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partie supérieure, tandis que la partie inférieure, qui devait être plus volumineuse dans l'ordre naturel, a seulement 0 m. 065 millim. de diamètre.

2. Au moment où la section B a été opérée, un déplacement subit de la tige D a révélé la contrainte qu'éprouvait cette tige fixée aux deus extrémités, contrainte qui s'est établie par l'accroissement depuis! ; soudure.

3. Malgré l'abri que reçoit cet arbre du massif de futaie dans lequel il se trouve, les vents exercent toujours une certaine action à laquelle résiste la greffe; ce qui prouve une adhérence bieu complète.

4. Il est probable qu'un frottement résultant du balancement des branches provoqué par l'action des vents, a usé l'écorce, et mis la sève des deux branches en contact, ce qui a préparé la greffe.

De ces faits n'est-il pas rationnel de conclure les observations sui

vantes :

1° Que le fluide séveux suit les vaisseaux ligneux, quelle que soit la direction ascendante ou descendante de la route qu'il doit parcourir pour se rendre de la racine qui le puise en terre jusqu'aux feuilles qui l'aspirent et en opèrent la vaporisation;

2o Que rien de ce fluide ne retourne à la terre par le fait de l'arbre qui le puise, puisque la plaie au bas de la tige coupée, est constamment demeurée sèche depuis la section, bien que la sève soit descendue dans cette tige pour nourrir la branche qu'elle conserve;

30 Que c'est une erreur, accréditée par certaines apparences, qui a fait penser à quelques botanistes que le fluide séveux montait par certains vaisseaux, et qu'il descendait par d'autres;

4° Que c'est pousser trop loin la comparaison de certains rapports qui existent entre les végétaux et les animaux, que de voir une marche parfaitement identique entre le sang et la sève qui entretiennent la vie dans les êtres appartenant à ces deux genres: les plantes, qui tiennent à la terre par leurs racines et qui vivent, surtout par ce contact continuel, ne peuvent être assimilés complétement aux animaux, qui, libres de leurs mouvements, entretiennent leur vie par les aliments qu'ils absorbent.

C'est donc pour enregistrer ces réflexions, appuyées de l'exemple qui y a donné lieu, que j'ai rédigé ces courtes observations, qui appartiennent aux Annales forestières, si elles sont jugées susceptibles d'y figurer utilePOIRSON,

ment.

Inspecteur de la forêt de Compiègne.

Nous engageons les lecteurs à rapprocher des observations que nous adresse M. Poirson sur le sorbier qu'il vient de faire connaître, l'article que nous avons publié dans la livraison du mois d'août dernier, page 362, sur la section analogue de l'un de deux pins soudés ensemble et croissant réunis. Ce dernier phénomène qui nous avait té communiqué par le prince Emmanuel de Galitzin, a donné occa

sion au Journal des Eaux et forêts de Bar-le-Duc de produire aussi une observation semblable sur un charme très-curieux qui existe dans une forêt domaniale de l'arrondissement de Bar-le-Duc.

Nous croyons devoir emprunter à ce Recueil la description suivante que nos lecteurs seront peut-être bien aises de rapprocher de celles que nous leur avons déjà fait connaître.

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«En 1844, il fut fait une coupe de nettoiement dans une forêt domaniale de l'arrondissement de Bar-le-Duc; trois brins de charme étaient réunis en cépée. Les ouvriers coupèrent le brin du milieu à un décimètre de terre. Ce brin (suivant l'expression pratique) était marié à son voisin, de telle sorte qu'il était impossible de séparer l'un de l'autre sans occasionner le dépérissement de tous deux.

>> On coupa la partie inférieure du premier brin, à 1 mètre 25 centimètres du sol, et l'on pensa que, privé des éléments de végétation qu'il puisait dans le sol au moyen de ses racines, cet arbre devait incontestablement périr.

» Il n'en fut rien. En 1845 il était, comme ses deux voisins, couvert de feuilles. Loin de présenter aucun caractère de dépérissement, il offrait ceci de remarquable, que sa tige paraissait plus vigoureuseque celle du brin aux dépens duquel il végétait. Sa croissance est aujourd'hui parfaite. L'écorce, à partir du point de section jusqu'au point de réunion des deux brins, est lisse, un bourrelet séveux se forme au point de section, et il ne paraît pas le moins du monde que les deux brius aient souffert de la coupe. L'un ne pouvant plus vivre de ses moyens naturels d'existence, vient en puiser d'autres chez son voisin qui semble s'en accommoder à merveille.

SUR LE MOUVEMENT COMPARE

D'IMPORTATION DES BOIS ET DES FERS EN FRANCE,

Pendant les années 1843 et 1844.

Dans l'administration comme dans la science il est des branches qui ont pour domaine des faits simples, et tellement circonscrits par les li– mites de l'espace et de la durée, qu'on peut en quelque sorte en embrasser l'ensemble d'un même coup d'œil, en mesurer les conséquences presque aussitôt après qu'ils se sont produits. Il en est d'autres au contraire qui s'étendent à des faits multiples, compliqués, épars, et dont les résultats ne se manifestent qu'au bout d'une période de temps qui dépasse souvent et la vie d'un homme et la durée d'une génération. On comprend que, pour celles-ci, la première condition de lumière et de progrès se trouve dans une bonne statistique; ce n'est en effet qu'avec l'aide de cette science bien comprise et bien appliquée qu'on peut parvenir à constater les faits pendant une longue série d'années, à déterminer

leurs circonstances et leurs rapports, à dégager toutes leurs conséquences. Ce n'est qu'au prix de cette connaissance intelligente et sûre des faits ainsi étudiés que l'administration peut s'élever de la routine bureaucratique et des tâtonnements de l'incertitude à la marche éclairée d'une science et donner à ses mesures la précision, l'harmonie, la fixité dont l'absence se fait si malheureusement apercevoir encore dans trop de branches de nos services publics. Toutefois, et nous nous empressons de le proclamer, le sentiment de ce besoin s'est fait jour dans plusieurs de ces services, et y a donné lieu à des études statistiques dont quelques-uns ont droit déjà de s'applaudir et de se montrer fiers.

L'administration de la justice, et, pour certaines parties, celles de la guerre, du commerce et de l'agriculture, les administrations spéciales des douanes et des mines ont publié des travaux qui ne servent pas seulement à instruire leurs agents. Ils contribuent de plus à rectifier et à éclairer l'opinion publique, et à préparer les éléments où la science administrative doit tôt ou tard venir puiser ses principes et ses doctrines. Mais de toutes les branches d'administration celle où le besoin d'une statistique est le plus urgent, celle où une bonne statistique rendrait les plus éminents services, est, sans aucun doute, l'administration à laquelle est confiée la surveillance des forêts de l'État. C'est aussi celle, il faut le dire, qui par le nombre et l'instruction de ses agents, par leur dissémination sur toute la surface du territoire, par la nature de leurs fonctions et aussi par la nature des faits qui rentrent dans son domaine, serait plus à même que toutes les autres de recueillir les meilleurs éléments d'une statistique spéciale. Cette statistique existe-t-elle ?

Possède-t-on sur l'étendue précise du sol forestier, sur sa production. naturelle ou effective, sur la destination et l'écoulement de ses produits, tous les documents nécessaires pour établir le mode de traitement et d'exploitation le plus avantageux, pour proportionner la nature des produits à la nature des besoins, pour calculer l'influence des voies de transport et celle de la concurrence étrangère sur la valeur et le placement de la production, et par suite sur l'entretien ou la dégradation du sol boisé ?

Fait-on constater dans un inventaire annuel le mode de traitement et d'exploitation de chaque forêt, les résultats comparés de ces modes, les chiffres de ses produits en nature et en argent, les travaux d'entretien et d'amélioration et leur influence sur le revenu, l'étendue des semis et des plantations qui y sont effectuées, les phénomènes de toute nature qui agissent ou peuvent agir sur l'état des bois, les diverses causes qui influent sur l'élévation ou l'abaissement de valeur de leurs produits '.

Est-on en mesure d'établir par des expériences et des observations di

1 L'histoire ainsi détaillée d'une forêt, si elle embrassait la durée de plusieurs revolutions, serait, à notre avis, le meilleur traité de sylviculture pratique qu'on put con JANVIER 1846.— II. T. V.-2

rigées avec ensemble et sur une grande échelle la production comparée des diverses essences, les propriétés et les qualités de leurs bois, leur application aux usages des services publics et de l'industrie privée, en un mot, leurs avantages et leurs inconvénients?

Si nous ne nous faisons pas illusion, ce serait là surtout la mission essentielle de l'administration forestière, le véritable esprit de son institution. C'est dans cette voie qu'elle serait appelée à rendre les plus utiles et les plus signalés services.

Sans empiéter sur l'initiative qui lui appartient, nous avons tenté de concourir, pour notre faible part, au but que nous venons d'indiquer, en dirigeant nos recherches vers celui des points de ces intéressantes questions sur lequel les statistiques étrangères peuvent nous fournir le plus de documents; nous voulons parler de l'étude de l'influence que l'importation des bois et des fers étrangers exerce et paraît devoir exercer sur a propriété forestière, et par suite sur la marche de la sylviculture et des diverses industries qu'alimentent les produits de nos forêts.

Déjà l'année dernière nous avons tracé le tableau du mouvement d'importation et d'exportation des bois étrangers en France ainsi que celui du mouvement d'importation et d'exportation des combustibles minéraux, et des produits métallurgiques', et nous y avons trouvé plus d'un grave enseignement.

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sulter. Cette histoire existe pour la plus belle forêt de notre patrie, celle de Compiègne, et elle remonte au delà d'un siècle et demi. L'habile et consciencieux forestier, par les soins duquel cette forêt prospère, en a réuni les éléments avec cette patience et cete prédilection qui caractérisent une véritable vocation forestière. Nous avons l'espoir de

ΤΟΤΑΣ

Nous y avons vu que cette importation, qui suivait depuis vingt ans un mouvement progressif, avait pris dans les dernières années un développement immense, et que l'importation des bois étrangers équivalait aujourd'hui à plus du tiers de notre production indigène. Nous y avons vu que cette importation pour les bois portait surtout sur les bois de service, et nous en avons exposé les raisons; il nous reste aujourd'hui à compléter le tableau que nous avons tracé en étudiant la marche comparée de cette importation pendant le cours de la dernière année. Nous allons faire connaître cette marche rapidement, mais en tirant toutefois de ces rapprochements quelques réflexions applicables aux questions qui sont à l'ordre du jour ou qui vont y arriver. C'est dans les tableaux officiels publiés par l'administration des douanes que nous avons puisé les documents relatifs aux intérêts forestiers sur lesquels s'est portée plus spécialement notre attention. Nous les avons complétés par d'autres documents empruntés soit au tableau de la situation des établissements francais dans l'Algérie, que vient de publier le ministre de la guerre, soit au résumé des travaux statistiques de l'administration des mines, publié par le ministre des travaux publics. Les chiffres que nous allons produire puisés, à ces sources officielles, présentent donc tous les degrés de certitude qu'on peut attendre de l'état des connaissances actuelles sur ces sortes de matières.

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pouvoir un jour en publier, dans les colonnes des Annales, d'importants et d'interes

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