DOCUMENTS INÉDITS ET ORIGINAUX COLLECTION DES PROCÈS-VERBAUX DES ASSEMBLÉES POLITIQUES DES RÉFORMÉS DE FRANCE No 3. ASSEMBLÉE DE NIMES. (1er décembre 1569.) Pour faire le despartement des deniers impozés, ont esté depputés : pour Montpellier MM. Talard et Icard; pour Nysmes, MM. François Ariffon et Arnaud Bonotier; pour Gévaudan, Ma Bernard de la Pied, sieur de la Moline, scindic; pour Uzès, sieur Claude Servier; pour Viverois, M° Bernard Blancard; pour Anduze, M. Estienne de Cantelupe; pour Sauve, le sieur Valescure; pour Ganges, M. Julien Fabre, premier consul de lad. ville; pour Masilhiargues, sieur Bertrand Baguet; pour Sommieres, sieur Jehan Marc. Et leur a esté injoinct de auxd. fins se transporter demain matin en la maison consulaire de la présente ville devant le seigneur de Montpezat pour travailhier ce qu'on a mis faire et à la charge de remestre lesd. despartements devers lad. assemblée pour expédier les mandementz. Enjoinct à tous diocézains de remestre chacun mois ung extraict de l'assiette de chacune diocèze entre les mains des Messieurs du conseil, avec le despartement que sera faict par susd. depputés, et toutes quictances de payementz seront signés et conterollés par ung consul de la viguerie ou ville capitale qui en tiendra registre et conterolle, lhors que le payement sera faict au recepveur, sans que led. consul puisse rien prendre, à peyne de concussion. A esté nommé à mond. sieur le gouverneur pour grand maître de (1) Voir le dernier numéro du Bulletin, p. 351. A la page 353, 1. 19 et 32, lisez : Saint-Ambroix. : XXVI. 26 l'artillerie le cappitaine Boulhiargues, et pour conterolleur général aud. fait de l'artillerie noble Guillaume Brunel, sieur de la Clotte. Et ce faict, MM. Jacques Planchon et sieur Durant Massanes, depputéz pour Vigan et Meyrueis, se sont présentés et ont requis visition et communiquation de tout ce que dessus, que leur a esté octroyé; et ce faict, ont esté rendues graces. Du lundy cinquiesme jour dud. mois, 7 heures du matin à lieu que dessus, la prière faicte; se sont présentés M. Estienne Sanglier, docteur et advocat, et MM Anthoine de Marc, Regant d'Albenas, tous deulx pour le hault et bas Viverois, et après avoir requis d'estre receus de l'assemblée comme membres du corps du pays pour demeurer en bonne fraternité et communion; et pour ce que après leur avoir esté remontré que durant les troubles précédans ilz ont voulu communiquer leurs deniers et les mestre à la borce (bourse) généralle, ilz ont respondu qu'ilz étoient comptans dès maintenant les communiquer, et se maintenir avec lesd. églises et diocèzes en parfaicte union et société soubz le commandement de mond. sieur de Saint-Romain; conclud qu'ilz sont receus à lad. société et entière union de toutes choses, soubz ung mesme chef et gouverneur, à la charge de pourter et mestre tous leurs deniers à la recepte generalle, suportées toutes les charges de guerre suyvant en tout led. consain tement. Maistre Pierre la Faye se plainct que l'assemblée l'a tacytement deppozé en le nomment ung aultre lieutement de prévost de Monseigneur; par quoy l'assemblée luy a declairé qu'elle n'a entendu le depposer de lad. charge, ains a seullement nommé à Monseigneur pour exercer la charge de prévost général, jusques à la venue du seigneur de Soubz Martre, le docteur Rouvière. Quant aux deux pièces de canon qui se font en Anduze, et pour le regard des impositions de trois mil livres qu'a esté faicte sur le pais de Cévènes et du Vigan; Le seigneur de la Moline, pour le pays de Gévaudan, a dict que leur part sera preste au premier jour. M. Planchon, consul du Vigan, a dict aussy qu'ilz feront leur debvoir. Conclud quil sera impausé trois cents quintalz [de] pouldre, moitié de la fine, et l'aultre moitié de canon, et quinze cents ballos pour tenir en munition morte (?) au général qu'il sera faict despartement comme des deniers. Sur les remonstrances faictes par les consulz de Nymes, arreste qu'ilz se pourront soulager sur les papistes et révoltés volontaires, tant que faire se pourra, comme le semblable pourront fère les aultres diocèzes et vigueries. Que Monseigneur sera supplié ne permestre que les souldats y soyent réconpancés des chevaulx morts en guerre, actendu leurs profits et boutins. M. de la Vallete a dict qu'il seroyt officier du roy de Navarre, et qu'il entend comme tel que le pais, terres, segneries dud. s ne soient imposés, contribués, levés et exigés des susd. sommes concernans leur d. cottepart et pourtion, laquelle déclaration a esté acceptée, et ce faict ont esté rendus graces. Dud. jour de relevée à une heure apres mydy, au lieu que dessus, la priere faicte. Sur la remonstrance de François Auziere, merchant de Montpellier, touchant les femmes et enfans des ministres décédés au camp, a este conclud que monseigneur sera supplié de y pourvoir avec son conseil en attendant la volonté de mesd. seigneurs les princes. Pour commissaires des affermes des bénéfices, soubz le bon plaisir de messeigneurs les princes, ont esté nommés et commis: pour le diocèze de Montpellier, Mos Nicolas Talard et Michel Icard de Melgue; pour la ville et diocèze de Nymes, Mes Loys Bousquier, Recolin, Durant, Massanes; M° Estienne de Cantalapsu, pour Uzès; Mes Bernard Blanchard et Vincent de Travenc, pour le diocèse de Mende; Me Anthoine Changier, notaire de Mantela, demeurant à présent à Florac; pour Viverois led. Sanglier. Après est venu à l'assemblée le seigneur de Lamasson, lequel a protesté contre l'assemblée du mespris de l'autorité de MM. les princes, et entreprinse faicte contre sa commission à quoy il ne consent, ains se opposera. Conclud que les depputés en arrantements des bénéfices se retireront par devers led. s de Lamasson pour délibérer ce que se doit faire pour l'obéissance desd. seigneurs princes. Sur l'exposition de Jehan Caduc de Saint-Clayre touchant ce et autre imposition et exaction de deniers faicte pour le s de Portes pour l'entretenement d'une garnison de vingt-cinq hommes en son chateau de Portes, par commission de M. le maréchal de Dampville, revenant à cent escus pour mois, arreste que M. de Saint-Romain sera supplié de pourvoir aud. faict et y tenir la main et inhiber aux cotizes de payer, sur peyne de double et autre arbitraire. Sera escript à messieurs de Rouergue touchant la charge et direction du siége présidial au présent païs. Monseigneur sera supplié de députer devers messieurs les princes pour obtenir toutes provisions nécessaires en ceste administration et defanse de guerre, dont seront faictes mémoires par messieurs de Montvalliant, de Fons, de Lesset et juge d'Anduze. Arreste que les susd. depputés à fere les susd. despartements des deniers feront aussy le despartement des munitions de guerre. A esté tauxé à moy notaire, escripvant à lad. assemblée, vingt soulz pour extraict et double du present procès verbal de lad. assemblée. Aussy a ésté tauxée à Savin huissier, et à Pierre Petit, garde des portes et à tous deux esgualement, ung escu qui leur sera incontinant payé. Monvalhiant, Pierre de Borne, Saint-Cosme, Davin, consul de Nymes, André Noir, consul d'Anduze, Planchon, depputé de Vigan, Albert, consul de Sauve, Menut, depputé de Masilhargues, Valescure. Commission et pouvoir de M. de Sainct-Romain. Henry, prince de Navarre, duc de Vendosmois, de Beaumont, premier pair de France, gouverneur, lieutenant général et admiral pour le roy monseigneur ez païz de Guienne et Poictou, et Henry de Bourbon, prince de Condé, duc d'Anguien, aussy pair de France, à tous ceulx que ses présentes lettres veront, salut. Nous ayant esté cy devant au conseil estably près de nous de la part des habitants du pais des Cévènes et des églises dissipées du bas pais de Languedoc, très-humblement remontrer que lesdits pais de Cévènes, coacque (quoique) une bonne partie dicelle ny soyt stérille et inhabitable, et néanmoings distribuée en quatre gouvernementz, dont la plus part dudit pais a esté commandé par le seigneur de Montvalhiant, et ce qui en reste, ensemble le bas pais où les églises dissipées ont assemblé leurs forces, par les sieurs de Mandegout et Montbrun et de Servas, lesquels despuis qu'il a pleu à Dieu reduire et remaitre en l'hobéissance du Roy, notre souverain seigneur, desdits pais, y ont jusques icy comandé soubz nre authorité, et combien que chascun desd. gouverneurs se soient bien et fidelement acquité de son debvoir en ladministration de leurs charges, sy est-ce que comme toutes republiques et communaultés sont ordinairement mieulx pollicées, menteneus, conservées et entreteneues, lhors quelles dépandent d'un seul chef et seul comandement, par le moyen duquel toute confusion en est esloignée, pour éviter aussy les inconvenians que peuvent survenir de la pleuralité des gouverneurs en ung mesme corps, et de la diversyté des comandementz desd. gouverneurs, qui ne peuvent avoir par ensemble telle inteligence et unyon de voulonté qu'il est requis en l'administration d'une province, lesd. habitans nous auront lhors, comme encores de présent, très-humblement supplié que tant en conservation de ce que dessus, que ayant aussy esguard à l'indisposition des personnes desd. gouverneurs, causé par leurs travaux et labeurs qu'ils ont prins au maniement des affaires qui se sont présentés par deca et pour aulcunes aultres justes et raisonnables considérations, il nous a plust descharger lesd. sieurs de Montvalhiant, de Mandagout, de Montbrun et de Servas de leursd. gouvernemens, les réduire en ung, et y establyr ung chef craignant Dieu et d'autorité requise, qui comandera généralement tant aud. pays de Cévènes, églises dissipées du bas pais de Languedoc, Gévaudan, bas et hault Viverois, Daulphiné, Provance, Avignon et compte (comté) de Venisse, afin que leurs forces estans plus voisines et unyes, elles soyent plus apropos pour promt secours et deffance de leur patrie. Ce qu'ayant avec les seigneurs et gentilshommes assistans au conseil bien et meurement considéré, désirant obvier à tout désordre et confusion, et en toutz les pais et provinces où nous comandons pour le service de Sa Majesté, y establyr ung ci bon ordre que toutes choses puissent estre conduictes et dirigées au bien et advancement des affaires de ceste cause, et au repos et souloigement et conservation des subjectz y résidans. Nous avons advisé qu'il estoit bien nécessaire et très à propos d'ordonner ung chef pour comander èsd. pais et provinces de Sevenes, Gevauldan, païs de Languedoc, bas et haut Viverois, et pour cest effaict y comectre quelque notable, vertueux, vaillant et expérimenté gentilhomme, scavoir faisons que nous avons plain confiance des vertus, sens, prudance, vaillance, fidellité, scincérité, loiauté, preudhomie, expériance au faict militaire et grande diligance de la personne, de nre cher et amé le sieur de Saint-Ro |