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BLIOTHEQUE CANTONAT

LAUSANNE

UNIVERSITAIRE

À LA TRÈS-NOBLE ET TRÈS-ILLUSTRE EGLISE DE LYON,

Qui a le Roi pour premier Chanoine d'honneur, pour Archevêque Meffire PIERRE DE GUERIN DE TENCIN Cardinal Prêtre de la Sainte Eglife Romaine, du Titre des Saints Nerée & Aquilée, Comte de Lyon, Primat de France, Commendeur des Ordres du Roi, Miniftre d'Etat, &c. & trente-deux Chanoines Comtes de Lyon.

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RÈS-NOBLES ET TRÈSILLUSTRES SEIGNEURS, Les inftructions que je donne à la jeune Nobleffe fur la pratique des Armoiries, dont la connoiffance a reçu le nom de Blafon, ne peuvent paroître fous une protection plus heureufe que la vôtre, puifque plufieurs Hiftoriens ont nommé votre augufte Chapitre la Pierre de touche de la Nobleffe, par le privilége que vous avez de ne recevoir parmi vous que des Gentilshommes, felon vos anciens Statuts, confirmés par tant de Bulles des Papes, & par tant de Lettres patentes de nos Rois.

L'exactitude avec laquelle vous vous

maintenez en l'obfervance d'un Statute glorieux à votre Eglife, a confervé la pureté du fang en plufieurs illuftres Maifons de nos Provinces voifines, qui: auroient peut-être dégénéré par des alliances moins pures, fi elles n'avoient eu en vue de ne pas fe fermer l'entrée d'une Compagnie qui a l'honneur d'avoir nos Rois pour affociés, & d'avoir eu plufieurs grands Princes, qui fe font affujettis à cette loi des preuves que vous exigez avec tant de circonfpection de ceux qui veulent être aggrégés parmi vous.

L'hiftoire de votre Eglife que j'espère. de publier un jour en fera mieux con-noître la grandeur que ce petit ouvrage que je vous préfente pour vous marquer le profond respect avec lequel je fuis,

TRÈS-NOBLES ET TRÈS-ILLUSTRES SEIGNEURS,

Votre très-humble & très-obéissant ferviteur, C. F. MENESTRIER de la Compagnie de Jesus.

2:

AVERTISSEMENT.

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Ly a trente-cinq ans que je publiai pour la première fois une Méthode du Blafon, qui s'eft imprimée plufieurs fois, & qui a été imitée ou contrefaite en plus de cinq ou fix éditions faites par des Plagiaires, & par des perfonnes peu intelligentes des principes de cet Art. On me follicitoit depuis long-tems d'y mettre la dernière main, & de la rendre également utile à la jeuneffe, qui veut s'inftruire de la pratique des Armoiries, & à ceux qui veulent pénétrer plus avant dans les mystères de ces marques de Nobleffe, qui ont eu tant de Cours depuis cinq ou fix fiécles, qu'elles font aujourd'hui les plus glorieux monumens de l'antiquité, & de la fplendeur des familles les plus diftinguées dans le monde. C'est ce qui m'a obligé de traiter

cette matière d'une manière géométrique, par des régles aifées & fuivies, qui en découvrent les divers ufages, fondés fur des principes naturels & de bon fens, qui femblent régner univerfellement dans toutes les inventions de l'ef

prit humain quelque cafuelles qu'elles paroiffent, & dépendantes plutôt du caprice que d'un profond raisonnement. Ceux qui aiment à raisonner fur les moindres chofes, font bien aifes d'être conduits de cette forte à la connoiffance de ces ufages & de ces pratiques introduites infenfiblement, fans que ceux qui en ont été les premiers auteurs aient eu deffein de les conduire auffi loin qu'elles font allées dans la fuite des tems. Ceux qui bâtirent les premiers des maifons pour fe loger, ne fongerent d'abord qu'à se mettre à couvert des injures des faifons. Que n'a-t-on pas depuis inventé pour la commodité des

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