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(115.) Sur l'exploitation de la forêt de MontTonnerre, et sur sa révolution à déterminer. (Suite et dernier EXTRAIT du Mémoire de M. Lintz, 2o partie, 3e section.)

"Un des points principaux à considérer dans l'aménagement d'une forêt, est de déterminer l'âge où elle est exploitable, ou, en d'autres termes, d'assigner l'époque à laquelle une forêt peut être exploitée avec le plus grand avantage, sans nuire aucunement aux droits de nos descendans.

» La première chose dont on s'aperçoit, c'est que la reproduction des taillis par rejetons des souches et des racines, et des futaies par le réensemencement naturel, doit servir beaucoup à déterminer les périodes d'exploitabilité d'une coupe.

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Exploitée trop jeune, une futaie perd en grande partie de son produit, en ce qu'on coupe le bois lorsqu'il est dans le plus fort de son accroissement, et d'ailleurs le réensemencement ne réussira pas comme on doit le désirer. Un tel mode d'aménager blesse donc à la fois les intérêts des générations actuelles et ceux des générations futures.

» D'un autre côté, si on éloigne trop le terme d'exploitation d'une forêt, il en résulte aussi une autre perte, parce que le peu d'arbres anciens qui à la longue peuvent subsister avec avantage sur un terrain dont il a fallu bannir le jeune bois, ne le peuvent jamais remplacer équivalemment en produits, quelqu'accroissement que leur ancienneté leur permette. Il s'agit donc de fixer pour chaque forêt un terme moyen, également éloigné de l'un et de l'autre de ces défauts.

» Ces motifs, tous, comme on voit, de la plus haute importance, m'ont fait penser que la révolution de la forêt du Mont-Tonnerre, fixée d'abord à 80 ans, devait l'être désormais à

120 ans.

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Outre ces raisons déduites, à ce que je crois, d'une saine théorie, j'ai encore pour moi un cas particulier, les expériences des lieux et du passe.

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L'inspection de toutes nos jeunes coupes dans cette forêt, prouve que le hêtre, à l'âge de soixante ans, est, sinon trop jeune pour donner de la bonne semence, du moins pour en donner autant qu'on en attend d'un arbre de réserve, parce que cet arbre, élevé dans un état serré n'a pu prendre cette expansion de branches, qui fait seule la grande abondance de semence. C'est sans doute la raison pour laquelle les coupes dans cette forêt restent six à sept ans avant d'être réensemencées, et avant qu'on puisse y asseoir une coupe secondaire avec succès. En attendant, les bois blancs s'y glissent, et il faut un temps infini aux jeunes hêtres pour cette masse qui les étouffe.

>> En prolongeant donc de quarante ans le terme de révolution de la forêt, l'époque de son réensemencement n'arrivera pas aussi fréquemment ; car au lieu d'être exploitée trois fois en deux cent quarante ans, elle ne le sera que deux fois ; et voilà déjà 3, 4 ans de gagnés pour les coupes, sur le réensemencement seulement.

» En résultat on voit donc, qu'en exploitant la forêt à cent vingt ans, l'étendue de la coupe

exploitée annuellement sera moindre, le réensemencement plus prompt, et la coupe plus aisée à surveiller; et néanmoins aura la même quantité de bois, points essentiels à observer.

>> Ce sont les raisons qui commandent le changement de révolution dequatre-vingts à cent-vingt ans; je crois que tout forestier conviendra avec moi de la nécessité de ce changement.

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(116.) CHABLIS occasionnés par l'ouragan. Circulaire du 28 février 1807, no 349.)

Je suis informé, Monsieur, que l'ouragan du 18 février a causé du dommage dans plusieurs forêts de l'empire; s'il s'est fait sentir avec violence dans votre conservation, vous voudrez bien charger les agens forestiers locaux de veiller à la conservation des chablis, et me rendre comple des dispositions faites à cet égard.

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(117.) GARDES FORESTIERS doivent nécessairement savoir lire et écrire. Doivent rédiger eux-mêmes leurs procès-verbaux. ( Circulaire du mars 1807, no 350.)

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L'article 2 du titre 10 de l'ordonnance de 1669 veut, Monsieur, qu'il ne soit reçu aucun garde forestier, s'il ne sait lire et écrire. La difficulté de trouver des sujets pour remplir certaines places de gardes, a déterminé à s'écarter quelquefois. de cette disposition de la loi, présumant que

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les gardes, qui se trouvaient dans ce cas, pouvaient faire rédiger leurs procès-verbaux par les greffiers des juges de paix. Mais des tribunaux ont pensé que cette mesure supplétive n'était applicable qu'aux gardes champêtres, et ils ont prononcé la nullité des procès-verbaux des gardes forestiers qui ne les avaient pas rédigés euxmêmes. Cette circonstance me détermine à vous prier de ne me présenter à l'avenir pour les places de gardes, que des candidats qui sachent lire et écrire; ce dont vous voudrez bien vous assurer préalablement.

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(118). RESTAURATION ET AMÉNAGEMENT DES FORÊTS ET DES BOIS PARTICULIERS: Ouvrage utile aux Agens forestiers, aux propriétaires et à tous ceux qui se livrent à la culture des bois; dédié à la Société Impériale d'Agriculture du Département de la Seine. Par E. CHEVALIER, cultivateur à Argenteuil, associé correspondant de la Société d'Agriculture du Département de la Seine, etc., etc., 1 vol. in-12. Paris, 1806; chez madame Huzard Libraire, rue de l'Eperon (*). - Prix broché, 2 francs. Par la poste 2 francs 75 centimes.

L'Auteur pose en principe que les forêts nationales doivent être administrées comme les bois des particuliers; ce sont en conséquence

(*) Se trouve également chez Arthus-Bertrand, Libraire, rue Hautefeuille, no 23, acquéreur du fonds de Buisson. (Voyez l'Avis, page 216.)

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les observations qu'il a faites comme particulier, depuis trente ans, sur la physique végétale des bois, qu'il rend aujourd'hui publiques. C'est d'après son expérience personnelle qu'il crie aux propriétaires : « Plantez, puisqu'il vous faut du bois, »sachez en faire produire à vos terres : c'est » une dette que vous avez contractée envers les générations futures, en retour des services que >> vous ont rendus les générations passées. Plantez, » et vos fonds seront placés au taux le plus haut ». L'auteur démontre cette vérité par des calculs et des exemples dont les résultats fournissent des preuves irrésistibles. On trouve dans cet essai, qui n'est, au surplus, que l'extrait d'un grand Ouvrage sur les principales branches de l'économie rurale, dont des circonstances ont fait retarder la publication, beaucoup d'observations neuves sur les Semis, les Plantations, l'Aménagement, et en général sur tout ce qui a rapport à la culture ainsi qu'à l'exploitation des bois.

(119.) EXPÉRIENCES physiques sur les rapports de combustibilité des bois entre eux formant un supplément à la Science forestière; par Georges-Louis HARTIG, conseiller supérieur des Forêts du Prince de NassauOrange, Directeur de l'Ecole forestière de Dillenbourg, et membre de la Société de Physique de Berlin, et des Sociétés des Forêts et Chasses en Saxe; Ouvrage traduit de l'allemand pour l'Administration générale des Forêts, par J. J. BAUDRILLART, traducteur d'une Instruction sur la culture des Bois, par le même

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