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le 12 mars suivant, M. le comte Lynch habitué à faire des adresses, en fit une à Son Altesse Royale où les protestations de fidélité, d'amour et de dévouement n'étaient pas oubliées.Après l'invasion de

Bonaparte en 1815, il resta fidèle au roi, et suivit MADAME duchesse d'Angoulême en Angleterre : il rentra depuis le 8 juillet, et fut nommé pair de France le 17

août suivant.

M

MACAYE (le vicomte de), député seph-Alexandre ), duc de Tarente, ma

aux états généraux.

Il était ancien militaire et vivait retiré dans sa province, losqu'il fut élu en 1789 député de la noblesse du Labour aux états généraux, où à la suite d'un rapport sur les troubles de Nimes, il proposa en 1790 de mander à la barre les signataires de la délibération des soi-disant catholiques. Il suivit pendant quelque temps le parti révolutionnaire qu'il servit néanmoins d'une manière secondaire, changea ensuite de conduite politique, et signa les protestations des 12 et 15 septembre 1791 contre les opérations de l'assemblée nationale. Depuis cette époque, il a cessé de paraître dans les corps législatifs. MAC-CURTIN, député au conseil des cinq cents.

Il fut nommé en mars 1797 par le département de la Loire Inférieure membre du conseil des cinq cents où il se fit peu remarquer, et fut néanmoins un des membres condamnés à la déportation par suite de la journée du 18 fructidor.Lorsque la liste des députés à déporter fut remise au conseil réuni àl'Odéon, le secrétaire prononçait assez mal le nom de Mac-Curtin :- « Quel est celui» ci? nous ne le connoissons pas, dit» on, il n'a jamais parlé.-Bah ! s'écria > un membre de la députation, c'est » égal; il était de la réunion de Clichi: » il doit y passer comme les autres. » Il servit pendant sa proscription parmi les chouans sous le nom de Kinlis avec le grade de major général de la Haute Bretagne et du Bas Anjou, et fut rappelé par les consuls en 1800. Depuis il n'a plus reparu sur la scène politique.

MACDONALD (Etienne-Jacques-Jo

réchal de France grand cordon et chancelier de la légion d'honneur, pair de France, etc., etc., né à Sancerre le 17 novembre 1765.

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Issu d'une famille illustre originaire d'Ecosse, il entra jeune encore au service de France et fut commissionné en 1784 comme lieutenant dans la légion de Maillebois, que l'on destinait à servir en Hollande le parti antistathoudérien. Passé en 1787 comme cadet dans le 87 régiment d'infanterie, il embrassa la cause de la révolution en 1789, devint général de brigade en 1793, et fut employé en cette qualité à l'armée du Nord, où il servit avec distinction, Il se signala lors de l'invasion de la Hollande, et particulièrement dans l'OstFrise où le général en chef l'avait détaché. Devenu général de division, il commanda en 1796 à Dusseldorf et à Cologne, , passa ensuite à l'armée du Rhin, puis à celle d'Italie, et après la conquête de Rome en 1798 gouverna les états de l'église et dirigea le nouveau consulat romain. Obligé momentanéchrétien devant les forces supérieures de ment d'évacuer la capitale du monde Mack, général en chef des napolitains, il ne tarda pas à reprendre l'offensive et de chassa à son tour de cette ville. Il Championnet dans les états de Naples, contribua puissamment aux succès de succéda à ce général dans le commanobligé en 1799 d'évacuer ces pays, par dement en chef de l'armée, et se vit suite des victoires de Suwarow. Il fit sa retraite en bon ordre, traversa successivement les états romains et la Toset à l'instant où on le croyait cane, cerné, dace sur les derrières de l'aile gauche il se porta avec beaucoup d'au

des alliés qu'il culbuta d'abord en partie,
et y fut blessé. Il rassembla presque
aussitôt ses forces auprès de Plaisance,
et ce fut là qu'il perdit contre le ma-
réchal Suwarow la sanglante bataille de
la Trébia, disputée pendant trois jours
avec un acharnement égal et un courage
héroïque de part et d'autre. Il n'en vint
pas moins à bout d'effectuer sa marche
par les Appennins, et de réunir le reste
de ses troupes à l'armée française. Il
servit ensuite dans l'intérieur, et se
trouvait commander à Versailles à l'é-
poque du 18 brumaire. Il fut chargé
en 1800 du commandement de l'armée
de réserve en Suisse, chassa au commen-
cement de 1801 les Autrichiens de poste
en poste dans le pays des Grisons sur
une ligne de soixante lieues de monta-
gnes, et à la fin de mars fut nommé mi-
nistre plénipotentiaire en Danemarck,
d'où il revint en 1803. Il obtiut alors le
titre de grand officier de la légion d'hon-
neur, mais resta quelque temps sans
commandement, à cause de l'attache-
ment qu'on lui soupçonnait toujours
pour Moreau. Il reprit son activité en
1809 dans la campagne contre l'Autri-
che, se distingua le 8 mai au passage
de la Piave, s'empara de Laybach le
22, et opéra sa jonction avec le vice roi.
Il pénétra ensuite en Hongrie, et con-
tribua encore par ses sages dispositions
au gain de la bataille de Raab le 14
juin. Il signala de nouveau son courage
et ses talens les 5 et 6 juillet aux batailles
d'Enzerdorf et de Wagram, et ce fut
lui qui enleva ce dernier village au mo-
ment décisif: aussi Bonaparte en l'em-
brassant et le créant maréchal d'empire,
lui dit-il : « C'est à vous et à l'artillerie
» de ma garde que je dois une partie
» de cette journée. » Il fut appelé en
1810 au commandement du corps d'ar-
mée du maréchal Augereau en Cata-
logne, se rendit à Barcelone, s'empara
de Figuière par capitulation, revint en
France, fut employé dans la guerre de
Russie où il commanda le 10 corps,
et marcha sur Riga avec les Prussiens.
La défection du général prussien d'Yorck
l'obligea de battre en retraite, ce qu'il
fit selon sa coutume avec ordre et même
avec avantage; car il défit encore les
Russes à Tilsitt à la fin de décembre.
Echappé heureusement aux désastres de
cette campagne meurtrière, il entra le
29 avril 1813 de vive force dans Mers-
bourg après avoir détruit un corps prus-
sien, et se signala de nouveau aux ba-

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tailles de Lutzen et de Bautzen. Aprés
les affaires du Bober, des 21 et 23 août,
il fut pourvu du commandement en
chef de l'armée de Silésie, fit des pro-
diges de valeur à Wachau le 16 octobre
et à Leipsick le 18, opéra sa retraite en
bon ordre jusqu'au pont de Lindenau
qu'il trouva détruit, et se précipita dans
la rivière avec son cheval. Il contribua
puissamment au gain de la bataille de
Hanau contre les Bavarois, repassa en-
suite le Rhin, et se replia peu à peu
sur la Belgique. Quand l'ennemi eut
enfin pénétré en France en 1814, Mac-
donald se trouva le 17 février au com-
bat de Nangis, où il se distingua. Les 3,
4 et 5 avril, il fit divers voyages de Fon-
tainebleau à Paris et de Paris à Fon-
tainebleau pour négocier en faveur de
Bonaparte auprès de l'empereur Alexan-
dre, et ensuite auprès de Napoléon
pour obtenir son abdication. Après que
celui-ci se fut enfin décidé à ce parti,
Macdonald donna le 14 avril son adhesion
en ces termes : « Maintenant que je suis
» délié de mes sermens et dégagé de mes
» devoirs envers l'empereur Napoléon,
» j'ai l'honneur de vous annoncer que
» j'adhère et me réunis à la majorité
» du vœu national qui rappelle au tròne
» de France la dynastie des Bourbons. »
Successivement nommé membre du con-
seil de la guerre, chevalier de Saint-
Louis et pair de France, il se retira dans
ses terres pendant l'invasion de Bona-
parte, et ne reparut qu'à la rentrée du
roi, qui le 9 juillet 1815 le créa chan-
celier de la légion d'honneur, et lui
donna à la fin du même mois le com-
mandement en chef de l'armée de la
Loire, dont il opéra la dissolution avec
beaucoup de sagesse. Depuis cette épo-
que il a été élevé an rang de ministre
d'état et de membre du conseil privé,
et pourvu de plus le 10 janvier 1816 du
gouvernement de la 21 division mili-
taire. Le 3 mai suivant, il fut décoré
du ruban de commandeur de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis.

MACDONALD (Charles-Edouard-
Frédéric-Henri), lieutenant colonel.

Né en Ecosse et issu de la mème famille que le maréchal, il prit aussi du service en France, fut détenu pendant douze ans aux îles Sainte-Marguerite, et dut sa liberté à la révolution. Il vint se fixer dans la capitale, obtintle commandement du 60 régiment d'infanterie de bataille en qualite de lieutenant colonel, et devint ensuite suspect aux

jacobins qui le firent arrêter, traduire au tribunal révolutionnaire, et condamner à mort le 12 juillet 1794. MACHAULT (L.-C. de), évêque d'Amiens, député aux états généraux. Il naquit à Paris le 27 décembre 1737 d'une famille distinguée dans la robe. Il fut d'abord sacré évêque d'Europée le 15 mars 1771, d'où il passa en 1774 au siége épiscopal d'Amiens avec l'abbaye de Valloires. En 1789 il fut nommé député du clergé du bailliage d'Amiens et de Ham aux états généraux où il vota toujours avec le côté droit, émigra ensuite à Londres, fat accusé en 1792 d'y intriguer en faveur du roi et de la royauté, passa de là en Allemagne, et se réfugia enfin à Paderborn où il publia en octobre 1800 une lettre d'adhésion au nouveau concordat qu'il était question d'établir. Il est mort à l'étranger depuis quelques années.

MADIER-DE-MONJEAN, député aux états généraux et membre du conseil des cinq cents,chevalier de la légion d'honneur.

Il était avocat, consul et maire de

Saint-Andéol à l'époque de la révolution, fut élu en 1789 député du tiers état de la sénéchaussée de Villeneuve de Berg aux états généraux, et s'y montra l'un des membres de son ordre les plus attachés à la monarchie. Il sollicita vivement en 1790 la poursuite des procédures sur les événemens des 5 et 6 octobre, sans égard pour les députés qui y étaient impliqués, défendit ensuite le parlement de Toulouse attaqué pour son arrêté contre les opérations de l'assemblée nationale, renouvela le 8 août 1791 avec d'Espréménil ses plaintes contre les empiétemens des auteurs de la constitution, et fut ensuite un des signataires des protestations des 12 et 15 sepsembre. Ayant heureusement survécu aux proscriptions de l'an 2, il fut élu en septembre 1795 député du département de l'Ardèche au conseil des cinq cents, où il se prononça fortement contre les jacobins. On le vit aussi le 9 janvier 1796 défendre avec force les pères et mères d'émigrés qu'on voulait dépouiller de leur fortune, et s'élever ensuite contre le mode qu'on avait adopté pour la radiation de la liste des émigrés. Le 20 septembre il demanda qu'on s'occupât enfin du milliard promis aux défenseurs de la patrie, et que cette promesse sortit de la région des vaines

paroles. Il combattit aussi avec beaucoup d'énergie le directoire dans la lutte qui précéda le 18 fructidor an 5, et fut en conséquence condamné à la déportation à la suite de cette journée. Rappelé par les consuls en 1800, il vécut depuis cette époque loin des affaires publiques jusqu'au retour du roi, qui Ïui accorda d'abord des lettres de noblesse, et le 24 septembre 1814 la croix de la légion d'honneur. Le 30 octobre. 1815 il obtint une place de conseiller à la cour royale de Lyon.

MAGALLON (le marquis de), général et commandant militaire à l'ile de France.

Devenu membre de l'assemblée coloniale de l'Ile de France, il y acquit un grand pouvoir durant la révolution, et parvint à garantir cette colonie des fâcheux résultats que les principes révolutionnaires eurent ailleurs. Il fut néanmoins dénoncé en octobre 1797 au conseil des cinq cents pour avoir méconnu les agens du directoire, et signé avec le vice amiral Sercey l'ordre de leur déportation, dans l'espoir de soustraire

encore la colonie aux malheurs résultans presque toujours de la présence des commissaires français. Il échappa pourtant aux suites de cette affaire, et devint en 1800 commandant de l'ile de France. Il y était encore en 1806, et a été remplacé depuis par le général

Decaen.

MAGNAN (D.), célèbre antiquaire, né à Raillane en Provence en 1731.

A dix-huit ans il entra dans l'ordre des minimes, et fut appelé très jeune à Marseille pour y professer la théologic.Entraîné par son goût vers la science des antiques, il y consacra une grande partie de ses momens, et ses liaisons avec plusieurs savans d'Italie et d'Allemagne lui procurerent un assez beau cabinet de médailles et d'inscriptions. L'empereur François Ier, qui avait entendu parler du mérite du père Magnan, alia le voir et lui témoigna le desir de l'attirer dans ses états. Magnan alla donc à Vienne en 1760. Il se rendit ensuite en Italie, où ses supérieurs le placèrent à la tète de la maison de la Trinite du Mont, couvent fondé à Rome par les ministres français. Heureux et tranquille dans cette retraite, se livrant tout entier aux sciences et aux lettres, ce fut là qu'il composa ses principaux ouvrages. En 1794, il

fut enveloppé dans des tracasseries monastiques, puis obligé de sortir de Rome et de se retirer à Florence où il mourut en 1796. Outre un grand nombre d'ouvrages estimés sur les médailles ecrits en latin, on lui doit une Description de Rome, contenant des jugemens exacts sur les monumens d'architecture, de peinture et de sculpture qui se trouvent dans cette ville célèbre.

MAGNIEN, administrateur des douanes, etc.

Né à Châlons sur Saône le 19 février 1745 de parens peu riches, il dut à ses heureuses dispositions, à sa constante passion pour l'étude et le travail plutôt qu'à une éducation soignée ses connaissances en finances, en commerce et en économie politique. Il débuta par être simple employé de la ferme générale, et passa successivement par tous les grades jusqu'à celui de contrôleur aux entrepôts de scl à Riom, d'où M. de Souligné, directeur des fermes à Lyon, le tira pour l'établir son premier collaborateur. C'est là qu'il composa son tarif en quatre volumes in-80 des divers droits des douanes qui se percevaient alors en France, ouvrage qui exigea d'autant plus de recherches et de difficultés le que royaume était alors divisé en provinces étrangères les unes aux autres, et que chacune avait son tarif particulier. C'est ce travail qui avait fait dire à l'auteur du Traité de l'Administration des finances: « Le nombre et la diversité des droits de douane, ainsi » que leur législation, sont tellement > embrouilié, qu'à peine un ou deux > hommes par génération viennent à » bout d'en posséder complètement la » science. » M. Magnien la mit à la portée de tous, et la rendit familière. Il fit plus il emit le vœu de faire disparaître avec les bureaux qui entravaient la circulation tous ces tarifs, pour les remplacer par des droits uniformes qui se percevraient aux frontières. Le plan et les moyens d'exécution étaient à la veille d'ètre présentés au conseil lorsque les états généraux furent convoqués, el sur la proposition de Dupont de Nemours, la suite du travail qui devait changer le système des douanes fut confié à M. Magnien. Nommé en 1791 administrateur des douanes, il en remplit les fonctions pendant vingt ans avec beaucoup de distinction, et mourut le 31 décembre 1811. Il a laissé divers ouvrages, entre autres une bro

:

chure sur le commerce da la France avee l'Amérique ; et une autre intitulée de l'Influence que peuvent avoir les Douanes sur la prospérité nationale, ainsi qu'un Dictionnaire des productions de la nature et de l'art.

MAGON-DE-LA - BAULE (JeanBaptiste), gentilhomme bretou, négociant à Paris, etc., né a Saint-Malo.

Issu d'une famille noble, il était négociant à Paris au moment de la révolution dont il se montra l'ennemi, et fut arrêté comme suspect en 1793. Renfermé pendant long-temps dans une des maisons d'arrêt de la capitale, il fut ensuite traduit au tribunal revolutionnaire, et condamné à mort le 19 juillet 1794 comme contre révo»lutionnaire, ayant fourni des sommes » énormes aux émigrés d'Artois, Con» dé, Montmorenci, Breteuil, Baren» tin, Baleroy, Crussol, Mazencourt

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et autres, depuis 1789 jusqu'en 1792. » Il était agé de quatre-vingt-un ans au moment de son exécution. Son frère, Louis MAGON-DE-LA-BELINAYE, périt le même jour sur l'échafaud révolutionnaire à l'age de quatre-vingts ans, « pour avoir conspiré avec les ennemis » d'outre Rhin. »

MAGON-DE-VILLUCHET (N.), gentilhomme et négociant, parent très proche des precedens, et né comme eux à Saint-Malo.

Il exercait aussi le commerce de la banque a Paris lorsqu'il fut arrêté comme suspect, traduit au tribunal révo lutionnaire, condamné à mort et exécuté le 20 juin 1794, comme ayant » au commencement de la révolution » tué un patriote, et comme étant un des » agens des fédéralistes de Bretagne. »

Son fils Jean-Baptiste MAGON-DECOETIZAC, fut également trainé à l'échafaud le mème jour à l'âge de trentecinq ans pour avoir déclamé contre » la représentation nationale et traité » l'Ami du peuple Marat de monstre »sanguinaire.»

MAHON (Paul-Augustin-Olivier),

célèbre médecin.

Né à Chartres le 6 avril 1752 d'un médecin assez connu, il suivit la meme carrière à Paris et y fut membre de la société de médecine, puis médeIcin en chef de l'hôpital des vénériens. Il a fourni dans l'Encyclopédie nombre d'articles, possédait le grecet l'anglais, et a nière langue, les Observations de Black

un grand

traduit de cette der

sur la petite vérole: il a aussi traduit du latin la Médecine pratique de Stell. Enlevé à ses travaux en 1800, il a laissé beaucoup de manuscrits imparfaits dont sa famille a déjà fait publier une partie par les soins de quelques autres médecins, notamment de M. Lamauve.

MAIGNET (Etienne), député à la première législature et à la convention nationale.

Il était avocat à l'époque de la révolution, dont il adopta les principes avec chaleur, devint administrateur du département du Puy de Dôme, ensuite député à la législature, et enfin membre de la convention nationale, où il vota la mort de Louis XVI. Après avoir commencé à Lyon les travaux de démolition, il porta la terreur dans les départemens du Midi, et fit établir à Orange une commission révolutionnaire, qu'il composa de jacobins d'Avignon et à laquelle il donna aussitôt la plus grande activité. Un arbre de liberté fut coupé hors de l'enceinte de Bédouin, petite ville de cent cinquante maisons et de deux mille habitans: il ordonna de la livrer aux flammes, et en fit juger tous les habitans, dont plusieurs furent décapités. Il fut à cette occasion dénoncé après le 9 thermidor, et présenta ses moyens de défense le 6 janvier 1795. Il cita les approbations données à sa conduite par la convention, et ajouta qu'avant d'exécuter les mesures qu'il avait prises contre Bédouin, il les avait soumises au comité de salut public. Décrété d'arrestation le 5 avril, comme fauteur de l'insurrection du 12 germinal, il fut amnistié en 1796, rentra dans l'obscurité, et depuis exerça paisiblement la profession d'avocat à Ambert. Il a quitté la France en 1816 comme régicide, en vertu de la loi sur l'amnistic.

MAIGNIEN (F.), député à la première législature et à la convention nationale.

Il embrassa la cause de la révolution, devint en 1790 administrateur du district de la Chataigneraie, fut ensuite élu député de la Vendée à la législature, et enfin nommé en 1792 à la convention nationale, où il vota la mort de Louis XVI. Après le 9 thermidor, il fut envoyé en mission à l'armée des Pyrénées Occidentales, passa après la session conventionnelle, au conseil des anciens

où il resta confondu dans la foule, et mourut à la fin de mai 1797.

MAILHE (Jean), député à la première législature et à la convention nationale, membre du conseil des cinq cents, etc.

Il était homme de loi à l'époque de la révolution dont il adopta les principes, devint procureur général syndic du département de la Haute Garonne, et fut ensuite élu député de ce département à la législature. Ce fut lui qui provoqua et obtint le 24 décembre 1791 une amnistie en faveur des soldats de Châteauvieux condamnés aux galères pour l'affaire de Nanci. Il se prononça ensuite contre les ministres Bertrand de Moleville, Delessart et Narbonne, pressa l'assemblée avec la plus grande véhémence de faire la guerre à l'empereur, proposa de déclarer la patrie en danger, et obtint quelques jours après que l'on empêcherait les départemens d'entretenir des commissaires auprès du roi. Il appuya aussi le projet de Jean Debry pour la formation d'un corps de douze cents tyrannicides. Devenu membre de la convention nationale en 1792, il fit le 26 octobre le rapport demandé sur l'accusation portée contre LouisXVI, et lors de l'appel nominal sur la peine à infliger à ce prince, Mailhe, que le sort avait désigné pour voter le premier, motiva ainsi son vou d'une voix tremblante et mal assurée : « Par une » conséquence de l'opinion déjà émise, »je vote pour la mort. Je ferai une simple observation: si la mort a la » majorité des voix, je crois qu'il sera » digne de la convention d'examiner s'il » ne sera t pas utile de retarder l'exécu» tion. Je reviens à la question, je vote » la mort. » Cette opinion servit de texte à celle de vingt-six de ses collègues qui penchant à son exemple pour qu'il fut sursis à l'exécution du roi, votèrent la mort avec l'amendement de Mailhe: malheureusement ils déclarèrent que cette réserve était indépendante de leur vou; ce qui fit compter leurs voix pour la mort dans le résultat de l'appel nominal. Cependant Mailhe se prononça encore après la condamnation en faveur du sursis. Il s'occupa ensuite d'objets judiciaires, attaqua Carrier après le 9 thermidor, et fut envoyé en mission à Dijon où il comprima les terroristes. Nommé membre du conseil des cinq cents après le 13 vendémiaire, il prouva la nécessité de contenir par des

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