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cial au premier et au plus célèbre des comtes de Penthièvre de la maison de Châtillon. (Voy. CHARLES DE BLOIS.)

Les comtes de Saint-Paul, de 1291 à 1360.

Les comtes de Porcean, seigneurs de Fère, de 1248 à 1453.

Les seigneurs de Dampierre, de 1325 à 1471.

Les seigneurs de Châtillon, de Gandelus, Troissi, la Ferté, etc., de 1329 à 1667.

Les seigneurs de Bois-Rogues, comtes de Châtillon, de 1630 à 1762.

Les marquis de Châtillon.

Les seigneurs de Marigny, de 1450 à 1683, etc.

Les membres les plus distingués de cette famille sont :

Eudes, fils de Miles, qui, sous le nom d'Urbain II, fut le premier des papes français.

Renaud, qui suivit à la croisade Louis le Jeune, devint prince d'Antioche, par son mariage avec Constance, fille de Boëmond II, se rendit célèbre par ses brigandages, et finit par tomber entre les mains de Saladin, qui lui fit trancher la tête.

Jean de CHATILLON, comte de Chartres et de Blois, qui reçut en 1271, de Philippe III, dit le Hardi, le titre glorieux de garde, tuteur et défenseur de ses enfants et de l'État.

Gaucher de CHATILLON, comte de Crécy et de Porcean, connétable de France. Il naquit en 1250, fut créé connétable de Champagne en 1286, et commanda les troupes de cette province partout où elles se trouvèrent. Il mit en fuite, en 1291, l'armée de Henri, comte de Bar, gendre du roi d'Angleterre; se battit en héros à la funeste journée de Courtrai, le 11 juillet 1302, et fut nommé par Philippe le Bel connétable de France, après la mort de Raoul de Clermont de Nesle, tué à cette bataille. Il contribua beaucoup, en 1304, au gain de la bataille de Mons-en-Puelle; en 1307, il fit couronner le roi de Navarre, à Pampelune, Louis, fils aîné de Philippe le Bel, et depuis roi de France, sous le nom de Louis X, dit le Hutin.

Ce prince lui confia alors les affaires les plus importantes. Gaucher de Châtillon assista au sacre de Philippe le long et à celui de Charles le Bel, qui le choisit, en 1324, pour l'un de ses exécuteurs testamentaires. Il signa comme commissaire, au nom du roi, les traités de paix faits avec l'Angleterre, en 1325 et 1326; en 1328, il commanda l'armée française à la bataille de Mont-Cassel, où les ennemis furent entièrement défaits, et il mourut l'année suivante.

Alexis-Madeleine-Rosalie de BoisRogues, duc de CHATILLON, né en 1690, fut successivement colonel d'un régiment de dragons, inspecteur général de la cavalerie, maréchal de camp et lieutenant général. Il commandait en cette qualité la cavalerie française à la bataille de Guastalla, où il fut dangereusement blessé. Ses vertus et l'estime dont il jouissait à la cour, le firent choisir, en 1735, pour être gouverneur du dauphin, fils de Louis XV. Il fut créé duc et pair en 1736, et lieutenant général au gouvernement de Bretagne, en 1739. Lors de la maladie de Louis XV, il conduisit le dauphin à Metz, et fut exilé peu de temps après, sous prétexte qu'il avait fait cette démarche sans en avoir reçu l'ordre du roi. Il revint de son exil en 1747, mais ne reparut plus à la cour. Il mourut en 1754.

Louis-Gaucher de CHATILLON, Son fils, fut le dernier mâle de sa maison. Il mourut en 1760, et ne laissa que deux filles, les duchesses d'Uzès et de la Trémouille. - André Duchesne a écrit l'histoire de la maison de Châtillon-sur-Marne (in-fol., 1621.)

Une autre famille de ce nom, celle de Châtillon-sur-Loing, a fourni à la France l'amiral de Coligny et ses deux frères, Dandelot et Odet.(Voy.Coligny.)

CHATILLON (Nicolas de), ingénieur, né à Châtillon-sur-Marne, en 1547, construisit la place Royale, et eut la gloire de terminer le Pont-Neuf qui était à peine commencé quand il fut chargé d'en diriger les travaux.- Il

mourut en 1616.

CHATILLON, en Piémont (combat

de). L'armée de réserve, conduite par Bonaparte, venait, par une marche hardie, de franchir le mont SaintBernard, quand le général Lannes, commandant l'avant-garde, arriva le 19 mai 1800 devant Châtillon. « Il y trouva quinze cents Croates occupant, à l'embranchement des deux vallées, une position resserrée et bien appuyée à la rive gauche de la Dora; il la tit tourner par la droite, et l'attaquant en même temps de front, il déposta les Autrichiens, leur prit trois cents hommes, trois pièces de ranon, et poursuivit le reste jusque sous le fort de Bard (*). »

CHATILLON-LE-DUC, ancienne seigneurie de Franche-Comté, aujourd'hui du département du Doubs, érigée en baronnie en 1626.

CHATILLON-LES-DOMBES, petite ville de l'ancienne province de Bresse, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de l'Ain, érigée en comté en 1561, et acquise en 1645 par mademoiselle de Montpensier, qui la réunit à la principauté de Dombes. La population de cette ville est aujourd'hui de 2,636 habitante.

CHATILLON-SUr-Dordogne. Voy.

CASTILLON.

CHATILLON-SUR-INDRE, petite ville de l'ancienne Touraine, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de l'Indre, près de la rive gauche de l'Indre, à 44 kil. de Châteauroux. C'était jadis une place forte, et sa position sur la frontière du Berri lui donnait une assez grande importance. Elle fut réunie par confiscation à la couronne, en 1204. C'était le siége d'un présidial et d'une prévôté royale.

CHATILLON-SUR-LOING, petite ville de l'ancien Gâtinais orléanais, aujourd'hui chef-lieu de canton du département du Loiret, est dominée par un ancien château où est né l'amiral de Coligny, dont le tombeau se voit encore dans la chapelle de cet édifice. Après avoir appartenu à la famille de Bragne, Châtillon-sur-Loing était

(*) Précis des événements militaires par le général Mathieu Dumas, t. III, p. 172.

passe par héritage à la maison de Coligny. Cette ville fut prise, pillée et brûlée en 1559 par les huguenots, qui la saccagèrent de nouveau en 1562; elle fut reprise par les catholiques en 1569. Après le meurtre de l'amiral Coligny à la Saint-Barthélemy, un arrêt du parlement de Paris ordonna, le 27 octobre 1572, que le château de Châtillon-sur-Loing serait rasé, sans qu'on pût jamais le rebâtir; que les arbres du parc seraient coupés à la moitié de leur hauteur; qu'on sèmerait du sel sur le terrain de la maison, et qu'on élèverait dans la cour une colonne sur laquelle on graverait cet arrêt; mais par un autre arrêt du 15 mai 1576, ces dispositions furent révoquées. En 1648, Châtillon fut érigé en duché -pairie, et en 1698, Louis XIV en fit un duché héréditaire en faveur de Paul Sigismond de Montmorency, troisième fils de FrançoisHenri, duc de Piney-Luxembourg. La population de cette ville est aujourd'hui de 2,126 habitants.

CHATILLON-SUR-MARNE, bourg de l'ancienne Champagne, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Marne, à 28 kil. de Reims, était autrefois une ville considérable. Hérivée, fils d'Eudes, premier membre connu de la maison de Châtillon, y fit construire, en 926, un château que Louis d'Outre-Mer assiégea sans succès en 940 et 947. Prise et en grande partie détruite par l'armée de CharlesQuint en 1545, la ville de Châtillon tomba encore, en 1575, au pouvoir des calvinistes, qui achevèrent de la détruire. Châtillon a donné son nom à l'une des plus illustres familles de la France. Elle appartenait, au siècle dernier, à la maison de Bouillon. Sa population n'est plus aujourd'hui que de 448 habitants.

CHATILLON-SUR-SEINE, petite ville de l'ancienne Bourgogne, aujourd'hui chef-lieu de l'un des arrondissements du département de la Côte-d'Or. L'existence de cette ville remonte à une époque très-reculée, et l'on pense qu'elle prit naissance au quatrième et au cinquième siècle. Elle formait au

trefois deux villes distinctes, séparées par deux bras de la Seine, par des murs, des fossés et des portes. L'une portait le nom de Bourg, et l'autre était nommée Chaumont. Elles avaient chacune leur château. Mais elles sont réunies depuis longtemps. Le comté de Châtillon-sur-Seine fut réuni de bonne heure au duché de Bourgogne, dont il ne fut jamais démembré, et avec lequel il fut réuni à la couronne.

Les ducs de Bourgogne de la première race avaient choisi pour séjour habituel la ville de Châtillon, où l'on voit encore des restes du château qu'ils avaient fait construire. Cette ville était regardée avant la révolution comme la capitale de la contrée connue sous le nom de Pays de la montagne; c'était le siége d'un bailliage considérable. Elle possède aujourd'hui des tribunaux de première instance et de commerce, et une bibliothèque publique de 7,000 volumes. Sa population est de 4,175 hab. C'est la patrie de Philandrier, de Petiet, ancien ministre de la guerre, et du maréchal Marmont.

CHATILLON-SUR-SEINE (congrès de).- Ouvert le 4 février 1814, deux jours après la bataille de Brienne, ce congrès fut rompu le 18 mars, cinq jours avant que Blücher et Schwartzemberg eussent opéré leur jonction dans les plaines de Châlons. La rupture des négociations fut le signal de la marche des coalisés sur Paris.

Ce congrès n'avait été, pour les rois étrangers, qu'un moyen de gagner du temps et de miner le sol sous les pieds du héros dont ils avaient juré la perte. Deux congrès antérieurs, ceux de Prague et de Francfort, avaient eu le inême caractère; avec cette différence qu'à Prague, en 1813, Napoléon possédait encore des positions importantes en Allemagne, et qu'à Francfort, vers la fin de la même année, il était encore assez redoutable pour que ses ennemis lui offrissent de se contenter de la France avec ses limites naturelles du Rhin, des Alpes et des Pyrénées. (Voyez PRAGUE et FRANCFORT.) A Châtillon, les exigences augmentèrent en proportion du succès qu'avaient eu

les intrigues précédentes, et du chemin que les bandes coalisées avaient fait vers Paris, le point de mire de toutes leurs attaques. Ce n'était plus ses frontières naturelles qu'on offrait à la France, c'étaient ses limites de 1792. Ce n'était plus à Manheim, sur la rive droite du Rhin, que devaient s'ouvrir les conférences, c'était au cœur même de la France, sur les rives de la Seine, qu'elles allaient se traîner avec une lenteur calculée. Lorsque l'empereur apprit les conditions humiliantes qu'on voulait lui dicter, il s'écria : « C'est « par trop exiger; les alliés oublient « que je suis plus près de Munich qu'ils « ne le sont de Paris. » Mais son génie l'abusait; la force des rois coalisés était immense, parce qu'elle s'appuyait sur un mouvement populaire qu'ils avaient eu l'art de soulever en Allemagne. Aussi dut-il céder à la fortune, et prêter l'oreille sinon souscrire à des conditions qui l'avaient d'abord révolté. Cependant, il y eut un moment où, avec les 50,000 hommes qui lui restaient, il renouvela, dépassa même les prodiges de ses campagnes d'Italie, et parut ressaisir l'avantage. Après les victoires de Champ-Aubert, de Montmirail et de Nangis, les rois coalisés commencèrent à se repentir d'avoir élevé de trop hautes prétentions. De son côté, l'empereur écrivit au duc de Vicence, son plénipotentiaire à Châtillon, de prendre une attitude plus fière. « Je vous avais donné « carte blanche,lui disait-il le 17 février, « lendemain de la victoire de Nangis, « pour sauver Paris et éviter une ba« taille qui était la dernière en pré« sence de la nation. La bataille a eu «< lieu. La Providence a béni nos ar"mes: j'ai fait 30 à 40,000 prisonniers, j'ai pris 200 pièces de canon, un grand nombre de généraux, et détruit plusieurs armées sans presque coup « férir. J'ai entouré hier l'armée du « prince Schwartzemberg, que j'espère « détruire avant qu'elle ait repassé nos « frontières..... Vous devez tout faire « pour la paix; mais mon intention « est que vous ne signiez rien sans « mon ordre, parce que moi seul je

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CHA

FRANCE.

« connais ma position.....Je veux la « paix ; mais ce n'en serait pas une que « celle qui imposerait à la France des "conditions plus humiliantes que cela les de Francfort..... Je suis prêt à «< cesser les hostilités et à laisser les « ennemis rentrer tranquilles chez eux, s'ils signent les préliminaires « basés sur les propositions de Francfort...... Ces propositions, comme on l'a déjà vu, c'étaient les limites naturelles de la France. Le succès avait rendu à Napoléon son ancienne énergie, et même une partie de ses illusions; car, dans une lettre adressée le 18 au prince Eugène, il disait qu'il lui paraissait possible, si la fortune conl'ennemi tinuait à nous sourire, que, une fois rejeté en grand désordre hors de nos frontières, nous pussions conserver l'Italie. En effet, l'ennemi continua quelque temps encore à battre en retraite. Le 20, Napoléon est à Bray, où l'empereur Alexandre a couché la veille. La grande armée des coalisés, qui a échoué dans une attaque à Nogent, se précipite vers nos frontières, poursuivie par les 40,000 braves de Napoléon. Après le glorieux combat de Méry-sur-Seine, Napoléon couche le 22 à Châtres. Le 24, il est entré à Troyes. On est à la veille de conclure un armistice à Lusigny; les plénipotentiaires sont nommés de part et d'autre; le général Flahaut est celui de la France. Séparer l'Autriche de la coalition, tel était le but de l'empereur. Il se croyait sur le point de l'atteindre, lorsque l'Angleterre et la Russie vinrent déjouer tous ses projets. Le 1er mars eut lieu à Chaumont le traité si funeste de la quadruple alliance. L'Angleterre, la Russie, la Prusse, l'Autriche, s'engageaient à tenir constamment en campagne une armée de 600,000 hommes, dans le but de contraindre la France à se contenter de ses limites de 1792. Un article particulier, qui avait surtout en vue l'Autriche, portait qu'aucune negociation séparée n'aurait lieu avec l'ennemi. En réponse à ce traité, Napoléon lance à Fismes deux décrets, dont l'un prescrivait des représailles sur les prison

CHA

niers, pour tout citoyen qui serait tué,
et le supplice des traîtres contre tout
fonctionnaire qui refroidirait, au lieu
de l'exciter, l'élan patriotique des ha-
bitants. L'autre ordonnait à tout
Français de courir aux armes à l'ap-
proche de nos armées, et de faire main
basse sur les ennemis. Mais il était
déjà trop tard; et le demi - succès de
la journée de Craonne rendit aux al-
liés toute leur insolence. Le duc de
Vicence fit de vains efforts pour obte-
nir des conditions moins humiliantes.
Peut-être manqua-t-il de courage en
ne profitant pas de la latitude que lui
avait de nouveau donnée l'empereur
pour accepter la base des limites de
1792. En se sacrifiant, il aurait pu
enchaîner les alliés sans enchaîner
l'empereur, auquel serait toujours
restée la faculté de le désavouer. Mais
le plus probable, c'est qu'au moment
où il aurait offert sa signature, on
n'en aurait plus voulu. Dans une lutte
à mort comme celle qui avait lieu, les
négociations étaient complétement ef-
facées par les événements militaires.
La défaite seule pouvait contraindre
l'empereur à accepter les limites de
1792. Victorieux, les rois coalisés
étaient décidés à ne pas laisser sur le
trône de France l'homme qui les avait
tant de fois fait trembler. Même avec
la France de 1792, Napoléon les ef-
frayait; et, comme il l'avait dit lui-
même, le système de ramener la
France à ses anciennes frontières
était inséparable du rétablissement
des Bourbons. Pourquoi donc, sachant
ces choses, ne fit-il pas ouvertement
appel à la démocratie française ? c'était
le meilleur moyen de paralyser la mar-
che des intrigues en faveur des Bour-
bons, et de séparer la cause des peuples
de celle des rois coalisés qui les trom-
paient. Lorsque les alliés virent le
succès toujours croissant de leurs ma-
nœuvres, lorsqu'ils furent convaincus
que le parti des Bourbons avait habi-
lement profité des circonstances pour
grandir à Paris, ils déclarèrent que les
négociations de Châtillon étaient ter-
minées par le fait de la France ( 18
mars.)

Cependant it s'en fallut de peu qu'un incident ne vint changer tout à coup la face des affaires. L'empereur d'Autriche avait été sur le point de tomber en notre pouvoir par suite d'un mouvement que le général Piré avait fait sur Doullevent et sur la route de Langres. L'empereur d'Autriche, qui se trouvait à Doullevent, fut violemment séparé de l'empereur Alexandre; et ce fut avec peine qu'il parvint à se réfugier à Dijon, accompagné d'un seul officier. Quelques jours après, le 23 mars, Blücher et Schwartzemberg opéraient, dans les plaines de Châlons, leur jonction, que jusque-là les mouvements tant de fois victorieux de nos armées avaient empêchée. Une proclamation des souverains annonça au peuple français la rupture des négociations et leur marche sur Paris.

Au congrès de Châtillon figuraient: pour l'Autriche, le comte de Stadion; pour la Prusse, le baron G. de Humboldt; pour la Russie, le comte de Rasoumofski; pour l'Angleterre, le ministre lord Castlereagh, lord Aberdeen, lord Cathcart et le général Charles Stewart; pour la France, le géné. ral Caulaincourt, duc de Vicence. La composition de ce personnel diplomatique ne promettait rien de bon à l'empereur. Le comte de Stadion et le comte de Rasoumofski étaient ses ennemis personnels; quant à lord Castlereagh et à ses acolytes, leurs sentiments étaient connus. Sans le comte de Stadion, qui se sentait soutenu par un autre ennemi de l'empereur, M. de Metternich, peut-être Napoléon serait parvenu à séparer l'Autriche de la coalition; mais M. de Metternich n'était pas homme à oublier un affront, surtout un affront mérité.

A Sainte-Hélène, l'empereur disait que la cession d'Anvers était un des motifs qui l'avaient déterminé à ne pas signer la paix de Châtillon. « J'ai « dû m'y refuser, ajoutait-il, et je l'ai « fait en toute connaissance de cause; « aussi, même sur mon roc, ici, en <«< cet instant, au sein de toutes mes « misères, je ne m'en repens pas. Peu « me comprendront, je le sais; mais,

<< pour le vulgaire même, et malgré la << tournure fatale des événements, ne « doit-il pas aujourd'hui demeurer viasible que le devoir et l'honneur ne « me laissaient pas d'autre parti? Les « alliés, une fois qu'ils m'eussent en« tamé, en seraient-ils demeurés là? « Leur paix eût-elle été de bonne foi, << leur réconciliation sincère ? C'eût été « bien peu les connaître, c'eût été vraie « folie que de le croire et de s'y aban« donner. N'eussent-ils pas profité de « l'avantage immense que le traité leur « eût consacré, pour achever, par l'in«trigue, ce qu'ils avaient commencé « par les armes? Et que devenaient la « sûreté, l'indépendance, l'avenir de « la France? Que devenaient mes obli<< gations, mes serments, mon hon« neur? Les alliés ne m'eussent-ils pas « perdu au moral dans les esprits, & comme ils venaient de le faire sur le « champ de bataille? Ils n'eussent « trouvé l'opinion que trop bien pré« parée! Que de reproches la France « ne m'eût-elle pas faits d'avoir laissé « morceler le territoire confié à ma << garde! Que de fautes l'injustice et le « malheur n'eussent pas accumulées « sur ma tête! Avec quelle impatience « les Français, pleins du souvenir de « leur puissance et de leur gloire, eus« sent supporté, dans ces jours de « deuil, les charges inévitables dont il « eût fallu les accabler! Et de là des «< commotions nouvelles, l'anarchie, a la dissolution, la mort. Je préférai « de courir, jusqu'à extinction, les « chances des combats, et d'abdiquer « au besoin (*). »

CHATILLON-SUR-Sèvre ou MAULÉON, petite ville de l'ancien Poitou, aujourd'hui chef-lieu de canton du département des Deux-Sèvres, existait déjà, dit-on, du temps des Romains, et portait le nom de Malus Leo ou Maleolium. Elle eut beaucoup à souffrir durant les guerres de religion; elle fut prise et pillée par les troupes de Henri IV en 1587. La baronnie de Mauléon fut érigée en duché-pairie, par lettres patentes du mois de mars

(*) Mémorial.

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