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« ronne à la pointe d'une épée. Qu'esta elle donc, Messieurs? elle est utile, « elle est nécessaire. C'est par là qu'elle est respectée de la raison; « elle s'appuie sur le grand service << qu'elle nous a rendu; elle se ré« clame du salut public que la France a lui doit; ses titres sont de ceux que << sanctionne la raison, sa légitimité « est dans son mérite. Il en est ainsi << de tous les pouvoirs : résignons-nous, Messieurs, à les voir découler tous « de ce principe, à les voir s'élever << tous sous les auspices et sous la pro«tection de la raison. »>

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« Vous cherchez la stabilité, la du<< rée? La chercher dans la raison, << n'est-ce pas la puiser à sa véritable « source? car la raison seule est éter« nelle. »

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Mais c'est M. de Broglie qui a le mieux formulé le système doctrinaire: Toute cette doctrine est fort simple, dit-il, dans un discours à la chambre << des pairs, le 14 octobre 1831 ; il n'y «a de gouvernements que les gouver<< nements réels. Les gouvernements réels, en tout ce qu'ils font, ordon« nent, exécutent conformément aux lois, sont légaux. Leurs actes sont « valides, inattaquables, obligatoires. « Ils ont leur garantie dans la force dont ils disposent. Les bons gouver«nements, les gouvernements sages, justes, éclairés, raisonnables, sont légitimes; eux seuls sont légitimes,

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On le voit, toujours le fait établi avant tout; puis la raison éternelle, avec cette arrière-pensée, que les doctrinaires seuls peuvent prétendre à l'interprétation de ses oracles. Doit-on s'étonner qu'en professant des doctrines aussi commodes pour le pouvoir, ces hommes aient eu et aient encore tant de crédit? Pour nous, nous nous étonnerions plutôt qu'ils n'aient pas fait plus de prosélytes. Mais l'impopularité qui s'est, dès le premier abord, attachée à eux, est, pour le grand nombre, un préservatif suffisant.

Quant à l'origine de la dénomination par laquelle on les distingue, et dans ■laquelle il ne faut voir, sans doute,

qu'une antiphrase, nous devons aussi en dire un mot. M. Royer-Collard venait de prononcer, en 1816, un discours où il cherchait à rappeler les députés aux véritables doctrines. Un membre de la chambre, à qui ce mot parut rappeler l'école d'où M. RoyerCollard était sorti (*), l'interrompit en s'écriant: Voilà bien les doctrinaires! La qualification parut ingénieuse, on la répéta, et bientôt, d'un bout à l'autre de la France, le parti dont M. RoyerCollard était dès lors le chef ne fut plus désigné que sous le nom de parti des doctrinaires. « Les membres en « sont-ils nombreux ? se demanda-t-on. Si peu, qu'ils tiendraient tous sur << un canapé. » Et cette réponse mit en vogue un autre mot longtemps célèbre, et qui, heureusement, est encore exact quand on parle de la force numérique de ce parti le canapé des doctrinaires.

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Les principaux chefs du parti doctrinaire ont longtemps été MM. RoyerCollard, Guizot, de Broglie, Ch. de Rémusat, Jaubert, Duvergier de Hauranne, Cousin, Piscatory, etc. Mais depuis ces dernières années, et surtout depuis la coalition, le parti a perdu de son unité factice, et quelques-uns des hommes dont les noms précèdent paraissent s'être séparés pour toujours de leurs anciens alliés.

DODANE, épouse de Bernard, duc de Septimanie, a laissé un monument de son savoir et de sa piété dans un Manuel écrit en latin, qu'elle écrivit pour son fils Guillaume, depuis duc d'Aqui taine. Ce traité n'a jamais été publié en entier. Dodane mourut à Uzès, en 843.

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ment de 1812, l'ordre de se rendre à Mayence; après les désastres de la campagne de Russie, il contribua à la défense de la place de Glogau, dans laquelle il s'était enfermé. Nommé général de division le 5 décembre de la même année, il fut chargé, en 1813, du commandement du génie du corps d'observation de l'Elbe, et appelé bientôt après à remplir les mêmes fonctions dans le 11 corps de la grande armée. Mais à peine était-il installé qu'il reçut l'ordre d'aller en poste prendre le commandement du génie du royaume d'Italie.

l'Académie des sciences l'admit au nombre de ses membres. Il était fort désintéressé, et donnait gratuitement tous ses soins aux pauvres; son dévouement hâta même sa mort. Il aimait beaucoup l'étude des végétaux, sur lesquels il publia un grand nombre d'excellents mémoires. Il est l'auteur de la préface du livre que l'Académie publia sous le titre Mémoires pour servir à l'histoire des plantes, 1676, Paris. A l'exemple de Sanctorius, il fit des expériences sur la transpiration insensible du corps humain, dont les résultats furent publiés sous le titre de Statica medicina Gallica, Paris, 1725; on lui doit aussi une théorie fort ingénieuse sur la phonation, d'après laquelle il compare l'organe vocal de l'homme à un instrument à vent. On a encore de lui un grand nombre de travaux relatifs à l'histoire naturelle, à la physique, à la médecine, etc. Dodart mourut le 5 novembre 1707.

Dode de la BRUNERIE (Guillaume, vicomte), né à Saint-Geoire (Isère), le 30 avril 1775, entra, le 11 mars 1794, en qualité d'élève sous-lieutenant, à l'école du génie de Metz, en sortit l'année suivante avec le grade de lieutenant, et fit, avec une grande distinction, les campagnes de 1795 à 1804 aux armées du Rhin, d'Orient et d'Italie. Il se signala à la bataille de Rastadt et à la défense du pont d'Huningue. Nommé colonel en 1805, il se distingua de nouveau pendant les campagnes de 1806 à 1808, et reçut, en 1809, le brevet de général de brigade et le titre de baron de l'empire. Il assista aux combats d'Hollabrunn, de Saalfeld, à la bataille d'Iéna, et au combat de Sulstuck, où il donna de nouvelles preuves de valeur. Employé en Espagne de 1808 à 1810, il montra, au siége de Saragosse, beaucoup de talents et une rare intrépidité.

Il fut chargé, en 1811, d'inspecter les côtes depuis Brest jusqu'à la Loire, s'acquitta de cette mission avec distinction, et reçut, à son retour, les felicitations de l'empereur. Il commandait le génie du corps d'armée de l'Océan lorsqu'il reçut, au commence

La restauration ne porta point atteinte à la fortune du général Dode. Il fut chargé, en 1817, d'inspecter les frontières des Pyrénées, des Alpes et les côtes de la Méditerranée. Il fit partie de l'armée d'Espagne en 1823, et reçut, la même année, les insignes de grand officier de la Légion d'honneur, comme récompense de sa conduite à la prise de la redoute du Trocadéro.

Au retour de cette campagne, le général Dode fut nommé membre du comité des fortifications, et successivement pair de France et vicomte. Le 28 décembre 1829, le gouvernement l'appela à faire partie de la commission mixte des travaux publics. Il est aujourd'hui inspecteur général des fortifications, président du comité (ordonnance du 15 mai 1840), et directeur supérieur des fortifications de Paris (ordonnance du 10 septembre 1840).

DODON (le), pays du comté de Comminges, dont la capitale était l'Isle-enDodon, auj. chef-lieu de canton du dép. de la Haute-Garonne.

DOEL (combat de). Pendant le dernier siége d'Anvers, le général Tiburce Sébastiani commandait la division qui devait empêcher les Hollandais de se porter du bas de l'Escaut au secours de la citadelle. Le 23 décembre 1832, à huit heures du matin, on vint lui annoncer qu'il était attaqué.

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L'escadre, composée d'une frégate, « deux corvettes, trois bateaux à va<< peur et une vingtaine de canonniè<< res, s'était placée vis-à-vis la digue ⚫ de Doel, où elle débarqua ses hom

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«mes, pendant qu'une sortie de la garnison se dirigeait le long de la « mer, sous la protection des canonnières; puis, tous ensemble se sont « précipités sur notre premier poste : « une vive fusillade s'est engagée, et après un feu de quelques moments, « nos troupes ont abordé l'ennemi à la << baïonnette, l'ont culbuté, et se sont << ensuite avancées sur la digue en bat<< tant la charge. Cette attaque vigou« reuse a ébranlé les Hollandais; ils « se sont retirés en désordre, poursui<< vis par nos soldats, qui se sont « avancés jusqu'à portée de fusil de la << place, dont la mitraille les a arrêtés. « Aussitôt nos soldats ont commen« cé à tirer sur l'escadre, qui était à portée de pistolet. Le combat s'est « soutenu jusque vers trois heures; « les bâtiments se sont ensuite fait remorquer par les bateaux à vapeur, << et sont allés se réfugier sous le feu « des forts de Liefkenshoek et de « Lillo (*). »

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Le lendemain, la garnison hollandaise déposa les armes.

DOGNON (le), pays de l'ancien Limousin, dont le chef-lieu était Chatenet-en-Dognon (départ. de la HauteVienne.)

DOIRE (département de la), formé d'une partie du Piémont, était borné au nord par le département du Simplon, à l'est par le département de la Sesia, au sud par le département du Pô, et à l'ouest par le département du Mont-Blanc. Ce département était divisé en trois arrondissements : d'Ivrée, d'Aoste et de Chivas, et avait pour chef-lieu Ivrée. Sa surface était de 303 lieues carrées, et sa population de 234,000 habitants. Ce département a été enlevé à la France en 1814.

DOIZIEU (le), pays du Lyonnais, dont le chef-lieu était Doizieu (dép. de la Loire.)

DOL, Dola, ville ancienne, comprise autrefois dans la haute Bretagne, maintenant dans le département d'Illeet-Vilaine, arrondissement de Saint

(*) Extrait du rapport adressé par le général Tiburce Sébastiani sur cette affaire.

Malo. Sa fondation remonte à une époque fort éloignée. Au sixième siècle, elle était le siége d'un évêché qu'Hoël Ier, roi de l'Armorique, érigea en métropole, séparant ainsi l'église de Bretagne de la juridiction de l'archevêque de Tours, preuve nouvelle de l'indépendance de la province. Pendant la domination franque, elle était redevenue un simple évêché, lorsque No. menoé renouvela la décision d'Hoël également pour empêcher que la France conservât aucune suprématie sur la Bretagne, et ce fut dans l'église de Dol que ce nouveau roi se fit couronner.

Dol était autrefois très-förte, et sor. nom figure souvent dans les annales militaires de la province. Les Francs s'en emparèrent plusieurs fois en 691 et dans les années suivantes; puis, les Normands la réduisirent en cendres après l'avoir pillée de fond en comble.

En 1076, Guillaume le Conquérant, dont le duc Hoël V avait refusé de reconnaître la suzeraineté, passa sur le continent pour venir camper devant Dol. Mais Alain-Fergent, fils du duc, défendit la place pendant quarante jours, et le roi de France Philippe Ier, accouru au secours des Bretons, força le duc de Normandie à lever le siége. Neuf ans après, Guillaume profita de la mort d'Hoël pour reparaître devant la ville avec une nombreuse armée. Cette fois encore, Alain le surprit et le força à une honteuse retraite.

En 1166, Raoul, baron de Fougères, enleva Dol aux Anglais; mais vaincu par Henri II dans un combat inégal. et contraint de se réfugier dans la tour de Dol, il fut investi et réduit à se rendre.

Quelques années après, lorsque le roi d'Angleterre eut à se défendre contre ses propres fils, soutenus par le roi de France, il mena ses farouches Brabançons contre la ville de Dol, où s'étaient retirés les chefs des révoltés bretons. Il la serra de si près, lui livra des assauts si furieux, qu'elle ouvrit ses portes, et les rebelles se mirent, avec toute la garnison, à la discrétion du vainqueur.

En 1587, cette place fut prise par

T. VI. 38 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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Gilbert, duc de Montpensier, pour le compte du roi de France, qui, depuis, en garda la possession.

Pendant les troubles de la ligue, elle fut assiégée plusieurs fois et vaillamment défendue par son évêque, Charles de l'Épinai, qui soutenait la cause royale. En 1758, les Anglais, descendus à Cancale, s'avancèrent jusqu'à Dol, où ils entrèrent sans rencontrer de résistance.

En 1793, après la malheureuse expédition des Vendéens sur Grandville, une partie de leur armée se réfugia à Dol, où, peu de temps après, elle fut investie par les républicains. Après un combat acharné, qui dura plus de quinze heures, les Vendéens eurent l'avantage, poursuivirent les bleus jusqu'à Antrain, et y massacrèrent une partie de l'arrière-garde ennemie.

Dol a eu des souverains particuliers, qui prenaient le titre de comtes. Rivallon, le premier que l'on connaisse, vivait au milieu du onzième siècle; mais, dès le treizième, les évêques de Dol en étaient seigneurs, et souvent ils faisaient hautement retentir à Rome leurs plaintes contre les prétentions de la puissance séculière. Ainsi, vers 1220, l'évêque de Dol défendit opiniâtrément son prétendu droit à la succession des déconfés (voy. ce mot). On sait que Pierre Mauclerc répondit à l'excommunication dont il l'avait frappé, en le chassant de son siége, ainsi que les évêques de Rennes, de Saint-Malo, de Saint-Brieuc et de Tréguier. Au dix-huitième siècle, l'évêque de Dol avait encore le titre de seigneur et comte de cette ville, jouissait d'au moins 25,000 livres de rentes, et avait le droit de faire porter la croix devant lui et de précéder les autres évêques dans l'assemblée des états, dernier vestige des anciens priviléges de métropolitain qui, pendant trois cents ans, furent attachés à sa dignité. La ville est située au milieu de nombreux marais qui en rendent le séjour très-malsain (*).

Sa population est de 4,000 habitants.

A un kilomètre et demi de Dol, on voit un monument druidique auquel on donne, dans le pays, le nom de Pierre du Champ dolent. Cette pierre, autrefois de forme ovale, s'élève de trente pieds au-dessus du sol, où elle s'enfonce de la moitié de ce nombre. On croit que son origine est postérieure à la conquête des Gaules par les Romains.

DOLE, chef-lieu d'arrondissement du département du Jura (ancienne Franche-Comte). L'origine de cette ville remonte à une haute antiquité, comme l'attestent quelques vestiges d'un amphithéâtre, d'un aqueduc, et de la voie romaine conduisant de Lyon aux rives du Rhin. Dès le quatorzième siècle, elle avait une grande importance, et fut la capitale de la province pendant que Besançon se gouvernait en république. L'empereur Barberousse y avait résidé quelquefois. Philippe le Bon, duc et comte de Bourgogne, l'avait gratifiée d'un parlement et d'une université (1422). Charles-Quint en avait fait augmenter les fortifications en 1530. Depuis cette époque, elle vit plusieurs fois les troupes françaises sous ses murailles. [Voy. DÔLE (siéges de).]

Sa population est de 10,000 habit.

DÔLE (siéges de).- Louis XI ayant déclaré la guerre à Maximilien, empereur d'Allemagne, représentant de la maison de Bourgogne, ordonna à Chaumont d'Amboise, capitaine habile, d'entrer en Franche-Comté. Ce général pénètre jusqu'à Dôle, surprend et taille en pieces les milices bourgeoises, et commence aussitôt le siége. On se défend d'abord vaillamment; mais, dans une sortie, la garnison, presque toute composée d'étrangers, laisse les Français s'introduire dans la ville. Les habitants, surpris, défendirent le terrain pied à pied jusque sur la grande place, où ils aimèrent mieux périr les armes à la main que de se rendre. Tout fut tué et fait prisonnier. La ville fut in(*) Dol signifie en langue bretonne cendiée, et ne conserva que trois plaine basse.

édifices: la tour de Vergy, qui sert

aujourd'hui de prison; l'église des Cordeliers, où se réfugièrent les femmes, les enfants, les vieillards, et la maison de Jean de Vurry, trésorier des ducs de Bourgogne, d'Amboise était logé. Sa chute amena la soumission des autres villes de la comté.

- Henri II, prince de Condé, attaqua Dôle en 1636, malgré la neutralité du pays, et somma les habitants et la garnison de se rendre. « Rien ne nous « presse, répond le gouverneur Laver«gne; après un an de siége, nous dé« libérerons sur le parti à prendre. » Condé multiplie les attaques, hasarde les sommations après les plus légers avantages. Enfin sa conduite devient si ridicule, que les assiégés finissent par le menacer de l'arrêter devant leurs murs aussi longtemps qu'il a demeuré dans le ventre de sa mère, et de l'obliger ensuite d'en lever le siége, lui promettant, du reste, de lui accorder six jours, afin qu'il puisse se retirer en sûreté. Condé redouble d'efforts pour ne pas prendre un parti si honteux, auquel il se voit néanmoins réduit après avoir épuisé toutes ses res

sources.

Louis XIV vint) assiéger en personne, au mois de février 1668, cette place, alors réputée très-forte. Son commandant, le comte de Montrevel, homme d'un grand courage, osa se défendre, quoiqu'il n'eût que 400 soldats. La tranchée fut ouverte le 9, et Dôle sé rendit le 14. Cette conquête compléta celle de la province.

- Le roi, à la tête de 25,000hommes, vint, en 1674, assiéger de nouveau Dôle, qui avait été rendue à l'Espagne par la paix d'Aix-la-Chapelle. Vauban fut chargé de ce siége, qui dura sept jours. Depuis ce temps (6 juin 1674), la Franche-Comté est restée unie à la France.

DOLET (Étienne), né à Orléans en 1509, vint de bonne heure à Paris, étudier les belles lettres, sous le savant Nicolas Berault (voyez ce mot); il alla ensuite continuer ses études à l'université de Padoue, où il sut gagner la confiance de Simon de Villeneuve, qui se l'attacha. Après la mort de cet

homme, il se disposait à revenir en France, lorsque l'ambassadeur de France à Venise le choisit pour son secrétaire.

Dolet continua dans cette ville à se livrer à l'étude de l'antiquité, et suivit particulièrement les leçons de Baptiste Egnazio. A son retour en France, ses amis l'engagèrent à étudier le droit, dont la connaissance, disaientils, devait lui ouvrir une carrière plus lucrative et plus honorable que celle des lettres anciennes. Il alla donc se ranger parmi les étudiants de l'univer sité de Toulouse; mais des démêlés qu'il eut avec le parlement de cette ville le forcèrent bientôt de changer de projet. Il se rendit à Lyon, où il fut inquiété pour ses opinions religieuses. Il allait publier un discours qu'il avait composé pour sa défense, lorsqu'il fut surpris par une grave maladie, pour le traitement de laquelle on lui conseilla le séjour de Paris. De retour à Lyon l'année suivante, il s'y fit de nombreux ennemis, en prodiguant à Erasme, dans son ouvrage intitulé de Imitatione Ciceroniana (1540, in-4°), les outrages les plus san. glants. Forcé de fuir, bientôt après, pour avoir tué un homme dans une affaire d'honneur, il se rendit à Paris, et obtint de François Ier la grâce de la peine qu'il avait méritée, et la permission de rentrer à Lyon, où il alla aussitôt établir une imprimerie. Mais son esprit satirique l'y fit deux fois mettre en prison. A peine délivré de sa première captivité, grâce à l'intercession de Pierre Duchâtel, évêque de Tulle, il se fit arrêter de nouveau. Cette fois, il parvint à s'échapper en trompant la vigilance du geôlier. Il se retira en Piémont, d'où il écrivit contre ses ennemis de nouvelles satires, et adressa au roi une lettre, où il lui demandait la permission de reprendre son imprimerie. Le père des lettres la lui accorda. Il renonça aux disputes scolastiques; mais, poussé par ses convictions, il résolut de traduire en français les bons autheurs grecs qui doivent régénérer l'esprit de la

France.

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