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jour. On croit que ces documens doivent servir à la composition d'un ouvrage que le gouvernement se propose de faire rédiger.

Le 10 août, jour de triste mémoire, on a célébré, à Lyon, dans l'église du Monument religieux, un service expiatoire fondé pour Louis XVI.

Après les troubles qui eurent lieu à Grenoble le 20 mars dernier, la cour royale de cette ville instruisit contre les prévenus, et les renvoya devant la cour d'assises comme coupables d'un délit; ceux-ci firent défaut, et il parut résulter des débats que les faits qui leur étoient imputés avoient acquis le caractère de crime; en conséquence, la cour se déclara incompétente, et ordonna une nouvelle instruction. Deux des prévenus, Dumas et Rivière, se pourvurent en cassation contre cet arrêt. La cour de cassation statuant sur ce pourvoi, le 10 de ce mois, a déclaré non avenus les arrêts de la cour royale et de la cour d'assises de Grenoble, et a renvoyé les prévenus devant la cour d'Aix.

— M. Edmond Géraud, éditeur responsable de la Ruche d'Aquitaine, journal de Bordeaux, avoit été condamné à un mois de prison et 200 fr. d'amende par le tribunal de police correctionnelle, pour contravention à la loi de censure. La cour royale, statuant sur l'appel interjeté par le prévenu, l'a relaxé des condamnations prononcées contre lui.

-La fête communale de Cambrai sera célébrée, cette année, pendant les journées des 15, 16 et 17 de ce mois, en mémoire de l'entrée de Henri IV, dans cette ville, le 12 août 159't.

:

- Le dégrèvement résultant de la loi du budget doit avoir lieu en faveur de cinquante-deux départemens qui étoient les plus grevés; les voici dans l'ordre où le dégrèvement aura lieu Seine, Aveyron, Mayenne, Marne, Eure et Loir, Seine et Oise, Ardenne, Sarthe, Loiret, Cantal, HauteVienne, Lot, Corrèze, Seine et Marne, Aube, Loir et Cher, Creuse, Deux-Sèvres, Eure, Calvados, Aisne, Somme, Manche, Indre et Loire, Maine et Loire, Oise, Seine-férieure, Tarn, Orne, Meuse, Charente-Inférieure, Hérault, Puy-de-Dôme, Nièvre, Loire, Lot et Garonne Yonne, Vendée, Haute-Marne, Vienne, Charente, Cher, Saône et Loire, Aube, Indre, Allier, Moselle, Gers, Landes, Lozère, Tarn et Garonne, Haute-Garonne.

-Le 6, les nommés Klein, Dupont et Ehlinger, qui assassinèrent, il y a trois mois, le curé de Sancy, ont été exécutés à Metz. Ces malheureux ont écouté avec recueillement le prêtre qui les exhortoit à la mort.

Tous les journaux anglois donnent de longs détails sur la mort de la reine d'Angleterre. Cette princesse a conservé toute sa connoissance jusqu'à deux heures avant sa mort; elle a expiré sans convulsion. Elle étoit née le 17 mai 1768, et avoit été mariée le 15 avril 1795. Le parti de l'opposition affecte une douleur profonde de cette perte.

- Le général Bertrand, le comte Montholon, et les autres personnes de la suite de Buonaparte, ont débarqué, le 3, à Portsmouth.

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On s'occupe en ce moment en Prusse de l'instruction du procès de l'inspecteur des forêts, Hedemann, qui avoit formé le plan d'une insurrection: dix-sept de ses complices ont été arrêtés presque en même temps que lui; la plupart sont des jeunes gens qui ont figuré dans des associations

secrètes.

- Le 1". août, la tranquillité de Madrid a été troublée par un mouvement tumultueux qui paroissoit devoir être semblable à celui dont le malheureux Vinuesa a été la victime. C'étoit à l'occasion du jugement rendu contre un employé de la maison royale, par l'audience territoriale. Les mécontens prétendirent que la justice n'avoit pas fait son devoir, et se disposoient à l'exécuter de leurs propres mains; mais l'autorité, ayant été prévenue, fit mettre toutes les troupes sous les armes, et par ce moyen arrêta le désordre. Le club de la Fontana de Oro continue à être le rendez-vous des factieux. Un orateur y disoit dernièrement que, s'il falloit un Bruus pour délivrer sa patrie, il le seroit. Le roi et la reine sont revenus des eaux de Sacédon, le 3.

Le 2 juillet, il y a eu, à Constantinople, des troubles et des désordres que l'on peut regarder comme le résultat des ordres réitérés que la Porte Ottomane a donnés pour l'armement de tous les Musulmans. Plus de douze à quinze mille Turcs de tout état, auxquels s'étoient joints un grand nom bre de Janissaires et des troupes asiatiques, parcouroient la principale rue de Péra, en poussant d'horribles vociférations, et en déchargeant continuellement leurs armes à feu, Depuis il y a encore ea de nouveaux désordres.

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(Samedi 18 août 1821.)

Cours de Philosophie; par A. Garrigues (1)5

Cet ouvrage est divisé en trois parties: métaphy sique, morale et politique.

La fe partie, la métaphysique, est celle qui offre le plus de développemens. Dans le 1. chapitre, intitulé: "Coup d'œil sur l'Univers, l'auteur fait une revue générale de tous les êtres qui peuvent tomber sous nos sens. Il distingue l'ame de la matière, et l'homme de l'animal; et il soutient avec force la dignité de l'homme contre Jes philosophes qui voudroient le rabaisser au rang des animaux. Le spectacle pompeux de l'univers élève naturellement sa pensée jusqu'à Dieu, dont il déduit tous les attributs, à l'aide d'un raisonnement simple et facile. Le philosophe tourne ensuite ses regards sur l'homme, qu'il considère avec attention. Il examine les facultés de son ame, et réfute à ce su jet les ridicules doctrines du scepticisme. Il reconnoît dans l'homme, pour facultés principales, les sens, la raison, et la conscience, qui, dans son sys tême, signifie la faculté morale. Après avoir combattu les doctrines qui font dériver toutes nos connoissances de nos sensations, et qui ne donnent pour mobile à nos actions qu'un vil intérêt, M. Garrigues trace le complément de son systême dans un ye. chapitre: Essai sur l'entendement humain; et il y déve

(1) vol. in-8°.; prix, 3 fr. et 3 fr. 75 c. franc de port. A Paris, chez Le Norinant; et chez Ad. Le Clere, au bureau de ce journal.

Tome XXIX. L'Ami de la Relig. et du Ror. B

loppe l'origine de toutes nos idées et de toutes nos connoissances. Les chapitres suivans traitent du libre arbitre, et de l'immortalité de l'ame. Enfin, l'auteur arrive à la religion, dont il montre la nécessité et la vérité, et il s'y repose comme dans un port assuré et tranquille.

La II. partie, la morale, est appuyée entièrement sur la religion. On y remarque un chapitre sur la probité et la justice, vertus sur lesquelles l'auteur a cru devoir insister plus fortemement de nos jours; d'autres chapitres ont pour but de combattre le duel, le suicide et les spectacles.

La politique tient peu de place dans ce livre; elle n'y est envisagée que sous deux questions principales. L'auteur y fait sentir tous les avantages de la nonar. chie héréditaire, et s'y prononce fortement en faveur de l'autorité du Roi. Il montre que cette autorité est le salut du peuple, et qu'elle ne sauroit être trop pleine et trop entière.

On remarque dans cet ouvrage la réfutation de plusieurs morceaux de la profession de foi du vicaire Savoyard de J. J. Rousseau, et de quelques chapitres de Condillac, et en général un éloignement déclaré contre les écrits pernicieux des incrédules du 18. siècle. M. Garrigues parle de la religion, nonseulement comme l'admirant en théorie, mais encore comme l'aimant, et la suivant dans la pratique, Nous l'en félicitons pour lui-même, et pour le suecès de son livre, auquel la pureté de ses principes imprime une nouvelle autorité, et qui se recommande encore par la clarté du style, et par l'enchaînement des idées.

N.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le 28 juillet dernier, on a discuté à la congrégation des Rits la cause de la vénérable servante de Dieu, Thérèse-Marguerite Kedi du Coeur de Jésus, Carmélite à Florence, morte en odeur de sainteté, le 7 mars 1770. S. Em. M. le cardinal Galeffi fit le rapport de non cultu, et la congrégation a rendu un đécret favorable. On se propose de suivre cette affaire.

C'est le 18 juillet que le roi de Naples a rendu un décret pour le rétablissement des Jésuites, qui avoit déjà été arrêté en 1804, mais qui se trouva empêché par l'occupation du royaume, l'année suivante. S. M. est convaincue que ce rétablissement améliorera l'instruction publique, qui a tant souffert pendant les dernières révolutions. En conséquence elle rend aux Jésuites l'église du Nouveau-Jésus, avec l'emplacement entier qui y est contigu, et qui sera débarrassé du pavillon militaire et du conservatoire de musique. On remarque qu'à Naples, comme ailleurs, la destinée des Jésuites paroît être d'être chassés par les philosophes ou les factieux, et de rentrer avec la légitimité.

PARIS. Le jour de la fête, le Roi, les Princes et Princesses ont communié à des messes non publiques, célébrées dès le matin, et ont entendu ensuite la messe à l'heure ordinaire. C'est M. l'évêque de Mende, nommé à l'archevêché d'Avignon, qui a officié dans la chapelle du château. A trois heures, les Princes et Princesses se sont rendus à Notre-Dame, pour assister à la procession du Vou de Louis XIII. LL. AA. RR. ont été reçues par M. le coadjuteur de Paris, à la tête du chapitre et dit clergé de la cathédrale, et elles ont été conduites aux places qui leur étoient préparées. Elles ont assisté aux vêpres, et ont suivi la procession, qui s'est faite par les mêmes lieux que les années pré

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