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au point de vue forestier, est assez inquiétant. Depuis une dizaine d'années, on exploite les pineraies d'une façon intense et on ne replante pas ou très peu.

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Si cette situation se prolongeait, dans trente ou quarante ans d'ici la Sologne redeviendrait ce qu'elle était au XVIIIe siècle, un pays pauvre et malsain.

La question est d'intérêt national. Il faut que, par tous les moyens, l'Etat encourage, comme il vient de le faire, le reboisement de cette région dont les plantations résineuses constituent non seulement le charme, mais la salubrité et la richesse. J. J.

Les ventes de bois en Rhénanie

Plusieurs adjudications ont eu lieu dans les territoires rhénans au cours de l'été.

Le 2 août à Bonn, 1.200 mètres cubes de grumes chêne et hêtre et 2.400 mètres cubes de grumes résineuses provenant d'exploitations antérieures par l'Administration allemande, ont été mis en vente en même temps que 3.300 mètres cubes de résineux sur pied.

Sur les dix lots mis en adjudication, huit ont été vendus au rabais le 2 août et les deux autres par soumission le 9 août.

Le produit global de la vente s'élève à 281.200 francs.

Les acquéreurs, au point de vue de la nationalité, se répartissaient en deux Français, un Belge établi à Cologne et un Rhénan.

Le 10 août, à Mayence, 10.000 mètres cubes de grumes chène et hêtre, épicéa et pin sylvestre, 70.000 perches et 1.500 stères de bois d'industrie, le tout provenant d'exploitations par l'Administration allemande, ont été mis en vente, ainsi que 8.600 mètres cubes de résineux sur pied.

Sur les 103 lots mis en adjudication, 93 ont été vendus au rabais le 10 août et 2 par soumission le 18 août.

Le produit total de la vente s'élève à 819.880 francs.

Les acquéreurs comprenaient trois Français, un Belge établi à Cologne et onze Rhénans.

Le 17 août, à Trèves, 225 lots de bois abattus et façonnés par les Allemands ont été mis en vente (6.800 mètres cubes de chêne, 12.300 mètres cubes de hêtre, 22.500 mètres cubes de résineux, 166.000 perches et 4.000 stères de bois de service).

Sur les 225 lots mis en adjudication, 162 ont été vendus au rabais le 17 août et 22 ont été vendus par soumissions le 25 août.

Le produit global de la vente s'est élevé à 1.844.590 francs.

La plupart des lots invendus sont composés de hêtres en mauvais état de conservation.

Un Belge, de nombreux Français d'Alsace et de Lorraine, des Luxembourgeois, des Sarrois et dix Allemands des provinces de Trèves et de Spire se sont partagé les lots.

Enfin, le 25 septembre, à Spire, a eu lieu une vente qui termine la série des adjudications des produits des coupes exploitées en régie par l'Administration allemande dans les forêts domaniales.

La vente portait sur 48.970 mètres cubes de chêne, hêtre et pin sylvestre. Sur les 78 lots mis en vente, 70 ont été adjugés au rabais le 25 septembre et 2 ont été vendus par soumissions le 5 octobre. Le produit total de la vente s'élève à 3.244.816 francs.

Les quatre cinquièmes des lots ont été achetés par des Alsaciens et des Palatins, le reste par des Français, un Belge et une société sarroise.

En réalité, les Palatins ont acquis directement ou par intermédiaires les deux tiers des bois mis en vente.

NOMINATIONS ET MUTATIONS

Par arrêté en date du 29 septembre 1923, sont nommés « hors rang » élèves à l'Ecole nationale des Eaux et Forêts, les élèves sortant de l'Ecole Polytechnique dont les noms suivent :

a) Au titre de la métropole et sous réserve d'être reconnu physiquement apte à remplir des fonctions actives dans l'administration des Eaux et Forêts (décret du 22 juin 1917, art. 2):

M. Hourquebie (Edmond) (sous-division` A);

b) Au titre du Maroc :

M. Helme-Guizon (Henri-Stanislas) (sous-division A);

c) Au titre des colonies:

M. Saccardy (Louis-Jean-Joseph) (sous-division B).

Par arrêté en date du 6 octobre 1923, M. Pommeret (Pierre-Agnan-JosephRoger), inspecteur principal des Eaux et Forêts à Niort (Deux-Sèvres), est mis en disponibilité sur sa demande et pour raisons de santé à dater du 1er novembre 1923.

Par arrêté en date du 6 octobre 1923, M. Griess (Georges-Frédéric), inspecteur principal des Eaux et Forêts, détaché au ministère des Colonies pour le service forestier de l'Afrique équatoriale française et remis à la disposition du ministère des Colonies, est maintenu, sur sa demande, en service détaché auprès de ce département ministériel comme chef du service forestier de Madagascar. •

Le détachement ainsi prononcé prendra fin, au plus tard et sauf renou

vellement, le 26 mars 1926, terme de la période de cinq années pour laquelle M. Griess a été remis à la disposition du ministère des Colonies par l'arrêté du 26 mars 1921.

Par arrêté en date du même jour, est rapporté l'arrêté du 29 septembre 1923, nommant hors rang élève à l'Ecole nationale des Eaux et rorêts, au titre de la métropole, M. Hourquebie (Edmond), élève sortant de l'Ecole Polytechnique, qui n'a pas été reconnu par la commission prévue par l'artácie 2 du décret du 22 juin 1917 physiquement apte à remplir des fonctions actives dans l'administration des Eaux et Forêts.

Par arrêté en date du 6 octobre 1923, sont nommés élèves de l'Ecole nationale des Eaux et Forêts, à titre complémentaire et dans l'ordre de mérite ci-après les élèves diplômés de l'Institut national agronomique dont les noms suivent :

MM. Delouis (André-Marie-Roger); Honschoete (Pierre-Emile-Léon); Guislain (André-Ferdinand-Joseph).

Les nominations précitées sont prononcées :

1o Au titre forestier métropolitain en ce qui concerne MM. Delouis et Honschoete;

2o Au titre forestier colonial en ce qui concerne M. Guislain.

Par arrêté en date du même jour, est nommé élève de l'Ecole nationale des Eaux et Forêts au titre forestier colonial, et à défaut de candidat classé sortant de l'Institut national agronomique ou de l'Ecole Polytechnique en 1923, M. Raphaelli (André), élève sorti de l'Ecole Polytechnique en ́ 1922. Par arrêté en date du mème jour, est affecté au service forestier métropolitain, en remplacement de M. Baille, non acceptant, M. Legras de Grandcourt (Raymond-Paul-Olivier), nommé élève de l'Ecole nationale des Eaux et Forêts au titre colonial par arrêté du 8 août 1923.

Par arrêté en date du 3 octobre 1923, sont nommés, dans l'ordre de mérite ci-après, brigadiers élèves à l'Ecole secondaire des Barres, les gardes domaniaux des Eaux et Forêts dont les noms suivent :

MM.

1. Samut Georges), à Aïn-Haddar (Constantine);

2. Billet (Robert), à Ornans (Doubs);

3. Hias (Germain), à Pau (Basses-Pyrénées);

4. Morel (François), à Techta (Alger);

5. Richaud (Maurice), à Tamazit-au-Guichel (Alger);

6.

(Magnard (Léon), à Taïa-N'R'Bia (Alger);

Petitjean (Louis), à Souk-Ahras (Constantine);

8. Espariat (Jules), à Cabrières-d'Avignon (Vaucluse);

9. Noy (Louis), à Biabel (Constantine).

La rentrée est fixée au 7 octobre 1923.

Le Gérant J. COMBE.

IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT, ANCY-PARIS-STRASBOURG

DES TERRAINS CALCAIRES

DANS LE CENTRE-SUD

(Suite et fin.)

IV

Les diverses observations qui viennent d'être relatées nous permettent de déduire les essences qui conviennent aux calcaires du CentreSud et de choisir entre elles suivant la nature des terrains à reboi

ser.

Tout d'abord, il faut définir le but précis à poursuivre. Le but final est forcément la reconstitution de la forêt naturelle, de la forêt spontanée du pays, c'est-à-dire, pour cette région du CentreSud, de la forêt de chêne plus ou moins mélangée de charme et de hêtre. On peut chercher à obtenir celle-ci de suite si le terrain est bon, par exemple s'il s'agit d'un champ, à terre assez profonde, récemment encore en culture. On pourra alors semer ou planter le chêne pédonculé ou rouvre, soit pur, soit mélangé de charme. Mais le plus souvent, avant d'obtenir la forêt naturelle, il faudra passer par une ou plusieurs essences de transition, essences frugales, telles que les pins. Car il ne faut pas croire que les reboisements faits en pins se perpétuent indéfiniment en cette essence et se régénéreront pareils à eux-mêmes, exception faite toutefois pour le pin maritime (sur sol siliceux) qui se trouve ici dans son aire. On a fait un rebɔisement en pin sylvestre ou noir et plus tard, lorsqu'on l'exploite, on constate que la pineraie s'est transformée en bois de chêne et de hêtre, espèces naturelles à la station. En outre, les mélanges d'essences sont extrêmement utiles et recommandables à de nombreux

Revue des Eaux et Forêts Décembre 1923.

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points de vue végétation, résistance aux agents atmosphériques, résistance aux insectes et aux champignons, moindres chances d'insuccès, etc. Et même sur les sols très secs et superficiels, il peut être nécessaire d'obtenir rapidement une couverture du sol et alors, en même temps que les essences arborescentes de transition (pins, cèdres, etc.), ou même avant, on plantera des arbustes très peu exigeants pour constituer cette première couverture vivante ligneuse. Ce procédé se recommande d'ailleurs des meilleures autorités forestières.

Dans une brochure intitulée « Un Coin de l'Oranie » (Berger-Levrault, 1910), M. le conservateur Mathey a écrit : « Il faut reconstituer les sous-étages pour refaire ou créer les véritables essences forestières.

«La broussaille est le berceau de la forêt, l'arbuste est un semeur qui appelle et attend l'arbre...

«Le fait que la forêt ne peut vivre ni se reconstituer sans l'aide du sous-bois est aussi vrai au nord qu'au sud de la Méditerranée. « L'évolution régressive de la forêt est préparée par l'élimination du sous-bois. >>

Et M. le conservateur Hickel, professeur à l'Ecole de Grignon, que j'entretenais de cette question des reboisements sur calcaires, m'écrivait récemment : « Je crois qu'il faut commencer par créer un pied de cuve en essences modestes qui permettront ensuite d'introduire le hêtre; soit (voir causses) chêne pubescent, mahaleb, érable de Montpellier, et peut-être ostrya et aune cordiforme; c'est une expérimentation complète à faire. »

Dès lors, nous pouvons envisager trois cas dans l'état actuel des choses cas de bon terrain, cas de terrain médiocre et cas de très mauvais terrain.

A. Bons terrains. Lorsqu'on a à faire à de bons terrains sur lesquels on peut constituer de suite la forêt définitive, on sèmera ou plantera (le semis est plus économique) le chêne, le pédonculé de préférence, et aussi les chènes d'Amérique; il sera bon de le mélanger de charme (en plantation). Plus tard, quand les jeunes chênes seront assez hauts et le couvert suffisant, on pourra planter le hêtre, essence d'ombre très améliorante. Semer ou planter par potets, à l'espacement de 2 mètres.

Sur ces mêmes terrains, on pourra planter les pins laricios de

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