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chargé de diverses missions et commandemens. Ayant adhéré en 1814 aux actes du sénat contre Napoléon, il fut successivement nommé par le roi inspecteur général d'infanterie de la re division militaire, grand officier de la légion d'honneur, commandeur de l'ordre royal de Saint-Louis, et gouverneur de l'école militaire de La Flèche. On le Comptait encore en 1816 au nombre des lieutenans généraux, en activité.

DUPONT-DE-LÉTANG (le comte), lieutenant génér, grand cordon de la légion d'honneur, commandeur de Pordre Saint-Louis, ministre de la guerre, pair de France, etc., frère du précédent.

Il embrassa jeune le parti des armes, alla chercher du service à la cour de La Haie, et fat employé dans les troupes bataves qui, aidées de quelques corps prussiens, comprimèrent en Hollan le l'insurrection du parti républicain. Employé en 1792 à l'armée de Theobald Dillon, il fut blessé à la tète lors de la déroute de Tournai, en voulant rallier les fuyards, et culbuté dans un fossé. Carnot lui ayant reconnu des talens pour la partie administrative, l'employa sous lui au comité de salut public et au directoire, etle fit chef du bureau topographique, puis général de division le 2 mai 1797. Au 18 brumaire, ilembrassa avec ardeur le parti de Bonaparte qu'il aida de tous ses moyens, fut ensuite envoyé à Turin en qualité de ministre plénipotentiaire du gouvernement français, passa de là à la droite de l'armée d'Italie, entra en Toscane en octobre, chassa l'ennemi jusqu'à quelques lieues de Florence, dont il s'empara le 15 octobre et y organisa un gouvernement provisoire. Devenu grand offiçie" de la légion, puis employé à la fin de 1805 en Allemagne, il eut une grande part aux succès de la grande armée, et manda même une division à la bataille d'Austerlitz. Les campagnes de 1806 et 1807 contribuerent encore puissamment à sa gloire, et le firent avec raison regarder comme un des meilleurs généraux d'infanterie.Chargé en 1808 du commandement d'un corps d'armée en Espagne, il eut d'abord des succès le 7 juin devant Cordoue dont il s'était emparé; mais bientôt il cessa d'ètre aussi heureux qu'il l'avait été jusqu'alors. Attaqué et cerné par des forces bien supérieures aux siennes, et sans espoir de secours il fut contraint de capituler avec ses

T. II.

com.

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troupes le 19 juillet. Bonaparte furieux le traita, ainsi que le général Marescot qui l'avait secondé et qui avait signé la capitulation, avec une rigueur excessive. Ne pouvant les faire fusiller, il les fit détenir en prison jusqu'a sa chute en 1814. Le genéral Dupont fut aussitôt appelé provisoirement au ministère de la guerre, etensuite confirmé dans cette place par le roi qui le nomma le 4 juiu membre de la chambre des pairs. Il ceda le 3 décembre le portefeuille au maréchal Soult, et fut nommé gouverneur de la 22 division militaire, puis commandeur de l'ordre royal et militaire deSaintLouis. Au mois de juillet 1815, le roi l'honora de la présidence du collège électoral de la Charente, qui l'élut son député au corps législatif en août suivant. Il est aussi ministre d'état et membre du conseil privé.

DUPONT-DE-NEMOURS ( P.-S.), député aux états généraux, conseiller d'état, légionnaire, membre de l'institut de France, etc.

Il naquit à Nemours dont il a pris le nom, fit d'excellentes études, s'adonna particulièrement à l'économie politique, et passait pour être très versé dans cette science, lorsqu'il fut élu en 1789 député du tiers état de son bailliage aux états généraux. Attaché à la secte des économistes, il en professa le rincipes dans l'assemblée nationale, fit décréter la liberté absolue du commerce des grains, fit partie de différens comités an nom desquels il présenta plusieurs rapports d'intérêt public, prononça le 24 octobre un discours fort adroit pour prouver que les biens du clergé appartenaient à la nation, se prononça ensuite pour la suppression des ordres religieux, et fit aussi décréter l'établissement d'une banque nationale. Au mois de septembre 1790, il s'éleva vivement contre la création du papier monnaie, et faillit d'ètre victime de son zėle. Environné par la populace que les meneurs avaient appostée, il allait être noyé, quand la garde nationale accourut et l'arracha des mains des assassins. Dans la discussion sur les colonies, il défendit les droits des gens de couleur, demanda qu'on ne reconnut que deux états, la liberté et l'esclavage, et ajouta que si la scission des colonies » devait être le résultat de cet ordre de >> choses, il valait mieux les perdre que de »sacrifier les principes, » Après la session, il présenta unë adresse contre les

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événemens du 20 juin 1792, resta dans l'obscurité pendant le gouvernement conventionnel, fut élu en 1795 député au conseil des anciens par le département du Loiret, et publia alors un aperçu très lumineux sur la situation financière de la France, dans lequel il dévoila les abus qui ruinaient les trésors de l'état. Il parla aussi en 1796 en faveur des parens d'émigrés, et ne contribua pas peu à faire rejeter la loi qu'on proposait pour achever de les dépouiller. Bientôt après il prononça un discours véhément contre le rétablissement de la loterie. « On vous fait, s'é» cria-t-il, mendier à la face de l'Eu» rope des moyens d'opprimer les Fran»çais ! Et pourquoi? parce que l'on » veut créer des emplois lucratifs pour > enrichir ses créatures. » Lors de la catastrophe du 18 fructidor an 5 il fat d'abord compris dans la liste de proscription de cette journée, puis en fut effacé sur la vive réclamation d'un de ses collègues : il donna cependant sa démission et se retira à New Yorck, où il forma un établissement de commerce. Rentré en France après la révolution du 18 brumaire, il fut nommé membre de la chambre du commerce de Paris, devint secrétaire du gouvernement provisoire après la chute de Bonaparte en 1814, conseiller d'état le 29 juin, et enfin chevalier de la légion d'honneur le 13 septembre suivant. L'apparition de Bonaparte en 1815 le détermina de nouveau à se rendre aux Etats Unis, et il s'y trouvait encore en 1816 au moment où nous écrivions cet article.

DUPORT (Adrien), conseiller au parlement de Paris et député de la noblesse de cette ville aux états généraux. Il était déjà connu par son opposition à la cour avant la révolution, con-tribua puissamment à la faire éclore, et se montra depuis un de ses plus fougueux partisans. Lié avec le duc d'Or léans et les principaux meneurs de cette époque, il figura dans presque tous les événemens qui signalerent les premières années de nos troubles politiques, fut un des régulateurs du côté gauche de l'assemblée nationale, fit rendre une foule de lois toutes plus favorables les unes que les autres au parti populaire, et fut aussi l'auteur de l'institution salutaire du juri en matière criminelle. Après avoir démoli pièce à pièce l'édifice de la monarchie, il voulut ensuite, mais trop tard, rendre au monarque

qu'il avait détrôné moralement, nne partie de son autorité: l'époque de la révision fut celle qu'il choisit pour atteindre ce but. Devenu bientôt suspect aux jacobins, il se tronva dès lors l'objet de leur surveillance particulière et de leurs dénonciations, fut néanmoins élu président du tribunal criminel de Paris jusqu'au 10 août 1792, se sauva alors à Melun où il aurait été massacré sans

Danton, qui lui avait, dit-on, des obligations et qui le sauva; passa à l'étranger, revint en France avant le 18 fruc-2 tidor, fut chassé de nouveau à cette époque, et alla mourir à Appenzell au mois d'août 1798. Il avait beaucoup de talens, de pénétration et d'astuce, passait pour être l'orateur sinon le plus brillant au moins le plus profond de

l'assemblée constituante.

et

DUPORT-DU-TERTRE (MargueriteLouis-François), avocat, ministre de la justice sous Louis XVI, etc.

de

Il naquit à Paris le 6 mai 1754, Duport, homme de lettres et collaborateur de Fréron, fit ses études au collège de Louis le Grand, devint d'abord avocat et acquit une réputation de justice et de probité qu'on ne lui contesta jamais depuis. Des idées philosophiques le portérent à embrasser le parti de la révolution, dans lequel il se montra toujours modéré; et il fut successivement électeur en 1789, puis lieutenant de maire au moment de l'organisation de la première municipalité, et enfin substitut du procureur de la commune. M. de la Fayette le fit ensuite connaitre au roi Louis XVI, qui le nomma en 1790 ministre de la justice. Il essaya vainement de suivre la constitution qu'on venait d'établir, et quoique moins persécuté que les autres ministres, il fut cependant dénoncé plusieurs fois et forcé de céder enfin la place aux partisans de Brissot. Il se retira dans son modeste asile, fut enveloppé dans la proscription du 10 août 1792, puis envoyé à Orléans. Echappé par miracle au massacre des prisonniers à Versailles, il fut ensuite traduit au tribunal révolutionnaire, et condamné à mort le 28 novembre 1793, comme ayant gêné la liberté de la presse, quoiqu'il apportât à sa décharge le témoignage mème de Marat. En entendant lire son arrêt, il s'écria : « Les révo>>lutions tuent les hommes, la posté» rité les juge. »

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DUPORTAIL, ministre de la guerre sous Louis XVI.

de l'armée française décorés de la croix d'officier de la légion d'honneur.

DUPUGET (Edme-Jean-Antoine), maréchal de camp, associé de l'institut de France, né à Joinville en 1743.

Il entra d'abord dans l'arme de l'artillerie, où il se distingua bientôt par des connaissances peu communes, et parvint ensuite au grade de maréchal de camp. Choisi pour remplir dans les colonies les fonctions d'inspecteur général, il y passa les années 1784, 1785 1786, et occupa ses momens de loisir par des travaux importans sur la minéralogie. De retour en France, il publia plusieurs mémoires intéressans sur les sciences, enrichit le Museum de morceaux curieux sur l'histoire naturelle, devint associé de l'institut et membre de la société d'agriculture de Paris. Il mourut le 14 avril 1801.

Avant la révolution il était officier
au corps royal du génie, où il jouis-
sait d'une réputation méritée par ses
talens, lorsque la guerre d'Amérique
lui fournit l'occasion de se signaler. I
s'attacha à M. de la Fayette, contri-
bua beaucoup à ses succès, et revint
en France brigadier des armées du roi.
Il passa ensuite à Naples, où il resta
de temps; fut promu au grade de
maréchal de camp en 1788, puis porté
en septembre 1790 au ministère de la
guerre. Il acheva alors de révolutionner
l'armée en faisant admettre partout
dans les clubs les soldats des troupes
de ligne; ce qui ne l'empêcha pas
d'être dénoncé à l'assemblée par le parti
jacobin et d'ètre obligé de quitter le mi-
nistère le 3 décembre 1791. Sa retraite ne
le mit pas à l'abri des persécutions :
décrété d'accusation après le 10 août
1793, il se cacha dans Paris pendant
vingt-deux mois, quitta la France lors
de la loi qui frappait de mort les ci-
toyens qui recélaient des proscrits,
passa en Amérique, voulut revenir en
France après la révolution du 18 bru-
maire, et mourut pendant la traversée
en 1802.

DUPRAT (Jean), député à la con-
vention nationale.

Il était marchand à Avignon à l'é-
poque de la révolution dont il em-
brassa la cause, contribua aux malheurs
et à la réunion de son pays natal, de-
vint maire, puis fut élu en septembre
1792 député des Bouches du Rhône à
la convention nationale. Il vota la mort
de Louis XVI, se brouilla avec son
frère plus fougueux révolutionnaire que
lui, dévoila à la tribune sa vie privée.
pour se justifier de l'accusation de fé-
déralisme que ce frère avait dirigée con-
tre lui, partagea pourtant la chute du
parti de la gironde dans lequel Bar-
baroux l'avait entraîné fut accusé
d'avoir adressé à la ville d'Aix une let-
tre contre la montagne, enfin enve-
loppé dans le décret d'accusation du 3
octobre 1793, et traduit au tribunal
révolutionnaire qui le condamna_à
mort le 29 du même mois. Le
frère aîné dont il est question plus
haut, alla chercher uu asile à l'ar-
mée d'Italic, où il se fit employer
comme adjudant général chef d'état ma-
jor, et se trouvait encore compris en
1809 au nombre des officiers supérieurs

DUPUIS, aide de camp vendéen.

Issu d'une famille noble du Poitou, il entra d'abord comme sous lieutenant d'infanterie au régiment de Béarn,

se

montra opposé à la révolution, passa dans la Vendée et devint aide de camp dans l'armée royale. Surpris en 1793 par des hussards républicains dans la ville d'Argenton, il fut conduit au général Turreau qui, sachant que ce jeune homme était souvent à l'état major des Vendéens, employa tous les moyens possibles pour en tirer des renseignemens sur l'état des royalistes. Il alla même jusqu'à lui promettre la vie que des liaisons agréables devaient lui faire regretter, s'il voulait lui dévoiler ses secrets; mais il ne put rien obtenir, et le jeune Dupuis eut la tête tranchée à Saumur. Il mourut avec un grand courage.

DUPUIS (Charles - François), député à la convention nationale et au corps législatif, membre de l'institut, etc.

Il naquit à Trye-Château entre Gisors et Chaumont, le 26 octobre 1742. Il reçut de son père, qui était instituteur, les premiers élémens des mathématiques et de l'arpentage, fut ensuite protégé par le duc de Larochefoucault qui lui procura une bourse au college d'Harcourt, et fit en peu d'années les progrès les plus rapides. Nommé à vingt-quatre ans professeur de rhétorique au college de Lisieux, il employa ses instans de loisir à faire son cours de droit, et se fit recevoir avocat au parlement le 11 août 1770.

Les mathématiques, qui avaient été l'objet de ses premières études, devinrent pour lui le sujet d'une plus sérieuse application. Il suivit pendant plusieurs années le cours d'astronomie de Lalande avec lequel il se lia intimement. Cette amitié lui procura une espèce de célébrité qu'il aurait difficilement obtenue de l'enseignement scholastique. Il s'appliqua dès lors à l'étude de la science des astres, consigna ses observations dans un ouvrage intitulé: Mémoire sur l'origine des constellations et sur l'explication de la Fable par l'Astronomie, et fut bientôt place parmi les savans. Appellé à l'académie des inscriptions et belles lettres en 1788, il quitta sa chaire de rhétorique, et devint en 1791 un des quatre commissaires de l'instruction publique du département de Paris. Les orages révolutionnaires obligèrent bientot Dupuis à aller chercher un asile à Evreux, et il résidait encore dans cette ville lorsqu'il fut élu en septembre 1792 député dá département de Seine et Oise à la convention nationale. Il s'y fit remarquer par la modération de ses discours et de sa conduite, notamment dans le procès de l'infortuné Louis XVI, dont il vota la détention comme mesure de sûreté générale. « Je souhaite, ajouta-t-il, que l'opinion qui » obtiendra la majorité des suffrages » fasse le bonheur de tous mes con» citoyens; et elle le fera si elle peut » soutenir l'examen sévère de l'Eu» rope et de la postérité, qui juge»ront le roi et ses juges. » Dupuis ne dut qu'à l'opinion peu avantageuse que ses collègues avaient de ses lumières l'impunité d'un discours si hardi. Il passa en l'an 4 au conseil des cinq cents. Ses travaux dans les deux assemblées prouvent, comme on l'a pensé, que dans les affaires politiques il était placé hors de sa sphère. Porté trois fois sur la liste pour ètre directeur, il devint après le 18 brumaire membre du corps législatif qu'il présida depuis, et fut nommé par le tribunat et le corps législatif candidat au sénat où il ne fut point appelé. Dupuis avait publié en 1794 son grand ouvrage connu sous le nom d'Origine de tous les Cultes, ou la Religion universelle, et dont il a donné l'abrégé. Il mourut à Is sur Til le 29 septembre 1809.

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DUPUIS (J.-B.-C.-H. ).

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Il était homme de loi à l'époque de la révolution dont il embrassa la cause et fut d'abord juge de paix à Montbrison. Elu en 1791 député du département de Rhône et Loire à l'assemblée législative où il se fit peu remarquer, il fut nommé après le 10 août 1792 député de ce même département à la convention nationale, et vota la mort de Louis XVI. Envoyé ensuite en mission à Lyon pendant quelque temps, au moment où les Couthon et les Collot-d'Herbois exerçaient leurs fureurs sur cette malheureuse ville, il y fit peu de sensation auprès d'eux, disparut totalement de la scène politique après la session, et quitta la Frauce en 1816 en exécution de la loi sur l'amnistie, pour se réfugier à l'étranger.

DUPUY (Lonis), secrétaire de l'académie des inscriptions et belles lettres, né à Lagneux en Bugey, le 23 novembre 1709.

Il fit ses études à Lyon et vint à Paris en 1732, où le célèbre Fourmont lui apprit les langues anciennes et lui fit donner la rédaction du Journal des Savans, qu'il enrichit pendant trente années d'une foule d'extraits remplis d'érudition. Nommé ensuite bibliothécaire du prince de Soubise, il rendit le dépôt qui lui était confié un des plus riches de la capitale, et ne vit qu'avec douleur la nécessité de s'en séparer à raison du mauvais état des affaires du prince. Dupuy, outre le grec et l'hébreux, possédait encore assez de mathématiques pour se faire un nom dans cette science à cette époque; aussi disait-on de lui qu'il était la moyenne proportion» nelle entre l'académie des sciences et » celle des inscriptions. » Appelé en 1758 à la place de secrétaire de cette dernière dont il était membre depuis deux ans, il en remplit les fonctions avec un zèle et une assiduité rares, et mourut le 10 avril 1795, après sept ans de sou ffrances continuelles. On lui doit plusieurs ouvrages estimés.

«

DUQUESNOY (Adrien), membre de l'assemblée constituante, maire du 10° arrondissement de Paris, etc.

Il était avocat et syndic provincial de Lorraine et Barrois à l'époque de la révolution, fut élu député du tiers état du bailliage de Bar le Duc aux états généraux, embrassa hautement le système de régénération politique inventé par les meneurs, et c'est à lui

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Lebon. Courage, lui mandait-il, va » toujours ferme nous reviendrons, > Saint-Just et moi, et ça ira bien plus roide!... >> Envoyé ensuite à l'armée de la Moselle, il y marcha à la tête des colonnes républicaines, et y porta cette fougue de caractère qui lui fit commettre tant d'actes arbitraires. Rentré dans le sein de la convention après le 9 thermidor an 2, il continua de se montrer un des plus fermes appuis des jacobins, déclara que le patriotisme était opprimé dans toute la républi que, défendit les membres des anciens comités du gouvernement, justifia ses relations avec Robespierre, prit une part active à l'insurrection jacobine du fer prairial an 3, fut arrêté comme un des principaux chefs de cette révolte et condamné à mort le 16 juin 1795. Dès qu'il apprit son jugement, il dit avec sang froid « qu'il desirait que » son sang fut le dernier sang innocent » versé, et cria vive la république! Il se poignarda et mourut dans sa prison.

qu'on doit la division de la France en
départemens. En 1790, il accusa les
ministres d'avoir présenté la question
du droit de paix et de guerre d'une
manière insidieuse, et vota pour que
ce droit appartint aux pouvoirs légis-
latif et exécutif réunis. Il dénonca en-
suite comme anti civique une lettre de
l'évêque de Toulon, reprocha à Ma-
louet de toujours parler en faveur du
roi, et demanda le 23 décembre qu'on
exigeât de Louis XVI la sanction de la
constitution civile du clergé. Devenu
maire de Nanci après la session, il ne
tarda pas à être accusé lui-même de
royalisme, fut décrété d'arrestation le
5 décembre 1792, obtint depuis la place
de directeur de la poste aux lettres dans
la mème ville, et fut traduit au tribunal
révolutionnaire après le 9 thermidor,
et acquitté le 11 novembre suivant. Il
devint après le 18 brumaire an 8 un des
conseillers intimes de Lucien Bona-
parte, ministre de l'intérieur, passa
de là à la mairie du 10° arrondissement
municipal de Paris, établit une fabri-
que qui ne réussit pas, se trouva ruiné,
parce que Bonaparte voulut le punir par
là d'avoir favorisé le mariage de son
frère Lucien, et se noya de déses-
poir: on trouva son corps dans la Seine
du côté de Rouen, au mois de janvier
1808. C'était un homme de mérite.
DUQUESNOY (E. D. F. G.), dé-
puté à la législature et à la convention
nationale, né à Bouvigny-Boyeffles en
1748.

Il se fit d'abord moine, quitta son
couvent,
devint cultivateur, embrassa
la cause de la révolution avec une sorte
de fureur, et fut élu en septembre
1791 député du Pas de Calais à l'as-
semblée législative. Il s'y conduisit en
jacobin ardent, demanda après la jour-
née du 10 août 1792 qu'ou renfermât
jusqu'à la paix toutes les personnes
soupçonnées d'iucivisme, et fut ainsi
un des provocateurs de la loi des sus-
pects. Devenu membre de la conven-
tion natiouale, il vota la mort du roi
sans appel et sans sursis; força à coups
de baton son collègue Bollet d'en faire
autant, et fut envoyé à l'armée du
Nord après le 31 mai 1793. Il exécuta
sur son passage les mesures de terreur
qui étaient à l'ordre du jour, et sa
correspondance montée sur le ton des
formes acerbes, donna lieu depuis de
le présenter comme un être féroce, et
même comme l'excitateur de Joseph

DURAND (Jean-Jacques), maire de Montpellier.

Il embrassa la cause de la révolution avec modération, fut dénoncé le 9 juildu 31 mai, et défendu par Cambacérès let 1793 comme ennemi de la journée son ami. Il abandonna dès lors sa place de maire, fut encore attaqué en 1794 par Voulland, comme antagoniste de la montagne, et traduit au tribunal révolutionnaire de Paris, qui le condamna à mort le 12 janvier de la même année, « comme ayant participé aux manoeu»vres fédéralistes du Midi. »

DURAND, membre du conseil royal
de Châtillon, etc.

Il était curé de Bourgneuf à l'époque
de la révolution et refusa de prêter le
serment prescrit par l'assemblée natio-
nale. Il contribua au soulèvement des
paysans au mois de mars 1793, devint
membre du conseil civil de l'armée des
royalistes de la Vendée, et fut particu-
lièrement chargé de signer les assignats
créés au nom du roi Louis XVII, afin
qu'ils eussent cours dans les pays insur-
gés. Pris par les républicains dans une
affaire qui eut lieu le 3 janvier 1794,
il fut fusillé deux jours après.

DURAND-MAILLANE, député aux
états généraux, à la convention natio
nale et au corps législatif, né à Saint-
Remi.

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