DE DOM ARMAND JEAN DE R ANCER, Reformateur du Monastere de la Joicouts A PARIS, à l'Image S. Pierre. M. D. CCIII. 6 henriette de Berus d'ai AU ROY, IRE, Je viens offrir à VOTRE MAJEST Ela Vie d'un Homme illuftre par ses grandes qualitez, par tout ce qui peut distinguer aux yeux des hommes ; mais infiniment plus illustre par sa piete, par les exemples des Vertus Chrétiennes & Religieuses qu'il a donnez à tou. te l'Eglise fous vostre Regne , & so je l'ofe dire , par tout ce qui le pouvoit distinguer aux yeux de Dieu. Il a toujours mis, SIRE, au nombre des graces que Dieu luy avoit faites , celle d'être né Sujet de VOTRE MAJESTE', il en a cheri & rempli les devoirs, e rien n'a surpassé le zele, la fidelité, en l'admiration qu'il a toujours euë pour vostre Personne Sacrée. C'est tout ce qu'il emporta du siecle en le quittant , & jamais ces sentimens ne furent plus vifs, que depuis qu'il eût tout abandonné pour suivre JES U S.CHRIST. Attentif à fa Dočtrine & à fes exemples, il eût cru manquer à ce qu'il devoit à Dieu même , s'il n'eût pas eu pour le plus grand des Rois , qui en est la plus EPISTRE. vive image , tout le dévouëment que la naissance inspire , & que la Religion ne manque jamais de perfectionner. C'est ainsi qu'une pieté éclairée Sçait rendre à Cesar ce qui appartient à Cesar, & à Dieu, ce qui est à Dieu. Bien loin de rompre , ou même de relâcher ces liens indisolubles qui nous attachent à nos Souverains, elle les serre, elle les tend plus forts,& en gravant dans nos cæurs cette Soumission fans bornes , que nous devons à cette Puissance infinie qui fait regner les Rois, elle y for. me en même temps cette fidelité in. violable que nous devons à ceux qui font les dépositaires de son aurorité, & dont elle se sert pour le Gouvernement du Monde. Mais, SIRE , si la Religion inspire ces sentimens pour tous les Souverains , tels qu'ils puissent être , que ne doit-elle point inspirer pour VOTRE MAJESTĚ', pour un อ iii |