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MUNES,

PARTICULIERS.

(124). TRAITÉ DE L'AMÉNAGEMENT DES BOIS ET FORÊTS APPARTENANS A L'EMPIRE, AUX COMAUX ÉTABLISSEMENS PUBLICS ET AUX Par M. DRALET, conservaleur des forêts de l'arrondissement de Toulouse, membre de plusieurs sociétés savantes. Ouvrage in-8°. Prix, 1 fr. 25 cent. et 1 fr. 50 cent. franc de port par la poste dans toute l'étendue de l'Empire. A Paris, chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23, acquéreur du fonds de M. Buisson et de celui de madame Desaint.

Nombre d'écrivains (parmi lesquels se trouvent des personnes de grand mérite), ont traité de l'aménagement des bois. Les uns ont exposé des théories; les autres ont fait connaître le résultat de leurs observations et de leurs expériences. Les méthodes adoptées par ces auteurs ont donné lieu à des systêmes aussi différens dans les résultats, que sont opposés les faits sur lesquels ces systêmes sont appuyés.

Cette diversité d'opinions de personnes, auxquelles on ne peut refuser des connaissances dans la partie qu'ils traitent, et de la bonne foi dans l'exposition de l'opinion qu'ils embrassent, a laissé dans une incertitude pénible des hommes qui s'intéressent à la bonne tenue des bois; cette incertitude devait même exister jusqu'à ce qu'un esprit juste et observateur vint, aidé de son expérience, éclairer le point de la difficulté, et poser des principes certains, à l'aide desquels il est aujourd'hui permis de la résoudre.

C'est ce qu'a entrepris M. Dralet, dans l'ouvrage que nous annonçons.

L'auteur remarque que s'il règne tant de con

trariétés entre les écrivains qui ont traité de l'aménagement des forêts, c'est que chacun a tiré des faits particuliers des conséquences générales.

Pour procéder avec ordre, il fallait d'abord bien se fixer sur ce qu'on doit entendre par aménagement et en prenant ce mot dans l'acception la plus simple, M. Dralet le définit l'art de déterminer les parties qui doivent être coupées chaque année dans une forêt, de manière à procurer les produits les plus avantageux tant au propriétaire actuel qu'à ses successeurs.

Pour atteindre le but de cet art, on a introduit divers modes d'exploitation l'auteur recherche les motifs qui ont déterminé à les admettre, et rend compte des avantages ainsi que des inconvéniens que chaque mode peut présenter.

C'est en quelque sorte l'histoire de l'art que son second chapitre a pour objet d'offrir.

Ce second chapitre intitulé: Recherches sur les différens modes d'exploitation, traite: 1o de celle des taillis; 2o de celle des futaies; 3o des réserves; 4o des coupes, par pied d'arbres en jardinant; 5o enfin, des coupes par éclaircissemens ou par expurgades.

En parlant de l'exploitation des taillis, l'auteur présente les âges divers auxquels, suivant les circonstances, les taillis sont exploités : il cite, 1o les taillis de châtaigniers qui se coupent de 5 à 7 ans, parce que le bois s'en débite en cercle; et que plus âgé il serait moins propre à ce genre de service; 2o les taillis situés sur des terrains où il n'y a pas de fonds qui s'exploitent à 10 ans, parce qu'on perdrait à les attendre davantage; 3° les taillis qui suivant la nature du terrain, ne peuvent aller, sans dépérir, au-delà de 15, 16 et 18 ans ; 4° les taillis

qu'on coupe de 20 à 25: ce sont ceux du plus grand nombre des forêts, c'est-à-dire, de celles assises sur des terrains de qualité médiocre ; 5o les taillis de 30 ans qui, situés dans un terrain profond et fertile, paraissent (d'après l'expérience qu'on a faite) être parvenus au maximum de leur croissance; 6o enfin, les taillis de 35 à 40 aus qui, dans quelques forêts, et surtout dans celles placées sur des montagnes, ne peuvent être exploitées le plus utilement qu'à ce dernier âge.

A l'égard des futaies, l'auteur rappelle d'abord la question qui, depuis environ un demi-siècle, divise les physiciens, et qui consiste à savoir laquelle de deux futaies, dont l'une s'est élevée en massif, et l'autre s'est formée sur des taillis, mérite la préférence sans ouvrir définitivement d'avis sur cette question, on se bornera à dire que s'il est vrai que les départemens de la Bretagne et des Pyrénées offrent à la marine de beaux arbres dans des massifs, les départemens du nord-est de l'empire, où on ne trouve que des baliveaux sur taillis, présentent des pièces également précieuses pour les constructions navales.

L'auteur, en parlant des massifs de futaie, en range les coupes dans trois classes. La première comprend les futaies exploitées de 50 à 90 ans : la seconde, celles exploitées de 100 à 150 ans : la troisième, enfin, les coupes au-delà de 150. Mais on ne peut se dissimuler que l'âge à donner à la futaie, comme celui auquel on doit aménager le taillis, dépend de la qualité du sol et des circonstances locales qu'il s'agit de combiner.

Les réserves dont parle ensuite l'auteur, se forment soit en baliveaux épars sur le taillis, soit de

l'ensemble des arbres venus sur un canton particulier choisi dans la meilleure partie de la forêt; l'une et l'autre espèce de réserve a ses partisans, et présente de grands avantages dans les ressources qu'elle prépare pour l'avenir.

Les coupes, par pied d'arbres, en jardinant, étaient, à ce qu'il paraît, le seul mode d'exploitation que l'on connût dans un temps où l'abondance des bois permettait de choisir ceux dont on pouvait le plus utilement tirer parti en laissant les bois de rebuts.

Depuis, on sentit la nécessité de mettre de l'ordre dans les exploitations, et les coupes par jardinage n'ont été maintenues que dans les parties montagneuses, où il pouvait devenir dangereux de découvrir subitement le sol, ou dans les forêts de pins, de sapins, qui ne se reproduisent que par semence, et où les jeunes plantes ne prospèrent qu'à l'ombre des anciennes.

Les coupes, par éclaircissemens ou expurgades, consistent à dégager les souches des branches rampantes, des jets surabondans, pour n'y conserver que ceux qui promettent de prospérer.

Le bois, ainsi désobstrué, se fortifie et prend un accroissement rapide.

Le propriétaire en obtient en même temps du fagolage qui lui procure une première jouissance en attendant la coupe.

Mais il ne faut pas se dissimuler que ce mode d'exploitation, toutes les fois qu'on ne le surveille pas avec la plus grande attention, peut entraîner nombre d'abus. C'est ce motif, sans doute, qui a déterminé à le prescrire dans beaucoup de cir

constances,

De ces fails, l'auteur déduit, dans le chapitre III, des conséquences qui seront, selon lui, les premiers principes de l'art.

Ces conséquences, les voici :

1o L'âge auquel les bois cessent de profiter, n'est point le même pour toutes les forêts.

2o Cet âge varie depuis 8 à 10 ans jusqu'à celui de 200 aus, et même au-delà.

3o Les exploitations à tire-aire, ou par contenance, sont, à la fois, le plus généralement adoptées et le moins sujettes à des abus.

4o Dans ces sortes d'exploitation, il est utile de faire des réserves destinées à croître en futaie. 5o Les réserves, en petits massifs, présentent beaucoup d'avantages.

6o Les baliveaux réservés pour le repeuplement des forêts, réussissent mieux dans les pays du nord que dans ceux du midi; dans les terrains profonds que dans ceux qui ont peu d'épaisseur; dans les plaines que dans les montagnes: ils acquièrent de belles proportions lorsqu'ils ont été choisis dans un taillis fort élevé, ils préservent les jeunes recrues, et présentent des ressources précieuses à la marine; mais il faut que le choix de ces baliveaux soit fait avec soin, parce qu'autrement ils nuisent aux taillis, sans que le propriétaire soit indemnisé par leur croissance.

7o Les coupes par pieds d'arbres, souvent abusives, ne doivent être pratiquées que lorsque tout autre genre d'exploitation est impossible. Il faut, au contraire, exploiter, en jardinant, les forêts de sapins, celles mêlées de hêtres et de sapins, celles de chênes plantés à la main, surtout dans les

pays

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