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nombre d'habitans de Manchefter, ont préfenté des pétitions à leurs Seigneuries contre cet A&e: leurs confeils feront ouis; mais il paroît indubitable que la Chambre joindra fon fuffrage à celui des Communes, & qu'avant trois jours le Bill aura la fan&tion du Parlement. Tout porte å croire que la motion principale contre la durée de ce commerce & la fervitude des Nègres, rencontrera les plus fortes difficultés, fi l'année prochaine elle est traitée en Parlement. Les adouciffemens 'à cet efclavage, la réforme des lois à cet égard dans nos Colonies, & le Bill dont nous venons de parler, feront peut-être tout ce que l'adminiftration jugera prudent d'accorder à l'enthoufiafme d'humanité.

Les Cotons eux-mêmes ont tenté d'en prévenir les effets, en corrigeant le régime auquel les Nègres font affujettis. Voici ce qu'on mande, à ce fujet, de la Jamaïque, en date du 5 avril 1788.

» L'affemblée de certe île a enfin pro» mulgué une loi en faveur des Nègres. » Cette loi contient les difpofitions fui»vantes: 1°. Aucun poffeffeur de Nègres » ne pourra renvoyer aucun esclave; même » lorfqu'il fera incapable de travailler par

maladie ou par caducité, il fera obligé » de fatisfaire à fes befoins, fous peine de O liv. fterl. pour chaque offense. 2°.

» Toute perfonne qui mutilera un efclave, paiera une amende de 100 liv. fterl., & » fera emprisonnée pour une année; même » dans certains cas atroces, Fefclave fera » affranchi. 3o. Toute perfonne qui, in» volontairement ou de deffein prémédité, »tuera un esclave, fouffrira peine de mort. 4°. Toute perfonne qui fouettera, mal» traitera, bleffera ou emprifonnera un » efclave qui ne lui appartient point, fera » foumis à une amende & à l'emprifon

nement. 50. Il fera levé une taxe paroif ≫ fiale pour l'entretien des Nègres cadu»ques ou malades qui n'auront pas de » maîtres. «<

Le procès de M. Haflings, ou plutôt l'immortelle durée que lui promet, jufqu'ici, l'adreffe des accufateurs, a fait naître, le 17, dans les Communes, une queftion qui mérite d'être examinée par les Jurifconfultes de tout pays: il s'agit de favoir fi des témoins, ou arrachés à des emplois hors de leur patrie, ou appelés en dépofition du fond de leur province, & retenus à Londres par les accufateurs, fous prétexte que leur témoignage eft néceffaire, ont droit de réclamer l'indemnisation de leur temps perdu, de leurs voyages, de leur féjour à Londres, & des pertes que peut leur occafionner leur abfence. Enfuite, fi les témoins employés

dans l'inftruction, doivent feuls fupporter les frais de leur déplacement: en eft-il de même des témoins également fommés déplacés, arrêtés à Londres jufqu'à l'iffue des féances, & renvoyés enfin fans avoir été produits à la barre ?

Le Major Scott renouvela, le 17, la demande d'indemnité faite aux Communes par le Major Gilpin, par M. Holt, le Capitaine Williams, & le Capitaine Jonathan Scott. » Le premier, dit-il, a » été mandé du Comté de Lancaftre, où » il réfidoit, & fommé de comparoître à » la barre des Communes, du mois de » mars à celui de juillet 1786, & à lá

barre de la Cour des Pairs, du mois de janvier au mois de juin de cette année. M. Holt devoit retourner dans l'Inde » pour y reprendre fon fervice; il a perdu "fon paffage & fon emploi jufqu'à nouvel »ordre. Les Capitaines Williams & J. » Scott ont été fommés, le premier au » fond du pays de Galles, le fecond dans »le Shropshire, d'arriver à Londres, & d'y » refter du mois de janvier à celui de juin. » Les deux premiers témoins ont comparu » & déposé. Les deux derniers ont attendu » jufqu'à ce jour qu'on reçût leur témoie gnage, mais on l'a écarté après l'avoir » requis. Les accufateurs ayant fu que » le rapport de ces officiers devoit leur

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» être entièrement défavorable, les ont » congédiés au bout de trois mois, en leur » fermant l'accès au Tribunal. Si les accu» fateurs avoient été animés de la moindre » étincelle de cet amour de la vérité, dont » le nom est toujours fur leur langue, ils » fe feroient, empreffés de recueillir les » informations effentielles & néceffaires » de deux témoins péremptoires, parfai»tement inftruits, & d'une intade pro» bité; mais ces témoins, ont-ils appris » auroient détruit toutes les affertions de » MM. Shéridam, Adam, &c., & ils ont » été congédiés fans être ouïs. Je demande » maintenant s'il eft jufte, s'il eft équi

table de fe jouer ainfi de particuliers » vivant à leur aife à cent milles de » Londres avec une fortune modique, & » hors d'état de venir diffiper leur petit » revenu en promenades & en féjours. » dans la Capitale? «

M. Pitt fut d'avis que ces plaintes méritoient examen, mais qu'elles devoient être renvoyées aux folliciteurs du procès de la part du Comité d'Impeachment; ce qui fut agréé après quelques difcuffions.

Depuis l'arrivée des dernières lettres du Bengale, le bruit court que Milord Cornwallis défire de réfigner le gouvernement général, & que le Chevalier Archibald Campbell, Gouverneur de Ma

dras, a pareillement follicité fa démission.. Ce changement ne furprendra perfonne, & il eft difficile de croire qu'aucun homme de tête & d'honneur, ne tremble aujourd'hui d'accepter un commandement dans l'Inde.

On renouvelle le projet d'établir une communication par terre entre la Chine & le Bengale, pour la plus prompte ex-: pédition des nouvelles de Canton en Europe, & vice versa. Ce plan s'exécuteroit par le moyen d'une Caravane, qu'on établiroit à travers la Péninfule de l'Inde ultérieure, jufqu'à l'embouchure du Gange, près de Dyczabad. La propofition en a été faite aux Chinois; s'ils l'adoptent, il en résultera de grands avantages. La route à fuivre fera de Canton à Tonkin

de Tonkin à Leigach de Leigach à Chittingham, & de Chittingham à Dyczabad. L'exécution du projet eft douteuse; mais fi l'Empereur de la Chine l'agrée, on en tentera au moins l'entreprise. Les Ruffes s'occupent d'un femblable projet pour paffer de Canton au Kamtzchatka.

La Banque royale d'Ecoffe, qui vient d'obtenir de la Couronne le renouvellement de fa Charte, a été autorisée en même temps à doubler fon Capital, qui va être maintenant de 600,000 liv. fterl. (environ 14 millions tournois.) En 1727

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