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règles de l'art; son approvisionnement était considérable; enfin Ben-Aissa, lieutenant d'Achmet, tenait la campagne avec dix mille cavaliers.

Lorsque l'armée française fut arrivée sur les hauteurs qui entourent Constantine, les généraux reconnurent la position et donnèrent leurs ordres. On décida que la ville serait attaquée par les portes Bab-el-Djedi et Bab-el-Oued, et l'on éleva des batteries sur le Coudiat-Aty. A peine les travaux étaient-ils commencés, qu'une pluie effroyable assaillit l'armée, détrempa les terres, et changea les terrains en mares de boue, où les chevaux enfonçaient jusqu'au ventre. Les Arabes, enhardis, nous attaquèrent avec vigueur, depuis le 7 jusqu'au 12. Cependant, malgré le mauvais temps, la boue et les attaques sans cesse renouvelées de l'ennemi, les batteries avaient été montées, et leur feu agissait sur la place, mais à peu près inutilement les Arabes réparaient leurs pièces démontées, et ne se décourageaient pas; au contraire, l'armée, effrayée du mauvais temps, de la persévérance des Arabes, et de l'inutilité de ses prodigieux efforts, commençait à se décourager et à redouter un desastre comme celui de l'année précédente. Cependant on avait placé la batterie de brèche à 150 mètres de la porte Bab-el-Oued, et tout se préparait pour l'assaut, lorsque le général en chef fut tué d'un boulet en se rendant à la tranchée (12 octobre). Aussitôt le général d'artillerie Valée, le plus ancien des généraux présents, prit le commandement de l'armée. Tout changea bientôt d'aspect : à la mollesse et à la timidité des opérations antérieures, succéda une vigueur et une audace de bon augure. La brèche fut bientôt praticable, et le 13 au matin, on prépara tout pour l'assaut. Le général Valée forma alors trois colonnes d'assaut : la première, forte de 40 sapeurs, 300 zouaves et deux compagnies d'élite du 2o léger, était aux oråres du colonel Lamoricière; la seconde, aux ordres du colonel Combes, était composée de 680 hommes ; la

troisième, aux ordres du colonel Corbin, était forte de 1000 hommes. Au moment de l'assaut, l'artillerie rouvrit le feu de façon à favoriser les mouvements de nos troupes.

A sept heures, le général Valée ordonna l'assaut. La première colonne franchit rapidement l'espace qui la séparait de la ville, et gravit la brèche sous le feu de l'ennemi. « Le colonel de Lamoricière et le chef de bataillon Vieux arrivèrent les premiers en haut de la brèche, qui fut enlevée sans difficulté. Mais bientôt la colonne, engagée dans un labyrinthe de maisons à moitié détruites, de murs crénelés et de barricades, éprouva la résistance la plus acharnée de la part de l'ennemi; et celui-ci parvint à faire écrouler un pan de mur qui ensevelit un grand nombre d'assaillants.

Dès que la première colonne eut dépassé la brèche, elle fut soutenue par deux compagnies de la deuxième colonne; et successivement, à mesure que les troupes pénétraient dans la ville, des détachements de deux compagnies vinrent appuyer les mouvements de la tête de colonne.

« La marche des troupes dans la ville devint plus rapide après la chute du mur, malgré la résistance de l'ennemi. A droite de la brèche, après avoir fait chèrement acheter la possession d'une porte qui donnait dans une espèce de réduit, les Arabes se retirèrent à distance; et, bientôt après, une mine fortement chargée engloutit et brûla un grand nombre de nos soldats. Plusieurs périrent dans ce cruel moment, d'autres furent grièvement blessés. A la gauche, les troupes parvinrent à se loger dans les maisons voisines de la brèche. Les sapeurs du génie cheminèrent à travers les murs, et l'on parvint ainsi à tourner l'ennemi. La même manoeuvre, exécutée à la droite, força l'ennemi à se retirer, et décida la reddition de la place (*). »

Les Arabes, rejetés sur la Casbah, mirent bas les armes ou se jetèrent du rempart dans le ravin pour gagner la

(*) Rapport du général Valée.

plaine. On empêcha le pillage, on respecta les mœurs et la religion des habitants, et bientôt après, un grand nombre de fuyards étaient rentrés dans leurs foyers, et les tribus du voisinage venaient faire leur soumis

sion.

Tel fut le triomphe de notre jeune armée, l'une des actions les plus remarquables auxquelles ait assisté le général Valée dans sa longue carrière. Mais cette victoire nous avait coûté cher: 14 officiers, entre autres le lieutenant général Damrémont et le brave colonel Combes, et 86 sous-officiers et soldats tués; 30 officiers et 506 soldats blessés; plus 53 morts de maladie ou de fatigue.

Il ne nous reste plus qu'à exposer ce que le gouvernement a fait pour l'organisation de a province de Constantine.

La province de Constantine est partagée en deux subdivisions: celle de Bone et celle de Constantine. Elle est commandée par un général dont relèvent toutes les autorités civiles et militaires, françaises et indigènes, et qui est lui-même sous les ordres du gouverneur genéral de l'Algérie. La subdivision de Constantine comprend trois khalifats ou commandements: Sahel, Ferdjiouah et Medjanah. Chaque khalifah ou commandant est le lieutenant du gouverneur dans sa circonscription. Le khalifah du Sahel est le chef de toutes les tribus, kabyles qui habitent entre le mont Édough et Djidjeli; le khalifah de Ferdjiouah, celui de toutes les tribus à l'ouest de Constantine, entre le Sahel, le pays de Sétif et le Djérid; enfin le khalifah de la Medjanah commande aux tribus entre Sétif et les Bibans. Outre ces trois khalifahs, trois kaïds administrent le pays compris entre la subdivision de Bone, Tunis et le Sahel. Constantine est sous l'autorité d'un hakem (gouverneur). Les khalifahs lèvent l'impôt pour la France, donnent au trésor les deux tiers de leur produit, et gardent l'autre tiers pour eux. C'est ce qui leur sert de traitement; moyennant cette remise, ils doivent pourvoir aux frais

de leur administration et à l'entretien des forces nécessaires au maintien de l'ordre.

La subdivision de Bone est partagée en quatre cercles: ceux de Bone, de la Calle, de Guelma et de l'Edough. A la tête de chaque cercle est un commandant français, sous les ordres duquel est un chef indigène chargé des relations avec les tribus.

On voit que ce régime administratif a pour but de laisser aux Arabes leur administration actuelle, en l'utilisant au profit de la domination française; gouverner par les indigènes, lever les tributs, exiger le service militaire, maintenir la souveraineté de la France là où elle serait méconnue, mais respecter les mœurs du pays, tout en prenant des moyens pour l'amener peu à peu à la civilisation française; tel est ce système, qui, nous devons le dire en finissant, a jusqu'à présent parfaitement réussi.

CONSTANTINE. Voyez ARLES.

CONSTANTINOPLE (prise de). - Dès que cette merveilleuse reine de l'Orient apparut aux regards des croisés, ils eurent bien envie de s'en emparer. Nos Normands, nos Gascons voulaient terminer là la croisade, et il fallut toute l'autorité du loyal Godefroi de Bouillon pour les entraîner au delà du Bosphore. Lorsque Louis VII, conduisant la seconde croisade, passa par Constantinople, on lui conseilla encore de s'en rendre maître. Mais cet avis était trop hardi pour être adopté par ce bon et scrupuleux monarque. Une quatrième croisade se préparait, lorsque le jeune Alexis, fils de l'empereur Isaac, alors dépossédé par son frère, vint implorer pour son père le secours des chevaliers chrétiens. Séduits par les avantages qu'il leur promettait, les croisés firent voile vers Constantinople, qu'ils emportèrent facilement. Une insurrection, qui éclata aussitôt qu'ils furent partis, ayant mis un nouvel empereur à la place de celui dont ils avaient rétabli le pouvoir, ils attaquèrent et prirent de nouveau la capitale. Les vainqueurs s'abandonnèrent alors à tous les excès de la fureur et

de l'avarice. Les églises furent pillées, les saintes images foulées aux pieds, les reliques jetées en des lieux immondes, les vases destinés au service de l'autel employés à des usages profanes, et les hosties répandues à terre. On mit en pièces un nombre immense de monuments précieux. Une prostituée vint danser et chanter dans le sanc-tuaire. Enfin, lassés plutôt que rassasiés, les vainqueurs procédèrent ensuite à l'élection d'un empereur : la couronne fut déférée, en 1204, à Baudouin, comte de Flandre, descendant de Charlemagne et parent de PhilippeAuguste. Cette nouvelle domination ne dura que cinquante- sept ans. « La France n'y gagna qu'en influence; ses moeurs et sa langue, déjà portées si loin par la première croisade, se répandirent dans l'Orient. Baudouin et Boniface l'empereur, et le roi de Macédoine, étaient cousins du roi de France. Le comte de Blois eut le duché de Nicée, le comte de Saint-Paul, celui de Démotice, près d'Andrinople. Notre historien, Geoffroi de Villehardouin, réunit les offices de maréchal de Champagne et de Romanie. Long temps encore après la chute de l'empire latin de Constantinople, vers 1300, le Catalan Montanec nous assure que, dans la principauté de Morée et le duché d'Athènes, on parlait français aussi bien qu'à Paris (*). CONSTITUANTE. (Voy. ASSEMBLÉE CONSTITUANTE.)

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CONSTITUTIONS. Sous ce titre, nous allons passer en revue les diffé rentes constitutions qui ont régi la France, depuis la révolution de 1789 jusqu'à nos jours. Nous ne remonterons pas au delà de l'époque révolutionnaire, parce que, dans les temps antérieurs, notre pays, divisé en un grand nombre de provinces encore imparfaitement agglomérées, et dont quelques-unes étaient presque indépendantes, sous le nom de pays d'États, n'avait pas encore de constitution écrite, et reconnue par l'universalité

(*) Michelet, Histoire de France, tome II, page 459.

des citoyens français. Les questions soulevées par des publicistes modernes sur la valeur des anciennes institutions de la monarchie française, seront traitées dans des articles spéciaux. (Voyez ETATS GÉNÉRAUX, ParleMENTS, CAPITULAIRES, CHAMPS DE MARS, etc.)

Pour le moment, nous n'avons à nous occuper que des constitutions écrites qui ont reçu l'assentiment de la France, depuis le jour où ses différentes provinces ont été fondues en une seule nation, soumise aux mêmes lois. En effet, si l'histoire de nos constitutions, considérée d'une manière générale, remonte au quatorzième siècle, ou mêine encore plus haut, il est constant qu'un nouveau droit constitutionnel commence en 1789. Quelque importance que veuillent lui prêter, après coup, certains publicistes, l'ancien droit avait subi par la suspension des états généraux, depuis 175 ans, et par l'état de dépendance où la royauté tenait les parlements, des altérations si graves, qu'il n'en restait presque plus rien. L'absence de toute garantie contre les excès du pouvoir monarchique et contre les vexations de l'aristocratie du sang, voilà ce qui força nos pères à exiger des institutions politiques et la convocation d'une assemblée constituante. Ce nom, porté par la première assemblée qui osa parler de la souveraineté nationale, suffit à lui seul pour démontrer qu'il n'y avait alors d'autre constitution que le bon plaisir de la cour.

Depuis le mémorable serment du Jeu de paume, la France a vu naître et mourir huit constitutions différentes, et elle en est aujourd'hui à sa neuvième. Lorsqu'on ne voit que la superficie des choses, ces changements perpétuels apparaissent comme une preuve affligeante de la mobilité du caractère national; mais quand on tient compte des difficultés qui accompagnent toujours une tentative de régénération, quand on pense au temps qui doit s'écouler avant que des principes nouveaux, inscrits sur l'airain, se gravent dans le cœur, et passent

dans les mœurs de tout un peuple, on cesse de s'étonner de ces nombreux bouleversements. On se demande si, après avoir été unanime pour renverser le vieil édifice de la monarchie absolue et de la féodalité, ce peuple pouvait éviter de heurter ses pas contre les ruines qui l'entouraient, et qui embarrassaient sa marche vers une organisation meilleure. On se demande si, avant de trouver la loi de sa majestueuse unité, il pouvait, travaillé comme il l'était par les intrigues de l'étranger et de l'émigration, éviter une lutte entre les trois classes qui se dessinaient encore dans ses rangs : la Dourgeoisie, le peuple et l'armée.

Ce qu'il y a de certain, c'est que cette lutte éclata et que l'on vit ces trois classes arriver successivement à la direction des affaires. La bourgeoisie fit la constitution de 1791; le peuple fit celle de 1793; la bourgeoisie encore, mais la bourgeoisie républicaine, fit la constitution de l'an III (1795); l'armée enfin, sous la dictée de son général, fit d'abord la constitution de l'an VIII (1800), puis celle de l'an x (1802), puis encore celle de l'an XII (1804), jusqu'au moment où, ayant abaissé la révolution sous son joug de fer, elle fut vaincue elle-même, avec son chef ambitieux, après avoir promené par toute l'Europe les principes de liberté et d'égalité qu'elle avait servi à comprimer en France. Alors les excès de l'empereur amenèrent la restauration et la charte octroyée de 1814; mais l'aveuglement des Bourbons rouvrit le chemin du trône au prisonnier de l'île d'Elbe, qui promulgua, en 1815, son acte additionnel aux constitutions de l'empire, et qui succomba une seconde fois, pour n'avoir pas voulu comprendre le peuple qui lui avait remis le soin de ses destinées.

Waterloo livra pour quinze ans la France à la restauration, qui essaya vainement de ressusciter l'ancien régime. La révolution de 1830 remplaça la charte du droit divin par la constitution actuelle, qui a consacré de nouveau la souveraineté du peuple.

· Dans une pareille instabilité, ce

qui étonne, avant tout, c'est bien moins de voir tant de constitutions tomber les unes après les autres, que de voir le peuple français rester debout au milieu de cet amas de décombres, et survivre à ses propres défaites. Il a eu ce privilége, parce que, loin de combattre pour un intérêt particulier, il luttait pour la cause générale; parce qu'il était l'apôtre de la civilisation moderne. Assurément, il vaudrait mieux qu'il n'eût pas changé aussi souvent la forme de ses institutions; mais l'homme arrive-t-il jamais du premier coup à produire des chefs-d'œuvre, et n'est-il pas condamné, au contraire, à ne s'élever que péniblement et après des tâtonnements nombreux, vers l'idéal dont la réalisation doit satisfaire ses besoins et ses vœux? D'ailleurs aucune de ces constitutions n'a passé sans laisser de traces, et il y a dans toutes quelque chose qui n'a pas péri et qui est impérissable, comme tout ce qui repose sur les lois éternelles de la justice. La plupart se sont appuyées sur un principe bon en lui-même, mais appliqué d'une manière exclusive, et elles ont disparu plutôt parce qu'elles n'avaient pas su l'associer avec d'autres principes également vrais, que parce qu'elles étaient radicalement mauvaises.

Ne pouvant entrer dans une analyse trop détaillée, nous nous occuperons surtout des grands pouvoirs politiques, et nous les placerons sous des titres séparés, d'abord pour introduire plus d'ordre dans le sujet, et ensuite pour que le lecteur puisse, à son choix, suivre les modifications apportées à celuici ou à celui-là. Pour les autres dispositions principales, un court résumé suffira, d'autant mieux que des articles sont consacres aux matières dont elles traitent. (Voy. Assemblées pRIMAIRES, ASSEMBLÉES MUNICIPALES, ÉLECTIONS, CONSEILS, MAGISTRATURE, LIBERTÉ INDIVIDUELLE, ACTE ADDITIONNEL, etc.).

1° Constitution de 1791.

Citons d'abord le préambule de cette constitution fameuse, qui anéantit pour toujours l'ancien régime :

« L'Assemblée nationale, voulant établir la constitution française sur les principes qu'elle vient de reconnaitre et de déclarer (voyez l'article Déclaration des droits de L'HOMME ET DU CITOYEN), abolit irrévocablement les institutions qui blessaient la liberté et l'égalité des droits.

Il n'y a plus ni noblesse, ni pairie, ni

distinctions héréditaires, ni distinction d'ordres, ni régime féodal, ni justices patrimoniales, ni aucun des titres, dénominations et prérogatives qui en dérivaient, ni aucun ordre de chevalerie, ni aucune des corporations ou décorations pour lesquelles on exigeait des preuves de noblesse, ou qui supposaient des distinctions de naissance, ni aucune autre supériorité que celle des fonctionnaires publics dans l'exercice de leurs fonctions.

« Il n'y a plus ni vénalité ni hérédité d'aucun office public.

« La loi ne reconnaît ni vœux religieux, ni aucun autre engagement qui serait contraire aux droits naturels ou à la constitution. »

L'unité de la nation, son indivisibilité, sa souveraineté, voilà quels furent les principes fondamentaux de l'Assemblée constituante. Elle les a proclamés dans sa Déclaration des droits, dans le préambule et dans toutes les dispositions importantes de sa constitution. Il n'est donc pas entièrement exact de dire qu'elle n'a rien fait que détruire, puisqu'en renversant de vieux abus, elle fondait l'unité nationale, monument indestructible, qui a résisté à toutes les attaques de l'aristocratie française et de l'Europe conjurée. Son seul tort, c'est de n'avoir pas aussi bien effacé la distinction qui existait encore entre le peuple et la bourgeoisie en opérant, comme elle le pouvait dans ce moment d'enthousiasme, une fusion entre ces deux éléments de la nationalité française; ce qui aurait fermé toute issue aux troubles civils et à l'anarchie en consommant dès son début la révolution.

Les pouvoirs publics sont ainsi définis par la constitution de 1791: la souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible; elle appartient à la nation: aucune section du peuple ni aucun individu ne

peut s'en attribuer l'exercice. La constitution française est représentative; les représentants sont le corps législatif et le roi. Le pouvoir législatif est délégué à une assemblée nationale composée de représentants temporaires, librement élus par le peuple, pour être exercé par elle, avec la sanction du roi. Le gouvernement est monarchique: le pouvoir exécutif est délégué au roi, pour être exercé, sous son autorité, par des ministres et d'autres agents responsables... Le pouvoir judiciaire est délégué à des juges élus à temps par le peuple.

Pouvoir législatif. Il est presque entièrement exercé par une seule chambre élective, image de l'unité nationale; le gouvernement n'y participe que par la sanction royale ou le refus suspensif. La chambre est permanente; la durée de chaque législature est de deux ans. Complétement indépendante, l'Assemblée nationale ne peut être dissoute par le roi.

Le nombre des représentants est de 745. Dès qu'ils seront au nombre de 73 membres vérifiés, ils se constitueront sous le titre d'Assemblée nationale législative. Ils prêteront tous ensemble, au nom du peuple français, le serment de vivre libres, ou mourir. Ils prêteront ensuite individuellement le serment de maintenir de tout leur pouvoir la constitution du royaume, décrétée aux années 1789, 1790 et 1791; de ne rien proposer ni consentir, dans le cours de la législature, qui puisse y porter atteinte, et d'être en tout fidèles à la nation, à la loi et au roi. Les représentants de la nation sont inviolables: ils ne pourront être recherchés, ni accusés, ni jugés en aucun temps, pour ce qu'ils auront dit, écrit ou fait dans l'exercice de leurs fonctions de représentants. Ils pourront, pour faits criminels, être saisis en fla grant délit ou en vertu d'un mandat d'arrêt; mais il en sera donné avis, sans délai, au Corps législatif, et la poursuite ne pourra être continuée qu'après que le Corps législatif aura décidé qu'il y a lieu à accusation. Les membres de l'Assemblée nationale ac

"

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