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dre au Comte de Valmont, quoique ces deux ouvrages n'aient pas entr'eux un rapport immédiat. Il y a dans le V. volume une table générale des matières qui pourra être utile. L'édition est semblable aux précédentes; elle est d'ailleurs nette et correcte, et son exécution répond au mérite d'un livre qui est depuis long-temps en possession d'être offert en prix à la jeunesse, et qui peut contribuer en effet à la préserver de la contagion de l'incrédulité, et des dangereux effets des pas

sions.

et

— On a publié à Berlin le nouveau Concordat entre Rome et la Prusse, dont nous avons donné les bases dans notre n°. 710. Une bulle du Pape établit la circonscription des nouveaux diocèses, charge de l'exécution le prince Joseph de Hohenzollern, évêque de Warmie ou de l'Ermeland. On a réuni aux anciens siéges des parties dépendant de dio cèses étrangers, ou de siéges supprimés. Ainsi, Gnesne, auquel on réunit Posen; Breslaw, Culm et Warmie, comprendront toute la partie orientale de la monarchie; l'évêché de Breslaw s'étendra même sur les catholiques de Berlin et des environs de cette capitale. Dans l'ouest, Cologne, Munster, Paderborn et Trèves, seront aussi un peu aggrandis, de manière à renfermer tous les pays appartenant, de ce côté, à la Prusse. Le revenu des deux archevêchés, Gnesne e Cologne, et de l'évêché de Breslaw, est fixé à 12,000 écus, et celui des autres siéges à 8000 écus. Le roi a déclaré qu'il vouloit que la dotation des évêques et des chapitres se fit sans superflu, mais aussi sans mesquinerie; et il a accordé un traitement pour les évêques suffragans, les vicaires-généraux et les autres personnes attachées à l'administration épiscopale. Les séminaires sont aussi maintenus et dotés. Les chapitres des cathédrales sont composés de deux dignitaires, huit ou dix chanoines en titre, quatre ou six honoraires et huit

ou dix vicaires.. Les chapitres conserveront le droit d'élire leurs évêques; mais ils sont invités, par un bref spécial du Pape, à ne choisir que des personnes agréables au gouvernement. Conto: mement à l'usage d'Allemagne, le Pape nommera, pendant six mois de l'année, aux prébendes des chapitres; dans les six autres mois, ce sera l'évêque. Les siéges qui étoient vacans sont déjà remplis. M. le comte de Spiegel, primicier de Berlin et conseiller d'Etat, est nommé archevêque de Cologne. M. Ferdinand de Lunick, évêque de Corvey depuis 1795, est transféré à Munster; il étoit déjà désigné depuis trois ans pour ce siége. Il paroît que l'évêché de Corvey est supprimé; cette ville n'est qu'à neuf lieues de Paderborn. M. Gaspard-Maximilien de Droste, évêque de Jéricho ei suffragant de Munster, prélat respectable que nous avons vu à Paris dans le temps du concile, et qui s'y conduisit avec honneur, est nommé coadjuteur de M. François-Egon de Furstemberg, évêque de Paderborn, qui est dans sa 85. année. Če prélat est aussi évêque d'Hildesheim; on ne dit point quelle mesure on prend sur ce dernier siége. M. de Kesselstadt, ancien chanoine de Wurtzbourg et de Bamberg, est nommé à Trèves. Les autres parties du Concordat vont être mises à exécution. La Gazette officielle de Berlin vient d'en expliquer les dispositions dans un long article qui annonce des vues bienveillantes pour le clergé catholique.

-On nous a communiqué une gazette du Missouri (Etats-Unis), imprimée à Saint-Louis, le 18 octobre 1820, qui contient une notice sur M. Félix de Andreis, vertueux missionnaire, dont nous avons annoncé déjà la mort dans notre n°. 712. Cette notice, plus étendue que celle que nous avons insérée dans ce numéro, fait un grand éloge du zèle, de la piété de M. de Andreis, qui étoit vicaire-général de M. l'évêque de la Louisiane, et supérieur de la congrégation

de la mission en ce pays. Né en Piémont, d'une famille distinguée, il renonça au monde et aux honneurs pour suivre l'attrait de la gràce. Humble et infatigable, il fut employé aux missions des campagnes, et avoit demandé à être envoyé en Chine. Ses supérieurs eurent peine à consentir à son départ pour la Louisiane, où il n'a passé que trois ans, mais où sa charité toujours active, sa fervente piété, l'onction pénétrante de ses discours, son zèle pour le salut des ames, laissent de précieux souvenirs. La nouvelle de sa dissolution prochaine le combla de joie, et on eût dit que le bonheur du ciel rayonnoit déjà sur son visage abattu par la maladie. Ses dernières paroles ont été pour ses enfans spirituels, qu'il recommanda aux soins de M. l'évêque. Ce prélat vient d'obtenir un coadjuteur, qui est M. Sibourg, ancien missionnaire de ce pays, et vicaire-général à la résidence de la Nouvelle-Orléans; il a dû être sacré, au commencement de l'année, par M. Dubourg.

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NOUVELLES POLITIQUES.

PARTS. S. M. ayant appris que M. le comte Corvetto, aneien ministre des finances, n'avoit laissé, en mourant, qu'une très-médiocre fortune, a accordé à sa veuve une pension de 10,000 fr.

- LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME et Mgr, le duc d'Angoulême, informées que l'église de la paroisse de Caneille avoit été dépouillée, l'hiver dernier, de ses vases sacrés et d'ornemens sacerdotaux, ont donné une somme de 1400 fr. pour réparer cette perte.

-S. A. R. MADAME a donné une somme de 300 fr. pour contribuer aux réparations à faire à l'église de Saint-Jeanles-Marville, et 200 fr. pour les réparations de l'église de Lanrigan, près Combourg.

Le 18, S. A. R. M. la duchesse de Berri est allée à Essonne, où elle a visité la manufacture d'indienne et les filatures de M. Oberkampf. S. A. R. s'est arrêtée, en route, chez

M. le duc de Choiseul et chez Mme. la duchesse de RobanChabot. Mme, la duchesse de Berri est partie le lendemain pour Rosny, d'où elle ne reviendra que le 24.

S. A. S. Mr. le duc d'Orléans a fait placer dans la nef de Saint-Roch, où Corneille est enterré, une table de marbre blanc veiné, qui offre le portrait du célèbre poète, avec une inscription gravée en lettres d'or.

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Depuis quelques jours des colporteurs de livres vendent publiquement, et à un prix très-modique, une foule de brochures relatives à la vie et à la mort de Buonaparte; plusieurs de ces brochures sont des libelles calomnieux dirigés contre les plus illustres personnages; c'est un moyen de plus employé pour corrompre l'opinion du peuple.

-Le 16, on a fait la distribution des prix au college royal de Louis-le-Grand. Cette cérémonie étoit présidée par M. le comte Chabrol, préfet de la Seine, qui a prononcé un discours pour rappeler aux élèves leurs devoirs envers le Roi et leur pays. Des prix ont été décernés, de la part de S. M., aux cinq élèves qui ont le mieux célébré la naissance de M. le duc de Bordeaux. De semblables prix ont été distribués dans les autres colléges royaux de la capitale.

-Le 30 juillet dernier, les cloches de l'église paroissiale de Nesle (Somme), ont été solennellement benites par M. de Bombelles, évêque d'Amiens, en présence d'un nombreux clergé, des autorités locales, et d'un grand concours de fideles. Les Princes et Princesses de la famille royale avoient daigné consentir à être parrains et marraines de ces cloches, et ont envoyé à la fabrique des preuves de leur munificence. LL. AA. RR. ont été représentées dans cette cérémonie par Mme, la marquise de Rougé, et par M. le vicomte Blin de Bourdon.

-Le 18, le sieur Robert, prévenn du délit de diffamation. publique envers M. Tassin, colonel de la gendarmerie de Paris, dans un écrit sur la police, a été condamné, par la cour d'assises de Paris, à un mois de prison et 1000 fr. d'amende, à l'impression de l'arrêt à trois cents exemplaires, à la suppression des passages injurieux contenus dans sa brochure, et aux dépens. Cette affaire a occupé la cour plusieurs jours de suite.

- Le 18, le sieur Cauchois-Lemaire a formé opposition aux deux arrêts de la cour d'assises, dont l'un a déclaré dé

finitivement acquis à l'Etat son cautionnement de 20,000 fr. et dont l'autre l'a condamné à trois années d'emprisonnement et 6000 fr. d'amende, pour la publication d'un écrit séditieux.

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Le comte de Las-Cases déclare qu'il n'a jamais fait publier aucun Mémoire, et que ceux qu'on a imprimés sous sou nom, n'ont pas été rédigés par lui.

M. le comte de Bourck, ministre plénipotentiaire du roi de Danemarck près la cour de France, vient de mourir aux eaux de Vichy. Son corps a été transporté à Paris.

-M. le maire de Toulouse a rendu, à l'occasion de la fête du Roi, une ordonnance portant que quatre mille huit cents livres de pain et deux mille quatre cents livres de viande seront distribués, ce jour-là, aux pauvres des diverses paroisses, par les soins de MM. les curés et des Sœurs de la Charité.

-La ville d'Agde a fait appel du jugement rendu par le tribunal civil de Toulouse, qui la condamne solidairement à payer au sieur Guy le montant des dommages qu'il dit avoir éprouvés en juin 181.

-La princesse Borghèse, soeur de Buonaparte, venoit d'obtenir du gouvernement britannique la permission d'aller rejoinde son frère à l'ile Sainte-Hélene, lorsqu'elle reçut la nouvelle de sa mort. Elle avoit appris sa maladie par M. Bonavita, ecclésiastique parti de Sainte-Hélène en mars dernier, et arrivé que le général depuis à Rome. On a su, par la même voie, Bertrand avoit écrit à lord Liverpool, que l'empereur demandoit à être transporté en Europe, comme le seul moyen de rétablir sa santé. Nous remarquerons que de tout temps les navigateurs ont parlé de l'île Sainte-Hélène comme d'une résidence très-salubre. Il est clair qu'en publiant ces lettres on a voulu répandre de l'intérêt sur le grand homme.

Le 14, de grands désordres ont eu lieu à Londres, a l'occasion du départ du convoi funèbre de la reine, dont les restes doivent être transportés à Brunswick. Il paroît que ces scènes scandaleuses avoient été préparées d'avance par les radicaux, qui vouloient que le corps passât par la Cité, afin de lui ménager une espèce de triomphe. Une foule de gens de la lie du peuple, qu'on avoit ameutée, barricadèrent tous les chemins que vouloient prendre les personnes chargées de diriger le cortège. L'escorte militaire a été attaquée à coups

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