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des girondins, il se montra beaucoup plus exalté à la législature qu'à la convention, et ce fut lui qui le 9 février 1792 fit décréter le séquestre des biens des émigrés. Il se distingua aussi parmi les dénonciateurs du prétendu comité autrichien, vota la déclaration de guerre contre l'Autriche, et devint ensuite membre du comité de constitution. Réélu à la convention nationale, il y prononça un discours sur la nécessité de renvoyer le jugement du roi aux assemblées primaires, et n'en vota pas moins quelque temps après la mort de ce prince. Au commencement de 1793 il s'opposa vivement au parti de la montagne: il eut même alors le courage de demander le châtiment des septembriseurs. Porte à la présidence le 26 mars, il fut presque aussitôt nommé membre du comité de défense générale et de salut public. C'est à cette époque que les sections de Paris l'enveloppèrent dans leurs accusations contre le parti de la gironde, et provoquérent sa mise en accusation. On le vit néanmoins dans la séance orageuse du 19 avril, demander la convocation des assemblées primaires, s'opposer le 7 mai à la latitude des pouvoirs des représentans en mission, et ayant dit « qu'on voulait òter au » peuple ses droits, pour en investir » quelques individus,» il fut traité de conspirateur par Marat. Enveloppé enfin dans la chute de son parti au 31 mai, il fut arrêté le 2 juin et condamné à mort le 31 octobre suivant.

GENTY (Louis), membre de l'assemblée législative.

Devenu procureur syndic du district d'Orléans depuis la révolution, il fut élu en septembre 1791, député du département du Loiret à la législature, où il se montra très modéré, et combattit même avec courage le parti de la Gironde et celui des jacobins. On le vit en effet s'opposer successivement en 1792 aux décrets proposés contre les frères de Louis XVI, à la déclaration de

guerre qu'on voulait faire à l'empereur, et à la mise en accusation du juge de paix la Rivière. Il s'éleva aussi contre les crimes imputés à Jourdan Coupe-tête dont il sollicita la punition, et fut rappelé à l'ordre pour avoir improuvé hautement un discours incendiaire de Guadet en faveur de ce misérable. Il se prononça également le 13 uillet contre Pétion, qu'il accusa d'être l'auteur des événemens du

T. I.

20 juin 1792, et garda le plus profond silence après la fatale journée du 10 aout. Il n'a reparu dans aucune de nos assemblées législatives depuis cette époque.

GEOFFROY (Antoine), député aux états généraux, etc.

Il était avocat au moment de la révolution. Il fut élu en 1789 député du tiers état de la ville de Charolle aux états généraux, où il fut chargé de présenter à l'assemblée nationale un mémoire pour demander que le prince de Condé fût dépouillé de la possession du Clermontois. Devenu depuis le 18 brumaire sous préfet de Charolle, il en exerça les fonctions jusqu'à la restauration de 1814, et fut alors remplacé par M. Bruys-d'Ouilly.

GEOFFROY (Antoine-Louis), rédacteur du feuilleton du Journal des Débats, etc., né en 1725.

Littérateur presqu'à sa sortie du collége, il fut tour à tour professeur de rhétorique au collége des Quatre Nations, et collaborateur de l'abbé Royou dans la rédaction de l'Année Littéraire, dont Fréron fils venait d'hériter de son père. C'est dans ce journal, consacré entièrement à la défense du clergé et de la religion, que Geoffroy fit ses premières armes dans le genre polémique, et qu'il préluda par des articles contre Voltaire et le philosophisme moderne aux attaques qu'il dirigea sans cesse dedepuis contre ce patriarche de la littérarature française et contreses sectateurs. Demeuré obscur pendant les années les plus orageuses de la révolution, il essaya vainement, après le 18 brumaire, de ressusciter l'Année Littéraire : cette entreprise n'eut point de succès, et il se livra bientôt exclusivement à la rédaction du feuilleton du Journal des Débats ou de l'Empire. Des talens, une critique saine et raisonnée, des connaissances littéraires fort étendues distinguerent d'abord le nouvel aristarque, et donnèrent à ses arrêts une autorité que le public confirmait presque toujours; mais s'il faut en croire les journaux du temps, entraîné peu à peu par une cupidité qui ne connut point de bornes, il n'eut bientôt plus autant d'équité, et ses jugemens furent souvent marqués au coin de la partialité la plus révoltante : la faveur fut, dit-on, pour celui qui donna le plus. Auteurs, acteurs, danseurs, etc., tout passa suc. cessivement sous la férule de cet hyper

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critique. Les réputations les mieux établies, les talens les plus distingués furent impitoyablement méconnus ou déchirés; la médiocrité généreuse fut préconisée et portée aux nues, et le mélodrame même eut sa part de l'encens vénal prodigué par le reconnaissant auteur des feuilletons. Devenu bientôt l'objet d'une foule de plaisanteries et de caricatures très plaisantes, Geoffroy perdit tout à coup l'ascendant qu'il avait mérité à si juste titre, et l'on put juger de l'importance des cadeaux qu'il avait reçus, par le plus ou moins de faveur qu'il accordait à l'auteur ou à l'acteur. Nous ne devons pas oublier non plus l'adresse avec laquelle il fesait entrer l'éloge de Bonaparte dans ses articles Spectacles; mais comme cette erreur fut partagée par tous les auteurs de son temps, il serait injuste de lui en faire un crime. D'ailleurs, il lui eût été peut-être plus difficile qu'à tout autre de résister à l'appât qui conduisait la plume de ces messieurs. Il mourut à Paris au mois d'août 1810, à l'âge de quatre-vingtcinq ans. On lui doit comme littérateur une Traduction des Idilles de Théocrite, un Nouveau commentaire des Eupres de Racine, et d'autres ouvrages peu connus.

GEOFFROY (jeune), député à la convention nationale, etc.

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Il embrassa le parti de la révolution, remplit d'abord diverses fonctions publiques secondaires, et fut élu en septembre 1792 député du département de Seine et Marne à la convention nationale, il vota la détention de Louis XVI et sa déportation à la paix. Après la session il devint messager d'état du conseil des anciens, et exerçait encore les mêmes fonctions près du tribunat au moment de la suppression de cette autorité.

GEORGES, député aux états généraux, etc.

Il fut nommé en 1789 maire de Varennes et député suppléant du tiers état du bailliage de Verdun et Clermont aux états généraux. Il remplaça M. Dupré à l'assemblée nationale, et ce fut lui qui présenta à la barre les habitans de Varennes qui avaient le plus contribué à l'arrestation du roi au mois de juin 1791, et qui sollicita des récompenses en leur faveur. Son fils commandant de la garde nationale de cette ville ayant été désigné pour une gratification de 6000 francs, comme étant un de ceux qui avaient

montré le plus de zèle dans cette occa→ sion, renonça à cette somme. Le père et le fils ont disparu de la scène politique depuis cette époque.

GEORGES CADOUDAL, chef des armées royalistes de Bretagne.

Fils d'un meunier de Breke, village à deux lieues d'Auray, il avait à peine fini ses études à Vannes, lorsque la révolution éclata. Il n'y prit d'abord aucune part, servit lors de l'insurrection de la Bretagne comme simple cavalier, vint ensuite avec quelques Bretons se réunir aux Vendéens à Laval après leur passage de la Loire, et fut nommé officier au siége de Granville. Après les déroutes du Mans et de Savenay, il se sauva dans son pays natal; mais ne pouvant y vivre à l'abri des recherches de l'autorité publique, il enrôla des paysans et des matelots oisifs, et se mit à leur tète. Des troupes furent dirigées contre lui: il fut surpris par une colonne républicaine et conduit dans les prisons de Brest avec son père. Après une détention assez longue, il se sauva déguisé en matelot, et prit alors le commandement de son canton. Il commanda aussi en 1796 la division du Morbihan, et fut un des chefs qui en 1799 rassembla le plus de forces autour de lui. Il occupa de nouveau à cette époque la Basse Bretagne, et se trouvait le seul général en chef qui ne fût pas gentilhomme. Il refusa long-temps la paix of ferte par les consuls; mais à la suite de plusieurs affaires qui furent assez sanglantes, et voyant d'ailleurs les principaux chefs se soumettre aux lois de la république, il songea à conclure la paix pendant qu'il en était encore temps. Après la pacification consulaire, il vínt à Paris, où du service lui fut offert dans l'armée républicaine; mais il partit brusquement pour Londres, où il fut parfaitement accueilli des princes français et du ministère britannique. On prétend que c'est de lui que vint l'idée de la machine infernale du 3 nivôse. Il passa même en France pour en ordonner l'exécution, retourna ensuite en Angleterre, et n'en revint une seconde fois que pour trouver la mort. Débarqué sur la falaise de Beville au mois d'août 1804 avec Pichegru et autres, il se tint caché dans la capitale jusqu'au mois de mars, époque à laquelle la police, ayant obtenu des révélations de quelques uns des agens de la conjuration, le fit rechercher avec une activité extraor

dinaire. Arrêté près du Luxembourg par des agens de police, il en renversa deux à ses pieds de deux coups de pistolets et, sautant à bas de son cabriolet, il voulut s'échapper; mais la populace s'étant réunie autour de lui, il fut arrêté par les efforts d'un boucher, conduit à la préfecture et ensuite au Temple. Traduit au tribunal criminel avec un grand nombre de complices, il fut condamné à mort le 11 mai 1804, et exécuté le 24 juin suivant: il était alors âgé de trente-cinq ans. Il montra dans toute la procédure beaucoup de sang froid, s'abstint constamment de compromettre ses partisans par ses réponses,et fit hautement profession de dévouement à la cause de la maison de Bourbon. - Son père, Joseph CADOUDAL, a été anobli par lettres patentes du roi du 12 octobre 1814, en récompense des services de son fils.Son frère, nommé aussi Joseph CADOUDAL, autrefois matelot, a pour les mémes motifs été nommé colonel de la légion départementale du Morbihan.

GÉRARD, député aux états géné raux, connu sous le nom du père Gérard.

ne veut pas

» l'assemblée nationale » avancer sur la constitution, elle ne » soit pas payée passé cette année. » Il retourna dans sa province après la ses→ sion, et reprit la culture de ses champs, sa première simplicité. Collotd'Herbois fit paraître en 1791 un almanach populaire sous le nom du Père Gérard,qui eut alors beaucoup de succès.

avec

GERARD (le comte ), lieutenant général, grand cordon de la légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis pair, etc., né dans le département de la Meuse.

Parvenu rapidement par son courage et ses talens militaires aux grades supérieurs dans les premières campagnes de la révolution, il avait d'abord été aide de camp du général Bernadotte pendant plusieurs années, et était déjà général de brigade lors de la campagne de 1809. Il fut cité au combat d'Urfar en avant du pont de Lintz et dans toutes les affaires où il se trouva, et la campagne de Russie lui donna l'occasion de se faire remarquer de nouveau. Le combat de Valontina, où le général Gudin fut tué, lui valut legrade de général de division, et à la bataille de la Moskowa il montra qu'il était digne de cet avancement Ilse signala aussi plusieurs fois dans la retraite, et notamment à la défense du pont de Francfort sur l'Oder, où il marcha contre deux mille hommes de cavalerie russe qui lui avaient coupé la route de Berlin, les culbuta, brûla le pont, et se réunit ensuite au vice roi. Le 23 août suivant fut encore un jour de gloire pour lui. Attaqué par les Prussiens à Médereau, il les repoussa avec perte, et ne contribua pas moins au commencement de 1814 aux succès de l'armée française à Brienne, à Nogent, à Nangis et à Montereau.C'est à la réputation qu'il s'était acquise dans cette mémorable campagne, qu'il dut le commandement des troupes qui étaient à Hambourg et qu'il ramena en France après leur avoir fait connaître les événemens qui s'y étaient passés.Récompensé de ses services par la croix de Saint-Louis et le grand cordon de la légion d'honneur qu'ilobfint du roi en 1814, il parut au retour de Bonaparte avoir oublié ces faveurs signalées. Nommé pair le 2 juin 1815, et chargé du commandement du 4° corps sous les ordres du maréchal Grouchy,'il concourut à la prise de Namur, ne se trouva pas à l'affaire du Mont SaintJean, resta sans activité depuis cette

Il était laboureur à Montgermont au moment de la convocation des états généraux et fut élu député du tiers état de la sénéchaussée de Rennes, où il se fit remarquer par sa simplicité, son bon sens et sa franchise bretonne. Voici comment il s'exprimait dans une lettre à ses commettans au sujet des opérations de l'assemblée nationale: « Que puis-je » faire au milieu d'une foule d'avocats » et de petits praticiens qui croient » tout savoir? qui se regardent comme » membres du haut tiers, quoique la » majeure partie d'entre eux ne possède pas un pouce de terre sous le soleil, » et qui ne peuvent que gagner à la sub» version totale de la France? » Il conserva toujours son costume de paysan, et un de ses collègues lui ayant demandé : « Eh bien, père Gérard, que » pensez-vous de tout ceci? Je pense, » répondit-il, qu'il y a beaucoup de » coquins parmi nous » Il demanda le 12 décembre 1789 la suppression des droits de bétail dans la Bretagne, vota le 1er mars 1790 la suppression de toutes les bannalités, et sollicita ensuite l'augmentation du traitement des curés de campagne. Le 22 juin il fit décréter que tous les membres absens ou qui s'absenteraient seraient privés de leur traitement, et s'écria dans la séance du 7 novembre: << :: « Je demande que puisque

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époque, et quitta la France dans les premiers mois de 1816 pour se rendre en Suède.

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GÉRENTE (J.-F. - Olivier), conventionnel membre du conseil des anciens, baron, député à la chambre des représentans, etc.

Nommé en 1792 député de la Drôme à la convention, il y déclara ne pouvoir prononcer comme juge dans le procès de Louis XVI, et vota comme législateur la détention de ce prince. Ayant ensuite signé la protestation du 6 juin 1793, il fut un des soixante-treize députés décrétés d'arrestation comme partisans de la gironde, et réintégrés après la chute de Robespierre. Il demanda à cette époque que la convention décrétât en présence du peuple, qu'elle ferait justice du terrorisme, et qu'il fût institué une fête pour célébrer le 9 thermidor. Envoyé dans le Midi en 1795, il en fut rappelé au mois d'octobre, devint membre du conseil des anciens, et en sortit au mois de mai 1797.-Son fils nommé inspecteur des forêts à Avignon, emploi qu'il occupait encore en 1815, fut élu par le collége électoral du département de Vaucluse membre de la chambre des représentans, où il garda le silence, et retourna à ses fonctions forestières après la seconde chute de Napoléon. GERI (de), officier de la marine française.

Il émigra au commencement de la révolution, passa en Angleterre, et fit partie de la malheureuse expédition de Quiberon en 1795:11 se trouvait au fort Neuf lorsque M. de Sombreuil annonça au milieu de la bataille du 21 juillet que le général Hoche accordait une capitulation. Se jeter à la nage et se rendre à la fregade anglaise l'Arck, pour en faire cesser le feu en annonçant cette nouvelle, ne fut pour M. de Geri que l'affaire d'un instant. Il revint ensuite à son corps, et fut fusillé quelques jours après avec tous ses camarades d'infor

tune.

GERLE (dom A.-G.), chartreux, membre de l'assemblée constituante. Élu député suppléant du clergé de Riom aux états généraux, il y prit séance à la place de M. de la Bastide, et prêta le serment civique du Jeu de Paume. Il demanda le 12 décembre 1789, qu'il fut permis aux moines ennuyés de leur couvent, d'en sortir en attendant les

brefs de sécularisation qu'ils seraient
autorisés à solliciter; garda néanmoins
l'habit de son ordre jusqu'au décret qui
supprima les corporations religieuses,
fit la motion que la religion catholique
fût déclarée la religion dominante du
royaume, et retira le lendemain même
cette proposition. Mélange bizarre de
philosophisme et de superstition, il était
lié, même avant les troubles, avec la
prophetesse Catherine Théos, à qui l'on
fit jouer un rôle si ridicule pendant le
règne de la terreur. Il avait aussi voulu
le 13 juin 1790, entretenir l'assemblée
nationale des prédictions de Suzanne
Labrousse, qui fut depuis enfermée
Rome. Nommé électeur en 1792, il fut
traduit en 1794 au tribunal révolution-
Daire pour la prétendue conspiration
de Catherine Théos, qui se prétendait
mère de Dieu. Dom Gerle implora
alors la protection de Robespierre, et
lui écrivit plusieurs fois pour lui expli-
quer ses visions. Rendu à la liberté après
le
9 thermidor, il fut ensuite employé
dans les bureaux du ministère de l'inté-
rieur, d'où il est sorti depuis plusieurs

années.

GERMAIN (Auguste-Jean), comte de Montforton, chambellan, ministre plénipotentiaire, envoyé extraordinaire à Wurtzbourg, aide major général de la garde nationale de Paris, préfet, officier de la légion d'honneur, etc.

en

Né riche, il s'attacha à la fortune de Bonaparte dont il devint le chambellan, qui l'éleva à la dignité de comte le 19 décembre 1809 et signa ensuite le 24 février 1812 son contrat de mariage avec mademoiselle d'Houdetot. Nommé bientôt ministre plénipotentiaire de France et envoyé extraordinaire près le grand duc de Wurtzbourg, il célébra avec pompe le 15 août 1813, la fête de Napoléon. De retour France après l'évacuation de l'Allemagne par les armées françaises, il devint aide major général de la garde nationale de Paris, prêta encore le 16 janvier 1814 serment de fidélité à Bonaparte, accepta du roi peu de temps après la préfecture de Saône et Loire, et reçut de MONSIEUR, lors du voyage de Son Altesse Royale en Bourgogne, la croix d'officier de la légion d'honneur: il était encore à la fin de 1816 préfet du département de Seine et Marne.

GESLIN-DE-LA-VILLE-NEUVE

( R.-G.-P.-G.-L.), gentilhomme français, etc., né en 1752.

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Il était colonel de cavalerie à l'époque de la révolution. Il émigra en 1790, rentra en France en 1793, et fut arrêté dans la commune de Nonancourt, sous le nom de Lesage et muni de passeports du comte de Puisaye et de papiers qui le firent reconnaître comme un agent royaliste. Traduit presque aussitôt devant un conseil militaire à Paris, il fut condamné à mort, et subit son jugement avec beaucoup de fermeté en s'écriant: « Je meurs pour mon Dieu et pour mon >> roi ! » Il avait épousé une fille naturelle de Louis XV.

GESTAS (Charles-Simon-Henri de), maréchal de camp, etc.

Né à Douzen en 1751 d'une famille noble, il prit le parti des armes, devint colonel du régiment de la marine et obtint le grade de maréchal de camp à l'époque de la révolution. Il servit ensuite comme général de brigade, fixa son domicile à Bordeaux quand il eut abandonné la carrière militaire, et y fut condamné à mort le 27 décembre 1793, pour avoir correspondu avec sa » belle-sœur, son épouse et plusieurs » autres émigrés. »

GIBERGUES ( Pierre ), député à la

convention nationale.

Il était prêtre à Saint-Florent, département du Puy de Dôme, à l'époque

de la révolution dont il embrassa la cause avec chaleur, fut élu en septembre 1791, député de ce département à l'assemblée législative, et passa ensuite à la convention nationale où il vota la mort de Louis XVI. Il dénonça en 1795 son collègue Maure avoir applaudi à l'insurrection jacobine du 1er prairial, devint membre du conseil des anciens et en sortit en mai 1797.

pour

GIBON, chef de chouans.

Après avoir été d'abord chef de canton dans la division du Chandellier de Pierre Ville, il donna des preuves d'un courage et d'une audace extraordinaire, et ne voulut jamais se soumettre. Arrêté enfin sur les confins de l'Eure et du Calvados, il parvint à s'évader des prisons de Lisieux et se retira à Caen. Il y fut arrêté de nouveau au mois de juin 1798, traduit immédiatement à une commission militaire, condamné à mort et fusillé.

GILBERT (François-Henri), membre de l'institut de France etc.

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Né à Châtellerault le 18 mars 1757, il y fit des études qu'il vint ensuite ache

ver à Paris. Il devint vétérinaire après avoir lu l'éloge du cheval par Buffon. Sans fortune et presque sans moyens d'existence, il se présenta à l'audience de M. Necker, qui frappé de l'air assuré du jeune homme, lui donna une place gratuite à l'école d'Alfort. Trois ans après, il en fut nommé professeur, se fit alors connaître par divers Mémoires, et fut envoyé en Angleterre pour y étudier la manière de conduire les merinos. Après la paix avec l'Espagne, il fut chargé d'aller dans ce royaume pour acheter quelques milliers de ces moutons précieux; mais il ne trouva à son arrivée à Madrid que 30,000 fr., au lieu des millions qui étaient nécessaires pour cette opération : le chagrin qu'il éprouva et les fatigues des voyages qu'il fut obligé de faire dans les montagnes de Léon, abrégèrent ses jours, et il mourut à Segnoriolano près de Saint-Ildephonse le 5 septembre 1800. On lui doit plusieurs ouvrages estimés. GILBERT-DES-MOLIÈRES, membre du conseil des cinq cents.

Il était avocat avant la révolution dont il embrassa la cause avec modération, et fut élu en 1795 député du département de la Seine au couseil des cinq cents. Il fit en 1796 comme membre de la commission des finances, plusieurs rapports contre le directoire et contre les dilapidations qu'il autorisait dans les deniers publics. Gilbert s'étant ensuite prononcé en faveur du corps législatif dans la lutte qui s'établit à cette époque entre la majorité des conseils et celle dn directoire, fut compris dans la proscription du 18 fructidor an 5, et réussit d'abord à se soustraire à la déportation; mais ayant ensuite été arrété à Villers près de Paris, il fut conduit à Cayenne en 1798, et y mourut en juin 1799 à l'âge de cinquante deux

ans.

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