108 MERCURE DE FRANCE. Douze nouveaux Quatuors concertans pour deux Violons, Alto & Violoncelle, par M. Cambini; première Livraison de trois Quatuors. Prix, 6 liv. Trois Sonates pour Clavecin, dont deux avec Violon obligé, la 3e. fans accompagnement, par M. Duflek; Cuv. se, Prix, 9 liv. Six Duos dialogués pour deux Violons, par M. Ignace Pleyel; Œuv. 13e. Prix, liv. 4 1. A Paris, chez M. Boyer, Md. de Mufique, rue de Richelieu, ancien Café de Foy ; & chez Mme, Lemenu, rue du Roule, à la Clef d'or, Charade, Enig. & Logog. 54 Var étés. 97 102 APPROBATION. J'ai lu, par ordre de Mgr, le Garde des Sceaux, le MERCURE DE FRANCE, pour le Samedi 11 Juillet 1788. Je n'y ai rien trouvé qui puifle en empêcher l'impreffion. A Paris, le 11 Juillet 1788. SÉLIS. DE BRUXELLE S. POLOGNE. De Varfovie, le 14 Juin 1788. , DANS une lettre au Général de Wit, Commandant de Kaminieck, le Prince de Saxe-Cobourg s'eft plaint des ventes de bleds faites aux Turcs de Choczim par les Polonois, en demandant que la Républi que fit ceffer ce commerce, & fermer les moulins où les Ottomans font moudre leurs grains. A cette réquifition, il a joint, dit-on, la menace d'employer des moyens violens pour interrompre cette communication. Le Confeil Permanent, à qui cette dépêche & ces menaces ont été envoyées, en a témoigné la plus grande furprife: on ne connoît pas encore les inftru&tions ultérieures qu'il a fait paffer au Général de Witt, mais l'on fe demande généralement ici, fi la neutraliré de la République ne N°. 28. 12 Juillet 1788.. deviendroit pas illufoire, du moment où elle vendroit des fubfiftances aux Autrichiens, & les refuseroit aux Ottomans ; fi une infraction auffi pofitive de nos traités & de cette neutralité même, n'expoderoit pas l'Etat aux légitimes hoftilités des Sujets de la Porte; & fi, fous aucune confideration, il peut nous convenir de tompre ainfi, fans ménagemens, le derhier fil des liaisons qui uniffent encore la République au feul Allié qui lui foit refté fidèle, à l'époque de fes dernières infor tunes. Choczim n'eft ni pris, ni même affiégé en forme; les Autrichiens le bloquent feuement, lui coupent les convois, & ne arderont pas probablement à s'en rendre. maîtres, fi la place ne reçoit des fecours immédiats. On apprend de Niémerow, que le Maréchal de Romanzof, dont l'armée, y compris les Corps des Généraux d'Elmpt, Soltikof & Kamenskoi, eft de trente mille hommes, s'eft pofté fur les deux rives du Niefter, & qu'il paroît avoir pour objet de couper la communication entre l'armée Turque fur le Danube & celle fur le Niefter. ALLEMAGNE. De Hambourg, le 21 Juin. L'Impératrice de Ruffie a décoré de l'Ordre de St. Alexandre Newski, le Général Saborofsky, qui doit commander en Chef les troupes de débarquement qui pafferont dans la Méditerranée, fur la flotte de Cronstadt, fi toutefois cette flotte fort de la Baltique. En attendant, le Général Saborofsky, accompagné du Prince de Hefe-Philipsthal, Capitaine aux Gardes-àcheval, fe rend en Italie. Le 13 de ce mois, le Prince Royal de Danemarck eft parti de Copenhague pour Fladftrand, avec fa fuite, composée du Maréchal de Cour de Bulow, d'un Gentilhomme de la Chambre, d'un Adjudant général, d'un autre Adjudant, d'un Secrétaire & d'un Chirurgien. S. A. R. s'eft embarquée à Fladftrand, le 18, pour Fridrichstadt en Norwège, & fera probablement de retour dans la capitale le 18 août. Plufieurs Politiques entreprennent l'apologie de la Régence de Dantzick contre la pluralité des Négocians de cette ville. Ils foutiennent, entre autres, que pendant plus de trois fiècles Dantzick, heureufe fous la protection de la Pologne, devoit à ce royaume toute fa profpérité; qu'elle fe couvriroit de la plus noire ingratitude, fi elle confentoit à changer fa conftitution a&tuelle, fans être déliée formellement du ferment qui l'attache au Roi de Pologne, & fans la participation de la Ruffie; enfin, que le Magiftrat ne pourroit pas difpofer des terres confidérables qui ont été données par les Rois de Pologne à nombre de particuliers Dantzikois, avant d'avoir à cet égard leur exprès confentement. Sans nier les obligations rappelées dans ces raifonnemens, le Parti oppofé prétend qu'elles ont perdu toute leur force, du moment où la Pologne même le trouve impuiffante à protéger le commerce & l'indépendance de Dantzick, ainfi que la libre navigation de la Viftule; qu'ayant malheureusement participé aux défaftres de la République, cette ville feroit, comme elle,le jouet des intérêts étrangers, fi elle ne mettoit les débris de fon existence politique & de fon commerce, fous l'égide d'un Suzerain puiffant; qu'environnée aujourd'hui de fon territoire, de fes douanes, & pouvant l'être de les troupes à chaque inflant, Dantzick n'offre plus les mêmes avantages à la Pologne, & qu'en lui reftant fubordonnée elle ne le fera réellement qu'aux Ruffes, auxquels il importe de conferver une in |