Page images
PDF
EPUB

un objet qui intéresse à la fois l'économie forestière et l'économie rurale.

La destruction inconsidérée des bois sur les sommets et les pentes rapides des montagnes, en privant la société d'une production de première nécessité, est devenue la cause d'une calamité publique.

Les eaux ne trouvant plus d'obstacle à leur dérivation, ont entraîné les terres dans les vallées et les rochers, restés nus, ont perdu la faculté qu'ils tenaient des bois dont ils étaient garnis, l'arrêter les eaux, qui alors ne s'échappaient que par infiltration, et allaient alimenter des sources qui n'existent plus.

Plusieurs contrées voisines des montagnes ont vu, en effet, disparaître les ruisseaux et fontaines auxquels elles devaient leur fertilité, et se délériorer ou s'anéantir leur agriculture.

Il est donc du plus grand intérêt de repeupler les pentes et les sommets des montagnes.

Parmi les méthodes qu'on peut tenter avec espoir de succès, il en est une qui en a déjà obtenu beaucoup, et qui mérite, par la combinaison des opérations qu'elle exige, d'être employée de préférence à toute autre.

1o On fait ouvrir au sommet de la pente de la montagne, et sur une ligne parfaitement horizontale, une petite tranchée, de 54 à 81 millimetres (2 à 3 pouces) de profondeur, suivant l'épaisseur de la couche de terre qui s'y trouve encore, et de 108 millimètres (4 à 6 pouces) de largeur. On range les gazons, les pierres et la terre qui en proviennent, sur le bord de la tranchée, du côté de la pente de la montagne, de manière que cette tranchée acquière, par cette addition,

[ocr errors]

une profondeur presque double, et que ses bords inférieurs et supérieurs se trouvent de niveau.

2o Cette première opération faite, on ouvre de pareilles tranchées parallèlement sur toute la pente de la montagne, et distantes les unes des autres d'un mètre 299 à 624 millimètres (4 à 5 pieds), suivant le plus ou moins de rapidité de la pente.

30 On laboure le fond de ces petites tranchées, et l'on y répand des semences de pin, de sapin, de mélèze, de bouleau, de chêne ou autre, selon la nature du terrain et son exposition. On mêle à ces grains, lorsqu'il est possible, des semences d'ajonc épineux ou de genêt, pour protéger par leur ombre les semis contre l'ardeur du soleil et la rigueur du froid, et pour opposer un obstacle de plus, par leurs racines, aux avalanges qui suivent les grandes pluies et la fonte des neiges.

Les tranchées se remplissent insensiblement des débris des végétaux et des terres que les pluies entraînent vers le penchant de la montagne. Les intervalles d'une tranchée à l'autre se gazonnent et se raffermissent; les eaux des pluies, retenues par les sillons, imbibent la terre, et les jeunes plants trouvent l'engrais et l'humidité nécessaires à leur développement.

Il résulte de ce qui vient d'être dit, que l'on doit bien se garder de cultiver en pommes de terre ou en grains les pentes des montagnes. Ce serait, en effet, faciliter l'éboulement des terres, la dénudation des racines des arbres, et augmenter ainsi la rapidité des pentes.

Il est encore une autre méthode que l'on suit dans quelques pays pour faire des semis sur des pentes rapides: elle consiste à faire des trous

pour y jeter la semence, sans labourer le reste du terrain: elle est bonne sous le rapport de la germination et de la croissance des arbres, mais elle ne remédie point à la dérivation trop rapide des eaux; les arbres d'un pareil semis ne se prêtent point, comme dans la méthode précédente, un appui mutuel contre les vents, et par leur ombre, contre l'ardeur du soleil: cependant cette méthode peut être employée comme plus économique dans les pentes encore couvertes de gazon, en observant de disposer les trous en échiquier, et d'amasser sur le bord de chacun, du côté de la pente de la montagne, les gazons et pierres sorties de l'excavation. Mais quelle que soit la méthode que l'on suive, on doit faire la plus sérieuse attention à la nature du terrain et à son exposition. C'est de là que dépend presque toujours le succès des semis. On sème avec fruit, à l'exposition du nord, les sapins, les pins, les mélèzes et le bouleau ; au levant, les acacias, les hêtres, les charmes et bouleaux; au midi, le chêne, l'érable, le hêtre, le platane, etc.; enfin à l'ouest, le sapin, le chêne, le hêtre et le charme.

Il est encore un objet de la plus grande importance pour la conservation des semis, c'est d'inter dire avec sévérité toute espèce de pâturage et de récolte des herbes, qui sont, en ce cas, les abris naturels des semis. Il importe également de conserver toutes les sortes de buissons ou broussailles, les fougères et autres plantes vivaces, dont les racines maintiennent les terres, et dont le feuillage abrite les semences, et de ne les détruire que dans les rigoles ou les potets.

Je vous invite, Monsieur, à vous faire rendre compte des montagnes ou collines rapides qui,

dans votre arrondissement, sont susceptibles d'être traitées par la méthode indiquée; à me présenter successivement les projets que vous croirez les plus utiles à leur replantation, en les accompagnant des procès-verbaux de reconnaissance des lieux, des devis estimatifs de la dépense, et de vos observations.

145.) ADJUDICATIONS pour l'ordinaire de l'an 1808. Où le prix doit en étre acquitté. (Circulaire du 11 Novembre 1807, no 367.)

SON Excellence le ministre des finances m’informe, Monsieur, que dans quelques départetemens, les soumissions qu'il a demandées aux receveurs généraux pour le versement au trésor public du montant des adjudications des coupes de bois n'ont pas été acquittées, parce que le cahier des charges portait que les traites souscrites seraient payables à la caisse des receveurs des domaines. L'art. 6 du cahier des charges pour l'ordinaire 1808, porte expressément que les traites seront souscrites au profit du receveur général des contributions directes du département, et payables à son domicile. Ces dispositions précises ne présentent aucune incertitude. Je dois croire dès-lors qu'elles ont été suivies exactement dans toutes les ventes; cependant il paraîtrait que dans quelques arrondissemens on s'en est écarté. Je vous recommande de nouveau, Monsieur, d'en surveiller l'exécution avec le plus grand soin, et de donner à cet égard des instructions à vos subordonnés.

(146.) CHASSE AUX LOUPS. (Circulaire du 28 Novembre 1807, no 368.)

L'ARTICLE 7 du réglement relatif aux chasses dans les forêts et bois des domaines de l'Empire, en date du premier germinal an 13, porte, Monsieur, que tous les individus qui auront obtenu des permissions de chasse seront tenus de faire connaître au conservateur des forêts le nombre d'animaux nuisibles, tels que loups, renards, blaireaux, etc., qu'ils auront détruits, et de lui en envoyer la pale droite. Cette mesure, si elle a été exécutée, vous met à même de savoir le nombre des animaux qui ont été tués cette année dans votre conservation, et je vous prie de m'en transmettre un état.

146.) TRAITÉ DES DÉLITS, DES PEINES, ET DES PROCÉDURES EN MATIÈRE d'EAUX ET FORÊTS, ou Analyse méthodique des lois, arrêts, réglemens et décisions concernant les délits forestiers, les délits de chasse dans les bois, et de pêche dans les fleuves et rivières; la manière de constater ces délits; les actions auxquelles ils donnent lieu; la forme de procéder devant les tribunaux et cours de justice; les jugemens et arrêts, et leur exécution;

Par M. DRALET, Conservateur du 13o arrondissement forestier à Toulouse, membre de plusieurs Sociétés savantes. Un vol. in-12, Prix pour Paris, 2 fr. 50 cent., et par la poste, 3 fr. 50 cent. A Paris, chez ARTHUS-BERTRAND, libraire, rue Hautefeuille, no 23, acquéreur du fonds de M. BUISSON et de celui de M. DESAINT (1809).

Aucune partie de notre législation ne semble

« PreviousContinue »