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Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent.

LE

E mot de la Charade eft Mattreffe; celui de l'Enigme eft Gatté; celui du Logogriphe eft Poulain, où l'on trouve Lion, Loup, Pain, Pou, Lapon, Nil, Po.

EN an

CHARADE.

un jour folennel, jour où l'on doit prier, On entend dans les airs retentir mon dernier

La veille, jour de pénitence,

De poulets faifant abstinence,

On peut

fe

contenter de manger mon premier,

Ou bien, fi l'on veut, mon entier.

(Par M. N. D. de Neuville aux Loges, Corr. de Lang. Et. de l'Imp. de Monfieur.)

ÉNIGME.

QUEL eft cet animal? fa marche eft fingulière ; va fur quatre pieds lors du føleil levant,

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Sur deux à fon midi, fur trois à fon couchant Devine, ou de tes jours je finis la carrière.

(Par M. Valant.)

LOGO GRIPH E.

Pour payer une dette, ou faire une largesse

Bien fouvent à moi l'on s'adreffe.

Lecteur, en fix pieds au total,

Je t'offre un vêtement, une Acur, un métal ;
Un mot fynonyme à finesse ;
Celle que de ton fils le lien conjugal

Rend digne auffi de ta tendreffe ;

Un endroit où l'on paffe & repaffe fans ceffe;
A mille fcélérats un inftrument fatal.

Pour en venir au point final,

Lecteur, après m'avoir fi fouvent dérangée,
Tranche ma tête, & vois ce féroce animal

En qui Califto fut changée

Après qu'elle eut perdu fon honneur virginal.

(Par M. N. D. de Neuville aux Loges.)

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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

DISCOURS prononcés dans l'Académie Françoife, le Mercredi 14 Mai 1788, à la réception de M. DE FLORIAN. A Paris, chez Demonville, ImprimeurLibraire de l'Académie Françoife, rue Chriftine, aux armes de Dombes.

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EU de Gens de Lettres font parvenus auffi jeunes à l'Académie Françoife, & y font entrés avec autant d'éclat que M. le Chevalier de Florian; peu avoient plus mérité le choix de l'Académie, & l'ont mieux juftifié après l'avoir obtenu; un talent aimable & original, un ftyle toujours doux & toujours piquant, plein de délicateffe & de naturel, d'efprit & de fenfibilité, de grace & de naïveté; voila ce qu'on trouve par-tout dans Galatée, dans Eftelle, & avec plus d'élévation dans Numa; voilà ce qu'on retrouve dans tous ces jolis Contes allégoriques, tant en profe qu'en vers, qui peignent le caractère, les mœurs, les abus, les travers, les ridicules des différentes Nations, & qui par-là joignent l'u- ' tilité de l'Histoire à l'agrément du Conte;

dans ces Comédies, où un art fi fin & fi nouveau ennoblit jufqu'aux objets effentiellement burlefques, où, felon M. Sédaine, bon Juge fur-tout dans le genre dramatique, le principal perfonnage qui, jufqu'à M. de Florian, n'avoit été connu que par fa» balourdife & par fes facéties Bergamafques, devient fous fa plume un » être fenfible, bon mari, bon père, bon maître, & force prefque l'Auditeur au refpect par fes vertus naïves".

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Il l'y force fi bien, que le plus grand Prince, &, ce qui eft encore plus grand, F'homme le plus vertueux ne pourroit qu'être flatté de lui réffembler.

Au refte, il feroit aifé de transformer un être bouffon en un être fenfible, de donner des vertus naïves à un perfonnage connu, principalement par des vices naïfs; il feroit aifé, difons-nous, d'ennoblir & d'embellir en dénaturant; mais c'eft ce que l'Auteur n'a ni fait ni voulu faire. En rendant ce perfonnage attendriffant & digne de nos refpects par fes vertus, il lui a confervé fes formes comiques & confacrées fes facéties Bergamafques. Et quelle adreffe he falloit-il pas pour fondre les couleurs & affortir les nuances de manière que le contrafte des chofes & du ton n'eût rien de tranchant ni de bizarre, & qu'on pût à la fois s'attendrir fur les fentimens, & rire de l'expreffion, fans que l'un de ces plaifirs nuisît jamais à l'autre, fans que le

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même perfonnage cefsât un moment d'être, refpectable & d'être comique ? C'est un art ineftimable, & dont le goût seul a le fecret.

Ajoutons à ces divers titres deux Prix en vers, remportés à l'Académie; un Eloge de Louis XII, qui l'eût remporté fans doute, fi un plan dramatique, ingénieux & heureux à quelques égards, imaginé par l'Auteur outre l'inconvénient, qui n'en eût point été un, d'offrir une forme inufitée, n'avoit eu celui de tenir plus de la difcuffion que de l'éloquence, & de répandre fur l'enfemble un peu de monotonie, en ramenant fouvent dans les détails la même marche & les mêmes formules.

On voit combien nous fommes toujours prêts à ne pas lui épargner la critique, & que plus il a l'heureux don de le faire aimer & dans fes écrits & dans fon commerce, plus nous nous tenons en garde contre ces éloges, qu'on eft toujours avec tant de plaifir forcé de lui donner. Il peut fe rappeler encore avec quel empreffement, en rendant compte de fa charmante Paftorale d'Eftelle, n°.;, nous avons faifi l'occafion de lui faire une querelle de Savant, pour ne pas dire d'Allemand, fur une opinion qui n'étoit ni ne pouvoit être la fienne, puifqu'elle tendoit à profcrire ce genre de la Paftorale, qu'il a cultivé avec tant de fuccès; mais cette opinion il ne l'avoit pas, felon -nous, repouffée avec affez de

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