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rapportons leurs noms d'après le récit de Toulon, fans en garantir l'exactitude.

« Le navire le Saint-Charles, Capitaine le Normand, forti de la rivière de Caen le 7 de ce mois, à midi, fut furpris, le 8, à une heure du matin, d'un orage terrible, accompagné d'éclairs & de grêle. Les voiles furent fucceffivement brifées & emportées. Le bâtiment, qui étoit alors à huit lieues de la Hève, entraîné par l'impétuofité des vents, alla faire côte, à huit heures du matin, à Luc, à un quart de lieue de terre. Le mouffe fut englouti dans les flots au moment du naufrage; deux matelots reftoient accrochés aux cordages: le rivage étoit couvert de fpectateurs, qui ne pouvoient faire que des vœux impuiffans pour leur falut. Le Capitaine, excellent nageur, fe jeta à la mer dans l'espérance de trouver quelque moyen de les fauver; il se trouva épuifé de fatigue lorfqu'il aborda. Le fieur de Caligny, Seigneur de Luc, offrit inutilement sa bourse aux matelots de la côte, qui n'auroient pas eu befoin de cet encouragement pour aller au fecours des malheureux, fi cela eût été poffible. A onze heures le vaiffeau fe brifa, & les deux hommes difparurent. »TM

«La même tempête a démâté un autre bâtiment, qui a fait côte dans le voifinage, & dont la mâture a été retrouvée à Courfeules, avec fes agrès & apparaux; & on n'eft pas fans inquiétude fur le fort de deux autres navires, fortis de la rivière dans la même marée, dont on n'a pas de nouvelles. »

A la fin du mois dernier, & au commencement de celui-ci, on a éprouvé dans le Périgord des orages défaffreux. Tous les environs de Bergerac ont été dévastés, les vins & bleds emportés, même dans

plufieurs endroits le terrain jufqu'au roc, plufieurs arbres abattus & déracinés.

Le même orage a auffi entraîné une maison près Sauffignac, & l'a transportée au bas de la côte, avec tous les effets qu'elle contenoit. Une malheureufe fille a été la victime de cet évènement : elle a été trouvée deux jours après dans un vallon, parmi le fable & les débris, tenant encore des deux mains un bois de lit, auquel elle s'étoit accrochée au premier moment.

On mande de Weintringen, village à 2 lieues de Sierck, qu'un Praticien Allemand, faifant le métier de Braconnier, s'avifa, il y a quelques jours, de tirer fur une poule qu'il voyoit au fommet d'un toit de chaume, tandis qu'on étoit à la Grand'Meffe; il manqua l'oifeau, mais non la paille, & s'enfuit au lieu d'appeler du fecours. La flamme fe communiquant de proche en proche, 32 maifons, la plupart avec leurs meubles, & quantité de beftiaux, furent la proie des flammes. Madame la Princeffe de Lavenftein, qui réfide à Weintringen, s'eft empreffée, dans cette occafion, de manifefter fes fentimens de bienfaifance aux Villageois qu'a ruinés cette funefte imprudence.

Lettre au Rédacteur.

MONSIEUR,

Senlis, ce 24 Juin 1788.

« Ancien Elève du Corps Royal du Génie, je me fuis occupé par goût, depuis feize ans, à deffiner dans le genre de la gravure, les fceaux, monogrammes, & échantillons d'écritures des diplômes & des chartes des IX, X, XI & XII fiècles. »

«Parvenu à former une collection de 4000 empreintes de ces fceaux, que j'ai deffinés fur les chartes mêmes où je les ai trouvés attachés, j'ai penfé que le dépôt où je devois les placer étoit celui de légiflation, hiftoire & droit public, que le Roi a établi à la Bibliothèque même de la Chancellerie, où Sa Majesté fait raflembler les preuves de notre hiftoire, & les monumens de notre légiflation & de notre droit public.

Attaché à cette Bibliothèque par ce genre de travail, j'ai la permiffion d'offrir les mêmes fervices à toutes les Familles, Abbayes, Chapitres, &c. qui feroient bien-aifes de fauver des ruines de la vétufté, les anciens fceaux qui atteftent l'authenticité de leurs titres ; & je puis également leur procurer la vue de mes autres deffins, dans le cas où quelques-uns d'eux leur préfenteroient des armoiries intéreffantes pour leurs maifons.»

«Je me ferai donc un devoir de répondre à la confiance de toutes les perfonnes auxquelles mon talent peut être utile fi elles veulent bien m'écrire & fe nommer ; je leur ferai part même des fceaux de leurs maisons que j'aurai découverts & j'uferai avec grand plaifir en leur faveur du droit qui m'a été accordé d'en tirer de nouvelles copies pour tous ceux qui pourroient en avoir befoin, & d'en certifier la fidélité. »

La Société Royale d'Agriculture de la Généralité de Lyon propofe, pour le concours de 1789, la queftion fuivante :

Quelles font les plantes qui peuvent être cultivées en France, pour être utilement employées, comme engrais, dans les lieux où les fumiers ne font pas fuffifans, telle que le lupin, le bled farafin, &c.? Quels font les avantages & les inconvéniens de cette culture?

Le prix eft de 300 liv. Les Mémoires nè feront admis au Concours que jufqu'au 1". septembre 1789. Ils feront adreffés, francs de port, à M. l'Abbé de Vitry, Secrétaire perpétuel de la Société Royale d'Agriculture, rue St. Dominique, ou envoyés directement à M. Terrai, Intendant de Lyon.

M. Vincens, Directeur, en a fait l'ouverture par un difcours allégorique fur l'union de l'Agriculture & de l'Induftrie.

Mme, la Baronne de Bourdie, a lu une ode Anacréontique, & une épître en vers.

M. Granier, D. M., a lu une differtation phyficobotanique fur la Fraxinelle.

L'Académie Royale de Nifmes a tenu une féance publique le 9 mai.

M. Vincens de St. Laurent a lu une traduction en vers du XV. chant du Roland furieux.

M. le Baron de Marguerittes a rendu compre des travaux de l'Académie pendant l'année qui vient de s'écouler.

M. Razou, D. M., Secrétaire perpétuel, a terminé la Séance par la lecture du programme cijoint:

L'Académie a déjà propofé pour le prix de 1789, de

Déterminer, par l'expérience, les propriétés hygrométriques de la foie écrue, & d'après ces propriétés,

& 42 defavantages des diffé

indiquer les avantages & les défavantages des diffèrentes manières de conditionner les fores, à l'air ou au feu, fiées dans le Commerce.

Elle propofe pour la même année 1789, un prix de Poefie. Le fujet, le genre du Poëme, & la mefure des vers, font au choix des Auteurs. On défire que la pièce n'excède pas deux cents Vers.

L'Académie propofe d'avance pour fujet d'un prix d'éloquence qu'elle donnera en 1790, l'Eloge. de Marguerite de Valois, Reine de Navarre, fœur de Francois 1.

Ces différens prix feront chacun de trois cents liv. Les paquets feront adrelés francs de port, à M. Razoux, D. M. Secrétaire perpétuel de l'Académie. Ils ne feront pas reçus après le premier mars de l'année pour laquelle le prix est indiqué. Ce terme eft de rigueur.

«Le 25 avril dernier, le feu a pris au village de Beaucamp-le-jeune en Nor» mandie • près Aumale, Diocèse de

Rouen, & en moins de trois heures, sil a confumé 14 habitations, entr'au» tres, celles de deux Fabricans de Ser»ges qui occupoient les Paroiffes voißi»nes. Les Incendiés n'ont rien fauvé. La » perte eft évaluée à plus de cent mille » livres. Les perfonnes compatiffantes qui » voudroient leur faire paffer des fecours, » pourront s'adreffer à M. Poiffonnier, » Curé de Beaucamp-le jeune.

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Aujourd'hui 30 jun, s'eft fait en l'Hôtelde-Ville de Paris, le tirage des douze Séries de l'emprunt de 120 millions, créé par

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