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Je viens de lire, avec autant d'intérêt que d'attention, les épreuves du livre que vous allez publier.

Mon premier sentiment est celui de la reconnaissance pour un travail qui a dû vous coûter tant de peines, tant de recherches, et je m'estime heureux d'avoir facilité votre tâche, en vous ouvrant, sans réserve aucune, les archives de notre Institut.

Votre dévouement bien connu à la Religion et aux OEuvres de charité méritait cette confiance, et je vois qu'elle n'a pas été trompée.

Permettez-moi, cependant, cher Monsieur, de vous laisser l'entière responsabilité de cette publication, d'ailleurs si intéressante pour l'histoire de notre Institut. Mieux que personne vous comprendrez cette réserve, vous qui avez si bien montré avec quel soin les Frères des Ecoles chrétiennes se sont toujours tenus à l'écart des partis politiques et des dissensions. qui ont agité notre pays depuis bientôt un siècle.

C'est pour rester fidèle à nos traditions de famille, devenues une règle invariable parmi nous, que je tiens à mettre notre Institut en dehors des questions soulevées, par certaines appréciations et citations de votre livre, sur les luttes parlementaires de la Restauration et sur les origines légales de l'Université; c'est également pour ne pas paraître oublier

notre devoir de reconnaissance envers l'Auteur du Concordat, à qui nous devons le rétablissement légal de notre Institut en France, comme envers les Chefs éminents de l'Université qui nous donnèrent, sous le Gouvernement de Juillet, des gages de sincère impartialité et même des témoignages de bienveillante protection.

Mais je prends acte de la précieuse découverte des documents authentiques à l'aide desquels vous avez corroboré la démonstration déjà faite par le T. Honoré Frère Irlide, dans un remarquable Mémoire duquel il résulte que l'existence civile de notre Congrégation n'a pas uniquement sa source, comme on le croit encore trop généralement, dans l'article 109 du Décret du 17 mars 1808.

Le caractère de Congrégation enseignante fut la raison déterminante du rétablissement intégral de notre Institut, et la forme donnée à son existence civile par la Décision Consulaire du 11 frimaire an XII ce caractère explique toute notre histoire extérieure pendant le premier tiers de ce siècle.

Dès que notre Institut était reconnu comme Congrégation chargée de tenir des écoles selon sa méthode, son programme et son gouvernement, toute tentative visant à troubler son organisation, à relâcher les liens de la discipline intérieure, à changer sa méthode, devait naturellement provoquer les résistances des Supérieurs. C'était leur droit; c'était aussi leur devoir; ils n'y faillirent pas, et secondés par leurs subordonnés avec un esprit de fidélité dont on suit les traces dans votre récit, ils sortirent vainqueurs de ces luttes, si heureusement apaisées par la sage intervention du Roi Louis XVIII.

C'est, en effet, pour défendre la Congrégation atta

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