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Dans la matinée du 18, Soult fit sommer la ville d'ouvrir ses portes. La flotte anglaise avait disparu, mais deux régiments espagnols s'y trouvaient renfermés, et le maréchal eut besoin de faire une démonstration d'attaque de vive force pour amener le général Alzedo, qui les commandait, à capituler le 20. On trouva dans la place deux cents pièces de canon, vingt-trois mille fusils, six cent mille cartouches, deux cents milliers de poudre, et d'immenses magasins de vivres, d'habillements, et d'autres objets militaires.

CORON (Combat de). Des revers multipliés avaient été la suite de l'incapacité des généraux envoyés en 1793 dans la Vendée, où leur funeste système d'attaques partielles perpétuait la guerre. Suivant les ordres de Rossignol, Santerre parut, le 17 décembre, à Vihiers, avec huit mille hommes de troupes réglées et dix mille hommes de la levée en masse. L'avant-garde prit position le lendemain au matin pour attaquer le village de Coron, occupé par d'Elbée, à la tête de vingtquatre mille hommes. A la vue des républicains, les avant-postes des Vendéens se replièrent pour les faire descendre des hauteurs. Santerre, donnant dans le piége, commanda au général Thurreau d'entrer dans ce défilé de Coron où ses troupes avaient déjà essuyé une défaite désastreuse, le 18 juillet précédent, négligea, malgré les avis qu'on lui donnait, de s'emparer des hauteurs du bois de la Roche, et encombra de son artillerie le village placé dans un enfoncement. Aussi, cette fois encore, la déroute fut-elle générale. Les républicains étaient frappés d'une telle épouvante, qu'ils se tuèrent les uns les autres, se prenant mutuellement pour des ennemis. D'Elbée s'empara de presque toute leur artillerie et d'une grande quantité de fusils. Telle fut la fameuse défaite de Coron, plus connue sous le nom de déroute de Santerre. Lorsque la nouvelle en vint à Paris, on crut que ce général avait été tué, et ce fut alors que les royalistes lui firent cette plaisante épitaphe :

Ci-git le général Santerre

Qui n'avait de Mars que la bière. Malgré les graves reproches qu'il avait encourus, Santerre parvint à se faire oublier.

CORONA (la), hauteurs entre l'Adige et le lac de Garda, qui furent le théâtre de plusieurs actions militaires dans les dernières guerres d'Italie. Le 29 juillet 1796, quand Wurmser vint avec des forces inmenses tomber sur notre faible armée (voy. ADIGE), ce poste était défendu par la division de Masséna. Joubert, attaqué à l'improviste, opposa une résistance héroïque ; mais, menacé de se voir coupé, il dut battre en retraite. Une partie de la colonne engagée dans les défilés fut même enveloppée et enlevée.

Le 11 août suivant, Wurmser, battu à Castiglione, paraissait vouloir se soutenir à la Corona et à Montebaldo. Une telle position inquiétait encore Bonaparte. Masséna marcha sur la Corona, et y prit six pièces de canon et quatre cents Autrichiens.

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Au début de la campagne de 1797 sur l'Adige, le 12 janvier, Joubert se soutint glorieusement sur ce point, et forca les Autrichiens à fuir; mais le lendemain il fut abordé par des forces considérables, qui tournèrent le Montebaldo et l'obligèrent, malgré le peu de succès qu'ils avaient obtenu en l'attaquant de front, à évacuer la Corona pour se replier sur Rivoli.

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Le 4 janvier 1801, lorsque les généraux autrichiens battirent précipitamment en retraite, Moncey fit attaquer avec acharnement ce poste, occupé par le général Rousseau. Les retranchements furent emportés à la baïonnette, et l'ennemi perdit mille hommes tués, blessés ou prisonniers.

CORONATA (combat de). Lors du fameux siége de Gênes, en 1800, Masséna, qui commandait la place, ne se contentait pas de garder la défensive, il faisait des sorties presque tous les jours. C'est ainsi que, le 1er mai, dès le matin, il envoya une forte reconnaissance sur la position de la Coronata, où les Autrichiens s'étaient retranchés et avaient établi leur principal

T. VI. 8° Livraison (DICT. ENCYCLOP.,

ETC.)

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dépôt d'artillerie et leurs magasins de vivres. Le général Gazan, chargé du commandement de l'expédition, se porta avec trois demi-brigades vers la gauche du village, qui était crénelé et barricadé, et attaqua vivement. Déjà il avait enlevé les premières batteries, et un régiment d'infanterie légère autrichienne, entièrement enveloppé, allait mettre bas les armes, lorsque quelques coups de fusil imprudemment tirés sur cette troupe lui redonnèrent l'énergie du désespoir. S'imaginant qu'on les voulait massacrer au lieu de les recevoir à quartier, les soldats ennemis serrèrent leurs rangs et marchèrent à la baionnette sur les Français. Au même moment, ils reçurent un renfort assez considérable, qui seconda encore leur mouvement offensif. La colonne du général Gazan se retira en désordre, et ses pertes, déjà nombreuses, l'eussent été bien davantage, si Soult, débouchant du village de Rivarolo, ne fût venu couvrir sa retraite.

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CORONGOLOY (prise de). Les Français disputaient avec courage aux Anglais leurs comptoirs dans les grandes Indes, en 1760, quand le colonel anglais Coots attaqua la ville de Corongoloy. Le commandant Ocknelly et ses soldats furent dignes de leur nation; mais il fallut céder à un ennemi nombreux, qui possédait une artillerie formidable. Les Français obtinrent seulement une capitulation honorable.

COROT (Jean-Baptiste-Camille), l'un de nos plus grands peintres de paysages, est né à Paris en 1796, et est élève de M. Bertin. Dans les paysages et vues qu'il a exposés depuis 1827, M. Corot s'est toujours distingué par la noblesse du style et par d'excellentes qualités.

CORPS. On désigne quelquefois, sous ce nom, dans le langage politique, une compagnie, un ordre, une communauté, un certain nombre de personnes du même état et qui suivent la même carrière. C'est ainsi que l'on dit les grands corps de l'État, en parlant des assemblées législatives, de la cour de cassation, de la cour des

comptes, du conseil d'État, etc..., le corps diplomatique, en parlant des membres des différentes légations diplomatiques accréditées auprès du gouvernement. Les autorités judiciaires, administratives, départementales et municipales forment, dans les différentes villes du territoire national, ce que l'on appelle les corps constitués.

Dans le langage militaire, on donne le nom de corps, soit à l'ensemble des militaires appartenant à une même arme, comme le corps du génie, le corps de l'état-major, etc., soit à certaines fractions de l'armée; c'est ainsi que l'on dit d'un militaire, qu'il rejoint son corps, pour faire entendre qu'il regagne son régiment; soit, enfin, à des réunions de troupes destinées à agir ensemble et dans un même but. Ces derniers corps, auxquels on donne en général le nom de corps d'armée, sont ordinairement désignés d'une manière plus spéciale, soit par le nom du général quí les commande, soit par celui de la contrée où ils doivent agir.

CORPS FRANCS. Nous n'avons pas à parler ici des corps francs qui faisaient partie de nos armées, avant la création, chez nous, d'une armée régulière et permanente. Ces corps, bien plus considérables alors qu'ils ne l'ont été depuis, et qui, à eux seuls, formaient quelquefois la plus grande partie de l'armée, sont connus dans l'histoire sous des noms particuliers, qu'ils ont, pour la plupart, rendus célèbres, non par leur valeur contre les ennemis de la France, mais par leur indiscipline et par leurs brigandages. Nous leur avons consacré des articles spéciaux. (Voyez AVENTURIERS, BANDES MILITAIRES, BRABANÇONS, GRANDES COMPAGNIES, ROUTIERS, RIBAUDS, etc.)

Depuis, les armées françaises n'ont plus guère employé de corps francs; cependant, dans les guerres de 1741 et de 1756, on en organisa à la hâte quelques-uns qui rendirent de bons services.

Dans les commencements de la ré

volution, on créa des compagnies franches qui étaient soldées. Un décret du 10 mars 1793 ordonna la formation de corps francs à pied et à cheval; mais ces corps n'eurent pas une année d'existence, car ils furent licenciés par un arrêté du 9 pluviôse an 11 (28 janvier 1794). Depuis cette époque, l'ancienne tactiqué a totalement changé, et on a opposé des masses formidables à celles que l'ennemi présentait. Les corps irréguliers ne pouvaient donc plus être employés que dans de rares circonstances. D'ailleurs, ils ont été avantageusement remplacés par de nouveaux corps d'infanterie, tels que les voltigeurs, les tirailleurs, les flanqueurs, etc., dont la destination spéciale est d'inquiéter l'ennemi, de le harceler, de le surprendre; en un mot, de lui faire tout le mal possible. Dans les guerres de la révolution, l'Autriche employait contre nous les hussards de la Mort, ainsi que des compagnies connues sous le nom de manteaux rouges, troupe indisciplinée et féroce qui nous occasionna quelques pertes. Mais le corps franc dont le contact a été le plus fatal aux Français est, sans contredit, celui des chasseurs tyroliens, appelés aussi chasseurs du Loup.

Nos guerres d'Italie et d'Espagne ont aussi donné naissance à deux corps dont on a beaucoup parlé dans les temps, les barbets et les mique lets.

Les premiers étaient des montagnards des frontières du Piémont et du pays de Gênes. C'étaient de véritables brigands, vivant de rapine et de pillage; quoique protégés par l'une des parties belligerantes, ils ne se faisaient aucun scrupule de piller indistincte ment les deux partis quand ils en trouvaient l'occasion. Les miquelets étaient des paysans des Pyrénées; armés de fusils, de pistolets et d'une dague, ils faisaient le même service que les Pandours et les Croates en Allemagne, servaient d'éclaireurs, de guides, et quelquefois d'espions. Ils cessaient leurs fonctions à la paix.

Vers la fin de 1813, le général

Rapp, commandant le dixième corps d'armée, chargé de la défense de Danzig, organisa une compagnie franche, destinée aux coups de main et aux entreprises hardies. Cette compagnie était composée de soixante-dix hommes, tous choisis parmi les différents corps français de la garnison. Le commandement en fut confié au capitaine de Chambure (voyez ce nom), qui joignait à une activité étonnante une audace rare, une bravoure et une intrépidité extraordinaires. Les sous-officiers et soldats portaient, indépendamment d'un fusil léger armé d'une longue baïonnette, un sabre et une paire de pistolets. Cette compagnie était toujours tenue au complet, et c'était une faveur que d'y être admis. Ce corps se rendit si redoutable, que le surnom de compagnie infernale lui fut donné. Il rendit à la garnison d'importants services.

Pendant la campagne de France en 1814, et à l'époque des cent jours, les départements du nord et ceux de l'est organisèrent des corps francs composés de volontaires qui se montaient et s'équipaient à leurs frais, et qui rendirent aussi de bons services. En 1815, Chambure commandait les voltigeurs des corps francs de la Côte-d'Or.

Depuis la conquête de l'Algérie, plusieurs compagnies franches ont encore été organisées pour différentes expéditions, et partout elles se sont montrées dignes de la mission qui leur avait été confiée.

CORPS LÉGISLATIF. Voy. CONSTI

TUTIONS.

CORRÉE, chef des Bellovaques. L'an 51 avant J. C., les Arvernes et les Édues, consternés par le désastre d'Alésia, avaient fait leur soumission aux Romains. Vercingétorix gémissait dans les cachots de Rome, et la plupart de ses compagnons étaient prisonniers ou morts. Les Bituriges et les Carnutes, qui avaient tenté un soulèvement, venaient d'être réduits par César. Alors les Bellovaques donnèrent, dans le Nord, le signal d'une nouvelle guerre. D'autres peuplades les suivirent, et le commandement suprême

des forces confédérées fut confié à Corrée. Après plusieurs rencontres où il avait remporté l'avantage, ce chef, enfermé par César dans une enceinte impraticable où lui-même s'était proposé d'envelopper ses ennemis, essuya une déroute complète. Supérieur à sa fortune, il ne voulut ni quitter le champ de bataille ni se rendre, et, combattant toujours avec le même acharnement, il força les vainqueurs irrités à l'accabler de loin sous une grêle de traits (*).

CORRÈZE (département de la). Ce département, compris dans la région centrale de la France, est formé du bas Limousin, et a pour limites, au nord, le département de la HauteVienne; à l'ouest, celui de la Dordogne; au sud, celui du Lot; à l'est, ceux du Cantal et du Puy-de-Dôme, et au nord-est, celui de la Creuse. Sa superficie est de 582,803 hectares; sa population, de 302,433 individus, sur lesquels on compte 860 électeurs qui envoient à la chambre quatre députés. Il paye environ 4 millions de contributions. La somme totale de son revenu territorial est évaluée à 8 millions. Il est divisé en 4 arrondissements de sous-préfecture, dont les chefs-lieux sont: Tulle, chef-lieu du département, Brive, Ussel et Uzerche. Ses rivières les plus importantes sont la Dordogne, la Vézère et la Corrèze, qui lui donne son nom, et dont on a entrepris la canalisation dans ces derniers temps. Ce département a produit comme hommes remarquables le cardinal Dubois, Baluze, Marmontel, l'abbé d'Espagnac, Cabanis, le maréchal Brune, etc.

CORROYEURS. La communauté des corroyeurs était autrefois régie par dix jurés. Quatre étaient dits de la conservation, quatre de la visitation royale, et deux, préposés à la marque des cuirs, étaient appelés jurés du marteau. Tous les ans on élisait deux jurés de la conservation et deux de la visitation. La visitation royale se faisait tous les mois chez les corroyeurs,

(*) Hist. Bell. Gall., c. 19.

et il s'en faisait une autre tous les deux mois chez les cordonniers. Du reste, les règlements de cette communauté étaient à peu près les mêmes que ceux des autres; ils n'offrent aucune particularité remarquable, et nous croyons inutile de les rapporter ici.

CORROZET (Gilles), imprimeur et libraire, naquit le 4 janvier 1510, à Paris, où il mourut en 1568. Ses principaux ouvrages sont les Antiquités, chroniques et singularités de Paris, Paris, 1568, in-8°, édition recherchée; Catalogue des villes et cités assises és trois Gaules, avec un Traité des fleuves et fontaines d'icelles, Paris, 1540, in-16, gothique; la Tapisserie de l'église chrétienne et catholique, Paris, 1549, in-16, rare; Hecatongraphie, Paris, 1541, in-8°, rare; Triste élégie, sur la mort de François de Valois, duc de Bretagne, Paris, 1536, in-8°. Corrozet est l'auteur du joli conte du Rossignol.

CORSAIRE. Les corsaires existaient en France longtemps avant que la marine eût reçu une organisation spéciale. Plus tard, ce fut dans ce genre de guerre, si approprié au caractère de notre nation, que débutèrent la plupart des marins qui illustrèrent le règne de Louis XIV. Jean Bart, DuguayTrouin, Tourville, Cassard, Ducasse, commencèrent leur glorieuse carrière sur des navires armés en course. La célèbre expédition de Duguay-Trouin contre Rio-Janeiro ne fut guère qu'une affaire d'armateurs. Souvent les corsaires accompagnaient les escadres royales dans leurs expéditions, surtout quand il s'agissait d'enlever un convoi escorté par des vaisseaux de guerre. Pendant que ceux-ci étaient attaqués par les vaisseaux du roi, les corsaires donnaient la chasse au convoi. Sous la république et l'empire, les exploits des corsaires vengèrent les désastres de notre marine militaire, et il paraît même que les dégâts multipliés qu'ils causèrent à la compagnie des Indes firent agiter un instant par les directeurs de cette compagnie la question de savoir s'ils ne forceraient pas le

gouvernement anglais à faire la paix. L'un des corsaires les plus célèbres de cette époque fut l'intrépide Surcouff. Vov. MARINE et FLIBUSTIERS.

ČORSE, la troisième des îles de la Méditerranée par son étendue, la première peut-être par sa position géographique. La Corse est aujourd'hui un des quatre-vingt-six départements de la France.

Une station maritime de cette importance dut éveiller de bonne heure l'attention des navigateurs. Sa population primitive doit probablement son origine aux grandes expéditions de l'Hercule phénicien. Le nom de Cyrné, que portait anciennement l'île, était, dit-on, celui d'un fils de cet Hercule. Aléria, ville située en face de l'Italie, et dont encore aujourd'hui on voit les ruines, fut le premier établissement, des Phéniciens dans l'île.

Chassés de leur patrie par les armes de Cyrus, dans la dernière moitié du sixième siècle avant l'ère chrétienne, les Phocéens se réfugièrent dans le nord de la Corse, où depuis vingt ans ils avaient déjà une colonie. Les Phéniciens voulurent les en expulser; ils s'u nirent à cet effet aux Étrusques et aux Carthaginois, et les Phocéens, vaincus dans une grande bataille navale, et obligés de quitter l'île, se partagèrent en deux corps, dont l'un fonda Reggio et l'autre Marseille.

Deux cent soixante ans plus tard environ, les Romains portèrent en Corse leurs armes victorieuses, et s'emparèrent d'Aléria sans donner à leur agression aucun autre prétexte que la crainte de voir cette place importante tomber aux mains des Carthaginois. Les Corses étaient dès lors, comme aujourd'hui, une nation in domptable et passionnée pour la liberté. Ils parvinrent à se soustraire momentanément au joug des Romains, mais ceux-ci parvinrent presque immédiatement à reprendre Aléria. Nous n'entrerons pas dans le détail des nombreuses guerres que le peuple-roi eut à livrer aux peuplades sauvages d'une petite île il nous suffira de dire que la conquête de la Corse fut une des.

plus difficiles qu'aient accomplies les Romains, que la lutte dura près d'un siècle, qu'elle nécessita huit expéditions consécutives, et qu'enfin elle fut un des plus beaux titres de gloire du consul Scipion Nasica, qui l'acheva.

La Corse fut florissante sous les Romains, qui y établirent deux grandes colonies près des embouchures du Golo et du Tavignano. Mariana, la première de ces colonies, fut fondée par Marius, d'où lui vient son nom. Aléria, sur le Tavignano, fut rebâtie par Sylla, qui lui laissa son ancienne dénomination. La population de la première de ces villes devait être de 25 à 30,000 âmes ; celle de la seconde, de 35 à 40,000. Sous la domination romaine, la Corse renferma, selon le témoignage de Pline, trente-trois villes, dont vingt-sept seulement sont mentionnées par Strabon. Aujourd'hui, cette île est semée de ruines, et elle n'a guère que deux villes dignes de ce nom, Bastia, l'ancienne Aléria, et Ajaccio, ville moderne. Porto-Vecchio et Corte, bourgades auxquelles on donne quelquefois le titre de villes, reposent sur les ruines de Mantinum et de Cenestum.

La prospérité de la Corse s'éteignit avec l'empire romain. Conduits par Genseric, les Vandales la ravagerent vers le milieu du cinquième siècle de notre ère. Les Goths et les Lombards leur succédèrent, mais la Corse, que soutenait l'empereur d'Orient, résista vigoureusement à ces diverses irruptions; les barbares ne purent rester dans l'île, et leur conquête momentanée ne doit être signalée que comme un accident.

La Corse resta donc entre les faibles mains des empereurs d'Orient jusqu'à la dernière moitié du huitième siècle, où Charlemagne, qui venait de conquérir la Lombardie, la leur enleva, comme un poste dangereux par sa proximité de l'Italie. Avant d'entreprendre la conquête de l'île de Corse, le grand empereur en avait fait nominalement don au pape; il la lui remit donc, mais comme celui-ci n'était pas en état de la défendre contre les Sar

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