établir un cours nominal. Aussi la plupart des détenteurs n'ont-ils rien ou peu vendu, et l'article, très-abondant, est menacé d'une baisse très-imminente. Avant peu on achètera à 15 ou 20 fr. au-dessous du cours établi.

» Voilà le résultat de la hausse déraisonnable des foires précédentes. N'eût-il pas mieux valu maintenir un prix modéré qui eût permis à toutes les industries, tréfileries et autres, de se soutenir avantageusement, car, aujourd'hui, elles ne peuvent plus marcher sans une baisse notable sur la fonte: heureusement, la voilà arrivée. »

Tendance au monopole par des associations. Nouvelles sociétés métallurgiques. On a beaucoup crié et on crie tous les jours contre le monopole, et par une fatalité irrésistible, le monopole nous envahit sur tous les points, par suite de la concentration des industries et des branches de commerce identiques dans les mêmes mains. Ainsi, le commerce

de détail de Paris est absorbé par la formation de ces immenses magasins qui forment dans chaque quartier des bazars complets.

Ainsi nous avons fait connaître la société des mines réunies du bassin de St-Étienne et de Rive-de-Gier, société colossale qui ne s'est pas contentée de réunir dans ses mains toutes les richesses houillères du plus important bassin de la France, mais qui a voulu encore monopoliser les voies de transport, en achetant le canal de Rive-de-Gier et le chemin de fer de St-Étienne.

Puis nous avons eu à annoncer la société des forges de Châtillon et de Commentry, au capital de 20 millions de francs. Aujourd'hui, c'est le Berry qui imite la Bourgogne et la Nièvre, et qui constitue une société non moins puissante pour l'exploitation des usines à fer de M. le marquis de Boissy. On lit en effet dans le journal de l'Ancre de St-Dizier, l'avis suivant:

Une société réunissant un capital d'au moins 20 millions, aurait acheté toutes les usines de M. de Boissy, qui resterait actionnaire pour le montant des prix de vente. Le projet de la compagnie serait d'élever, aux environs de St-Amand, six hauts-fourneaux marchant au coke, et de canaliser le Cher, depuis cette ville jusqu'à Rosières.

Cette tendance, nous l'avons déjà dit précédemment, inaugure pour l'industrie et l'économie sociale une ère nouvelle. Qu'elle doive être féconde en éléments de prospérité ou de ruine pour le pays, ce n'est pas la question que nous voulons soulever ici. Quelle que soit l'opinion que l'on ait sur ce point, il faut bien que l'on convienne que cette révolution qui s'opère sous nos yeux, modifie de fond en comble des intérêts existants considérables et dignes de toute la sollicitude de l'administration. L'administration se préoccupe-t-elle, comme c'est son devoir, de la gravité d'une situation si délicate et si périlleuse? Fait-elle les études, prend-elle les mesures de prudence etde précaution que commande cette situation nouvelle, et la prévision d'un avenir qui s'approche à grands pas? Nous le souhaitons vivement et pour l'honneur de l'administration elle-même, et pour la protection des nombreux intérêts compromis par cette crise, ou du moins par cette phase nouvelle dont le gouvernement doit se tenir en mesure de modérer et de régler la transition. Du reste, l'honorable député de St-Étienne, ayant pris jour à la Chambre des députés, pour adresser des interpellations sur la formation de la société des mines réunies du bassin de la Loire, nous espérons que le ministre saisira cette circonstance, pour prouver que les événements qui se produisent, ne le prennent point au dépourvu, et qu'il est en mesure de protéger et de rassurer les intérêts généraux du pays et ceux des localités qui se croient menacées par la formation de la société contre laquelle elles réclament.

Correspondance et Faits divers.

On nous transmet de Toulouse, un trait qui honore trop son auteur, pour que nous ne nous empressions pas de le consigner dans les Annales forestières. Le sieur Roques, garde des forêts de l'Etat, saisit un délinquant en contravention dans un des bois confiés à sa surveillance. Celuici prit la fuite, et, pour éviter d'être arrêté par le garde qui se mit à ses trousses, se jeta dans un torrent qu'il espérait pouvoir traverser

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