Je dois vous inviter, en même temps, à veiller à l'exécution des soumissions et adjudications ayant pour objet des repeuplemens, et à m'en rendre compte, en m'adressant, pour chacune, un procès-verbal des agens forestiers locaux, constatant l'exécution des soumissions de repeuplement, ou les obstacles qui auraient pu s'y opposer. Ce procès-verbal doit présenter aussi la situation des travaux qui ont été entrepris en vue d'amélioration.

A cet effet, il convient que vous fassiez former, par chacun des inspecteurs de votre conservation, un tableau, conforme au modèle ci-joint, de tous les défrichemens et réensemencemens opérés ou commencés depuis l'an 9 jusqu'au 1er janvier prochain. Vous en ferez établir, dans votre bureau, un sommier que vous aurez soin de tenir au courant. Un double de ces états devra m'être transmis avant la fin de l'année, pour que je puisse faire rectifier et compléter le sommier general que j'en fais tenir, et présenter, d'une manière certaine, le tableau de toutes les améliorations exécutées ou commencées depuis l'époque ci-dessus.

Je vous prie de m'accuser la réception de cette lettre, dont l'objet demande toute votre

altention.

SUITE de la circulaire no 343. ( Circulaire du 17 décembre 1806.)

Vous avez été invité, Monsieur, par ma circulaire no 343, à m'adresser les états des améliorations exécutées ou commencées depuis l'an IX jusqu'au 1er janvier 1807.

Depuis, j'ai reconnu que l'exécution de cette circulaire nécessitait une explication relativement à la cessation de l'exercice courant au 31 décembre présent mois. J'ai pensé que cet exercice ne devait comprendre que les améliorations exécutées depuis le 1er vendémiaire an XIV, jusqu'au 1er octobre 1806, et que celles faites depuis cette époque devaient appartenir à l'exercice 1807. Ainsi désormais les comptes des plantations et autres améliorations de cette nature, s'établiront à partir du 1er octobre d'une année jusqu'à la même époque de l'année suivante dans l'exercice de laquelle ils seront classés. Cet ordre est motivé sur ce que les plantations ayant lieu depuis l'automne d'une année jusque dans le milieu du printemps de l'autre année, on ne doit pas couper le compte d'une seule et même opération.

Quant aux comptes à rendre pour les années antérieures au rétablissement du calendrier grégorien, ils s'établiront par année de l'ère républicaine, ainsi que l'indique la circulaire précitée. Je vous prie, Monsieur, de donner connaissance de cette lettre aux agens sous vos ordres.

(108.) STATISTIQUE FORESTIÈRE. MONT

TONNERRE.

MÉMOIRE descriptif de la FORÊT IMPÉRIALE DU MONT-TONNERRE, rédigé par LOUIS LINTZ, garde général des eaux et forêts, membre correspondant de la société minéralogique de JENA en Saxe.

MAYENCE, de l'imprimerie de ZABERN, imprimeur de la préfecture, 1806. ( In-4° contenant 59 pages et deux tableaux.)

LES ANNALES STATISTIQUES nous ont fourni différens articles de statistique forestière : le Mémorial de l'an XI en contient plusieurs. Nous avions espéré pouvoir y donner suite. Mais, d'une part, l'imperfection des tableaux relatifs, soit à l'étendue des bois, soit à la nature de leurs produits, n'offre, dans les résultats, rien sur quoi on puisse assez compter; de l'autre, ces articles ne venant, dans les Annales, que de loin en loin, et comme par accident, sans aucune intention qui fût analogue au plan de l'administration forestière, nous avons discontinué de les recueillir; et par-là nous croyons avoir prouvé de plus en plus que l'unique but du Mémorial Forestier est, exclusivement à tout autre intérêt, l'avantage, tout l'avantage, rien que l'avantage de cette branche importante du service public.

Aujourd'hui que, pour la première fois, un agent de cette administration, bien digne de lui appartenir, vient à publier, sous le titre modeste de Mémoire descriptif, un travail complet sur la partie spécialement confiée à sa garde, nous nous

empressons, non seulement de l'annoncer, mais de faire profiter nos souscripteurs de ce que ce mémoire, intéressant sur tous les points, nous paraît offrir de plus essentiel. Puisse un tel exemple avoir bientôt des imitateurs! C'est alors que le Mémorial remplira sa destination, en même temps qu'il justifiera son titre, en réunissant aux instructions administratives et judiciaires, des notions exactes et des documens positifs sur le matériel des forêts en général, et sur ce qui peut être particulier aux différens districts et cantons de chaque arrondissement.

En effet, ainsi que l'observe très-judicieusement M. Lintz dans le peu de lignes qui précèdent son mémoire, sous le titre d'avant-propos, « chaque » forêt offre, pour ainsi dire, un caractère par»ticulier, que le climat, le terrain, la situation l'exposition, et enfin le mode d'aménagement adopté lui ont imprimé; et il n'est pas moins » intéressant au forestier de rechercher le carac» tère principal d'une forêt, qu'il est nécessaire » pour le naturaliste de bien saisir le caractère de »ses espèces, afin d'en former les définitions. »>

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Le mémoire sur la Forêt impériale du MontTonnerre est divisé en trois sections.

La première donne des notions générales sur cette forêt; la seconde, des détails sur les treize districts entre lesquels elle se partage : la troisième traite de l'aménagement dont elle est susceptible; et c'est dans cette dernière partie surtout que l'auteur a l'occasion de faire distinguer en lui le forestier, dont les connaissances ne se bornent pas à de simples observations locales, mais qui, possédant à fond son sujet, sait généraliser ses

idées, et en faire ressortir un système d'exploita tion, aussi sagement conçu que clairement développé dans le mémoire.

Nous donnerons en entier les deux chapitres qui contiennent ce développement; et nos lecteurs nous en sauront gré. Mais nous leur devons auparavant l'aperçu général de la montagne du Mont-Tonnerre. Cette partie, toute descriptive,

mérite d'être connue.

« La montagne qui donne le nom à la forêt, dont je traite (c'est l'auteur qui parle ), est située sur la limite des deux arrondissemens communaux de Mayence et de Kaiserslautern; une partie peu considérable de la pente méridionale du MontTonnerre même appartient encore, comme nous le verrons plus bas, à la forêt impériale de Marienthal, qui fait déjà partie de l'arrondissement de Kaiserslautern.

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» Ce mont, dont la base a la forme d'un oval oblong, a la plus grande projection vers le nordest, et vers le sud-ouest, et paraît tenir en union avec la montagne dite Wartemberg, qui est située vers le sud du côté de Landau.

» Il est en général à remarquer que la base du Mont-Tonnerre est fort large; il s'étend par une pente insensible à deux et même trois lieues, de manière que cette montagne qui, mesurée depuis sa base jusqu'au sommet, n'a que la hauteur médiocre de 435 mètres, se fait cependant apercevoir comme le point le plus élevé d'une contrée de plusieurs lieues carrées.

» Tel que le chêne majestueux, qui laisse ramper à ses pieds l'humble arbrisseau, attache seul notre ceil et notre pensée, tel le Mont-Tonnerre plane sur tous les monts qui l'environuent, et