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riches en pâturages, et les forêts situées sur des montagnes très-escarpées.

8 Enfin, les coupes par expurgades, faites en connaissance de cause, avec soin et dextérité doivent être considérées comme les plus propres à seconder les opérations de la nature.

Le chapitre IV rappelle les faits observés dans la production des forêts. Le chapitre V présente les conséquences des faits ainsi observés et le principe général qui en résulte relativement à l'âge auquel doivent être coupés les bois de toute espèce.

Voici ces conséquences :

1o Il y a évidemment perte de matière lorsqu'un bois est coupé avant l'âge où il a cessé de croître. 2° Lorsque la grosseur des bois est une qualité nécessaire à l'usage auquel on les destine, on peut en différer utilement la coupe, même après l'époque à laquelle les arbres ont cessé de prendre de l'élévation.

3o Lorsque les arbres ont cessé de grossir et de s'élever, il peut y avoir quelque avantage à les laisser mûrir pendant un certain temps.

4o Il y a perte de temps et diminution de qualité à laisser sur pied les arbres qui sont sur le re

tour.

5o C'est sacrifier la forêt entière, que d'attendre sa décrépitude pour en faire l'exploitation. Les conséquences qu'on vient d'exposer ont servi à établir le principe suivant :

Les coupes

forêt sont,

les plus avantageuses dans chaque en général, celles qui se font après que le bois a cessé de s'élever et de grossir, et avant l'époque à laquelle il est sur le retour.

Ce principe se trouve développé dans le chapitre VI, où l'on considère les productions forestières sous deux rapports, savoir :

1° Quant aux produits en nature, et 2o quant aux produits pécuniaires.

L'auteur s'attache à démontrer qu'il importe, même au propriétaire qui semblerait le plus pressé de jouir, d'attendre, pour exploiter, que son bois ait atteint le maximnm de la croissance.

C'est après avoir ainsi posé des principes généraux qui forment la théorie de l'art, qu'on les applique à la pratique des aménagemens en les appropriant aux divers modes d'exploitation.

Dans la coupe du taillis, on distingue trois cas: celui où il s'agit d'exploiter en totalité un bois d'une petite étendue ; celui où il s'agit d'un bois d'une grande étendue, dont les exploitations ont été faites par parties à divers âges; enfin, celui où il est question d'établir une exploitation réglée, dans un taillis dont la dernière coupe a été générale.

Dans l'exploitation des futaies, il faut combiner les moyens de les couper à leur terme de maturité, d'en éviter le dépérissement, l'épuisement des racines, et, dans les pays où le bois est commnn, chercher à se procurer des pièces de construction qui puissent indemniser des frais de transport. A l'égard des réserves qui se font, soit en baliveaux sur taillis, soit par massifs de futaie, l'auteur présente des vues utiles fondées sur l'expérience, et qui servent à déterminer avantageusement ces réserves, afin d'en obtenir le succès désirable.

Les coupes, par pieds d'arbres, applicables aux forêts de sapins et à celles de chênes, situées dans

des rochers d'un accès difficile, doivent être opérées de manière,

1o A ne point trop dégarnir le sol; ce qui permet d'ailleurs de n'abattre aucun arbre avant sa maturité. 2o A exploiter tous ceux qui se trouvent sur le retour, en jardinant ainsi sur la totalité de la forêt.

Enfin, comme il est reconnu (pour nous servir des expressions mêmes de l'auteur), qu'éclaircir un bois, c'est devancer l'ouvrage de la nature, et se procurer une jouissance actuelle qui bonifie celle de l'avenir, M. Dralet conseille d'adopter cette méthode; mais sous la condition que les propriétaires dirigeront eux-mêmes leurs ouvriers, sans jamais les perdre de vue; parce qu'autrement l'intérêt et l'ignorance sacrifieraient les plus beaux brins du taillis; de sorte qu'une opération, trèsavantageuse en elle-même, deviendrait la cause de l'appauvrissement des bois.

M. de Buffon dit que ce qui peut dégoûter de cette pratique utile, c'est qu'il faudrait, pour ainsi dire, la faire par ses mains.

M. Dralet a considéré ensuite les aménagemens dans leur rapport avec l'administration publique; il rappelle les dispositions de nos lois sur cette matière; examine en quoi ces lois peuvent être contraires aux principes qu'il vient d'exposer, et présente les bases sur lesquelles il pense que pourrait être fondée une nouvelle loi à porter sur les aménagemens.

Il indique le mode à suivre pour l'exécution de cette loi projetée.

Sans présenter les détails qu'il donne à cet égard

dans le VIIIe chapitre, nous nous bornerons à observer que le but qu'il s'est proposé (en désirant la formation d'une commission chargée de revoir les aménagemens) se trouve rempli par l'organisation actuelle de l'Administration, et par les tournées que font, successivement dans chaque conservation, MM. les Inspecteurs généraux.

L'ouvrage de M. Dralet est terminé par un plan de statistique forestière qui indique avec ordre les diverses parties de ce travail important. On ne peut qu'applaudir à son idée de former, pour chaque forêt, considérée séparément, un tableau destiné à offrir des renseignemens indispensables pour l'aménagement et la bonne tenue de cette forêt.

En nous résumant, nous dirons dont nous venons de rendre compte présente avec que l'ouvrage ordre des faits et des conséquences qui mènent aux principes à suivre dans les aménagemens.

Le style de M. Dralet est pur, simple, et fait reconnaître à la fois un administrateur éclairé et l'auteur du plan détaillé de topographie que la société d'Agriculture du département de la Seine a couronné en l'an VIII, et qui a été publié par ordre du Gouvernement.

(125). SUR LA CARBONISATION DU BOIS, et sur les produits de sa distillation en grand.

L'augmentation du prix des bois a fixé, depuis plusieurs années, l'attention le personnes instruites, qui, effrayées des progrès du mal, ont cherché à y apporter quelque remède.

1807.

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Les forestiers se sont occupés des moyens d'accroître le produit en nature des forêts, en indiquant différens modes d'aménagement et d'exploitation.

Les personnes uniquement occupées de la théorie, ont également présenté des vues sur l'emploi qui leur paraissait le plus utile de chaque espèce de bois.

D'autres enfin se sont plus particulièrement appliquées à la recherche d'un mode de carbonisation qui, plus avantageux que celui généralement reçu, donnât (indépendamment d'une plus grande quantité de charbon) des produits accessoires, entièrement perdus par les procédés ordi

naires.

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C'est dans cet état de l'art que la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, vient de demander qu'on détermine, par des expériences faites en grand, quels sont les divers produits » de la distillation du bois, et les avantages qu'on peut en retirer, soit dans les procédés » de quelques arts, soit dans l'économie domestique ».

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Comme il peut être utile de connaître les essais qui ont eu lieu jusqu'à présent pour résoudre ce problême, on croit devoir indiquer les tentatives successivement faites par les propriétaires de l'établissement formé par le sieur Fremin à Dormans, département de la Marne, et de leur côté par MM. Brune, Lebon et Mollerat.

Procédé de M. Fremin.

M. Fremin a opéré la carbonisation du bois, par voie de distillation, dans des va sseaux clos: il paraît, d'après un mémoire annoncé, remis en

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