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jnsqu'à la Vesle et à l'Ain. Le reste appartenait aux seigneurs de Villars. Aux premiers succédèrent les sires de Beaujeu, aux seconds les sires de Thoire, et ces deux maisons furent souvent divisées par de vives querelles. Ce fut pendant ces démêlés que les comtes de Beaujeu nommèrent leurs possessions sur le pays de Dombes: le Beaujolais de la part d'empire.

Le 23 juin 1400, Édouard II, le dixseptième prince de cette dernière famille, acquitta des engagements importants contractés envers Louis II, duc de Bourbon, en signant en sa faveur un acte de donation du Beaujolais et du pays de Dombes. Le nouveau propriétaire acheta de Humbert VII, sire de Thoire et de Villars, les châtellenies de Trévoux, d'Amberrieu et de Châtelar, qui achevèrent de former la souveraineté de Dombes, telle qu'elle exista depuis. Le reste prit le nom de Bresse. Cependant, jusqu'au traité de Lyon (1601), par lequel Henri IV reçut la Bresse en échange du marquisat de Saluces, les ducs de Bourbon et les ducs de Savoie, comtes de Bresse, eurent des démêlés sanglants au sujet de l'hommage d'une grande, partie des terres et châteaux de cette petite province.

Les descendants de Louis II continuèrent à jouir de la principauté de Dombes jusqu'en 1522, époque où Louise de Savoie se la fit adjuger sur le connétable de Bourbon, comme succédant aux droits de sa mère, Marguerite de Bourbon, épouse de Philippe, duc de Savoie. En 1557, après la mort du connétable, François Ier confisqua réellement cette principauté, qu'il réunit à la couronne. Mais Charles IX la restitua, en 1560, à Louis de Bourbon, duc de Montpensier. A ce prince, qui mourut en 1582, succéda Marie de Bourbon-Montpensier, épouse de Gaston d'Orléans, dont la fille, Mademoiselle, fut forcée, en 1682, pour obtenir la liberté de son cher Lauzun, d'abandonner la principauté de Dombes et le comté d'Eu au duc du Maine, fils de la Montespan, à qui Louis XIV

voulait constituer à peu de frais un apanage.

Le duc du Maine laissa la principauté de Dombes à son fils, LouisAuguste, auquel succéda Louis-Charles, comte d'Eu, son frère. Celui-ci céda, en 1762, la principauté de Dombes à Louis XV, en échange d'autres domaines.

Le roi permit à cette province de conserver le parlement que François Ier lui avait donné par lettres patentes de 1523. Mais cette cour souveraine fut supprimée par un édit de 1771, qui établit à Trévoux une sénéchaussée. La principauté de Dombes produisait un revenu fixe de plus de 110,000 livres, et contenait, au dix-huitième siècle, une population d'environ 23,000 habitants.

DOMBES (monnaie de). Dès l'année 1310, ainsi que le prouve du Cange, les sires de Trévoux jouissaient du droit de battre monnaie. L'origine de ce droit paraît être beaucoup plus ancienne; mais nous ne connaissons aucune pièce de Dombes, dont Trévoux était la capitale, antérieure au règne de Pierre Ier, qui mourut à Poitiers en 1356. Les pièces qu'il fit frapper, ainsi que celles de Jean Ier, mort prisonnier en Angleterre, en 1443, portent au droit les armes de Bourbon avec la légende: PETRVS ou IOHS BORBOT, et au revers une croix cantonnée de quatre trèfles, avec les mots : SIT NOMEN DM BENE. Ce sont des deniers. On ne connaît aucune pièce de Charles 1er, qui succéda à Jean Ier; mais Jean II, duc de Bourbon, qui vivait pendant le quinzième siècle, frappa des blancs et des liards qu'il eut soin de faire ressembler aux espèces du roi de France. Ces blancs et ces liards sont curieux à cause de leur légende : DIS

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PERSIT DEDIT PAVPERIBVS - DATE

ET DABITVR VOBIS, légende, du reste, qui se retrouve sur les monnaies de billon de Pierre, frère et successeur de Jean II. Nous avons, en outre, de ce dernier, de magnifiques pièces d'or, où l'on voit au droit son profil, et qui, au revers, le représentent armé de pied en cap, l'épée au poing, sur un cheval

au galop, avec cette orgueilleuse légende: DEXTRA DNI EXVLTAVIT ME. On y lit au droit, comme sur les pièces de billon de ce prince: PETRVS DVX BORBONI TREVORSI DNS. Les pièces de billon de son frère ne diffèrent que par le mot 10нS au lieu de PETRVS.

Avant d'aller plus loin, nous devons parler d'une magnifique médaille frappée en l'honneur de Jean II. Le droit de cette médaille le représente revêtu le ses insignes, dans un champ tapissé de ses armes; au revers, on voit son écu dans une couronne fermée par quatre flammes et quatre fleurs de lis. Sur le droit, on lit: R. 10. DVX BORBONI ET ALVERNIE TRIVORCII DNS; sur le revers: DS (Deus) NR (noster) REFVGI (um) N (ostrum) ET VIRT (us) NS (nostra) IN TRIVLCOIBVS.

Louis de Montpensier, qui posséda le pays de Dombes et Trévoux, entre les années 1513 et 1582, y fit frapper des testons d'argent, des pistoles d'or, des écus d'or et des deniers tournois. Ces dernières pièces portent, ainsi que les testons, l'effigie de ce prince; les pistoles et les écus sont seulement marqués à ses armes. C'est lui qui, le premier, inscrivit le millésime sur les espèces de Dombes.

François, son fils, qui lui succéda en 1582, et mourut en 1592, Henri, qui laissa en 1608 la principauté de Dombes à sa fille Marie, firent frapper des espè ces semblables. Marie régna seule jusqu'en 1626, époque où elle épousa Gaston d'Orléans. Les armes des Bourbons furent alors remplacées sur les monnaies de Dombes par celles des ducs d'Orléans, et le portrait de Marie fut accolé à celui de Gaston. Marie ne vécut pas longtemps avec son mari, elle mourut en 1632, et alors Gaston, qui posséda jusqu'à sa mort, arrivée en 1660, la principauté de Dombes, inscrivit sur ses espèces : GAST. PATR. R. VSVFRV PR. DOMB., ou plus simplement: GASTON. VS. P. DOMBARVM, ce qui veut dire Gastonus patruus regis usufructuarius princeps Dombarum, ou Gastonus usufructuarius princeps Dombarum. On sait que Gaston était oncle de Louis XIV. Made

moiselle, sa fille, à la mort de laquelle la monnaie de Dombes fut supprimée, faisait graver son portrait sur ses pièces d'argent, et, ainsi que son père imitait autant que possible les espèces royales. Depuis Louis de Montpensier, la légende du revers des pièces d'or et d'argent était : DEVS ADIVTOR

ET REDEMPTOR MEVS.

DOMBEY (Joseph), médecin, né à Meaux en 1742, partit en 1778 pour se rendre en Amérique, visita le Pérou, le Chili, étudia avec soin la végétation de ces contrées, fit de nombreuses découvertes, et revint en Europe en 1785. La révolution l'ayant ensuite décidé à retourner aux États-Unis avec une mission du gouvernement, il fut pris par des corsaires, et mourut de misère, en 1793, dans les prisons de Montserrat. Le jardin des plantes de Paris doit à ce savant distingué un grand nombre d'objets curieux, et le Muséum d'histoire naturelle une multitude de pièces de zoologie et d'échantillons de minéralogie. Son Herbier renferme 1500 planches, dans lesquelles se trouvent soixante genres nouveaux, et un texte qui présente la description des végétaux du Chili et du Pérou, avec l'indication de leurs usages.

DOMERGUE (François-Urbain), né à Aubagne, près de Marseille, en 1745, se livra de bonne heure à l'étude ap profondie de la grammaire. Il professa pendant assez longtemps dans plusieurs colléges des doctrinaires, chez lesquels il publia la première édition de sa Grammaire française simplifiée. Mais en 1784, il se retira de cette congrégation, et alla se fixer à Lyon. Il fonda dans cette ville son Journal de la langue française, qui se soutint jusqu'en 1790. Domergue se rendit alors à Paris, et il ne tarda pas à y reprendre ses anciens travaux. Il établit d'abord une sorte d'académie de grammairiens, à laquelle il donna le titre de Société des amateurs et régénérateurs de la langue française, puis le Conseil grammatical, tribunal officieux donnant des décisions sur toutes les questions de grammaire qui lui étaient

soumises, Membre de l'Institut dès 1795, il apporta aux travaux de sa section le zèle le plus ardent; mais la nouveauté de ses vues lui suscita des adversaires et même des ennemis. Lebrun le lyrique, entre autres, l'attaqua fort vivement. Il est juste de dire que les opuscules poétiques de Domergue prêtaient à une critique beaucoup mieux fondée que ses œuvres grammaticales. La décomposition des éléments du langage, telle qu'il la concevait, l'avait conduit à en faire une nouvelle classification. Bien que le désir de simplifier l'ait entraîné dans quelques inexactitudes, on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'il possédait à un haut degré le double talent de l'analyse et de la démonstration. Parmi les innovations qu'il proposa, on distingua celle qui tendait à mettre en harmonie la prononciation et l'orthographe. La tâche était sans doute au-dessus des forces d'un seul homme; son projet fut combattu avec l'arme du ridicule, et l'usage prévalut. Il mourut en 1810, après avoir été successivement professeur de grammaire générale à l'école des Quatre-Nations, et d'humanités au lycée Charlemagne. On lui doit, outre les productions que nous avons déjà mentionnées, la Prononciation française, déterminée par des signes invariables, ainsi qu'une suite de mémoires lus à l'Institut, et dont la collection parut en 1798, sous le titre de Grammaire générale analytique. DOMERIE, titre que prenaient quelques abbayes. Ce mot vient de Dom (Dominus), dont nous avons parlé plus haut. La plupart de ces maisons avaient la seigneurie temporelle de leur territoire.

DOMESTIQUE. Sous les deux premières races, ce titre fut celui d'un haut dignitaire de la cour. Mais on ne peut établir rien de certain sur le rang et les fonctions de ce dignitaire. Ses attributions variaient sans doute suivant le bon plaisir du prince à la personne duquel il était attaché pour le servir en toute occasion. Dans Grégoire de Tours (*), on voit les domes(*) Liv. x, chap. 28.

tiques régler d'avance les dépensés nécessaires lorsque le roi doit se rendre à un plaid solennel. Marculfe (*) les représente comme régissant les domaines royaux en qualité d'intendants, d'autres fois comme assistant le roi dans ses jugements (**). Un plaid de Clovis III (***) et un autre de Childebert III (****) leur donnent aussi cette dernière fonction.

La préface de la loi des Bourguignons les nomme à la suite des grands du royaume, Optimates, avec les comtes, les majordomes, les graffions, les chanceliers, etc. Au titre 88 de la loi des Ripuaires, ils se trouvent même placés avant les comtes. Enfin, d'après un passage du biographe de saint Arnould, évêque de Metz (chap. 4), il paraît qu'ils administraient quelquefois des provinces.

A la cour des empereurs d'Orient, ces officiers étaient soumis à un comte des domestiques; mais on ne trouve nulle part que ce titre ait été en usage auprès des rois de France.

La domesticité du palais, en changeant de nom, ne cessa pas pour cela d'exister. Il fut un temps où les plus nobles seigneurs se firent gloire de tenir la serviette au roi ou de lui passer la chemise (*****). On sait comment le prince de Condé et le comte de Soissons forcèrent un jour Louis XIII, encore enfant, de dîner sans serviette, parce qu'ils prétendirent tous deux à la prérogative de lui offrir le linge, prérogative qu'ils se disputèrent avec un acharnement grotesque. Le mot domestique n'avait même pas disparu entièrement à la cour: le titre de pensionnaire et celui de domestique du roi étaient synonymes.

Cette importance donnée au servage disparut à la révolution; mais elle fut ressuscitée par Napoléon. Espérons que

(*) Liv. 11, form. 52.

(**) Liv. 1, form. 25.

(***) Mabillon, De re diplom., liv. vt, numéro 19.

(****) Ibid., no 24.

(*****) Voyez CÉRÉMONIAL, t. IV, p. 380, 2o col.

son prestige est aujourd'hui pour jamais perdu.

Quant à la domesticité personnelle, que la civilisation a mise à la place de l'esclavage, elle a aussi changé de nature, en même temps que nos mœurs se sont modifiées. Dans nos maisons opulentes, les valets copient encore, il est vrai, tous les vices de leurs maîtres; mais nous ne donnerons pas de regrets aux domestiques du bon vieux temps, fripons plus éhontés encore, dont la figure de Scapin nous a conservé le type. Au seizième et au dixseptième siècle surtout, les laquais et les pages étaient le fléau de la population parisienne. Spadassins, querelleurs, presque tous voleurs ou anciens voleurs, ils mettaient l'épée à la main sur le plus léger prétexte, bien que les ordonnances de police leur défendissent le port de cette arme, et battaient ou dépouillaient les passants. Le mal était trop ancien pour qu'on pût le guérir aisément. La Reynie, malgré ses rigueurs, n'y parvint qu'à moitié, et les désordres ne cessèrent que vers le commencement du dix-huitième siècle.

Dans sa séance du mardi 27 octobre 1789, la Constituante exclut les domestiques, serviteurs à gages, de la jouissance du droit de citoyen. Aujourd'hui encore ils sont maintenus, et avec raison, dans le même état d'infériorité politique. On sait que la Convention nationale, afin de rester en tout fidèle au principe de l'égalité, et pour montrer que la domesticité, aujourd'hui parfaitement volontaire oblige le maître à quelque reconnaissance envers ceux qui consentent, même pour un salaire, à lui rendre de pénibles services, avait substitué au mot domestique celui d'officieux.

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DOMFRONT, Donfrontium, Donfrons, Domini frons, petite ville anciennement comprise dans la basse Normandie et siége d'une vicomté et d'un bailliage, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département de

l'Orne.

Suivant la tradition, cette ville doit son origine au solitaire saint Front,

apôtre du pays de Passais, qui se fixa, vers l'an 540, sur un rocher autour duquel les habitants nouvellement convertis groupèrent leurs chaumières. Guillaume I, seigneur de Bellesme, acheva d'abattre les bois environnants, éleva en 1011, sur la cime du rocher, un château carré, défendu par des fossés et par quatre grosses tours, et protégea, par une forte enceinte, la cité de Domfront, où il mourut vers 1030. Dix-huit ans après, Geoffroi Martel, comte d'Anjou, l'assiégea, la prit et en resta maître, mais sans pouvoir jouir longtemps de cet avantage. Bientôt Guillaume le Bâtard parut devant le château, qu'il dut se contenter de bloquer, car ses machines de guerre eussent été impuissantes pour l'attaquer. Sur ces entrefaites, la prise d'Alençon et les cruelles vengeances exercées sur les soldats de la garnison vaincue qui avaient insulté Guillaume, en le surnommant le Corroyeur (*), causèrent une telle terreur aux assiégés, qu'ils capitulèrent aussitôt.

Rendue aux seigneurs de Bellesme, Domfront fut inutilement assiégée en 1089 par Rotrou, comte de Mortagne. En 1091, les habitants ayant à leur tête Robert de Montgommery, livrèrent leur ville à Henri, fils de Guillaume le Conquérant, qui en fit sa place d'armes, et y résida souvent. Après l'assassinat d'Arthur par Jean sans Terre, Philippe-Auguste ayant confisqué toutes les possessions du roi d'Angleterre en France, fit assiéger Domfront par Renaud, comte de Boulogne, qui s'en empara. En 1211, le roi la donna en apanage à son second fils Philippe, qui la fit fortifier en 1228. Après la mort de ce prince, elle revint à Louis IX. Robert d'Artois la prit en 1341, mais elle lui fut de nouveau enlevée par Philippe de Valois, qui la donna à Philippe d'Alençon, depuis archevêque de Rouen et cardinal. Robert II, comte d'Alençon, héritier de

(*) A cause du métier des parents de sa mère. Trente-six soldats eurent les deux pieds et les deux mains coupés, et furent

ainsi abandonnés a une mort misérable.

son frère Philippe, la fit ensuite réunir à son comté. Cependant les Anglais en furent maîtres pendant quelques années au quatorzième siècle. En 1412, le duc de Bourgogne s'empara de la ville après quelques assauts, sans réussir à prendre le château.

Domfront fut au nombre des villes de Normandie qui, en 1418, se rendirent à Henri V, roi d'Angleterre ; mais Charles de Culant et le sire de Blainville la reprirent en 1450. Les protestants y entrèrent et y mirent le feu en 1568.

Parmi tous ces siéges, le plus fameux est celui que Doinfront, défendue par le comte de Montgommery, assassin involontaire de Henri II, soutint, en 1574, contre le comte de Matignon. Quand l'artillerie ennemie 'eut porté l'incendie, la mort et la désolation dans la ville, Montgommery se retira dans le château, et s'y défendit opiniâtrément avec un petit nombre de ses compagnons réduits à quinze ou seize, et, manquant de toute espèce de munitions, il capitula le 16 mars, dans l'espoir d'avoir son pardon; mais Matignon ne put obtenir cette grâce, et, un mois après, la tête du malheureux tomba sur l'échafaud.

Dans les derniers jours de 1589, Henri IV enleva Domfront aux ligueurs, commandés par Jean de la Ferrière, baron de Lavernie.

Cinq ans avant ce dernier événement, François, duc d'Alençon, étant mort, la seigneurie de Domfront avait été engagée au duc de Montpensier. Elle devint, au dix-septième siècle, propriété des fils légitimés de Louis XIV, en vertu de la do⚫nation d'Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier. La population de Domfront est d'environ 2,000 habitants.

DOMINICAINS, ordre religieux fondé à Toulouse durant la guerre des Albigeois, par saint Dominique, qui lui donna son nom. En 1216, une bulle du pape Honorius III, confirma cette institution, et lui donna le titre d'ordre des frères précheurs destinés à instruire le peuple et à convertir les

hérétiques. En 1218, saint Dominique fonda lui-même une maison à Paris, rue Saint-Jacques, ce qui fit donner aux dominicains le nom de jacobins. En 1221, cet ordre s'était déjà assez multiplié pour qu'on pût le partager en huit provinces.

L'histoire des premiers temps des dominicains est intimement liée avec celle de l'inquisition. Nous y renvoyons. (Voyez INQUISITION.) Partout où fut établi ce tribunal de sang, ce fut aux dominicains que l'on demanda des juges, et ils s'acquittèrent dignement de cette mission. (Voyez JACOBINS.)

DOMINIQUE (la), l'une des petites Antilles. Cette île fut enlevée à la France par l'Angleterre en 1763. Reprise sur cette puissance pendant la guerre de l'indépendance américaine, elle a été perdue définitivement en 1783. (Voy. ANTILLES et COLONIES.)

DOMINIQUE (Combat naval de la -ou des Saintes). Le comte de Grasse, avec trente vaisseaux de ligne, se proposait de reconquérir, au printemps de 1782, la Jamaïque, la seule île qui restât aux Anglais dans l'Amérique septentrionale, quand une escadre de quinze vaisseaux de ligne, arrivant à la Barbade sous les ordres de l'amiral Rodney, rendit à la marine britannique toute la supériorité du nombre. Cette augmentation des forces anglaises prescrivait au comte de Grasse de se rendre promptement à Saint-Domingue, où se trouvait une flotte espagnole destinée à se réunir à lui, et d'éviter tout engagement dans une traversée où il devait protéger un nombreux convoi marchand. Le 8 avril il quitta la rade du fort royal de la Martinique. L'amiral Rodney, instruit aussitôt de son départ, ordonne à sa flotte une chasse générale. Dès la pointe du jour du lendemain, les Français sont atteints; une action s'engage entre l'avant-garde anglaise et leur arrière-garde, et les ennemis sont assez maltraités pour que toute leur flotte soit obligée de mettre en panne afin de se réparer. L'escadre française était, dans la nuit du 10 au 11,

hors

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