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duc de Normandie, on le revêtit d'une cuirasse incomparable, tissue de doubles macles, ou mailles de fer, que nulle flèche ne pouvait percer. Fauchet, en parlant de l'armure d'un noble homme de guerre, nous apprend comment se portait la cotte de mailles. Le chevalier, dit-il, commençoit à s'armer par les chausses, puis endossoit un gobisson..... C'étoit un vêtement long, jusque sur les cuisses..... Dessus le gobisson, ils avoient une chemise de mailles longue, jusqu'au dessous des genoux, appelée auber ou hauber, du mot albus..... pour ce que les mailles de fer bien polies, forbies et reluisantes en sembloient plus blanches.» (Voy. HAUBERT.) La cotte de mailles d'un chevalier se composait d'un corselet, d'une coiffe, de manches et de chausses; et les simples écuyers ne portaient qu'un corselet.

Quant à l'usage que l'infanterie faisait de cette espèce d'armure, il est prouvé par un acte de 1425, émané de Jean V, duc de Bretagne, et qui ordonne aux milices des paroisses de se revêtir de forts jacques, garnis de laisches, ou de mailles de fer, pour protéger les bras. Nous savons bien qu'en général le jacques, quoique ayant la même destination, celle de couvrir et défendre le soldat, différait de la cotte de mailles; mais ici, c'est évidemment la même chose.

Cette armure, qui ne protégeait celui qui en était revêtu qu'en l'écrasant de son poids, fut usitée dans l'infanterie jusqu'au temps de François Ier. On lit dans Guillaume du Bellay : « La façon du temps présent est d'armer l'homme de pied d'un hallecret (corselet de lames de fer, le jacques proprement dit), ou d'une chemise ou gollette de mailles et cabasset, ce qui me semble assez suffisant pour la défense de la personne, et le treuve meilleur que la cuirasse des anciens n'estoit.»

Quand un emploi plus fréquent des armes à feu et de l'artillerie eut mis les combattants dans la nécessité de se tenir à distance, on abandonna les cottes de mailles et les autres armures

qui n'étaient bonnes que pour les luttes corps à corps.

COTTE OU COTTIUS, petit roi d'une peuplade qui habitait les plus hautes vallées des Alpes occidentales. Après avoir échappé quelque temps, par sa position, aux attaques des Romains, maîtres de toute la Gaule, il finit par solliciter l'amitié d'Auguste (*), et, « pour aller au-devant des voeux des Romains, dit M. Am. Thierry (Hist. des Gaulois, t. III, p. 294), il fit construire par ses sujets une large route qui traversait les montagnes : c'était un acte formel et irrévocable de soumission. La route du roi Cottius, aujourd'hui celle du mont Cenis, devint bientôt la plus fréquentée des routes alpines, et cette partie de la chaîne prit et garda le nom d'Alpes cottiennes. »

Cottius se forma, sous la protection d'Auguste, un petit État particulier qui jouissait d'une espèce d'indépendance, et qui subsista jusqu'au règne de Néron (**). L'inscription de l'arc de Suze et Ovide (***) nous apprennent que Cottius était fils de Donnus, roi des Segusiani du temps de César.

COTTE, nom d'une famille qui a fourni à la France plusieurs architectes célèbres. Frémin de COTTE, architecte ordinaire de Louis XIII, est signalé comme ayant servi en qualité d'ingénieur au siége de la Rochelle.

Robert de COTTE, né à Paris, en 1656, petit-fils du précédent, et architecte comme lui, fut l'élève d'Hardouin Mansart, dont il devint ensuite le beau-frère, et qui le chargea d'exécuter, sur ses dessins, diverses constructions; il fut élu membre de l'académie d'architecture, et directeur de cette académie en 1687, et en 1708, Louis XIV lui donna le titre de premier architecte et intendant des bâtiments du roi. Robert de Cotte a construit le grand autel de Notre-Dame

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de Paris, la colonnade ionique de Trianon, le bâtiment de l'abbaye de Saint-Denis, l'église de Saint-Roch, et divers édifices à Lyon, Verdun, Strasbourg, à Cologne, en Bavière, et à Wurtzbourg. Il est mort en 1735.

Jules-Robert de COTTE, architecte, son fils, lui succéda dans ses divers emplois, et éleva, d'après les dessins de son père, le portail de Saint-Roch et le Château-d'Eau. Il entra à l'académie d'architecture en 1711, et mourut en 1767.

Louis de COTTE, son frère, ne nous est connu que par les registres de l'académie d'architecture, où il fut reçu en 1724. Il mourut en 1742.

COTTIN (Sophie Ristaud, madame), née à Tonneins, en 1773, passa son enfance à Bordeaux, où elle fut élevée avec beaucoup de soin par une mère qui aimait les arts et les lettres. D'un caractère tendre et mélancolique, elle préféra de bonne heure les jouissances du cœur à celles de l'esprit. Comme elle ne cherchait point les suffrages du monde, et qu'elle avait plus de solidité que de brillant dans la conversation, ceux qui l'entouraient n'avaient point deviné ses dispositions brillantes, et son talent fut longtemps un secret pour sa propre famille. A l'âge de dix-sept ans, elle épousa un riche banquier, et vint habiter Paris. Elle resta veuve au bout de trois ans de mariage. La perte d'un époux qu'elle aimait tendrement, survenue au milieu des orages de la révolution, ne fit qu'augmenter son goût pour la retraite. L'amitié et l'étude pouvaient seules la distraire de ses chagrins. Douée d'une imagination vive et d'une grande facilité pour rendre ses idées, elle se plaisait, dans la solitude, écrire les pensées qui avaient frappé son esprit. Elle était alors loin de songer qu'elle occuperait un jour le public, et ne pensait qu'à plaire à ses amis, sans avoir la moindre idée de son talent. Elle s'était d'ailleurs jusque-là bornée à quelques pièces de vers pleines de naturel, ou à quelques morceaux de prose, dont elle seule ignorait le charme et la grâce; enfin,

a

entraînée par sa facilité, après avoir conçu un plan, elle écrivit de suite deux cents pages, et ces deux cents pages furent un roman plein de sensibilité et d'éloquence, Claire d'Albe. Un de ses amis, qui venait d'être proscrit, avait besoin de cinquante écus pour sortir de France, et dérober sa tête au bourreau: madame Cottin rassembla les feuilles éparses qu'elle venait d'écrire, les vendit à un libraire, et son ami put échapper aux dangers qui le menaçaient. Ainsi, le premier pas que fit madame Cottin dans la carrière des lettres, fut marqué par une bonne action et par un bon ouvrage elle garda le plus profond secret sur l'un et sur l'autre. Ce fut moins le succès de Claire d'Albe que le besoin d'écrire et d'épancher son cœur, qui lui fit reprendre la plume. Bientôt elle publia Malvina, qui n'eut pas moins de succès que son premier ouvrage; Amélie de Mansfield, remarquable par le plan et la composition; Mathilde, où l'on admire trois caractères tracés avec une grande supériorité, et dont la préface, due à la plume de Michaud, devint, par la suite, avec quelques développements, l'Histoire des croisades; enfin, Élisabeth, ou les Exilés de Sibérie, où l'on retrouve partout la vive peinture des plus tendres et des plus vertueuses affections de l'humanité. D'autres écrivains ont mieux connu que madame Cottin le monde et ses ridicules, mais personne n'est allé plus avant dans les secrets du cœur, et n'a rendu les sentiments et les passions avec plus d'éloquence et de vérité. Quoique madame Cottin ait beaucoup écrit, elle avait pour maxime qu'une femme ne doit point écrire. Dans la première édition d'Amélie de Mansfield, elle fit une censure amère des femmes auteurs, et ce fut avec peine qu'elle consentit, dans la suite, à supprimer ce passage, qu'on lui reprochait comme une inconséquence. Pour se faire pardonner ce qu'elle appelait ses torts, elle avait associé les pauvres au succès de ses ouvrages, et le produit en était toujours employé en

œuvres de bienfaisance. La mort la surprit dans ces bons sentiments, le 25 août 1807; elle n'était âgée que de trente-quatre ans.

COTTON (P.), jésuite célèbre, né en 1564, à Néronde, en Forez, achevait ses études en droit à Turin, lorsqu'un directeur jésuite réussit à le faire entrer dans son ordre; les prières, les menaces même de sa famille ne purent le faire renoncer à son projet. Après avoir séjourné quelque temps en Italie, il revint en France, prêcha dans plusieurs villes du Midi, opéra quelques conversions, puis, grâce à une recommardation. du maréchal de Lesdiguières, il fut introduit auprès de Henri IV, dont il réussit bientôt à gagner la faveur, et contribua puissamment à l'édit de Rouen, qui rappelait les jésuites de leur exil. Un peu plus tard, il refusa l'archevêché d'Arles et le chapeau de cardinal, qui lui avaient été offerts, et faillit être victime d'une tentative d'assassinat que l'on attribua à une vengeance particulière. Après l'assassinat de Henri IV, dont il était le confesseur, ses doctrines sur le tyrannicide furent violemment attaquées, et de nombreux pamphlets furent dirigés contre lui; on doit distinguer, entre autres, celui qui a pour titre : l'AntiCotton, où est prouvé que les jésuites sont coupables du parricide de Henri IV, Paris, 1610, in-8°. La reinerégente nomma le père Cotton confesseur du nouveau roi, et il conserva cet emploi jusqu'en 1617. A cette époque, il quitta la cour, parcourut le midi de la France comme missionnaire, voyagea en Italie, et revint précher à Paris, où il mourut le 19 mars 1626. Il a laissé quelques ouvrages de controverse oubliés aujourd'hui.

COTUAT conduisait, avec Conétodun, les bandes carnutes, à l'époque où éclata contre César la grande conjuration dont Vercingétorix était le chef (52 av. J. C.)

COUBERT, ancienne seigneurie de la Brie française, aujourd'hui département de Seine-et-Marne, à 5 kilom. de Brie-Comte-Robert, érigée en comté en 1720.

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COUHÉ, ancienne seigneurie du Poitou, aujourd'hui chef-lieu de l'un des cantons du département de la Vienne, érigée en marquisat en 1562.

COUCHER. La marque la plus significative d'estime, de considération et d'amitié que l'on pût se donner autrefois entre personnes de même sexe, était de coucher dans la même chambre et dans le même lit. Le duc de Guise ayant fait prisonnier le prince de Condé à la bataille de Dreux, partagea la nuit suivante son lit avec lui. L'histoire dit que le prince ne put fermer l'œil, et que le duc dormit d'un sommeil profond et paisible.

COUCHER DU ROI. Le coucher du roi était, sous l'ancienne monarchie, une partie importante de l'étiquette de la cour. Voici, d'après Piganiol de la Force, en quoi consistait cette cérémonie.

« Au coucher, dit cet auteur, le roi, sortant de son cabinet, remet son chapeau, ses gants et sa canne au maître de la garde-robe, qui les donne sur-lechamp à un valet de garde-robe. Cet officier reçoit aussi l'épée et le ceinturon, et un valet de garde-robe les porte à la toilette. Sa Majesté, précédée d'un huissier de la chambre qui fait faire place, va faire ses prières, consistant en l'office du Saint-Esprit et quelques oraisons, qui le retiennent un quart d'heure. L'aumônier de jour tient le bougeoir, et dit à la fin l'oraison: Quæsumus, omnipotens Deus, etc. Le roi prend de l'eau bénite et se lève; le premier valet de chambre prend le bougeoir que tient l'aumônier, et reçoit de Sa Majesté, avec la montre, la bourse où sont les reliques que le roi porte nuit et jour sur lui. L'huissier de la chambre fait faire place au roi jusqu'à son fauteuil, et là, le grand chambellan ou le premier gentilhomme de la chambre demande à Sa Majesté à qui elle veut donner le bougeoir, et nomme le seigneur à qui elle a décerné cet honneur. Le roi, étant encore debout, se déboutonne, dégage son cordon bleu; puis le maître de la garde-robe lui tire la veste, le justaucorps, et reçoit de ses mains

T. VI. 10 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

10

la cravate. Tous ces vêtements sont remis aux officiers de la garde-robe.

«Cela fait, Sa Majesté s'assied dans son fauteuil; le premier valet de chambre à droite, le premier valet de chambre à gauche, défont ses jarretières et le déchaussent. Les deux pages de la chambre qui sont de jour lui donnent ses pantoufles, tandis qu'un valet de chambre enveloppe le haut de chausses dans une toilette de taffetas rouge, et la porte, de même que l'épée, sur le fauteuil qui est dans la ruelle du lit. Le roi prend ensuite sa chemise de nuit des mains du grand chambellan. Ce même officier lui donne les reliques qu'il met sur lui, en passant en manière de baudrier le cordon qui soutient la bourse où elles sont contenues. Sa Majesté ayant ensuite pris sa robe de chambre, se lève, salue, et les huissiers de la chambre disent tout haut: Messieurs, passez. Le premier valet de chambre reçoit alors le bougeoir du seigneur qui le tient; ceux qui doivent recevoir l'ordre de Sa Majesté le reçoivent, et toute la cour se

retire.

« Ainsi finit le grand coucher. Ce qui suit immédiatement s'appelle le petit coucher.

« Il ne reste à celui-ci que ceux qui ont les entrées le matin, pendant que le roi est au lit, ceux qui ont la première entrée (voyez ENTRÉE), les officiers de la chambre et de la garderobe, le premier médecin, les chirurgiens, et quelques personnes auxquelles le roi a fait la grâce de leur permettre d'y assister.

«La cour étant entièrement sortie, le roi s'assied sur un pliant proche de la balustrade qui entoure le lit, et les barbiers le peignent. Sa Majesté se peigne aussi, et pendant ce temps un valet de garde-robe tient un miroir devant elle. Cela étant fait, un valet de garde-robe présente sur un plateau un bonnet de nuit et deux mouchoirs unis au grand maître de la garde-robe, qui les donne au roi. Le grand chambellan lui présente ensuite une serviette mouillée par un bout, laquelle est entre deux assiettes de vermeil; Sa Ma

jesté s'en lave le visage et les mains, s'essuie du bout qui n'est pas mouillé, et la rend à celui qui la fui a présentée. Il donne ensuite ses ordres pour l'heure de son lever, et désigne l'habit qu'il veut mettre le lendemain. Il ne reste plus dans sa chambre que le premier valet de chambre, les garçons de la chambre et le premier médecin.

<< Sa Majesté entre dans son cabinet, et pendant qu'il y est, les garçons de la chambre font le lit du premier valet de chambre, bassinent et préparent le lit du roi. Ils apportent au premier valet de chambre une serviette et un verre sur une assiette. Ils versent du vin et de l'eau tant qu'il plaît au roi, et pendant qu'il boit, le premier valet de chambre tient l'assiette au-dessous du verre. Il présente aussi la serviette au roi pour s'essuyer; les garçons de la chambre tiennent le bassin à laver pendant que Sa Majesté se lave les mains. Elle se couche, les garçons de la chambre allument le mortier dans un coin de la chambre, et encore une bougie; l'un et l'autre brûlent toute la nuit. Les garçons de la chambre sortent ensuite, et le premier valet de chambre ferme les rideaux du lit du roi, les portes de la chambre en dedans, et se couche. >>

COUCHERY (J. B.), né à Besançon en 1768, se lia de bonne heure avec Briot (voyez ce nom), qui le fit admettre au club de Besançon, où il fut chargé de rédiger une adresse à la Convention pour inviter cette assemblée à préparer le jugement de Louis le Traitre. Bien qu'on ne vit en lui qu'un roya liste déguisé, il n'en fut pas moins nommé procureur de la commune de Besançon. Mais après le 31 mai, il rédigea, au nom du département du Doubs, une nouvelle adresse à la Convention, pour protester contre ce coup d'État, et fut destitué. Nommé, après le 9 thermidor, procureur général syndic du Doubs, il déploya une grande rigueur contre les partisans de l'ancienne Montagne. Elu, en 1796, membre du conseil des Cinq-Cents, il fut, au 18 fructidor, condamné à la déportation, et se retira en Allemagne, où

il fit connaissance avec Pichegru. Il se rendit ensuite à Londres, où il concourut à la rédaction de l'Ambigu, journal publié par Peltier. Rentré en France avec Louis XVIII, qui lui donna des lettres de noblesse, il mourut à Paris, le 25 octobre 1814. On a de lui le Moniteur secret, ou Tableau de la cour de Napoléon, de son caractère et de celui de ses agents, Londres, 1813, 2 vol. in-8°. C'est un choix des articles qu'il avait publiés dans l'Ambigu.

COUCHES, ancienne baronnie de Bourgogne, auj. chef-lieu de l'un des cantons du dép. de Saône-et-Loire. La popul. de Couches est maintenant de 2928 habitants.

COUCY-LE-CHATEAU, Cociacum.Le nom de Coucy figure, dès le dixième siècle, dans notre histoire. Hincmar et Flodoard en font mention tous les deux. Elle commença par appartenir aux archevêques de Reims, qui, plus tard, en firent don aux moines de l'abbaye de Saint-Remy. En 1031, elle fut du nombre des villes dont la reine Constance, veuve de Robert, voulut en vain conserver la possession. Vers le milieu du onzième siècle, elle passa à des seigneurs particuliers, qui prirent le nom de sires de Coucy. Elle resta à leur famille jusqu'au règne de Philippe le Bel. Elle eut heaucoup à souffrir des guerres qui divisèrent les maisons de Bourgogne et d'Orléans, et fut assiégée et prise en 1411 par le duc de Bourgogne. Le traité d'Auxerre, qui suspendit les hostilités, la rendit au duc d'Orléans; mais la trahison la fit bientôt après passer entre les mains des Bourguignons, auxquels elle fut enlevée après la mort de Jean sans Peur, pour retomber de nouveau en leur pouvoir, en 1428. Le duc d'Orléans la racheta en 1440; le maréchal d'Esquerde s'en rendit maître 47 ans plus tard, après huit jours de siége. L'avénement de Louis XII la réunit, en 1498, au domaine de la couronne. Cette ville fut encore prise plusieurs fois dans le siècle suivant, fors des guerres de religion. Les mécontents s'en emparèrent à l'époque

de la fronde; et les troupes royales l'assiégèrent en vain en 1652. Mais elle fit sa soumission à la fin de la même année, et Mazarin s'empressa de la faire démanteler. Le donjon, qui seul resta debout, fut fendu du haut en bas par un tremblement de terre en 1692; mais il ne fut pas détruit pour cela, et il subsiste encore.

La ville de Coucy, qui faisait partie du Laonnais, est aujourd'hui l'un des chefs-lieux de canton du départ. de l'Aisne. Sa population est de 859 hab.

COUCY (maison de). La seigneurie de Coucy était un fief immédiat de la couronne. Les sires de Coucy ne portaient cependant que le titre de barons; mais ce titre était synonyme de pair, et les barons de Coucy jouirent en effet longtemps du privilége de la pai

rie.

Le premier sire de Coucy qui ait joué un rôle un peu important, est Enguerrand I, fils de Dreux de Boves et de Coucy, lequel était comte d'Amiens, en 1085. Ade, sa femme, lui apporta en dot les terres de Marle et de la Fère. Il s'opposa, en 1113, à l'établissement de la charte de commune que Louis le Gros avait accordée aux habitants d'Amiens, du consentement de Godefroi, leur évêque. Les bourgeois soutinrent leurs prétentions par les armes; aidés de Thomas, fils d'Enguerrand, qui était alors révolté contre son père, ils furent d'abord vainqueurs; mais le père et le fils s'étant ensuite réconciliés, ils furent forcés d'appeler le roi à leur secours. Louis le Gros vint, en 1115, mettre le siége devant la citadelle d'Amiens, où Enguerrand s'était retiré, mais sans pouvoir s'en rendre maître; il fut forcé de convertir le siége en blocus. Enguerrand mourut l'année suivante.

1116. Thomas de Marle, son fils, lui succéda. Veuf en premières noces de Ide, fille de Baudouin II, comte de Hainaut, il épousa, vers 1101, la fille de Roger, comte de Château-Porcien, laquelle lui apporta en dot le château de Montaigu en Laonnais. Il s'en fit une place d'armes, d'où il se mit à faire main basse sur le menu peuple

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