Page images
PDF
EPUB

chantiers de Saint-Dizier environ 1,600,000 mètres de sciage; à Valcourt,

2 ou 300,000; à Pargny autant.

Un tiers de ces quantités est vendu.

Tous les bois de la Lorraine et des Vosges ne sont pas encore descendus.

CONFÉRENCES FORESTIÈRES.

(Programme des questions mises à l'étude pour être discutées dans la session de 1847.)

La commission, chargée par les conférences de préparer le programme des questions qui seront mises à l'étude pour être discutées l'année prochaine, a arrêté les dispositions suivantes qu'elle nous prie de faire connaître.

La discussion sur le reboisement ayant occupé avec quelques autres travaux accessoires tout le temps de la session de 1846, la commission maintient à l'ordre du jour, pour 1847, la suite du programme de 1846, sauf les modifications que le tableau suivant fera connaître :

ÉCONOMIE FORestière.

1° Défrichement. Examen de cette question au point de vue de l'intérêt général et de l'intérêt particulier de la propriété boisée.

2o Recherche des faits de nature à établir la nécessité d'une protection plus efficace des produits forestiers contre l'envahissement des marchés par les bois étrangers.

30 Examen des tarifs et droits de navigation qui grèvent le transport des bois sur les canaux et rivières navigables des divers bassins de la France, et comparaison de ces tarifs avec ceux des mêmes droits payés par les houilles et autres matières encombrantes.

40 Exposé des faits de nature à démontrer la surcharge d'impôts qui pèse sur la propriété, et la nécessité de reviser les matières cadastrales pour ramener le revenu imposable des bois aux proportions du revenu imposable des terres.

SYLVICULTURE.

Des semis et plantations et du choix des essences. Recherches sur les divers modes les plus profitab'es et les plus économiques de plantation et de repeuplement et sur les essences forestières préférables par leur utilité, dans les diverses conditions de sol, declimat et d'exposition.

SCIENCES APPLIQUÉES A LA SYLVICULTURE.

10 Flore forestière. Réunion et détermination des types botaniques d'une flore forestiere de la France.

2° Statistique forestière. Recherches sur la production forestière en France, et préparation des éléments nécessaires à l'établissement d'une statistique forestière générale.

La commission engage de nouveau MM. les correspondants des conférences qui auraient des mémoires à présenter sur ces questions ou de simples faits et renseignements à communiquer, à vouloir bien les adresser à monsieur le secrétaire-archiviste, au bureau des Annales forestières.

PHYSIOLOGIE VG TALE,

Sur le desséchement des arbres par le soleil couchant.

Les chaleurs extraordinaires de cet été donnent un mérite d'à-propos aux observations et aux conseils suivants que nous extrayons d'un article de M. Rob. Moreau sur le desséchement des arbres par le soleil couchant. Les étés de 1841 et 1842 furent remarquables, dit l'auteur, par une chaleur très-vive, accompagnée d'une sécheresse extrême.

Toute la partie de l'écorce du tronc de beaucoup d'arbres exposés à l'ouest, et non abritée par les murailles ou par l'ombre d'arbres voisins, se dessécha, se gerça ensuite, se détacha et laissa à découvert le bois qu'elle enveloppait; celui-ci, déjà altéré et exposé à l'action des météores, se putréfia à la longue.

Le travail de la végétation la plus vigoureuse n'a pas encore pu détacher, sur quelques-uns de ces arbres, toute la partie sphacélée, et l'écorce nouvelle n'a pas encore recouvert les parties qui en avaient été dépouillées sur quelques autres.

Il semblerait qu'on doit rapporter cette sorte de brûlure à l'action du soleil; mais si l'on considère que la chaleur est bien plus forte lorsque le soleil sort du méridien qu'à toute autre heure du jour, on est étonné de voir que ce soit la partie du tronc dirigée vers l'onest qui soit altérée; ne semblerait-il pas en effet que celle qui se présente au sud devrait l'être de préférence? On est donc forcé de chercher une autre cause de cette altération.

C'est dans la découverte de cette cause que se trouvent les rapports de l'hygrométrie avec l'agriculture, ainsi qu'avec la plantation des arbres et avec leur conservation. De Saussure nous l'indique dans son Essai sur l'hygrométrie : « On serait tenté de croire, dit ce physicien, que l'heure la plus chaude de la journée doit être aussi la plus sèche; cependant cela n'est point ainsi. Si le temps est pendant tout le jour parfaitement uniforme, c'est-à-dire toujours clair, ou toujours également couvert, ou toujours calme, ou avec un vent régulier et également soutenu, l'hygromètre va au sec à mesure que l'atmosphère se réchauffe par l'action du soleil, et il continue d'aller au sec lors même que la chaleur de l'air commence

à diminuer; la sécheresse n'atteint son plus haut terme que deux heures ou deux heures et demie après que la chaleur a passé le sien. Le moment le plus chaud de la journée étant donc communément, dans nos climats, entre une heure et demie ou deux heures de l'après-midi, le moment de la grande sécheresse est, en été, vers quatre heures; en hiver, les termes se rapprochent un peu davantage; cependant le même phénomène est toujours très-sensible; le moment le plus sec est vers les trois heures et mème quelquefois plus tard. » ( Essai sur l'hygrométrie, Essais IVe et Vle des heures du jour, etc., H. B. de Saussure, p. 313.)

Il est facile de voir quel avantage on peut tirer de la connaissance de ces observations pour la plantation des arbres. En effet, tous ceux d'agrément qui seraient altérés par la sécheresse ne seront point plantés isolément sur les bords des grands chemins, par exemple, dans les cours ou autour des grands édifices; ils devront être placés de manière que leur tronc ne soit pas exposé à l'ouest, ou du moins de sorte que, dans cette exposition, ces trones soient abrités par l'ombre d'autres arbres inaltérables.

Ce mode de plantation aurait d'ailleurs l'avantage de présenter des variétés de feuillage qui rompraient la monotonie des formes et des couleurs.

L'usage de planter quelques arbres d'agrément dans nos promenades publiques, au centre d'une haie de charmille, ou de toute autre espèce d'arbrisseau en buisson, n'aurait-il pas été introduit d'après la connaissance qu'on aurait eue de l'altération de ces arbres par la sécheresse et pour les en préserver?

On pourrait abriter dans les jardins, du côté de l'ouest, le tronc des arbres fruitiers avec des paillassons mobiles fixés à des pieux; on les préserverait ainsi de la chaleur et de la sécheresse. On enlèverait ces paillassons lorsqu'ils seraient inutiles.

On sait que les couches concentriques des troncs des arbres deviennent plus ou moins excentriques dans quelques circonstances, et qu'on a attribué leur excentricité tantôt à la présence de branches ou de racines du côté où la déviation des couches se pouvait remarquer, tantôt à d'autres influences. On pourra désormais assurer que l'excentricité de ces couches vers l'est doit être rapportée dans quelques arbres et dans quelques circonstances à la dessiccation des troncs du côté de l'ouest.

ROB. MOREAU.

000

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

SOMMAIRE. Revue administrative. Examens pour le passage du grade de préposé à celui d'agent. Commission mixte des bois résineux.

Revue scientifique. Académie des Sciences. Emplois de longuerines en bois sur les chenins de fer pour prévenir les accidents.

Revue industrielle. Pose de nouvelles traverses sur le chemin de fer du Nord. Anomalie dans le mouvement du prix des bois.— Plants d'essences forestières et graines de pin Laricio.

Correspondance et Faits divers. Nomination à la chambre de M. Béhic. d'un garde.

Revue administrative.

Dévouement

Examens pour le passage du grade de préposé à celui d'agent. Les examens préparatoires pour le passage du grade de brigadier à celui de garde général adjoint, ont été ouverts cette semaine dans presque toutes les conservations. Si les renseignements qui nous parviennent sont exacts, près de quatre-vingts candidats ont dû se présenter à ces examens où plusieurs ont fait preuve d'instruction et de capacité. Ceux-mêmes qui n'ont pas atteint complétement le but s'en sont approchés d'assez près pour qu'ils aient l'espoir de compter sur le succès à une seconde épreuve à laquelle ils auront plus de temps pour se préparer.

Les candidats qui ont justifié des connaissances suffisantes seront admis à l'examen définitif dont l'époque ne saurait être très-reculée.

Comme ces examens ont lieu pour la première fois et que l'on n'a pu se faire encore une idée exacte du degré d'instruction qu'ils exigent et des difficultés qu'ils peuvent présenter, l'institution d'une épreuve preparatoire est motivée par la pensée toute paternelle d'épargner à ceux qui ne seraient pas encore suffisamment préparés les frais d'un déplacement long et coûteux.

Du reste, les résultats satisfaisants de ce premier examen préparatoire répondent aux craintes qu'on avait pu concevoir que ces épreuves ne fussent au-dessus de la portée de la plupart des brigadiers et démontrent que cette nouvelle voie, ouverte aux préposés pour parvenir aux fonctions d'agents, concurremment avec les élèves de l'école, contribuera d'une manière utile au recrutement de l'administration, qui y trouvera à la fois le moyen de récompenser des services rendus et d'augmenter le nombre des fonctionnaires instruits et expérimentés.

Les préposés ne pouvant être admis à ces épreuves avant l'âge de 24 ans, il est à croire que l'administration a aussi imposé aux surnuméraires une limite d'âge et de services au-dessons de laquelle ils ne pourront s'y présenter.

Commission mixte des bois résineux. En parlant, dans notre dernière chronique, de la commission mixte des bois résineux, instituée pour comparer les qualités respectives des bois indigènes et des bois étrangers, il nous est échappé quelques inexactitudes que M. Dequet,

président de cette commission, a bien voulu nous signaler. Nous profiterons des renseignements qu'il nous a donnés à ce sujet pour rectifier et compléter notre premier article.

C'est à Carcassonne que la commission a procédé à ses recherches et à ses expériences sous la présidence de M. Dequet, conservateur de la 27 conservation. Elle était composée avec lui de MM. Jouvin, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées de l'Aude; Dumonteil, ingénieur de 1re classe de la marine à Toulon; Désert, chef d'escadron d'artillerie, directeur de la fonderie royale de Toulouse; Lacroix, commandant du génie à Narbonne, et Dutems, inspecteur des forêts à Foix.

Depuis longtemps M. le conservateur en signalant l'importation des bois étrangers sur Narbonne, Toulouse et Limoux, avait insisté pour la création de cette commission, dont les recherches devaient avoir pour résultat d'appeler l'attention sur les qualités de nos bois indigènes et de faire justice des préjugés répandus à leur égard dans le commerce, par des gens intéressés à les propager.

La commission, après un mois d'examen, s'est trouvée en mesure d'adresser son rapport le 21 juillet, et s'est séparée pour se réunir au premier ordre.

Espérons que son travail ne sera pas perdu, et que, par une exception malheureusement trop rare, il évitera le sort commun à celui de tant de commissions, créées avec éclat pour satisfaire l'opinion du moment, et dont les rapports les plus intéressants comme les plus minces ont été s'enterrer ensemble, à tout jamais, dans le gouffre des cartons, sans laisser aucune trace, sans produire aucun résultat appréciable.

Revue scientifique.

Académie des Sciences. Emplois de longuerines en bois sur les chemins de fer. Les accidents survenus sur les chemins de fer ont donné lieu à de vives discussions dans le sein de l'Académie des Sciences, et l'ont inondée d'une pluie de projets destinés à les prévenir, du moins dans la pensée des auteurs de ces projets. Nous n'avons ni à les discuter, ni à en rendre compte. Il en est un cependant que nous devons mentionner, parce que son application aurait pour résultat d'augmenter, dans une notable proportion, l'emploi des bois dans la construction des chemins de fer. Voici comment M. Benjamin Delessert en donne l'analyse dans une note présentée par lui à l'Académie, dans la séance du 27 juillet dernier.

« Le dernier accident qui a eu lieu sur le chemin de fer du Nord a dû naturellement appeler l'attention du public sur les moyens d'en prévenir de semblables; plusieurs de nos honorables confrères vous ont présenté à ce sujet des idées ingénieuses, qui méritent bien d'être méditées et qui doivent conduire à quelque résultat satisfaisant.

[ocr errors]

Aujourd'hui j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, de la part de M. Billoin, négociant, rue Saint-Lazare, no 94, un procédé inventé par M. Classen, qui a pour but d'empêcher les accidents provenant du déraillement et de la rupture des roues et des essieux, et qui permet au train de continuer sa route sans accident.

» Ce moyen est d'une simplicité extrême; il peut s'appliquer facilement à tous les chemins de fer, et il offre des avantages évidents.

« PreviousContinue »